[LP] Clonage [Prio Alcy et Silence, libre] - end

Lui et Écho Lointain n'avaient pas eu une discussion bien au calme, d'abord il dormait et -- non, c'était au Zénith, ou rien du tout -- non, ça a toujours été comme ça -- et bien il n'avait eu qu'à pas la monter deux lunes plus tôt ! Pitié...

« Silence, hop. »

Sa queue lui faisait mal, comme sa tête, et il ne se retint pas une seconde pour repousser de la patte Écho Lointain qui avait tenté de l'aider à se lever (non merci! Il n'était pas infir-- euh). Nuée d'Alcidés s'était traîné à son herbier pour prendre quelques baies, des feuilles, une tige, sans prendre le temps de s'improviser un sac - tant pis, il tiendrait tout dans sa bouche.

Direction la pouponnière.

L'albinos criait.

— « Je veux pas mourir, je veux pas mourir !
— « T'aurais pas du coucher, t'aurais pas du coucher, lui répondit platement le Même-pas-guérisseur en arrivant à la pouponnière, les oreilles basses, le mine sombre, les yeux creusés de fatigue et avec derrière lui le prétendant de la fêtée qui l'enjamba d'un bond pour rejoindre sa promise et ronronner au possible.

Givré se débattait, alors la première chose à faire... Il lâcha une tige et ses feuilles à l'intention de son apprenti.

— « Silence, fais-en sorte qu'elle se roule dessus et inspire les arômes, un peu de thym va la calmer.

Il bâilla, pas réparé du tout d'un sommeil inexistant, peinant à tenir le fil de ses pensées. Non, vraiment, présentement, il n'était pas qualifié pour s'en charger. Et puis Cœur Givré n'aurait pas pu attendre l'aprèm' avant de crever ses eaux? Non, bien sûr que non, un coup des Étoiles, ça, ça devait bien les faire marrer.

Je rentrai de chasse, les pattes traînant au sol. Je n'arrivais pas à m'habituer à l'idée que Coeur Fleuri n'était plus là. Qu'elle ne le serait plus jamais. Que si je la revoyais sur nos, non sur mes terres, il me faudrait l'en chasser. Cela m'énervait autant que m'attristait.
Je franchis alors l'entrée du camp quand je vis un Echo Lointain affolé se ruer vers la tanière du guérisseur. Mon coeur fit un bond, et j'en oubliai aussitôt tous mes tracas. Coeur Givré était dans la pouponnière! Un hurlement retentit, me glaçant d'effroi... Cela avait l'air de mal se passer... Nuée d'Alcidés, et Nuage Silencieux se ruèrent dans la pouponnière. Le travail avait du commencer.

J'ignorai si Coeur Givré voudrait de moi à ses côtés, mais je ne voulais pas la laisser de nouveau seule comme avec Silence... Alors, tout doucement, je m'approchai.

Je passai la tête dans l'entrée de la pouponnière. La vision me fit un haut coeur, et pourtant j'en avais vu des mises bas. L'état de Coeur Givré faisait peur. Je m'approchai doucement, assez loin pour ne pas gêner le travail de Nuée d'Alcidés mais assez proche pour pouvoir les encourager. Elle réclamait Coeur Fleuri... Si seulement...

"Ils sont... pour la lune ! Ils sont à Krov ! »

Je me glaçai d'horreur. Comment ça à Krov? A cette connassse qui avait brisée notre famille? Et elle osait vouloir les soins de ma soeur?
Je me contins pour l'encourager :

"Je suis avec toi Coeur Givré, tu peux le faire..."

Ma voix restait chaleureuse et maternelle... Du moins, elle était aussi chaleureuse et maternelle que possible. J'ignorai si je devais rester ici plus longtemps. En tout cas, je pouvais aider en cas de besoin... Les paroles de l'albinos résonnaient en moi... qu'est-ce-que cela signifiait????

Clonage.

Le guerrier ouvrit un œil, agacé par les cris qui venaient de le réveiller, lentement, il se leva, comprenant bien rapidement à l'agitation naissante dans le clan endormi qu'il se passait quelque chose. Après s'être copieusement étirer, il passa entre les corps qui tentaient de garder le sommeil, si précieux et réparateur afin de se rapproche de la source même du chahut. Cœur Givré, si beaucoup refusait de bouger en comprenant que la chatte était en plein travail, lui savait ne pouvoir dormir en entendant l'albinos hurler de la sorte. Et puis, son besoin d'être au courant de chaque chose le poussait en avant, curiosité presque morbide parfois. Il se tint à l'écart pourtant, observant les fourrures pâles du guérisseur mais surtout, celle de son apprenti qui se hâtaient vers la pouponnière. Après un bâillement, il repris son avancé, à petit pas lent, oreilles tendus en avant pourtant. Arrivée non loin de l'abris des reines, il souri en entendant Cœur Givré qui hurlait sa peur de la mort et son sourire se fit plus prononcé encore lorsqu'il capta la réponse du petit frère de cette dernière. Douce famille déchirée qui se détruisait toute seule. Si le reste lui parvint à peine, mot décousus par ci par là, il n'en avait cure, s'allongeant devant la pouponnière dans l'objectif de ne pas déranger, et surtout, de pouvoir écouter à sa guise. Il se tenait de ce fait assez loin de l'ouverture à proprement parler de l'antre, néanmoins, comme la meneuse qui approchait, il capta sans mal les mots de l'albinos. De nouveau aux aguets, il se raidis pourtant, ainsi donc, la jolie famille était encore plus proche d'imploser qu'il n'y songeait. La guérisseuse dans un premier temps et à présent, la Givré, la malade dont la fourrure tombé comme si la mue chez elle n'avait de cesse sans pourtant repousser vraiment. Le Cobra murmura alors, complètement pour lui même d’ailleurs.

