LP - Assemblée & Bataille | Lune Rouge - end

Concentrée à feindre l'air pour esquiver le félin sombre, je ne vis pas la frappe de la fille de la rivière arriver. Ses griffes s'écrasèrent contre mon visage, plongeant dans la chair pour abandonner de larges marques vermeils sur mes joues. La douleur fut fulgurante, et un grognement sourd sortit de mes cordes vocales. J'entendis l'autre se mouvoir derrière moi, je ne pus réagir assez rapidement. Alors que j'allais bondir sur la femelle, je sentis ses couteaux transpercer mes flancs.
Mon ventre se contracta, et j'eus un mouvement de recul, comme si j'allais vomir du sang. Cependant, sa emprise m'abandonna très vite. Je pus bondir de côté pour éviter la femelle, et avoir une vue d'ensemble.
La douleur, plutôt que m'affaiblir, envoyait encore plus d'adrénaline. Je les toisai, un rictus malsain dessiné sur le visage, passant ma langue sur le sang qui coulait de mon visage pour l'avaler. D'autant plus que je reconnus la fourrure familière de ma soeur. La voir me réchauffa le coeur. Non pas que je pensais que c'était grâce à elle que je gagnerais. Mais avec ma tendre Ether, le plaisir était décuplé...

« C’est ton œil en moins qui te rend si lente, ma chérie ? »

Je ricanai, et répondis accompagné d'un léger ronronnement :

"Tu es jalouse de mon apparence ma jolie"

Nous étions fusionnelles, identiques. Cela se sentait. Nous nous connaissions parfaitement que nos coups étaient synchronisés. Je savais parfaitement où elle attaquerait, et inversement. Ce serait un véritable plaisir que de les achever tous les deux.

« Il va falloir te reprendre, mon score c'est deux, pour le moment. Et toi ? »

Je dardai mon regard sur ma toute première adversaire et annonçai tout sourire:

"Oh mais demande à la miss juste devant moi. Elle a pu fouler le corps mort de sa camarade. Un véritable délice que d'ouvrir la danse... Mais ne t'inquiète pas, elle sait pertinemment qu'elle va bientôt la rejoindre..."

Mon ronronnement se fit plus fort, parfaitement audible maintenant. L'air s'était glacé, et la tension à son comble, tandis que moi, je me sentais bien. Parfaitement dans mon élément. Mes blessures étaient graves, peut-être même que je n'en réchapperais pas. Mais je m'amusais à faire danser mon adversaire avec la mort.
D'un tressautement de la queue, je lançai le début des attaques. Ether s'était positionné de mon côté aveugle. Je n'avais plus à m'en préoccuper désormais. Mes coups étaient d'autant plus sûrs, vifs, et efficaces. Ce fut un véritable ras de marée qui submergea les deux claniques. Un tourbillon de coups, plus rapides les uns que les autres. Eos, et Ether, les deux élites des Lunar Pods, réunies pour un dernier combat sous l'oeil protecteur de la Lune sanglante.

Tour à tour, nous attaquions l'un ou l'autre. Je tranchai la peau, arrachai la chair, le sang giclait, les touffes de fourrure s'envolaient.

Éos : 80/200
Éther : 120/200
Museau Bleu : 90/200
Joli Brouillard : 110/200

Après l'attaque de Museau Bleu, qui, ayant profité d'un bref moment de répit, sentait ses forces lui revenir, son courage et son amour pour ses proches lui insufflant du reste une nouvelle énergie qui semblait inépuisable, son camarade d'une nuit, son allié d'un temps, le guerrier des ombres qui l'avait aidée, était lui aussi reparti à l'offensive, silhouette sombre dans la nuit, aux yeux saphir étincelants. La princesse d'eau aux yeux de jade sourit, en voyant ainsi leur adversaire, terrible ensorceleuse de lune à la pelisse grise et blanche, œil émeraude scintillant d'une lueur malsaine et fourrure tachée de sang, vaciller. Ensemble, oui, Joli Brouillard et la riveuse pourraient gagner. Contre elle. Contre elles. La jolie clanique élancée au corps sable et gris, un peu rosé et bruni par le sang, vit une autre féline, la jumelle de leur première ennemie, venir se poster du côté aveugle de sa sœur avec une petite pique. La nouvelle venue, elle, voyait des deux yeux. Pour le reste... Elles étaient identiques - et unies. Il y avait une sorte d'affection dans leur petit dialogue...

