New game ~ Petit Alizé - abandon

Je passais la tête dehors, hors de la pouponnière. Accroche Cœur m’avait autorisé à sortir un peu pour profiter du grand soleil ! Il faisait beau et chaud, un temps idéal pour jouer dehors. Oui, je ne vivais que pour jouer malgré mes pattes et mon dos douloureux. Ce n’était pas facile tous les jours avec ça, mais bon, je faisais quand même avec. Avant de m’amuser un peu j’avais choisi de me prélasser un peu au soleil pour me réchauffer bien comme il faut. La chaleur de l’astre solaire me faisait tant de bien ! Mes muscles se détendaient totalement et ça ne me faisait plus mal presque. Je profitais de cet instant de sérénité et de bien être avant de jouer. Malheureusement en restant comme ça je pensais à Maman Givré. Elle était partie il y a plusieurs jours maintenant et elle me manquait beaucoup trop. Bon après je savais qu’elle était toujours là en Luny, mais ce n’était pas pareil, parce que Luny-Maman ne se souvient pas de sa vie d’avant quand elle était Cœur Givré. Il faudrait de la patience pour la retrouver, elle reviendra forcément un jour ou l’autre !

Ma petite pause au soleil faite, je retournai à l’entrée de la pouponnière pour voir qui serait disponible pour jouer avec moi dehors. Et là, je vis Petit Alizé debout à côté de Brise Argentée. Cool ! Elle peut jouer elle !

« Petit Alizééé ! Tu viens jouer à un jeu avec moi ? »

Je l’attendais dehors, trépignant d’impatience. J’espérais qu’elle accepte, je l’aime bien, elle est gentille. Avant qu’elle prenne le temps de me répondre, je lui lance de nouveau :

« Je t’attends dehors ! On va inventer un nouveau jeu trop bien. »

Je m’éloignai alors de l’entrée, et reste bien au soleil pour que sa chaleur continue à me détendre un peu. Bon, j’étais tellement content d’avoir un partenaire de jeu aujourd’hui qu’au final il ne m’aidait pas beaucoup, je piétinais sur place et ma queue frétillait d’excitation. Chaque jour un nouveau jeu et un nouveau partenaire de jeu ! Les yeux pétillants, je l’attendais.

A l'entrée de la pouponnière, se trouvaient Brise Argentée et sa fille cadette. A présent, la mère passaient bien plus de temps avec ses petites, si bien que celles-ci ne s'en faisaient plus la réflexion. Du moins, Petit Alizé. Ce qui n'empêchait pas de voir des traces, marquées à jamais dans la mémoire et le caractère de la fratrie.

« Petit Alizééé ! Tu viens jouer à un jeu avec moi ? »

Le cri venait de Patte Tordue, le frère de Patte Lunaire. Si la grise rayée n'entretenait pas une très bonne relation avec elle (pour son plus grand malheur), ce n'était pas le cas avec le mâle. Tout deux s'appréciaient et avaient déjà partagé des séances de jeux. Récemment le pauvre avait perdu sa mère, et Petit Alizé se sentait très triste pour lui et sa sœur. Alors voir qu'il voulait s'occuper et s'amuser lui faisait très plaisir et elle ne se voyait pas refuser. Elle ne refusait jamais, de toute manière.

« « Je t’attends dehors ! On va inventer un nouveau jeu trop bien. »

Et le voilà déjà parti. Très excitée elle aussi de voir ce nouveau jeu, elle interrogea sa mère du regard. Celle-ci hocha de la tête en souriant, donnant son accord. Elle rejoint bien vite son camarade. A ses yeux, pour elle qui était petite, voire minuscule, il était très grand pour un chaton. Se mettant en face de lui, ses yeux pétillant de la même lueur que la sienne en apercevant celle-ci, elle s'exclama:

"Alooors Totor, t'as des idées de nouveau jeu? Faut qu'on invente un truc trop trop cool, hein!"

Je voyais Alizé regarder sa maman Brise pour lui demander l’autorisation. Cette dernière accepta dans un doux sourire. Elle me manquait ma maman à moi. J’essaie alors d’apercevoir Luny-Maman et faire pareil que la petite tigrée. Mais elle dormait dans son coin et ne bougeait pas. Tant pis, je jouerais quand même. Puis finalement, la toute petite chatonne arriva vers moi, les yeux tous aussi pétillant, impatients de découvrir ce nouveau jeu.

« Alooors Totor, t'as des idées de nouveau jeu? Faut qu'on invente un truc trop trop cool, hein! »

Totor ? C’était marrant comme sur nom ! J’approuvais totalement. En vérité, j’avais envie d’inventer un nouveau jeu, mais je ne savais pas trop quoi. Et si on imaginait que le sol devenait super dangereux et qu’il ne fallait pas le toucher ? Il faut que je lui propose ! Je regardais la petite Alizé, trépignant sur place.

