[LP] A la pêche aux moules aux moules aux moules (avec Nuage de Nuit) - END

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'Attaque Clan' :

Le guerrier attendait sans se méfier. De son temps, on respectait les mentors qui vous apprenaient à pêcher, que diable ! Mais la gamine dut s'impatienter, de le voir attendre si longtemps, puisqu'elle s'approcha de lui comme pour regarder ce qu'il regardait. Et sans crier gare elle le poussa. C'était difficile de véritablement faire perdre l'équilibre à un chat, mais comme il était bien sur le rebord et avec ses deux pattes avant prêtes à attraper un poisson, il fut forcé d'avancer dans l'eau. Le rouquin, malgré la surprise, sut garder son sang-froid et s'agripper à la terre ferme pour remonter rapidement et agilement.

" Bah alors papi, montre moi comment ca nage un vrai guerrier de la Rivière, t'as peur de t'mouiller ?!
- On se débarrasse pas d'un vieux renard comme moi aussi facilement, gamine. " pouffa-t-il, lorsqu'il fut tout à fait hors de l'eau, en la regardant désormais beaucoup plus attentivement. Allait-elle recommencer ? " Mais si je t'énerve, tu peux le dire aussi... Y'aura bien quelques reines pour te donner du boulot plus intéressant à la pouponnière... "

Sa menace intimidait-elle Nuage de Nuit ? Il sourit, en continuant de la regarder, exagérément hésitant, avant de décider que non, probablement pas assez. " Halala, ça me brise le cœur. Tu m'aimeras un peu plus si tu passes une journée à obéir à Perche Farouche, peut-être, hein ? Non, non, non, ne proteste pas, c'est déjà assez dur de s'y résoudre comme ça ! " reprit-il, aussi théâtralement que le héros tragique qui renonçait à son Amour. Mais fermement, tout de même.

" Allez, peut-être que si tu lui ramènes un poisson elle sera gentille ! " ricana-t-il. Et il s'installa à nouveau au bord de l'eau. Le soleil se levait et répandait une chaleur agréable qui le fit rapidement sécher. Les griffes arrières enfoncées dans le sol, ce coup-ci, le rouquin n'était, de nouveau, concentré sur les flots et les silhouettes de poissons qui osaient, peu à peu, se rapprocher, maintenant que le danger était passé. D'un signe de la tête silencieux, Mat ordonna à son apprentie de regarder comment on faisait. Et il attendit un moment, silencieux, qu'un poisson ose remonter vers lui, le pêcheur invisible et silencieux.

Sa patte l'attendait et s'abattit sèchement. Le geste du chasseur consistait à remonter très rapidement un poisson imprudent, sans le pousser, mais plutôt en accompagnant son mouvement. Cependant, cette fois-ci, la truite qu'avait repérée Matin Embrasé parvint à se glisser par-dessus sa patte et à regagner l'eau. Si bien que lorsqu'il sortit ses pattes de l'eau, il ne restait du poisson rien d'autre qu'un peu de mucus, qui rendait les poils de sa patte avant gras et malodorants.

" Quand ils sont assez petits, tu peux parfois les attraper dans l'eau et les remonter, mais souvent, ils sont gros et il ne vaut mieux pas forcer. " expliqua-t-il, à contrecœur. Il aurait bien aimé que la petite ait un exemple de pêche réussie en tête, mais après tout, peut-être qu'il y arriverait un peu plus tard.

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'Chasse Rivière' :

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'Chasse Rivière' :

Il ne regardait pas son apprentie et restait silencieux, à l'affût d'un nouveau poisson imprudent. La pêche demandait une attention énorme, mais il se disait qu'il sentirait bien le moment où Nuage de Nuit essaierait de remonter un poisson. Ce fut d'ailleurs assez court. Forcément, elle ne se rendait pas encore compte des distances, il fallait encore que l'habitude lui fasse comprendre à partir de quelle altitude cela devenait possible de faire un mouvement assez rapide pour sortir un poisson de l'eau. Il tourna la tête et vit son erreur. La gamine cherchait à se justifier, ce qui le fit sourire :

" Bon bah tu vois j'te l'avais dit que j'ferais pas mieux ! Tenace cette truite, mon geste était pas très rapide non plus, heureusement pour elle. "

Il ne répondit pas mais remua la queue, rassurant encore une fois. On ne réussissait jamais du premier coup. Ceci dit, ils avaient un peu trop agité l'eau dans cet endroit, les poissons commençaient à les sentir.

" On va un peu plus loin. " miaula-t-il dans le courant. Mais son signe de tête seul parvint jusqu'au cerveau de l'apprentie. Avec une précaution infinie, Matin Embrasé longea les flots et remonta en direction d'un endroit à peine plus tranquille. L'eau était toujours admirablement claire et caillouteuse, au-dessus des chutes. C'était une énigme très complexe que de se demander comment les poissons faisaient pour rester en haut alors que le courant les faisait descendre.

