Effluves de minuit (Sid - Elise)

Spoiler:

Je sors du gymnase le premier. Ah, ce que c'est agréable, de s'éloigner un peu de cette source fatigante de musique, de lumière, de cris frénétiques et de visions cauchemardesques. Brusquement, on est au milieu d'un nuage de fumées suspectes et de chuchotements caressants. C'est étrange, comment les autres lycéens assis sur le goudron de la cour de récréation arrivent, avec leurs airs rudes et leurs discussions franchement obscènes, à générer une ambiance si douce. C'est peut-être parce que je sors d'un endroit très agité.

Je regarde Elise, juste derrière moi. J'imagine qu'elle est du genre à adorer fumer, vu qu'elle fait partie de la Fraternité de l'Orage. Perso, j'refuse rarement quand on m'en offre, mais j'en achète jamais. Ceci dit, à cet instant précis, les odeurs de fumée me font plutôt l'effet de celles d'une pizza, à trois heures de l'après-midi. Voilà la raison pour laquelle je tourne la tête vers le dernier banc intact de la cour de récré.

" Tu veux faire quoi ? " que je lui dis, en recherchant le ton du mec qui s'intéresse un peu à son interlocutrice, sans non plus être maladivement préoccupé. J'suis pas vraiment un beau parleur, mais au moins, quand j'ai bu un peu, je suis capable de parler sans me casser la tête à propos de ce que je dis, ni de la façon dont je le dis.

" Tu veux faire quoi ? " qu'il lui dit.

Ils étaient là, dans la cours entouré d'autre lycéens qui avait eux à peux près la même idée qu'eux. Tournant la tête vers le seul banc vide, attrapant la main de son camarade masculin elle ce dirigeais vers l'objectif s fait de métal et de bois. Elle s'assit et l'incitais à faire de même. Prenant de grande goulé d'air mélangé aux fumées de cigarettes, ce qui la fit tousser. La vodka commençai à faire effets, elle savait pourtant qu'elle ne supportait mais pas du tout l'alcool mais non comme une idiote Élise en avait pris un verre. Ça tête bouillonnant, elle l'a laissa tomber en arrière. Profitant pour regarder les étoiles. Elle répondit d'un ton gaie et un peux distraits à la question qu'il lui avait posé un peux avant, elle avait totalement oublié sur le coup.

euh... Je sais pas trop et toi ? Sinon ça vas... Mieux ? "

Elle me prend par la main et je me laisse conduire sans trop réfléchir. La vent froid fouette mon visage imberbe. Je replie légèrement mon cou pour que mon vêtement protège mon menton. Assis sur un banc, j'me rend compte que j'dois avoir l'air très con.

" euh... Je sais pas trop et toi ? Sinon ça vas... Mieux ? ", reprend-elle après avoir toussé. Purée, y'en a pas deux, des bizarres à ce point. Le vague souvenir de ma moto qui ne démarre pas me fait rougir dans la nuit. J'ai un rire un peu étouffé, mais c'est quand même un rire d'amusement. On la refera pas, celle-la. J'arrive à articuler un peu : " J'ai vraiment l'air d'être malade ? "

J'continue de pouffer, je peux pas m'arrêter. Ça me détend, et ça me console un peu. Puis je me calme, et je remarque que j'ai des cheveux, juste devant mes yeux. " J'aurais p'têt dû aller chez le coiffeur avant de venir "

Ou me brosser les dents, comme je le réalise soudain.

" J'aurais p'têt dû aller chez le coiffeur avant de venir "

Il avait dit quelque chose vont elle en étais sûre mais quoi, elle n'avait pas entendu ou tout simplement écouté. Ce tournant vers sid elle commença à regarder les cheveux de se derniers. Avant de ce rapprocher de lui de tendre sa main gauche et d'enroulant une mèche de ses cheveux près de son oreille avec son index avant de pouffer. Puis elle lui ébouriffant la tête de sa main en lui rétorquant.

"qu'est-ce que tu raconte ! Je les aimes bien comme ça !"

Elle. Le cria presque ce qui fit tourner quelques tête vers eux. Mais elle se fichait et lui toucha avec un doigt le bout de l'oreille.

Hrp : me demande pas pourquoi je suis partie dans un délire de tripotage x)

"qu'est-ce que tu raconte ! Je les aimes bien comme ça !" braille-t-elle en y passant sa main. J'ai du mal à rester assis, je crois. Mon équilibre est un peu instable. Sur le coup je trouve juste ça bizarre. Ça m'étonne aussi qu'elle semble développer un intérêt pour mes cheveux. C'est donc vrai que les filles pas fraîches sont souvent moins regardantes ?

Marrant. Dans le fond, tout est marrant, cette nuit. J'peux pas m'empêcher de loucher dans la direction de mon interlocutrice.

" C'est l'alcool ou... c'est l'amour qui rend aveugle ? " réponds-je. Comme si quelqu'un m'avait chuchoté cette extraordinaire plaisanterie à l'oreille, et que je me retrouvais incapable de la comprendre avant de l'avoir moi-même répétée.

" Vous êtes souvent aveugles, chez toi ? " demande-je ensuite. Peut-être parce qu'un recoin de mon cerveau essaye de me rappeler désespérément qu’Élise n'est pas dans le Zéphyr.

" C'est l'alcool ou... c'est l'amour qui rend aveugle ? "

Elle pouffe. Louche deux seonces sur la mèche qu'elle tiens entre ses doigts puis la lache et croise le regard du brun.