« ALORS ! Je te propose de jouer à un jeu où le sol devient très dangereux et faut se percher le plus vite possible ! Faudrait peut-être ajouter une règle pour que se soit plus drôle, mais je sais pas trop, tu as une idée ? »

Je regardais autour de moi un peu. Les guerriers rentraient se reposer et manger un peu. Je profitais encore de ce soleil si chaud sur mon corps tout frêle. Je me tordais un peu par moment pour avoir de la chaleur partout, pour n’avoir mal nul part. Enfin, mon attention revenait sur la petite tigrée, je voulais bien lui donner un surnom… Lili par exemple ? Je lui ferais la surprise.

Patte Tordue semblait tout excité, comme elle. Petit Alizé l’aimait beaucoup. C’était quelqu’un de gentil à qui il était très facile de faire sourire et de rentre heureux. Puis, ce regard pétillant quand ils jouaient… elle le trouvait très joli, et communicatif. C’était assez simple de le faire survenir, pas comme chez Lunaire. Si c’était possible que Lunaire en ait un. Mais pas le même que son frère. Celui-là était unique. Comme celui de Fofo, de Ventoutou, et des autres. Chacun avait le sien, comme son sourire et son rire. Et les découvrir était toujours une source de bonheur chez elle.

« ALORS ! Je te propose de jouer à un jeu où le sol devient dangereux et faut se percher le plus vite possible ! Faudrait peut-être ajouter une règle pour que ce soit plus drôle, mais je sais pas trop, tu as une idée ? »

Ce jeu avait l’air génial ! Et original en plus de ça ! Totor avait vraiment des bonnes idées pour les jeux. Pour le reste aussi surement. Elle regarda autour d’elle, cherchant déjà des endroits où se percher. Elle repéra quelques-uns, parfait. Quand à une idée de règle. Rien de bien marrant ne lui venait à l’esprit. Peut-être ajouter un peu de compétition ? En le côtoyant, elle avait compris que le grand chaton n’avait rien d’un mauvais joueur.

« Je sais pas, peut-être qu’il faut essayer de faire tomber l’autre ? Une fois perché, le premier qui tombe a perdu ? »

Elle eut un éclair d’imagination, et un sourire fusa sur ses lèvres. Ce n’était pas une règle, mais une façon de commencer la partie. Il fallait juste qu’elle ne se rate pas… Elle prit son élan, et bondit sur le dos de son camarade. Elle réussit à se stabiliser, presque miraculeusement. Contrairement à lui, l’autre joueur pouvait être un des endroits où se percher. Il faut dire qu’avec ses longues pattes et sa taille, Patte Tordue l’écraserait.

« FAIS GAFFE ! Le sol c’est du feu ! T’es en train de brûler ! »

Oublié le fait que si lui brulait, étant en contact avec lui, elle aussi. Après tout ce n’était qu’un jeu. Et c’était bien connu, dans les jeux, on se fichait de la logique.

HRP:

« Je sais pas, peut-être qu’il faut essayer de faire tomber l’autre ? Une fois perché, le premier qui tombe a perdu ? »

Je hochais vivement la tête pour montrer mon accord. Un sourire plein de malice apparu sur le visage ensoleillé de Lili. Et sans prévenir, elle bondit sur mon dos et réussie à être stable. Je lâchais un petit « Héééé » d’une voix rieuse. Mais aussitôt, Lili se mit à crier :

« FAIS GAFFE ! Le sol c’est du feu ! T’es en train de brûler ! »

Presque aussitôt j’imaginais un sol plein de flamme sur lequel je marchais. « AAAAAH », je faisais semblant d’avoir peur, et d’avoir les pattes qui me picotait. Alors vite vite, je me baissais doucement et roula sur le côté pour faire tomber Lili. Et le plus rapidement possible je sautais sur un petit roché juste à côté. J’essayais de tenir le plus possible, il était si petit que je devais me tenir sur deux pattes. J’avais l’air ridicule, assis sur mes fesses, avec mes pattes arrières totalement au sol pour tenir en équilibre et celles avant contre moi – on aurait dit un suricate – mais en riant en même temps c’était bien difficile de tenir, je faisais de mon mieux.

« C’est toi qui brûûûûûle ! Vite dépêches toi ! Dans trois secondes tu as perdu ! »

Je me fichais totalement de perdre, mais c’était pour la motiver, j’aimais jouer avec tout le monde et perdre à un jeu n’était pas une honte. Tant qu’on était pas méchant avec mo tout allait bien alors voilà.

