LP - Assemblée & Bataille | Lune Rouge - end

La meurtrière appartenant aux Enfants de la Lune et priant l'astre blanc qui se faisait sanglant se lécha les babines comme si elle avait devant elle la plus belle des proies, avec une sorte de satisfaction malsaine, tandis que la fille de la rivière la voyait attraper ainsi de la langue quelques gouttes du sang de sa camarade, le sang pourpre, chaud, poisseux, sombre, qui avait taché la fourrure de la pâle féline mais aussi de sa pauvre victime dont le corps, au sol et déjà refroidi par la mort, ne bougerait plus jamais. Elle ne courrait plus. Ne chasserait plus. Ne s'entraînerait plus. Ne pêcherait plus. Ne nagerait plus. Elle n'accomplirait plus, avec douceur, la cérémonie du partage, ne sourirait ni ne rirait plus. Elle ne regarderait plus jamais sa camarade aux yeux jade avec sérieux, complicité ou émotion. Elle ne verrait plus jamais la ronde des saisons. Et tout cela, cette vie interrompue à jamais, la seule mesure qui vaille la peine, celle faisant la vie, ayant disparu à présent que le cœur de la pauvre innocente avait cessé de battre, alimentait la colère et la lumière intérieure de la vétérane beige et grise. Cette garce paierait ce meurtre, la paix brisée de la forêt qui pleurait le sang, les étoiles voilées et l'attaque sournoise un soir de trêve, notamment sur des apprentis, trop jeunes pour ce cauchemar. Le drame avait eu lieu, certes : mais cette démoniaque apparition, la clanique comptait bien la renvoyer en enfer. Rétablir l'équilibre et la justice sur la balance céleste, une vie pour une vie, racheter celle d'une ange. Et empêcher que se forment de nouvelles constellations. Parce qu'il y aurait une étoile de plus, ce soir, sur la voûte céleste d'un bleu profond se brodant d'argenté...

Tout avait accéléré, et les deux femelles se tournaient autour en mouvements agiles, attentifs, presque délicats, leurs pattes effleurant l'herbe sans prêter attention au décor, évitant les racines, se poursuivant et s'observant en une danse aussi macabre qu'élégante, pantomime de bal aux masques de mort, de vie. Et le sang. Le rouge. Le pourpre. Les cris. Les pleurs. Les gémissements. Les encouragements et les provocations, aussi. Voir Brasier Glacial partir à l'aide de Jolie Abeille rassura Museau Bleu, malgré ses promesses de ne plus se laisser surprendre ou déconcentrer; en revanche, elle avait perdu des yeux Étoile de Pierre et ses autres camarades depuis un moment... Mais qu'importait. Ils y arriveraient. Et les étoiles, elle en était sûre, veilleraient. La lune ne gagnerait pas, pas cette fois... De son côté, l'ennemie semblait bien s'amuser, menant celle qu'elle prenait pour une jolie marionnette avec un sourire, là où elle le voulait; elle attendait probablement le moment opportun pour couper les fils, et laisser se fracasser la poupée de porcelaine face à elle. Une clanique, donc trop douce, trop gentille et trop faible, n'est-ce pas ? Sauf que la riveuse, pour une vétérane, portait relativement peu de marques, et pas parce qu'elle refusait le combat - elle était très futée, assez pour ne pas être gravement blessée, assez pour survivre à cette épouvantable soirée. Elle ne mourrait pas face à cette sinistre messagère du trépas, refusait que la mort embrume ses prunelles de jade avant qu'elle ne voie, de ces mêmes yeux, la vie quitter la meurtrière de Plume de Mésange, et la destinée ôter toute lumière à l'œil brillant d'amusement sadique. Cette folle - une des jumelles de la Lune, se rappela la guerrière de sable et d'écume - mourrait en ce lieu, cette nuit, de sa main, sous ses griffes. Elle n'en retirait aucun plaisir, seulement une nécessité. Parce que le sang de sa camarade criait vengeance. Alors Museau Bleu faisait mine d'agir comme le voulait l'autre, se tenant prête à agir quand l'autre s'élancerait.