Il hésita un peu et renonça à philosopher là-dessus maintenant. L'heure était à la pêche, pas à la discussion. Un coup d’œil en direction des proies qu'il avait mal enterrées le rassura. Dans tous les cas, cela se passerait bien. Puis il fixa à nouveau les flots. Le soleil, qui commençait à monter, leur faisait toujours face, et désormais, il se reflétait d'avantage sur l'eau. C'était désagréable, mais cela rendait les poissons imprudents : ils se sentaient davantage en sécurité, alors que les chasseurs étaient toujours là.

Une onde énorme se fit voir et entendre, confirmant les impressions silencieuses du rouquin : les poissons remontaient et s'agitaient, par ici. " C'est vraiment un meilleur endroit, tu vas voir " s'enthousiasmait-il quand il sentit le regard de la novice dans sa direction.

Et en effet, non loin du rouquin, une forme de poisson se distinguait dans les reflets. Immédiatement, il mit sa patte en-dessous de la proie pour la faire remonter sèchement. Mais il s'y était pris un peu tard. Sans rien perdre de son enthousiasme, il continuait de regarder les flots, et épargna même une excuse ridicule à la petite. Il fallait qu'elle comprenne d'elle-même que l'attention était essentielle, chez le pêcheur. Et dans le fond, peut-être était-ce la perspective qu'une Perche l'attendait dans la pouponnière, qui atténuait autant sa réactivité et la finesse de son observation.

Peut-être, oui.

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'Chasse Rivière' :

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'Chasse Rivière' :

De temps en temps, l'un d'entre eux voyait quelque chose et essayait de l'attraper mais... les poissons avaient dû s'enduire de savon pour glisser sans cesse entre les pattes des chasseurs, car ni Matin Embrasé ni son apprentie ne parvint à en entraîner un hors des flots. Tout à fait sec, le rouquin sentait que le soleil était maintenant monté plus haut, il tapait ses épaules et son coup, l'air devenait chaud. C'était presque une journée d'été qui arrivait en avance.

" Bon Matoou, on va rien chopper à ce train là, si tu veux donner quelque chose à ta dulcinée, allons ramener nos proies histoire qu'elle ne dépérisse pas avant qu'on rentre. " fit Nuage de Nuit, qui semblait elle aussi un peu déconcentrée. Elle avait sûrement hâte de s'allonger quelque part, au soleil, en attendant la fin d'après-midi. Comment l'en blâmer, elle vivait maintenant au même rythme que lui.

Il se sentait tout fier. " T'as raison ma chérie. De toute façon... c'est pas moi qui vais être là pour l'entendre râler, demain ! " lança-t-il avec un clin d’œil, façon de rappeler à l'apprentie qu'il n'avait pas oublié sa "punition".

Et rapidement, le matou ramassa les proies, qu'il avait grossièrement enterrées. Heureusement que ça n'avait pas attiré de renard ou de blaireau. Comme il les tenait entre les crocs, il ne put rien dire à Nuage de Nuit sur le trajet du retour. Ils rentraient donc au camp, proches l'un de l'autre, mais silencieux. Tous les deux pris par une même fatigue qu'ils ne cachaient pas.

Il s'apprêtait à faire un signe de tête à la petite pour lui dire qu'elle pouvait partir quand la présence de Nuage des Ruisseaux près de la pouponnière, l'interpella. Et si... " Salut, toi ! Du neuf, déjà ? "

Il s'avança, talonné par la petite, et vit qu'en effet, c'était arrivé. Les oreilles relevées par une vive émotion, il posa la souris et l'oiseau près de Perche Farouche, contre qui dormaient quatre très petits chatons. Des chatons tous neufs.

" Si t'as faim on t'a ramené de quoi manger. " s'exclama-t-il tout d'abord, comme pour justifier sa présence. " Bravo mam'zelle, t'as bien travaillé ! Ils sont vraiment beaux. "

Très beaux, tous, même s'ils ne se ressemblaient pas. L'un d'entre eux, ça l'émouvait bizarrement, avait le dos roux et le ventre blanc, un peu comme lui. Oui, c'étaient des jolis gamins. " Un Petit Renard, lui ! " sourit-elle en suivant son regard. Elle semblait heureuse dans sa fatigue. Il lui léchouilla rapidement l'oreille avant de se retourner vers Nuage de Nuit.

" Bon bah t'auras du monde à surveiller demain. J'aurais pu trouver une punition plus méchante ! " pouffa-t-il. Puis, taquin : " Après sait-on jamais... s'ils sont comme leur mère ! "

La mère en question lui donna un petit coup sur sa patte arrière. Elle n'était pas vraiment énervée, mais elle faisait gentiment semblant. Elle avait peut-être compris l'autodérision assez fine qu'il y avait derrière.

Spoiler: