LP - Assemblée & Bataille | Lune Rouge - end

C'était un chat bicolore. A vrai dire, ma taille aurait pu m'empêcher de me sentir intimidé par cet adulte clanique. Mais je restais chétif, courbé par la peur et la soumission. Alors, lorsqu'il décocha son coup, j'étais resté paralysé. Je me pris toute la puissance de sa frappe, et fut projeté contre le sol. Ma tête s'y cogna, m'étourdissant l'espace de quelques secondes. Un voile noir obscurcit également ma vue. Je toussai.

- Bat toi, minable !

Je baissai les oreilles en signe de soumission, les yeux levés vers lui. Mais ce qui apparut de façon frappante mon champ de vision fut la Lune. Immense, et rouge. Je me sentais comme happé vers elle... Comme si elle me demandait de me battre pour elle.
Ce mécanisme acquis depuis l'enfance, consistant à lui obéir coûte que coûte me fit agir comme, contre mon grès. Alors que le mâle s'approchait, je me débatis en envoyant mes pattes vers l'avant. Cela suffit pour lui faire une entaille juste au dessus de ma tête, et les quelques gouttes de sang qui s'écoulèrent m'aveuglèrent.

Mes tripes se tordirent de dégoût. Je secouai la tête, repensant à Perce-Neige. Non, je ne voulais pas me battre! Je murmurai, la voix éteinte par la peur, secouant la tête de gauche à droite de façon presque hystérique:

"je je je veux pas..."

Et au loin, une voix s'élevait, tonnant "clan du vent"de tous nous achever. De nouveau terrifié par la masse qui allait contrattaquer, je roulais sur le côté, et me mit à courir en direction des buissons. Il me fallait fuir. Quitter cet endroit. Quitter ce cauchemar. Partir loin des lames aiguisées qui pouvaient trancher ma peau, et des crocs qui pouvaient arracher ma chair. Loin de ce clanique que je ne connaissais pas et qui ne voulait que ma mort.

Déchet : 120/150
Cobra Royal : 180/200

C'était le grand soir. Tout avait été prévu. Cela semblait étrange au jeune Scorpion. Pour les clans il s'agissait d'une nuit de paix. Et quoi de mieux qu'une nuit de paix pour semer la mort et le chaos ? Dire qu'il n'avait pas peur serait mentir. Le mâle était même totalement terrifié. Mais il n'avait pas le choix. Il devait obéir s'il souhaitait que Krov ramène sa mère. Il se l'était promis. Il n'abandonnerait pas. Pas si près du but. Pourtant, alors que son espoir était au plus haut, Scorpion avait vu la prophétesse de la Lune donner sa vie pour guérir les blessures de la tribu avant de leur ordonner de semer la mort aux Quatre Chênes. Il n'avait pas fallut longtemps pour que l'entièreté des Lunar Pod se dirige vers les quatre grands arbres. Pourtant, Scorpion traîna davantage.

Krov n'était plus. Elle était partie. Morte. Envolée. Comment Douce Ancolie pouvait-elle revenir si elle la meneuse de la troupe n'était plus là ? L'ancien membre de l'Ombre serra les crocs avec violence. Et si.. tout n'avait été que mensonge depuis le début ? Si tout n'avait été que manipulation. Aucun espoir de faire redescendre la douce reine des étoiles ? Fou de rage et de chagrin, Scorpion s'élança à toute vitesse pour rejoindre les Quatre Chênes. Il ne laisserait pas cette tromperie impunie. Alors qu'il arrivait, les combats étaient déjà lancés. Du sang avait déjà éclaboussé le sol de cette terre sacrée. Des feulements de rages et des cris de douleurs étaient audibles. Le chaos c'était déjà abattu sur l'assemblée. Balayant le champ de bataille du regard, les yeux bleutés du jeune chat se posèrent sur le corps fin d'une chatte grise. Eos ou Ether, il n'en avait aucune idée et cela n'avait aucune importance. Tout ce qu'il désirait, c'était se venger. Faire souffrir ceux qui l'avaient fait souffrir.

Fou de rage, il s'élança dans la direction de la redoutable guerrière de la lune. Se fichant des combats autour, il bondit sur le dos de la dangereuse femelle, plantant avec fureur ses griffes dans la chaire de son ennemie. Il ne pardonnerait jamais à Krov et aux siens ce mensonge.

— Tu vas crever traîtresse ! Toi et tous ceux qui ont suivit Krov !


HRP : En espérant que ça aille :3
Ether : 180/200 pv
Scorpion : 100/100 pv

« Et si on te faisait les deux yeux pareils ? »

Je ricanai, et rétorquai, du tac au tac :

"Essaye ma douce, essaye..."

A peine avais-je susurré d'une voix mieilleuse ces paroles que je me projetai contre mon adversaire dans le but de lui arracher la gorge. Mais mon œil manquant me fit défaut. J'évaluai très mal les distances, et loupai lamentablement cette frappe. Pour éviter une contre-attaque qui me serait fatale, je me roulai aussitôt au boule, et partis ainsi en roulades successives, pour m'éloigner. Je plantai mes griffes dans la terre poisseuse de sang pour stopper mon élan et me relever en vitesse.

Toute ma pelisse grise était maintenant trempé du sang. En effet, nous n'étions pas loin du corps de la défunte, dont j'avais sauvagement ôté la vie. Il semblait que la terre si sacré à leurs yeux s'abreuvait de son sang. Une pensée démoniaque surgit alors, et j'étirai un sourire malsain. Je me contenterais à présent de reculer et d'esquiver... jusqu'à ce qu'on soit tout proche du corps... Jusqu'à ce que mon adversaire soit obligée de le toucher pour m'atteindre.

Voir les âmes torturées aussi bien par la violence physique que la violence psychologique était ma ressource vitale pour que mon cœur batte. La véritable force n'était pas dans la réussite de toutes les attaques, mais dans la capacité à rebondir. Que ferait-elle lorsqu'elle découvrira le pot aux roses?

Eos : 180/200
Museau Bleu : 150/200

Spoiler:

« Essaye ma douce, essaye... »

Le ton mielleux sur lequel la féline de la Lune répondit ces mots augmenta la colère de Museau Bleu, qui, malgré tout, ne pouvait qu'estimer son adversaire - méprisable de convictions, mais forte, très forte. Elle aurait fait une guerrière d'exception, si le sens des mots code, compassion, devoir ou attachement avaient la moindre signification pour elle - si elle n'était pas aussi follement solidaire. Elle aurait été merveilleuse. Fine, élancée, agile, rusée, avec de grands yeux émeraude... L'ennemie, un peu plus jeune que la clanique, ne manquait ni de beauté, ni de férocité ; seulement de morale. Et ce constat fissura un peu la jolie guerrière. Parce que malgré sa colère, malgré sa haine, tuer la marquerait et elle le savait : elle le voulait, oh bien sûr, le sang qui inondait l'herbe tandis qu'elles se rapprochaient de sa camarade sauvagement assassinée hurlait à la vengeance; mais tuer laisse des marques, et elle n'avait jamais, avant cette nuit-là, souhaité voler une vie. Celle-ci serait la première prise intentionnellement, et quoiqu'elle le mérite cent fois, cela attristait la Fille de la Rivière.

Ayant raté son attaque visant à lui déchiqueter la gorge, la meurtrière, handicapée par sa mauvaise estimation des distances - à cause de son œil unique -, s'effondra au sol, et, vive comme un serpent, n'eut d'autre choix que de rouler plus loin, plusieurs fois, la patte de son aînée ne la manquant que de peu. Ce faisant, elle l'entraînait près, très près, plus près, trop près, du corps de Plume de Mésange. L'odeur du sang, lourde, métallique, entêtante, faisait écho au liquide poisseux qui teignait l'ensemble de la fourrure grise et blanche de l'ennemie en carmin, s'attachant également à la pelisse beige et grise bleutée des pattes de la plus grande. Elle ne voulait pas s'approcher si près. Ne voulait pas contempler le corps de son amie, figé pour l'éternité par la faucheuse à la lame glacée. C'était injuste que de nouvelles étoiles se doivent d'apparaître dans le ciel ce soir-là... Et observer cette enveloppe aussi douce et adorable que désespérément vide aujourd'hui la brisait intérieurement. C'était sans doute le but. Seule la rage qui enflammait ses prunelles de jade la retint de s'effondrer, et elle s'élança vers cette inconnue qui osait jouer avec son cœur, Elle jouait et le regretterait amèrement... Même si Museau Bleu devait mourir pour s'assurer de cela.

Entraîner l'enchanteresse malsaine, la garce qui avait enlevé son fils - elle en était sûre, Matin Embrasé avait tout raconté - avec elle dans la mort serait pour elle la plus douce des récompenses, le plus beau des cadeaux. Elle espérait seulement qu'où qu'il soit, Étoile du Corbeau l'attendrait en souriant comme à sa meilleure amie seule il l'avait toujours fait. Espérait qu'elle puisse revoir Plume de Mésange, Petite Améthyste et bien sûr, la trop regrettée Aigue Marine. Et ses frères et sœurs. Oh, Étoiles, ses frères et sœurs qui lui avaient tant manqué. Son père, aussi. Elle avait tant travaillé pour se prouver à la hauteur. Et c'était ce qui faisait d'elle une redoutable guerrière, d'autant plus poussée par la volonté de protéger les autres... Arrivée plus près de cette maudite qui osait la narguer, la vétérane fit un bond, et, toutes griffes sorties, s'accrocha un instant au dos de son adversaire, lui lacérant un peu la chair mais devant rapidement lâcher prise et retrouver le sol sous peine d'essuyer une riposte. Il fallait qu'elle bouge, toujours... Ou elle mourrait à coup sûr.

Eos : 160/200
Museau Bleu : 150/200