The floor is lava

Aussitôt Patte Tordue joua le jeu. Il poussa un cri comme s'il y avait vraiment des flammes sur le sol, tandis que Petit Alizé tenait tant bien que mal en équilibre. C'était difficile aussi, il faisait que bouger! Il finit par se rouler par terre, et elle dut sauter, pour éviter de finir écrasée, et plate comme une crêpe. Tandis que Toto se mettait en sécurité sur un petit rocher, elle se releva et éclata de rire en voyant sa position.Il tenait assis avec ses pattes arrières et celle de devant étaient repliées contre lui. On aurait dit qu'il montait la garde, et essayait de voir s'il y avait un ennemi au loin. Il tenait tant bien mal, riant autant qu'elle.

« C’est toi qui brûûûûûle ! Vite dépêches toi ! Dans trois secondes tu as perdu ! »

Elle levait frénétiquement ses pattes, comme si le sol était brûlant et qu'elle essayait d'avoir le moins de contact possible avec lui. Arrêtant de rire, elle regarda frénétiquement autour d'elle, cherchant un endroit où se mettre à l'abri de l'incendie imaginaire. Mais rien. Le seul endroit qu'elle voyait c'était ... Oh et puis! Autant tenter! Elle se prépara, calcula la distance...

...Et bondit sur son camarade de jeu, en réussissant à le faire basculer de son piédestal. Il faut dire qu'il n'était pas une position favorable à l'équilibre. Elle s'assit dans une position, bien plus agréable que la sienne, car elle était un peu plus petite. Elle était à l'étroit et ses quatre pattes étaient collées les unes contre les autres, mais c'était toujours mieux que deux en l'air. Si elle connaissait moins son camarade de jeu, elle n'aura sans doute pas pris sa place de peur de l'énerver. Mais Toto n'était pas comme ça.

Elle le regarda et tira de la langue, amusée. "Prrrr"

HRP:

Aussitôt, Lili jouait le jeu. Voyant, elle aussi, le sol comme un terrain de feu, elle levait les pattes essayant d’éviter le plus possible d’être en contacte avec les flammes imaginaire. Tandis que moi, j’étais sur mon rocher, perché, à rire de la situation. Elle était si drôle Lili ! Et en plus elle était à fond dans le jeu, c’était vraiment génial de jouer avec elle. Puis d’un coup, je la voyais se préparer à bondir. Où allait-elle ?

« UUUUUN »

Elle se préparait encore…

« DEEEEUUUUUUX »

Et…

« TR… »

Elle bondit sur moi et d’un coup je tombais au sol. Je la regardais prendre ma place, mais contrairement à moi, elle réussi à s’assoir avec ses quatre pattes sur le rocher. Et en plus, elle me tira la langue avec petit « Prrrr », l’air malicieuse. J’adorais Lili, elle me faisait rire et elle était trop gentille. Du coup, moi, je m’étais retrouvé assis par terre sur les fesses, par terre où ça brûlait. Le sourire jusqu’aux oreilles, je fixais Lili et lui disais :

« Tu vas voir Lili ! Je vais t’avoir ! »

Et en oubliant presque le jeu du « pas toucher le sol en feu », je décidais de lui bondir dessus pour me venger. Et… Hop ! Je faisais un magnifique saut et réussi à la pousser. Je la plaquais au sol une fois qu’elle était tombée du rocher. J’essayais de ne pas être trop brute pour ne pas lui faire du mal. La figure victorieuse je la fixais, d’un air vantard et amusé :

« Alors ? C’est qui le chef ! »

Perchée sur son rocher, elle était plus grande que Patte Tordue. C'était marrant de voir le monde de plus haut que ce qu'elle était. Elle était plus petite que tous, du moins de ceux de son âge. Alors se retrouver plus haute que son camarade de jeu, ça avait quelque chose de plaisant. Elle voyait un peu comme lui voyait, comme ça.

Plus, bas -enfin "plus bas" c'était exagéré-, le noir et blanc la fixait le sourire aux lèvres. Très communicatif, celui de Petit Alizé s'agrandit encore plus.

« Tu vas voir Lili ! Je vais t’avoir ! »

A peine eut-elle temps de recevoir l'information que deux pattes la poussèrent, la faisant tomber de piédestal, comme elle l'avait fait auparavant. Elle se retrouva plaquée au sol, et en rouvrant les yeux, elle découvrit un visage rieur, amusé et vantard.

« Alors ? C’est qui le chef ! »

Oooooh, s'il croyait qu'elle allait s'avouer vaincu aussi rapidement il se trompait. Car Totor avait oublié un léger détail. Le sol était fait de feu! Il était donc cramé, et un chef cramé, ça ne servait pas à grand chose. Elle n'en avait jamais vu, ni entendu parlé, donc ça n'existait pas.

"Pas toi! Car t'es cramé!"

Sauf que elle aussi, forcément. Avec le dos collé contre les flammes, elle était aussi rôtie.

"Et moi aussi, forcément."

Elle ferma les yeux, et tira la langue, faisant la morte.