« C’est ton œil en moins qui te rend si lente, ma chérie ? »
« Tu es jalouse de mon apparence ma jolie. »

Museau Bleu resta paisible, détendue autant que possible, retenant toute émotion, attentive; mais au fond, ces petites taquineries lui rappelaient celles qu'elle avait pu échanger avec ses frères et sœurs, sur leurs premières cicatrices à tous, après une bataille à la frontière. Ça semblait loin. Et en d'autres circonstances, la fille de la rivière aurait préféré laisser partir les deux sœurs sans leur ôter la vie. Sauf que c'était les deux Lunar Pods, ou elle et ceux qu'elle aimait. Les vies dans la balance en valaient la peine, le jeu en valait la chandelle... Même si les yeux verts de la gracieuse sorcière, son corps fin, mince, un corps de danseuse enchanteresse et mortelle, cette nuit, ce combat, leurs répliques, même, à tous, ne la quitteraient pas. Jamais. C'était le prix à payer, sous la lune sanglante qui régissait le ciel, pour que reviennent les constellations.
Les deux solitaires poursuivaient. D'abord la nouvelle - la plus en forme, clairement.

« Il va falloir te reprendre, mon score c'est deux, pour le moment. Et toi ? »

Petit sourire de celle qui, borgne, narguait toujours Museau Bleu.

« Oh mais demande à la miss juste devant moi. Elle a pu fouler le corps mort de sa camarade. Un véritable délice que d'ouvrir la danse... Mais ne t'inquiète pas, elle sait pertinemment qu'elle va bientôt la rejoindre... »
« Oh, compte là-dessus. » s'amusa presque la guerrière, princesse d'eau. « Mais je compte bien finir le bal en dansant sur ton cadavre, ma belle. »

Trouvant l'ouverture, elle bondit en avant. Droit vers la fille borgne.
Souple, agile, gracieuse ballerine, elle s'élança, griffes sorties.
Et trouva sa cible, sa patte frappant le visage tout près de l'œil intact.
Et le sang, le sang, qui giclait de la plaie. Fourrure arrachée. Chair déchirée.
Museau Bleu recula d'un bond, agile, prudente, jolie et insolente.
Bien sûr qu'elle fatiguait, mais elle était en vie.
Et tant que son cœur battait la mesure...
Elle se battrait. Au passage, elle souffla à la nouvelle :

« Je crois que ta sœur m'a enterrée trop vite. »

Éos : 60/200
Éther : 120/200
Museau Bleu : 90/200
Joli Brouillard : 110/200

HRP:

Voir le sang maculer le pelage gris de l'Ennemie est quelque chose qui me satisfait au plus haut point. Nos attaques portent leur fruit et c'est avec une grande joie que j'observe l'ennemie aller à sa perte. Un poids soudain sur mon dos me fit remarquer que je m'étais trop focalisé sur mon combat, et je roulai au sol avec la nouvelle adversaire venue équilibrer le combat. Je grognai de douleur lorsque ses griffes rencontrèrent mon ventre. Qu'est-ce que ça faisait mal! Elle s'éloigna brusquement, se calant contre la première ennemie. Un instant je pensai que l'on m'avait fait perdre trop de sang et que je voyais double mais non... Des jumelles... Et comble de tout ça semblait encourager et regonfler à bloc ennemie numéro un. Et elle attaqua ma coéquipière d'un jour. Cette dernière ne demeura pas en reste et profitant d'une faille, se glissa dedans, pour griffer au visage. Avait-elle réussi à atteindre l'oeil restant, je ne sais pas. Mais un beau coup avant de s'éloigner. Et pendant qu'on ne me prêtait plus attention, je réussis à disparaître un court instant pour trouver le chemin de la première. Parce qu'il valait mieux se battre contre une seule, parce que ça pourrait déstabiliser ne serait-ce qu'un instant la deuxième, je frappai de mes griffes les flancs arrière de la première ennemie, laissant une empreinte rouge indélébile sur elle avant de sauter en arrière, à l'opposé de la Riveuse.

