Deux doux dingues [LP] (avec Brise Argentée) - END

J’avais pris une soudaine distance vis-à-vis du guerrier. Il a peut-être été maladroit, mais je ne pourrais vraiment le savoir, et personne n’a à se réjouir de mon histoire, surtout si je la raconte. Finalement ils sont tous les mêmes à me reprocher la mort de ma mère. Et le plus con, c’est que je les crois.

Il y avait deux opposés, Crocs Nacrés, énergique, heureux d’un fait qu’il est seul à imaginer. Je ne l’écoutais pas vraiment, mais je crois qu’il se mettait de mon côté vis-à-vis de mon frère. C’est triste quand même pour ce pauvre Nacrés, il s’est entiché d’une guerrière qui n’a que faire de lui, juste s’amuser un peu. Bizarrement, je sens bien qu’il allait y avoir un retour de flamme. Cependant, je me sentais légèrement trop gentille pour lui briser son rêve maintenant. Mon nom à double sens, Brise. Je n’avais pas de regains d’énergie, je crois que j’étais simplement épuisée de tout ça. Epuisée des reproches, épuisée d’être ce que je suis. Attention, je pense que c’est temporaire hein ! Les choses ne peuvent qu’aller mieux ensuite pas vrai ? Les instants de désespoir tout le monde connait. Enfin, je décide de finalement revenir à la réalité et d’écouter ce qu’avait à me dire le félin gris.

« On les retrouve pour finir l'entraînement ? »

Ah ouais l’entrainement. Décidé à ne pas montrer ma faiblesse d’esprit, je me lève et feins une énergie nouvelle. Je hoche la tête gardant mon masque, mon regard provocateur et je pique un sprint vers les deux autres qui semblent nous attendre.

« Hé bhé alors mes jolies, on nous attendait ? On est prêt. »

Provocation, je revenais petit à petit à moi, oubliant ce que j’avais pu dire avant. Sacré soleil, quand il nous tombe sur la tête, il rappelle ce qu’on est au fond.

Je fais rouler mes épaules, prête à jouer avec ma vitesse. C’est moi qui aurais peut-être dû m’appeler Guépard ? J’me sens proche de ces gros matous sauvage. D’après les légendes ils peuvent atteindre leur vitesse de pointes en quelques secondes seulement. Nous, le clan du vent, on doit être des descendants de ces majestueux félins.

Crocs Nacrés semblait aux anges. Je ne savais pas que j’avais un effet si positif ! Oh pardon, c’est juste que le petit inconscient à un faible pour moi. Pauvre choupinet, il va avoir mal quand je vais lui briser le cœur. Je le vois comploter avec son frère. Je regarde alors le mien. Il tourne la tête lui aussi, le regard blasé. Probablement parce qu’il doit se battre avec moi et pas contre moi.

« Oh fais pas cette tête fillette. »

Mouvement furtif, ils ont lancés l’assaut. Nacrés vise Ciel, pendant que Guépard se charge de moi. Séparé en deux, guerrier tente de m’immobiliser. Pas le temps. Je suis vive et je pique un sprint vers mon frère pour dégager le gris au dessus de lui. Je me prépare à bondir pour le renverser mais parce que j’ai fais la maligne à dépenser mon énergie tout à l’heure, je m’essouffle vite et Guépard me rattrape, me déstabilisant. Attaque raté. Vive quand la tempête je me remet vite debout reprenant doucement mon souffle en fixant les deux félins ‘’ennemis ‘’. Bon, mon abruti de frère est déjà au sol, mais je tiens toujours. Attendre qu’ils attaquent. Ça ne sert à rien que je fonce tête baissée, je ne suis pas forte. Mais je peux les épuiser. J’ai peu d’endurance, mais je récupère vite. Les pattes bien ancrées dans le sol, les oreilles bien droites, mes yeux n’arrêtaient pas de bouger, fixant l’un et l’autre de mes adversaires. J’attendais simplement que l’un d’eux charge. Oh non mes chéris, je n’attaque jamais en premier.

Il y eu un espèce de brouillons que je n’ai pas trop compris. Dans tous les cas Nacré se retrouve en face de moi, mon frère et le sien derrière. Les paires avaient changé. Je me tenais toujours fixant le guerrier gris. Il ne semblait pas attaquer, probablement certain que j’esquiverais très facilement. J’avais donc pas le choix, je devais foncer. Je cherchais chez lui une quelconque faiblesse, un endroit peut-être plus douillet que l’autre, une patte qui aurait plus tendance à flancher… Oui c’est ça ! Le faucher pour le mettre à terre. Là était la bonne idée pour moi. J’avance en douceur sans quitter ma cible des yeux. Et je me lance, sans prévenir je charge et une fois tout proche de lui, je frappe ses pattes avant pour le faire tomber. Je me jette ensuite sur lui, sur son dos, espérant que mon faible poids pourrait le retenir.

« Tu viens de voir un éclair. »

J’appuie le plus possible sur ses épaules pour l’immobiliser, mais bien vite et sans que je fasse attention, je me fais bousculer par Guépard qui vient aider son frère. Ciel est derrière. Finalement nous avions la bonne position, chacun d’un côté, encadrant les deux guerriers. Je ne cherchais même pas à donner un regard fier à mon frère, non, jamais. Enfin, je me relève assez rapidement, et j’attends un signe. Encore une fois je reste attentive à chaque mouvement de mes adversaires.