- Voyez vous ça ...

A présent pleinement réveiller et attentif, il décréta qu'il attendrait ici de savoir si la chatte aller réussir à donner la vie, il fallait avouer que son premier rejeton ne servait à rien si ce n'est affaiblir le clan, quoi qu'il avait enfin trouver à se rendre utile. ce qui n'était pas tout à fait le cas de son ami roux. Il chassa le parasite de son esprit, le petit qu'il emmenait parfois avec lui, mensonge et manipulation, passage obliger pour parvenir à ses fins puisqu'il ne pouvait décemment pas tuer ses propres camarades. S'était ça le plus plaisant, voir la mort frapper sans jamais avoir une seule goutte de sang sur les pattes. Il lécha d'ailleurs son antérieur droite, songeant qu'il y a quelques temps encore, jamais il n'aurait penser à cela. Comme quoi les Lunar avaient malgré eux réussi à le changer, un tant sois peu. La trahison de leur guérisseuse n'y étant sans doute pas étrangère non plus. Oui, clairement, Cobra Royal ressentait le besoin de ne plus avoir trop de scrupule, la guerre étant proche, bien trop proche. Et son clan pas aussi fort qu'Étoile Vaillante l'avait voulu à son intronisation.

S'il avait été tout seul à se charger de ce... problème, ça ne lui aurait pas dérangé.

Ou du moins il tentait de se faire croire que ça ne lui aurait pas dérangé mais la situation l'aurait dégoûté avec ou sans spectateurs. Il ne savait pas ce qui lui vrillait le plus les oreilles : le délire de Givré à vouloir "offrir ses chatons pour la Lune" ou la subite irruption de leur mère, Étoile Vaillante, pour offrir son aide en cas de problème. Il y avait aussi les deux gêneurs à l'entrée de la tanière (qu'ils n'espèrent pas qu'ils ne les ait pas entendus, l'anxiété lui aiguisait les sens!) qui doutaient de son talent. Tch. Ils avaient raison de le faire, surtout qu'il n'était pas impartial à la situation - comme Cœur Givré, si elle avait respiré toute sa santé, n'aurait pas hésité à le tuer, lui, n'aurait pas hésité à lui rendre la pareille dans une situation où il avait le contrôle.

Mais il n'allait pas gaspiller ses plantes pour ça, c'était insensé.

Il en était à songer à masser le ventre de son aînée que l'idée le répugna et le poussa à déléguer cette tâche ingrate à quelqu'un qui avait envie de le faire - Écho Lointain lui semblait être le candidat idéal.

Il laissa son apprenti se charger du thym tandis qu'il écartait le damoiseau de sa sœur d'un mouvement sec de la patte pour s'entretenir avec lui. Il lui dit qu'il doutait que le corps de Cœur Givré ne parvienne à supporter la charge du travail. Vite avant qu'il ne s'affole : c'est pourquoi, il poursuivit, étirant la note, fixant le chat noir et blanc dans les yeux pour ne pas le laisser se distraire par les doutes semés dans les Landes de son Esprit, il voulait qu'Écho Lointain se charge de lui masser le ventre - la douceur de ses pattes aiderait le transi- travail.

Après avoir assigné Écho Lointain à sa tache, il se tourna vers les gêneurs. Sa queue décrivit un arc puis chassa l'air à la douleur au bout qui remonta. Cœur Fleuri était morte, il n'était même pas Guérisseur choisi des Étoiles mais les corps et les bobos c'était son domaine et pas un seul autre adorateur ne pourrait lui dire le contraire. Son anxiété devint du leadership:

« Mère, Mousse, allez chercher de la mousse et imbibez-la d'eau. »

Il leva les yeux au plafond de la pouponnière.

« Il va y avoir un carnage ici. Cobra Royal - »

Il se détourna d'eux pour ne plus que leur faire dos, ignorant l'autre guerrier, secouant sa tête et touchant l'épaule de son apprenti pour le rassurer. Pour se rassurer.

— « ...Peu importe ce qu'elle se met à raconter, rassure-la, d'accord? Il le motiva d'un petit coup de front affectueux. Je compte sur toi Silence. »