Et elle le fit. C'en était presque prévisible. Elle s'élança, sûre de son coup... Et parut satisfaite de voir la fille de la Rivière esquiver le plus gros du coup. Le plus gros du coup, oui, car lorsqu'elle se tapit, Museau Bleu sentit malgré tout les griffes de l'autre passer juste au-dessus de sa tête, et érafler un peu la peau de son dos sous son épaisse pelisse. Rien de grave. Cela saignait moins que son épaule, et elle préférait le dos que la tête ou les flancs - ou pire, la nuque. Cependant, recevoir ce coup lui offrit une occasion : une occasion de riposter, et d'infliger elle aussi un coup à celle qui, faisant partie de ces assassins de Lunar Pods, avait ôté une vie et le paierait de la sienne. Les Parques auraient du travail, cette nuit-là... La patte à l'épaule blessée de la vétérane beige et grise bleutée fendit l'air, droit vers la joue de son adversaire, faisant jaillir quelques gouttelettes de sang tandis qu'elle restait prudemment en appui sur ses pattes les plus fortes. Un petit sourire étira ses lèvres, se dessinant sur son museau indigo. Et ses yeux vert jade, eux aussi, brillaient d'amusement. Oh, elle n'ignorait pas le danger; simplement, mieux valait rire plutôt que pleurer. Elle préférait, tout en restant attentive - et de toute façon, si la mort devait arriver, pourquoi se priver d'un éclat de rire ? Au moins, elle rejoindrait ses frères et sœurs et Étoile du Corbeau le sourire aux lèvres, lumineuse... Et si elle ôtait sa vie à cette garce, la tête haute. Sa voix était douce, rieuse, musicale.

« Et si on te faisait les deux yeux pareils ? »

Oh oui, mieux valait rire. Rire pour ne pas s'effondrer. Rire pour ne pas pleurer.
Rire, pensa-t-elle, ça doit être une merveilleuse et très jolie manière de mourir...

Eos : 180/200
Museau Bleu : 150/200

Assemblée & Bataille | Lune Rouge

Vite, si vite. Le Cobra venait à peine de se glisser près d'un buisson que les chefs poursuivaient leurs belles paroles, tous étant inconscient que le feu qui couvait approcher, funestement. Étoile de Pierre tentait vainement avec Étoile Maudite de faire taire un tant soi peu la hargne qui grimpait, laquelle était entretenue par Étoile Vaillante. Sa meneuse qui, avec son fragile cœur de mère, affichait à tous colère et haine, toute dirigée contre l'imposante Étoile de Suie. Et le Cobra se réjouissait de la tournure des événements, ravi, simplement car en cas de bataille, les poissons et les crapauds ne tarderaient pas à se liguer contre le Tonnerre, un ennemi commun, voilà ce que les chats des arbres étaient devenus. Oh certes, la guérisseuse des félins qui vivent sous les arbres tenta bien d'apaiser les choses, mais en dehors d'allumer une étincelle de colère dans les yeux de sa propre meneuse, elle ne parvint à rien. Et puis, tout avait accélérer. Un chat des Lunar avait surgit, une femelle grise et élancé qui, se jetant sur une guerrière de la Rivière, avait oté la vie à cette dernière sans plus de difficulté qu'on ne l'aurait fait avec un lapin. Le guerrier bicolore réagit à peine plus vite que tout ceux présent car sur lui aussi, un félin venait de tenter de bondir. Et si le beau parleur n'en avouerait jamais rien, s'était la chance purement et simplement qui venait de lui sauver la vie. N'en cherchant pas plus, il se jeta au cœur de ses camarades claniques, à la recherche d'un adversaire certes, mais aussi, d'un tant sois peu de protection. Il n'était pas prêt à mourir, il était le meilleur, il avait bien trop de projets à accomplir avant cela.

Et son dévolu se jeta sur un apprenti noir, un mâle à l'air effrayé et qui porter le fumet tant haïs des Lunar. Cobra Royal n'en demanda guère davantage, ils devaient tous se battre, et éliminer les proies faciles seraient une façon comme une autre d'être certain de ne pas prendre par la suite un coup dans le dos. Et puis, les autres se chargeraient de ceux qui, comme la femelle grise surgit des ténèbres, constituaient un défi réel.

Le guerrier esquiva donc plusieurs de ses pairs, bondissant au dessus d'un chat de l'ombre et frôlant la queue d'une guerrière de la rivière avant de se jeter sur le jeune chat auquel il donna un coup de patte, griffes sortis, feulant. - Bat toi, minable ! La peur se sentait, partout, mélanger au parfum métallique du sang et à celui de la mort. Mais les yeux bleus du félin s'étaient posé sur le petit, créature à l'aspect déjà imposant et pourtant, à l'air jeté là en pâture à des bêtes assoiffés. Un ennemi qui ne mériterait sans doute pas ce nom. Mais le bicolore n'en avait cure, s'était un Lunar et sois il prenait ses pattes pour fuir, soit pour se battre. Toujours était il que le guerrier du Vent avait choisi sa proie et escompter bien ne pas la lâcher de si tôt.

Déchet : 120/150
Cobra Royal : 200/200

Etoile Maudite ; 280/300
Busard Cendré ; 200/200
Vautour Fauve (qui arrivera dans peu de temps) ; 250/250

Un feulement rageur s'échappa de la gorge du lieutenant du Tonnerre suite à la nouvelle provocation de la femelle du Vent. Pour qui cette idiote se prenait-elle ? A ses côtés, son frère poussa un grognement, sûrement pour les mêmes raisons. Cependant, si le guerrier gris semblait souhaiter se retenir à cause de la trêve, le Vautour commençait déjà à s'avancer, menaçant, fourrure hérissé, prêt à se battre. S'il entendit les paroles des félins autours de lui, il ne les écouta pas ou pas totalement. Il feula avec rage en entendant les insultes envers son clan. Il vit à peine l'une des jumelles grises appartenant aux Lunar Pod se jeter dans la bataille pour tuer une femelle siamoise. L'odeur du sang montait déjà dans l'air. La grande bataille commençait. Plus personne n'avait que faire de la trêve voulu par les Etoiles. Le temps était aux crocs et aux griffes. Les servants de Krov étaient là. Les étoiles et la lune s'affronteraient donc en cette nuit.

Alors qu'il était prêt à bondir sur la lieutenante adverse, cette dernière balança un nouveau jet de terres aux visages des deux frères. Le temps de se débarrasser de ce nuage de poussière, Tâche d'If avait déjà disparut. Crachant de frustration, l'imposant mâle brun la chercha du regard, pas prêt d'oublier ses précédentes paroles et ses provocations humiliantes. Avant qu'il n'est pu la retrouver, il vit Busard Cendré se jeter sur Etoile Maudite, n'hésitant pas à l'attaquer. Le traitant mentalement d'idiot, Vautour Fauve parti cependant à sa suite, ne souhaitant pas laisser son frère se battre seul contre le meneur adverse. Uni dans la bataille. Les jumeaux avaient décider de déverser leur colère sur le grand chat brun.

D'un bond puissant, il rejoignit le guerrier gris et percuta avec violence le chef ennemi. Cherchant à le déstabiliser dans l'optique de donner une chance à son coéquipier pour l'attaquer à son tour. Etoile Maudite allait regretter ses paroles. Personne ne ferait jamais partir le Tonnerre. Et en cette nuit, le Vautour comptait sur le reste de son clan pour prouver à tous la force de son clan.


HRP :
Etoile Maudite : 250/300
Busard Cendré : 200/200
Vautour Fauve : 250/250

Le blanc articula des mots inaudibles, dont je n'avais surtout que faire. J'étais dirigée par mes instincts naturels les plus sombres. Je laissai surgir la bête monstrueuse et violente qui pourrissait en moins, que j'avais du mal à contrôler depuis la venue des LP. Ma raison n'avait plus aucun pouvoir. Un unique mot résonnait dans ma tête maintenant vide. Tuer.

Le mâle s'était relevé très vite. Mais je suivais sa danse. Mes pattes se synchronisaient avec le rythme effréné du combat qui débutait. Agilement, j'avais esquivé la majeure partie de son attaque, ne faisant guère attention à la brûlure qui enflamma le bout de ma patte mordue. Mon adversaire se mit à tourner autour de moi. Cela m'agaça. Être comme une vulgaire proie autour de laquelle tournait le prédateur hérissait mes poils en même temps que mon ego. Mais ce qu'il ignorait, le sac à puces, c'était que j'étais une vétérante, forte de ma longue expérience en combat, et que je savais parfaitement me sortir de cette situation.

La solution était très simple et redoutable. Comme pour m'enfuir, je partis en trombe à l'opposé. Evidemment, il me sauterait dessus, et je pourrais enchaîner roulade et contre-attaque efficacement. Ainsi, à peine serait-il à ma hauteur que je me jetterais sur lui, griffes en avant, pour lui déchiqueter les flancs de mes longues lames aiguisées.