[LP] Les inutiles (libre) - end

- Picolo, fonce sur ses pattes arrières jusqu'à ce qu'elles cassent.
- Non... souffla-t-elle face à ces mots.

Pas ses pattes! Non! C'est tout ce qu'elle avait! C'est qui faisait pourquoi Vent du Désert était Vent du Désert!
La guerrière commença à paniquer, une boule au ventre, la gorge serrée. Une petite voix dans sa tête lui hurlait de s'enfuir, et elle aurait tant aimer s'enfuir à ce moment là.
Hurlant dans l'espoir que quelqu'un entende son appel à l'aide, elle chercha de son regard panique une échappatoire, en vain. Les deux Lunar Pods lui barraient la route, l'attaquant à coup de griffes et de crocs rapides. Ne sachant pas où donner la tête, Vent du Désert ne parvenait pas à réfléchir, à chercher une solution. Elle se contentait d'encaisser et de paniquer.
Allait-elle vraiment mourir ici? Pitoyable, jusqu'au bout.

Vent du Désert revoyait Nuageuse Pénombre et Nuage de Mouche, Étoile de Suie, Poil de Carotte et Éclair Doré. Comment vivraient-ils après son départ? Oh, si elle n'avait pas été si stupide...

Lorsque Picolo la renversa en lui fauchant une patte, elle essaya tant bien que mal de se relever pour déguerpir mais sans jamais y parvenir. Ses griffes ne pouvaient pas se planter dans la roche pour lui offrir une prise solide, et l'adversaire fut trop rapide.
On entendit un "crac", pas plus fort que celui d'une branche que l'on casse, puis un hurlement déchirant.

Non, ça ne pouvait pas se passer comme ça.
Ça ne pouvait pas se passer comme ça, tout simplement car Étoile de Suie ne le permettrait pas. C'était un mauvais rêve, un terrible cauchemar trop réel, et bientôt elle se réveillerait en sueur dans son nid au beau milieu de la nuit, se levant pour aller serrer contre elle ses enfants qu'elle aimait tant.

Et Vent du Désert hurlait, hurlait hurlait hurlait... seule au milieu des falaises et du danger.

Et la sable paniquait paniquait paniquait... elle se défendait de moins en moins bien -déjà que le début était guère glorieux. - Je ricanai. Pitoyable. Ces chats étaient pitoyables. J'arrêtai de la frapper lorsque Picolo la renversit. Je me délectai de ce petit spectacle, offert rien que pour moi. Elle tomba lourdement au sol. Ses yeux sortaient de leurs orbites à cause de la peur. Sa pelisse était lacérée de coups, de griffures de toute sorte, comme des nouvelles rayures sur un nouveau pelage.
Crac
Ce son doucereux me faisait l'effet d'une chanson. L'hurlement de la femelle était de ces hurlements de douleur, qui sortait de nos tripes, incontrôlable, perçant, puissant. Il était tout à fait probable que quelqu'un l'entende d'ici. La femelle était une alliée. Ainsi, nous devions protéger notre alliance.

D'un signe de la queue, j'ordonnai à mon pantin d'arrêter d'attaquer. Je m'approchai d'elle, doucement, les yeux perçants. J'appuyai sur sa tête pour l'enfoncer dans le sol, et approchai ma sale tête de son visage, pour murmurer :

"Tu as de la chance ma chérie que nous soyons alliés... Tu serais morte si tu avais été notre ennemie."

Je me pourlèchai le contour de mes babines, et miaulai d'une voix mieilleuse:

"Mmmh je me demande à qui d'autres on pourrait infliger ce genre de corrections... comment ils s'appellent les petits dont tu t'occupes déjà? "

Je levai les yeux vers le ciel, faussement pensive.

"Peu importe."

Je plongeai mon regard noir dans les siens.

"Tu es tombée de la falaise et nous t'avons glorieusement sauvée la vie. Hélas.... un gros rocher t'avait écrasé les pattes, les cassant malencontreusement."

Je levai ma patte pour la diriger au-dessus des siennes, cassées. Il me suffisait d'appuyer un peu pour lui arracher un cri de douleur. Elle le savait. Ainsi, je restais juste à la frôler, la caresser presque du bout des coussinets.

"J'ai un ami qui s'occupe souvent de nos enfants... Tu verras si tu contestes ou montre des signes de résistance tout ce que l'on peut faire à un enfant... pour qu'il souffre sans mourir. Tu n'as pas idées..."

Je lui fis un sourire presque doux... presque maternel... à glacer le sang.

Alletante, crispée par la douleur, Vent du Désert entendait à peine ce qui lui était dit. Il n'y avait que ce bourdonnement sourd au creux de son crâne qui raisonnait sans cesse, et ses yeux larmoyants qui lui broyaient la vision.

- Tu as de la chance ma chérie que nous soyons alliés... Tu serais morte si tu avais été notre ennemie.

Même si elle ne saisit pas tout, Vent du Désert comprend le sens de ses mots. Apparemment, elle leur devait la vie. Devait-elle les remercier aussi? La guerrière n'avait pas le coeur ouvert à la plaisanterie dans cet état, mais si elle avait été dans une condition plus favorable, elle leur aurait ri au nez. Foutaises. Ils pourraient la tuer s'ils le voulaient vraiment. Ils avaient bien mit fin aux jours d'une reine du Clan de la Rivière, après tout, ils n'était plus à ça près. Les quatre Clans devaient sans doute être au courant de cette histoire sordide.

- Mmmh je me demande à qui d'autres on pourrait infliger ce genre de corrections... comment ils s'appellent les petits dont tu t'occupes déjà?

Son coeur manqua un battement. Les yeux épuisés, rougis par les larmes de Vent du Désert se dirigèrent vers l'oeil unique de la femelle grise. Nuageuse Pénombre et Nuage de Mouche! Ils étaient tout ce qui lui restait... Jamais ils ne toucheraient à un seul de leur poil. Jamais.

- Peu importe, ponctua-t-elle, avant de plonger son regard dans celui de la femelle du Clan du Tonnerre qui la regardait déjà, l'air désespérée. Tu es tombée de la falaise et nous t'avons glorieusement sauvée la vie. Hélas.... un gros rocher t'avait écrasé les pattes, les cassant malencontreusement.

Pas besoin d'en dire plus pour que Vent du Désert comprenne de quoi il retournait. Elle devait garder le silence pour assurer la survie de ses enfants, et inventer une histoire moins polémique pour leur permettre de conserver leurs liens avec son Clan. Car même s'ils se moquaient d'eux et les prenaient en ridicule, les rabaissant régulièrement, ils avaient besoin de cette alliance. L'admeteraient-ils un jour? Surement pas. De leur point de vue, c'était probablement les chats de la forêt qui avait besoin des Lunar Pods. Mais on vivait très bien sans vous...
Un long frisson lui parcouru l'échine lorsque la patte de l'ennemi frôla la sienne brisée. Le moindre contact était douloureux, mais si elle le voulait, elle pouvait la faire hurler.
Par pitié, ne fais pas ça...

- J'ai un ami qui s'occupe souvent de nos enfants... Tu verras si tu contestes ou montre des signes de résistance tout ce que l'on peut faire à un enfant... pour qu'il souffre sans mourir. Tu n'as pas idées...

- Je vous en supplie, ne touchez pas à mes enfants, supplia-t-elle désespérément. Je ferais tout ce que vous voulez, je chasserai pour vous s'il le faut je combattrai à vos côtés mais par pitié, ne les touchez p-
crac

Encore, la deuxième patte brisée. Dans une tentative désespérée de survive, elle assena à Picolo un coup de griffes des pattes antérieures, qui elles restaient valides. Vent du Désert parvint à toucher quelque chose, sans réellement savoir de quoi il retournait. Mais elle l'avait touché, une ou deux petites gouttes de sang perlant sur ses griffes - elle n'en avait jamais oublié le contact, malgré ces six longues lunes - et regretta immédiatement ce geste.
Elle ne voulait pas qu'ils touchent à ses petits.