Tandis que lui et Vipère Audacieuse s'affairaient sur l'Étoile du Clan du Vent qu'il avait mit à terre, sa lieutenante (il supposa) bondit comme un ressort, aveuglée par sa rage, en vue de le percuter. Toutefois tout ce qu'elle accomplit fut un bond prodigieux au-dessus d'eux trois, comme un spectacle par-dessus leur dîner tout en crocs et griffes.

Vipère Audacieuse lacéra ses flancs et Coup de Foudre poussa son air dans un lourd soupir pour se lécher les babines et se remettre lui-même de la violence de son geste. Il n'était pas un guerrier aguerri - il avait à peine vingt-deux lunes! - mais il avait suffisamment joué au corps-à-corps avec d'autres pour savoir comment manœuvrer au milieu d'une pareille débandade. À peine son souffle soufflé, l'Étoile du Clan du Vent s'était remise du choc pour se redresser d'un seul coup, son feulement arrachant une grimace au Bengale qui recula sa tête et plissa une paupière et il sentit brusquement sa gorge en proie à ses mâchoires - et son air--! Il hoqueta. Il lui fallait de l'air!

L'Étoile du Clan du Vent n'en était pas à son premier rodéo - une fois sa prise solide, elle joint à son élan tout le poids de sa carrure et plaqua le Bengale à terre à son tour - son dos prenant tout le choc. Son air siffla depuis sa gueule entrouverte mais sa position inopinée au sol fouetta son sang d'un ou deux fantasmes, habitué à mordre la poussière de la sorte. Sans prévenir, il donna un coup de bassin pour monter ses postérieurs sous le ventre rayé de la chatte aux poils fauves, s'y agrippant avec les griffes - une patte glissa mais il la battit dans le vide avant de trouver un appui plus solide - et après avoir tordu son dos, son cou dans sa gueule et aplati sa joue dans l'herbe pour se donner un meilleur élan, il envoya à l'Étoile des taillades à son ventre en espérant lui faire lâcher prise.

HRP:

Suite à de nombreux coups de pattes, il arrive finalement à se libérer. Je grondais du plus fort que je le pouvais. Ces deux là allaient m’enlever une vie. J’en étais persuadé et j’allais leur faciliter la tâche. Je pourrais revenir avec un peu plus de force. Normalement. Le lieutenant du Tonnerre me lança un coup de griffe dans le visage. De peu il touchait l’œil. Et avant que je puisse me jeter sur lui, un poids fondre sur moi. L’autre gris. Il déchiquetait ce qui me restait d’oreille. Je n’avais pas le temps de lui rendre qu’il s’en allait déjà. Ni une ni deux, je ne voulais pas perdre de temps. Malgré la douleur qui me ralentissait énormément, je gardais en grippe le lieutenant, et me jetai sur lui. J’avais tenté de le déséquilibrer et de lui labourer le flanc dans un cri rageur. Je voyais rouge.

Une fois le coup de croc bien placé dans le flanc, je me dégageai pour éviter une éventuelle réplique et faisais face aux deux. L’oreille sanglante, le liquide poisseux arrivait près de mon œil, que je gardais fermé pour que rien n’entre. Je les fixais les oreilles en arrières. J’étais faible. Ils le savaient, ils le voyaient.

« Ce n’est qu’une vie, j’en ai encore bien d’autres. »

Etoile Maudite : 110/300
Busard Cendré : 190/200
Vautour Fauve : 150/250

HRP: