[LP] Heroes ¤ Feat Picolo, Vent du Désert & Libre au clan du tonnerre - end

La situation lui échappait malgré elle, et ce bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Les membres de son Clan commençaient à douter, lançant quelques regards accusateurs aux deux Lunar Pods. Ils avaient deviné la vérité...
Vent du Désert aurait du s'en sentir bien soulagée, et pourtant, c'était bien loin d'être le cas. La guerrière cherchait Nuage de Mouche et Nuageuse Pénombre du regard, bien qu'elle ne voyait plus grand chose. Ils n'étaient pas là... Mais si tout échouait, si ce qui s'était réellement passé venait à être découvert, alors ses petits menaient un grave danger.
Tout le monde savait de quoi ces hérétiques étaient capables. Ses enfants ne seraient pas l'exception à la règle.

Confuse et fatiguée, Vent du Désert ne parvint pas à saisir l'entièreté des phrases qui étaient prononcées. Elle comprenait à peu près le sens et la situation, mais ça s'arrêtait là. Parler lui était difficile. Chaque fois qu'un son essayait de s'échapper de sa gueule, c'était un hurlement de douleur. Et pourtant, il fallait parler. Raconter, ou plutôt mentir.
- Vous... vous n'y êtes pas... s'exprima-t-elle enfin.

Ça y est. C'était le moment. Celui où elle trahissait les siens.

- Le sol était... glissant à cause de la pluie de la veille et j'ai... j'ai glissé dans les falaises... ce sont les rochers qui me sont tombés dessus qui ont brisé mes pattes je crois...

Chaque mot, chaque syllabe lui coutait horriblement. Mais avait-elle le choix? Que gagnait-elle a rétablir la vérité? Ses petits exposés. Étoile de Suie brisée par les conséquences de son erreur. Non, il ne fallait pas. Il ne fallait pas qu'ils souffrent...
Mentir lui arrachait des larmes de tristesse qui se mêlaient à celles de la douleur. Bien. Ses histoires n'en seraient que plus vraies. Ses blessures lui sauvaient la mise.

- J'ai hurlé et... ils sont arrivé... au début ils voulaient m'abandonner là mais ils ont vu que - quelques quintes de toux la forcèrent à marquer une pause - j'étais de ce Clan... alors ils m'ont sauvé. Les morsures ce sont... le gros là... qui a voulu me tirer de ces rochers mais il était déjà trop tard... mes pattes étaient... brisées...

Comme elle. Et personne ne le saurait jamais. La vérité resterait cachée à jamais. D'après ce mensonge, l'alliance créée par Étoile de Suie avait sauvé la vie de sa reine. Et c'était sans doute mieux ainsi.
On l'aida à se relever - c'était un bien grand mot - afin de mieux pouvoir la soigner, forçant Vent du Désert à s'arrêter de parler. Soulagée, car à moitié débarrassée de son fardeau, la guerrière poussa un soupir de soulagement entre deux gémissements de douleur.

J’adorais écouter les anciens et leurs histoires. En échange d’une couche propre, de nourriture et d’inspection de puces et tiques, j’avais le droit des les entendre. Parfois sage, parfois grincheux, c’était amusant, enrichissant. Mon clan est une merveille à ce niveau là. Les simples petites choses de la vie, j’en profitais, parce que comme ma sœur, je vais mourir un jour, alors autant faire le plus de choses possible. Aujourd’hui je n’avais pas d’entrainement, juste les corvées habituelles et j’ai même été autorisée à sortir chasser seule ! C’était génial, et avec l’apprentissage que me donne Busard Cendré, je me sens plus forte ! On a commencé un peu le combat, parce qu’on n’avait pas trop le choix vu que je dois être capable de me battre au plus vite… Enfin, j’apprenais des choses, mais je n’étais pas encore à l’aise avec ça.

Enfin, j’étais couchée à côté des anciens écouter leurs paroles. Aubépine adorait les histoires. Je suis sûre qu’elle ne reste pas loin de moi pour les entendre. Même si chez les étoiles elle doit avoir celle des plus grands félins de tous les temps ! Je profitais de mon temps de pause pour tout écouter. Tout… Au centre du camp il y avait du grabuge. J’entendais des pas lourd, un affolement et un cri. Je prends congés des vieux matous et rejoins le rassemblement. Je ne voyais pas grand-chose, j’étais encore un peu petite mais j’avais comme un mauvais pressentiment. Je m’avance un peu plus et j’arrive à voir les chats bizarres, les Lunar Pod. Il y en a deux, mais pourquoi ? Baissant le regard à leurs pattes, je vois une fourrure sable que je reconnaitrais entre mille. La colère monte et je vais devant l’attroupement, je m’en fichais de Suie, de tout le monde. Personne ne touche MA Maman. Le poil gonflé, j’oublie presque mon instinct de survie. Je ne reste pas trop proche pour ne pas déranger la guérisseuse, mais suffisamment pour les sales chats me voient. Crocs dehors je leur crache dessus.

« Vous êtes pas censés nous aider ?! Pourquoi elle est dans cet état ? POURQUOI ? Vous servez à rien, à RIEN ! Je vous déteste, sales chats ! »

Je ne suis pas sûre de pouvoir vraiment les intimider, moi petite apprenti du Tonnerre. Mais je n’attends pas de réponse d’eux. Je tourne les talons et suis Maman qui a été déplacée. Mon pelage était retombé, et de petites larmes coulaient de mes yeux. Je n’avais pas entendu ce qui était arrivé à ma mère, mais elle ne semblait pas bien du tout. Ses pattes étaient… Bizarres. Je m’approchais doucement, à petits pas, de peur de me faire réprimander par Nuit Hivernale, mais je devais entendre Maman.

« Tu restes avec nous hein Maman ? Je ne veux pas que tu partes. Je t’aime fort. »

J’avais juste envie de me blottir contre elle, comme quand j’étais petite. Ça pouvait peut-être la rassurer, l’aider un peu. Je gardais une petite distance pour que je puisse rester à ses côtés, pour pas qu’on me chasse parce que je suis trop près. Je tourne de nous la tête vers les Lunar. Je les regardais méchamment. C’est de leur faute. J’ai entendu qu’elle avait glissé du des rochers mais je n’y crois pas. C’est pas possible.

Heroes.

Fort malheureusement pour la blessée et presque fort heureusement pour la novice, Picolo restait une brute sans cervelle et les cris de la Pupille lui firent hérissé l'échine alors que d'instinct, elle vint se poser auprès des pattes meurtris, observant ses dernières afin d'essayer de comprendre comment elle pourrait demander qu'on la porte afin de minimiser la souffrance de la douce chatte sable, essayant dans un même temps de ne pas trop réfléchir aux causes des blessures. Leurs soin devait être sa priorité, à condition qu'elle-même ne se mette pas à feuler sur les Lunar, incapable de réagir comme son statut devrait le lui faire faire... Enfin, la peur céda le pas à son devoir. Entre temps, la troupe de félin avait grossi et la meneuse avait surgit, plus vivante que jamais malgré sa patte sévèrement atteinte et son ventre qui s'était arrondis. Son cri de rage perça la foule et l'apprentie guérisseuse redressa la tête afin d'observer le visage emplit de colère de la chatte, surprise qu'elle est encore la force de faire de tels éclats. Mais sa blessée devait rester sa priorité, quand bien même la siamoise se sentait terriblement démuni.

Nuit Hivernale ne tarda pourtant guère et cette fois ci, Nuage du Firmament senti réellement son courage revenir. La chatte qui était en train de la former avait déjà le sang-froid et surtout, le savoir, une chance quand elle-même en était encore à douter et à se rabâcher sans cesses que tel remède servait à tel maladie où blessure ... La Birmane donna ses ordres et la novice se recula afin de laisser à Vipère Audacieuse la place pour attraper leur camarade. La douleur qui devait vriller cette dernière malgré tout, la siamoise l'admira car la chatte loin de se laisser à la douleur parvint à s'exprimer, semblant d'explication que la novice n'écoutait pourtant déjà plus. Elle ne pouvait rester là, patte ballante. Et pourtant, elle resta assise encore un temps, regard dans le vague jusqu'à ce que la queue de Vent du Désert ne soit plus dans son champ de vision. Alors, subitement, la siamoise se leva et couru jusqu'à l'antre qu'elle partageait avec sa mentor, s'enfonçant dans ce dernier avant d'en ressortir, une fleur de coquelicot entre les dents. Un calmant, oui, la femelle en aurait besoin, puis, avisant Nuageuse Pénombre qui suivait le triste cortège, elle déposa le remède. La siamoise voulait plus que tout se rendre utile et prouver non seulement à la Birmane mais aussi aux siens qu'elle avait choisie la bonne voie et si elle évita de regarder Vent du Désert, par peur de laisser la panique la gagnée, elle ne pouvait ignorer les blessures de cette dernière, si grave et impressionnante. Le sang-froid lui manquait et sa voix fut empreinte de peur lorsque pourtant elle prit sur elle de donner des ordres à la fille de la blessée.