Mon sourire ne tarda pas à s'effacer quand je vis que Picolo n'avait retenu que les grandes lignes de mes mots, et qu'il était en train de pousser la femelle vers le précipice. La scène était à vrai dire, plutôt comique, avec le gros tas de muscle pousser une demoiselle les pattes arrières ensanglantées, le tout au-dessus d'une belle flaque de sang mêlé à des touffes de poils. Tout en le surveillant du coin de l'oeil, j'écoutais la sable qui suppliait :

- Je vous en supplie, ne touchez pas à mes enfants. Je ferais tout ce que vous voulez, je chasserai pour vous s'il le faut je combattrai à vos côtés mais par pitié, ne les touchez p-

Un craquement sourd l'interrompit, lui arracha un nouveau hurlement de douleur. Picolo lui avait cassé une nouvelle patte. " J't'achève ça rapidement "disait-il.Je souriai, tranquille. Oui, je me sentais tranquille, apaisée. Cependant la feline riposta d'une belle gifle vers Picolo - qui aurait pu faire des dégâts si celle-ci avait atteint correctement sa cible. - Je m'approchai d'elle, me plaçant entre Picolo et elle, et lui décocha une gifle. - griffes fermées, notre petite excuse ne serait que peu crédible si elle revenait trop de griffures sur le visage.

Alors si tu ne veux pas qu'ils leur arrivent du mal, t'as intérêt à faire en sorte que tes petits camarades et toi ne doutent plus de nous.

Je me tournai ensuite vers Picolo pour lui faire comprendre :

"Non on ne la tue pas. Bouge-pas plutôt que je la mette sur ton dos. On la ramène chez elle."

Je fixai quelques instants le bougre pour vérifier qu'il ait bien compris ce que j'ai dis. Il n'avait pas interêt à faire de gaffes celui-là, ou il aurait affaire à moi. Cette intensité dans mon regard devrait être suffisante pour lui faire passer le message... Enfin, normalement.
D'un geste de la queue, je lui ordonnai se rapprocher du sol de tout son long, afin que ce soit plus simple pour la guerrière pour grimper sur son dos. Je me tournai ensuite vers la guerrière et miaulai :

"Grimpe."

J'allais pas non plus la porter pour qu'il y aille, faut pas déconner. Cassées ou pas, cela m'était fort égal. Et puis, ce serait marrant de la voir galérer avec ces pattes cassées, et la pression que je pouvais exercer sur elle pour qu'elle se dépêche.

Eos : 170/200
Picolo: 140/200
Vent du Désert: 20/200

Dans un premier temps, Vent du Désert vit l'espoir. L'espoir de rentrer chez elle vivante, de ne pas mourir en ces lieux, de revoir encore une fois ses enfants.
Mais lorsqu'il lui fallut se dresser pour grimper sur le dos immonde de Picolo, la douleur la ramena à la bien dure réalité.
Elle allait rentrer vivante à son Clan, oui. Mais dans un piteux état, forcée de côtoyer la pouponnière pendant un long moment, de n'être qu'une bouche supplémentaire de bonne à nourrir. Mais surtout, elle allait devoir s'allier avec les Lunar Pods, mentir pour assurer la sauvegarde de leur alliance, voire même la renforcer, et de surcroît, elle exposait ses enfants.
Oh merde... qu'est ce que j'ai fait... se demanda-t-elle en pleurant.
Il lui fallut un bon moment pour parvenir à grimper sur son dos. Vent du Désert n'en resta pas moins crispée, les griffes sorties pour se maintenir en place, frôlant la chute une première fois au début de leur voyage. Elle ne voulait surement pas en connaitre la douleur.