Ma place est ici | PV. Nuage d'Aigle -abandon

C'était un magnifique jour d'été qui accordait Clan du Vent un soleil radieux et une fraiche brise du nord.
Ses soeurs étant sans doute occupées à faire quelque chose d'autre, Patte Venteuse avait décidé d'aller explorer seule. Explorer le Clan, bien entendu. Même après trois lunes passées en ces lieux, il y avait des endroits qu'elle n'avait pas encore pu visiter. L'antre du chef par exemple, mais ça, elle aurait l'occasion de le voir bien souvent quand elle s'appellerait Étoile des Vents!
Il y avait également l'antre du guérisseur, mais elle ne l'attirait pas plus que cela... Après avoir essayé de manger une fleur - vraiment, ce n'était pas bon, ne le faites pas - les plantes la passionnaient encore moins qu'auparavant. Et... il fallait l'admettre, même avant cela, ce n'était pas vraiment sa tasse de thé.
Mais par dessus tout, il y avait sa future maison! Le lieu où elle dormirait pendant des lunes et des lunes, et qu'elle avait si hâte de rejoindre: la tanière des apprentis!

Bien sûr, Patte Venteuse ne pourrait y avoir son nid que le jour où elle s'appellerait Nuage des Vents, mais qu'est ce qui pouvait bien l'empêcher d'aller jeter un oeil? Après tout, d'ici trois lunes, cet endroit serait également à elle! Adieu la pouponnière nulle et monotone! Elle serait très vite indépendante, forte, et par dessus tout, la meilleure de toutes les apprenties! Ce qu'elle avait hâte à l'idée de pouvoir enfin mettre une véritable pâtée à Patte Lunaire...!

La petite aux yeux vairons déboula donc dans le camp, traversant la place principale en courant comme une furie pour passer de la pouponnière à la tanière des apprentis.
- Woah! C'est grand! s'exclama Patte Venteuse en arrivant sur les lieux.
Et en effet, c'était autre chose que la pouponnière. Ce qui était normal, au fond. Elle était bâtie pour accueillir plus de monde, et surtout des chats de plus grande taille. En revanche, elle était moins bien isolée, et on pouvait sentir quelques courants d'air frais s'infiltrer entre les branches.
Au départ rebutée, Patte Venteuse se dit qu'au final, elle serait plus grande, et que le vent ne lui ferait surement pas peur! Avec un nom comme le sien, ce serait un comble.

Au fond de la tanière, cependant, on trouvait un nid qui semblait particulièrement confortable. Placé stratégiquement, à un endroit que le vent et les quelques gouttes de pluie les jours de mauvais temps ne pouvaient atteindre. C'était là! Sa future place à elle!
Patte Venteuse s'y précipita, peu soucieuse que ce nid puisse appartenir à quelqu'un. Elle s'y installa, cherchant une position confortable pour le tester. Après l'avoir rembourré plusieurs fois à bons coups de pattes et de griffes malaxants, elle s'y allongea sans attendre.
Oui, c'était définitivement ça. Cette place serait à elle. Ce serait son nid, et celui de personne d'autre. Patte Venteuse se le réservait dès maintenant, frottant ses pommettes contre l'ensemble de paille, plume et feuilles pour y laisser son odeur.

Nuage d'Aigle semblait ravie par l'enthousiasme de Patte Venteuse, et cela rendait le moment d'autant plus meilleur. La petite était excitait comme une puce, gigotant dans tout les sens, sa queue fouettant l'air d'excitation, incontrôlable. Elle était si heureuse, nerveuse, et tant d'autres émotions à la fois qu'elle ne remarqua pas l'apprentie se diriger vers la sortie de la tanière, imaginant déjà tout ce qu'elle allait pouvoir raconter à ses soeurs, et ses parents et aussi devenir l'apprentie-guerrière la plus douée du monde entier.

- Tu viens? Aller, dépêche toi!
- Oui!! J'arrive!!

Patte Venteuse rejoint sa cousine en courant comme un lièvre. Elle manqua de trébucher mais se rattrapa rapidement, n'en tint pas rigueur.

- Onvafairequoionvafairequoionvafairequoionvafairequoionva-

Sans un bruit, Nuage d'Aigle emprunta une position qu'elle avait déjà vu - celle du chasseur. Patte Venteuse l'observa, essayant d'étudier la posture au mieux mais elle n'était sans doute pas assez concentrée.

- Tu vois il faut que tu écarte bien les pattes et surtout que tu tendes bien la queue au dessus du sol.

La petite n'avait même pas attendu la fin de la phrase de Nuage d'Aigle qu'elle essayait déjà d'adopter cette même position. Les fesses en l'air, sa queue se tenait droite et haute dans le ciel, se balançant de spasmes nerveux tant elle était heureuse. Ses oreilles, plaquées sur son crane, étaient peut être la seule chose réussie dans cette position. Sur le sol, ses griffes martelaient la terre nerveusement.

- Alors alors alors?! C'est bien? Hein? Dis?

C'était totalement raté.