- Pénombre, trouve vite de la mousse, que Vent du Désert soit confortable et ... et il en faudra aussi pour lui donner à boire, vite !
Elle même désigna à sa mentor la fleur, déposée à l'entrée, prête à l'usage avant de filer, en proie à l'inquiétude et au besoin de bouger, afin de ramener de la mousse qu'elle préleva juste à l'entrée du camp, vaste carré arracher rapidement à un arbre et secouée pour en chasser les potentiels débris piquant. La siamoise ne tarda guère à revenir à l'entrée de l'antre, fourrure en bataille et regard dévoilant toute son inexpérience, même si, sans le savoir, elle avait déjà pris de bonnes décision, ne laissant pas complètement la panique la saisir, Nuit Hivernale n'étant pas étrangère au fait qu'elle ne perdre pas les pédales. C'est que, la Birmane le lui ferait payer sa potentielle inutilité et inconsciemment, elle savait que tout son apprentissage pouvait peut-être, être remis ne question ...

L'autre gros lourd commença à l'ouvrir. Merci à toutes ces lunes d'entraînement pour garder un visage impassible alors que l'agacement faisait bouillonner mes veines. Je le coupai donc pour éviter de se faire griller, et expliquai tranquillement à quel point la féline s'était mise dans une sacrée situation et que nous avions risqué notre peau pour l'en sortir.

Mais qu'importe ce que je disais les chats du tonnerre semblaient tous se méfier. Cela aussi commençait à m'agacer, mais je n'en montrai rien. Il fallait s'y attendre après tout. Si j'avais bien appris quelque chose, c'est que les chats claniques étaient sacrément xénophobes. Alors faire une alliance, avec de réels étrangers qui plus est, fut très difficile à accepter... Et avec l'état de la chef des écureuils qui se dégradait.

Tiens en parlant du loup. Elle avait surgi dans un meuglement de bête blessée, hurlant pour demander qui avait fait ça. Non pas qui, mais quoi. Mauvaise question jeune dame. J'inclinai la tête légèrement en signe de respect. J'attendis patiemment que l'effervescence tombe. La guérisseuse demandait à faire évacuer Vent du Désert. Et une apprentie prit la parole pour nous insulter. Je soupirai, ah les gosses, si je pouvais, je les étriperais tous.

Je ne m'en souciai guère car le véritable problème restait Etoile de Suie et rien d'autres. Qu'importe ce qu'ils pensaient tous. Ils suivraient leur meneuse.
Alors, afin d'être plus tranquilles, je fis signe à Etoile de Suie de s'approcher en m'éloignant des autres. D'un signe de la queue, j'invitai Picolo à ne pas rester trop éloigné, histoire de le surveiller.

"Etoile de Suie, je crois bien que le clan du tonnerre a failli déploré une perte aujourd'hui. J'ignore pourquoi elle avait pu sortir, et si loin, elle qui venait tout juste de redevenir guerrière... aller aux falaises... De la folie... "

Je secouai la tête. Inutile de prendre des airs affligés, avec cette meneuse, les tons mielleux ne marchaient guère.

"J'espère que cela ne rompt pas notre alliance si précieuse... "

Je la fixai. Elle était encore sous le choc de la colère, et pouvait exploser à tout instant... Cependant, elle avait aussi besoin de nous. Qu'est-ce-qu'elle ferait, seule, contre les trois autres clans, sincèrement?

L'ambiance toujours pesante dans ce camp que je ne reconnaissais plus, je m'étais évadé de cette tension de bon matin. Croisant Nuit Hivernale en sortant. Je m'éloignais ensuite en solitaire, profitant de la douceur matinale pour me poser quelques part et réfléchir à cette situation.. A ma loyauté. Ne cautionnant pas les agissements de ma chef, qui commençait sérieusement à défaillir, sans compter l'enlèvement des chatons de la Rivière. La guerre entre les clans s'approchaient à grand pas. Nous allons nous retrouver seul contre tous. Ma plus grande crainte allait se réaliser bientôt.