"Je sais pas, p't'être les deux, qui sait ..."

La gosse c'était un peux calmé. Essayant de réfléchir comme elle le pouvait.

" Vous êtes souvent aveugles, chez toi ? "

Le temps que son cerveau comprenne la question un silence c'était installé. Elle lui répodit avec un ton nonchalant

"On est pas aveugle, je le suis pas puisque je peux te voir !"

Elle l'avait prix au premier degré, l'idiote.

" On est pas aveugle, je le suis pas puisque je peux te voir ! "

Sa réponse ne change pas grand-chose : je ne me souviens déjà plus de ce que je venais de demander. Du coup, je n'ai plus qu'à reconnaître la logique des propos d'Elise.

" Pas conne ! " m'exclame-je. Pour ce faire, j'ouvre la bouche et je laisse échapper un hoquet bruyant (et sûrement malodorant). Ça me prend à tous les coups, lorsque je suis dans cet état. Et c'est hyper tenace, même si j'avoue que ça me fait toujours marrer d'attendre le prochain hoquet, en pariant sur le moment où il va survenir.

Je sens un peu tard une douleur bizarre, sur la tête. Comme si mon hoquet m'avait fait sursauter, et si mon front s'était cogné contre le menton de celle qui était encore en train de me toucher les cheveux.

" Merde ! Dé... *hips* ...solé "

J'sais pas si elle saigne, mais brusquement, je me sens con. Si con que j'ai envie de chialer. *hips* De faire sortir des trucs sales et encombrants de ma petite tête dans laquelle la vodka avait monté.

" Merde ! Dé... *hips* ...solé "

Elle c'était rassis immédiatement, plus sûr. Il s’excusait, Élise le rassuras comme elle pu, l'idiote avait réussi à ce mordre la langue. Même sous alcool elle sentait quand même un peux la douleur. Elle tourna la tête vers les arbres de la cours. Nostalgie, ça allait lui ferait bizarre l'année prochaine. Elle ne serait plus lycéenne. Qu'est-ce que je ferais ? Peut être faire un job chez le fleuriste. ça réflexion ce coupa juste après, ce tournant vers l'autre idiot elle détourna le regard, la fatigue commençait à peser sur elle. Alors elle pausa sa tête sur l'épaule de Sid et ferma les yeux, à moitié endormie.

Bordel, j'peux vous assurer que c'est pas tous les jours que je sens une fille, ou n'importe qui, s'endormir contre moi. Et là, j'ai l'impression que je tremble un peu. Pourtant, mince, j'suis tout tranquille, quand le chat de notre maison vient passer un moment de sa nuit sur mon lit. Et même vachement motivé, heureux... adulte.

D'ailleurs, le fait que ce soit Elise, ici et maintenant, ça aurait dû me rendre particulièrement joyeux.

Ça y est, je crois que j'ai des larmes qui coulent sur mes joues. J'essaye de pas bouger et de rien dire, histoire de pas trop faire chier la nana qui voulait dormir. Mais mon sens de l'équilibre est un peu perturbé, et sa tête sur mon épaule n'est pas légère-légère. Au final, c'est un nouveau hoquet qui m'agite. Et je pose ma propre tête par-dessus celle d'Elise, pour tenir en équilibre.

C'est troublant. Pire. Surtout que j'suis encore en train de me trouver con, nul, moche, et pitoyable. Y'a rien d'autre que de l'alcool, entre nous. Je le sens. Mon corps me le dit. Et pourtant, je suis là, à pleurer, comme si tout ça n'était rien d'autre qu'une grosse et décevante découverte qu'était celle de la réalité. La mienne. Celle qui ne me quitterait jamais.

Elle sentit quelque chose se poser sur sa tête, mais ne s'en préoccupas gère. Au lieu de sa elle rouvrit les yeux en deux fente, levant la main vers le ciel étoilée. Elle les trouvaient jolie, toute ses petites boules scintillante dans la nuit. Éclairant votre chemin pour ne pas vous laisser seul. Se rendant compte enfin que le poids de tout à l'heure étai la tête de Sid elle rougit un peux. Ca lui était arrivée très rarement ce d'être aussi proche d'un garçon de son age, ses frères compte pour du beurre hein. S'adressant à son camarade elle lui demanda.

"Tu vas faire quoi maintenant que t'es plus au lycée, perso j'irais p't'être demander un poste chez le fleuriste. Tu sais celui du centre ville qui fait un peux vieillot avec ses meubles en bois sur lequel la peinture s'émaille. La dame qui le tien est très gentille... Elle me rappelle ma mère.

En parlant de celle qui lui avait donnée la vie une petite larme solitaire coula le long de sa joue. Mais n'y fit pas trop attention reprenant la parole.

"Elle était très gentille tu sais. Toujours la pour me dorloter et jouer avec moi et mes frères. Mais la vie n'est pas juste pour tous, elle morte quand j'avais 11 ans. Et à cause de sa mon père est devenu violent et rentrait pas souvent, et quand il passait le pas de la porte il était presque tout le temps ivrogne et s'énervait quand ils nous voyaient moi et mes frères. Ca fait un moment qu'il n'ai pas revenu à la maison, j'me demande si il est parti lui aussi. J'me sens comme un boulet pour mes frères, j'peux pas les aider côté argent et loyer et je sais pas bien me défendre. Jm'e sens si nul !"

Les larmes coulaient sur ses joue, faisant couler son mascara qui n'était pas waterproof.