Soupirant longuement, n'ayant même pas l'envie de feindre la chasse pour avoir une bonne excuse de sortie, je retournais au camp. Marchant d'un pas lent, je voyais Nuit Hivernale et Nuage de Cerises passaient à toute vitesse dans mon champ de vision. Je restais sur place, regardant les deux chats courir avant de me dire qu'il se passait quelques choses de grave au camp.

J'arrivais à mon tour dans le camp, y trouvant un attroupement autour de deux chats de la Lune. Je tentais de me frayer un chemin avant de voir Nuit Hivernale et Vipère Audacieuse s'éloignaient du groupement avant Vent du Désert sur le dos.. Je pouvais voir de ma position que ses pattes arrières n'étaient pas vraiment dans une position normale. Faisant une grimace rien qu'en imaginant la douleur, je passais à côté de la féline grise de la lune sans me préoccupé de ses paroles. Que des mensonges de toute façon, tout comme cette alliance et l'égoïsme de notre chef. Je rejoignais la tanière de la guérisseuse. Je m'annonçais à l'entrée avant de rejoindre la guérisseuse et la blessée. Nuage du Firmament s'agitait tout comme Nuageuse Pénombre. Je m'approchais de la guérisseuse, lui offrant mon aide :

"-Nuit Hivernale, tu as besoin de pattes en plus ?"

« Pénombre, trouve vite de la mousse, que Vent du Désert soit confortable et ... et il en faudra aussi pour lui donner à boire, vite ! »

Je quitte les sauvages du regard et me tourne vers Nuage du Firmament. C’était elle qui m’avait dit ça. Je hoche la tête, l’air plus sérieux que jamais. Je fonce alors vers l’entrée du camp, je n’avais pas le temps, je devais aider Maman. Mon cœur battait vite, ma respiration était trop rapide, j’avais peur pour elle, elle était dans un mauvais état. Et je ne pouvais pas croire un seul instant les vilains chats ! J’espère que Suie leur donnera une bonne leçon et qu’elle va les chasser. Ils disent nous aider mais ils n’ont rien fait pour ma mère, sinon elle ne serait pas blessée comme ça. Ils ne l’on pas aidé ! Je n’arrêtais pas de grogner ma frustration. Les larmes continuaient à couler tant la colère me prenait au trippes. Si je savais me battre correctement… Si je le savais je les aurais chassés d’ici.

Je m’arrête un petit instant, épuisée par toutes ces émotions. Il faut que je me calme… Il faut que je me calme. Je lève la tête vers le ciel étoilé. Aubépine ? Tu vois tout ça ? Il n’y a que toi qui peux me dire qui a blessé Maman. Il n’y a que toi et les autres ancêtres qui avez pu le voir. Aide-moi à être forte pour elle… Mais je n’avais pas le temps de m’apitoyer, je devais récupérer de la mousse. J’en arrache le plus possible sur les arbres, les pierres, partout ! J’essaie de faire mon travail du mieux que je peux. Une fois la gueule bien chargée je retourne au camp. Une fois arrivée, je pose le tas et fait en sorte que ça puisse ressembler à un nid, je l’étoffe pour qu’il soit confortable. Une fois cette chose faite, je prends le bout de mousse que j’ai laissé de côté, je le met en boule et m’approche du petit filet d’eau qui borde le camp. Je prenais cette mission très au sérieux. Il n’y a pas de doute que Firmament m’a demandé de faire ça pour que je ne reste pas dans ses pattes à être inutile, et puis comme ça je m’occupais l’esprit. L’eau récupérée, je retourne à la tanière et la pose délicatement.

« Voilà, c’est fait. »

J’étais essoufflée par tous mes trajets intenses, mais je trouvais quand même la force de m’approcher de ma mère. Doucement à pas feutré, je gardais une petite distance pour ne pas entraver les déplacements des autres.

« Tout va bien. Nuit Hivernale et Nuage du Firmament vont t’aider. »

Je gardais une oreilles sur le côté pour pouvoir entendre ce qu’il se passait derrière, si Suie allait réagir et les chasser d’ici. Les Lunar ne servent à rien.

hrp: