[Cérémonie du lien] Les cailloux deviendront roches. -end

Déroulement du RP:

Déroulement de l’atelier:

C'est drôle comme, parfois, les plus belles de nos journées sont celles qu'on n'aurait jamais pensé exceptionnelles.
Ce matin-là, lorsque Petite Émeraude avait émergé de sa grasse matinée, le soleil était déjà haut dans le ciel. La petite rouquine avait été connue dans le Clan pour son hyperactivité : levée parmi les premiers, couchée parmi les derniers, elle enchainait les journées remplies d'aventures, de bêtises et de divertissements en tout genre. Mais plus depuis quelques semaines ; et pour cause : elle s'ennuyait. Sentiment qu'elle n'avait jamais expérimenté depuis sa naissance, et qui l'exaspérait au plus haut point : elle n'en pouvait plus d'attendre, attendre que le temps passe, attendre que le grand jour arrive, celui de sa nomination.

Mais semblait-il que les choses allaient enfin changer ! En effet, Écaille d'Or avait appelé à un rassemblement pour célébrer les Olympiades pour les bébés cailloux : Petit Jaspe, Petite Émeraude, Petite Opale et Petit Quartz. Certes, le jour de la nomination n'était pas encore là ; mais si les Olympiades leur étaient permises, c'était que ça approchait ! Et puis, ces ateliers, organisés pour apprécier les qualités de chaque chaton, suffisaient à Petite Émeraude pour occuper sa journée ; aussi sautillait-elle sur place en attendant que le Clans se réunisse, et ainsi fut-elle la première à se diriger - que dis-je, à courir - vers la sortie du camp lorsque le signal de départ fut lancé.
Les Olympiades se passeraient au bord de la rivière, et Petite Émeraude exultait littéralement en attendant que tout le monde s'installe et qu'Écaille d'Or, sa marraine, explique les règles du premier atelier : adresse, rapidité, agilité, telles étaient les qualités requises pour réussir. La jeune rouquine aux yeux émeraudes fit la moue : elle était rapide et pleine d'énergie, oui, mais elle manquait de précision. Or, un poisson jeté or de l'eau était glissant, rapide, secoué de mouvements imprévisibles difficiles à appréhender. C'était simple : malgré l'assurance dont faisait habituellement preuve la fille d'Étoile de Pierre, elle doutait désormais de sa réussite.

Lorsque le signal de début de l'épreuve fut lancé, et qu'un guerrier eût sorti de l'eau le poisson qui lui était destiné, Petite Émeraude se lança vers sa cible, indifférence aux acclamations qui, derrière elle, les encourageaient, elle et ses frères et sœurs.
Concentrée sur sa tâche, elle déboula bien trop rapidement sur le poisson et glissa sur l'eau qu'il avait déjà étalée partout sur le coin d'herbe. Le temps de se relever et le poisson avait déjà sautillé en direction de la rivière. Elle sauta à nouveau vers lui et, cette fois, se fit surprendre par ses écailles trempées et très glissantes : au lieu de l'attraper fermement, elle glissa sur lui et lui donna même un élan suffisant pour lui permettre de regagner la rive. Dans un feulement de rage, elle se redressa et sauta à nouveau vers le poisson, mais trop tard : elle eut simplement le temps de planter l'une de ses griffes dans sa queue, ce qui ne lui permit pas de le rattraper.

Petite Émeraude regarda la truite - car c'en était une - se faufiler à travers les roches du fond de la rivière, riant certainement de la piètre performance de la chasseuse. La rouquine, les oreilles plaquées sur sa nuque, la queue battant férocement l'air, resta le regard fixé sur la surface de la rivière, ruminant sa colère et son humiliation : elle n'était pas pressée de se retourner et de voir sur le visage de ses compagnons de Clan toute sa défaite.

J'avais du mal, beaucoup de mal. Non non je n'étais pas blessé, juste extrêmement impatient. Je tournai en rond dans un petit coin du camp. Aujourd'hui, ma portée passait les Olympiades! Enfin! Nous allions faire le premier pas vers la vie des Apprentis, et des Guerriers par la suite. Enfin! Je continuai à soulever la poussière, grognant d'excitation. Bon sang, pourquoi est-ce si long? Je suis sûr que c'est une femelle qui s'en occupe vu le temps que ça prend! Allez, plus vite! Puis enfin, une voix claire se fait entendre, appelant les chats de la Rivière. Je me dirige du pas le plus calme que je suis en mesure de donner. Je n'ai pas envie de courir comme Em' je veux me montrer digne du rang d'Apprenti, ne pas être simplement un chaton excité. Puis j'aperçois le pelage roux du maître de cérémonie. Je grogne aussitôt. Pourquoi est-ce cette stalkeuse d'Écaille d'Or? Elle n'est pas le trio de tête, et elle n'est pas de la famille. En plus elle nous tournait tellement autour que ça en devenait agaçant. Bon au moins, ça nous fera sortir du Camp que nous n'avons pas quitté depuis notre naissance. Enfin du moins pour trois d'entre nous. Je vois un éclair roux passer, Em'. Je ronronne d'amusement. Em' sera toujours ainsi, une boule d'énergie pure. Je suivis le groupe à un pas plus modéré quoi qu'un peu entrainé par l'excitation du moment. Je n'avais pas non plus envie de m'épuiser, qui sait ce qu'on allait nous demander?

Arrivés sur place, Écaille d'Or expliqua ce qui allait se passer dans la journée. J'écoutai attentivement, bien que je me disais toujours que notre père aurait été mieux. Quoique non... Mais il y avait bien des mâles disponibles pour gérer ça, non? Je ne comprends pas comment on a pu lui remettre cet honneur entre les pattes de diriger les Olympiades. Enfin bon, le premier atelier commence. Pêche. Je grogne. On a rien appris et on doit pêcher? Au moins on nous facilite la tâche en nous ramenant les poissons. Je vis Em' se jeter littéralement sur le sien et s'étaler puis se relever et le manquer. Je retins un gloussement, mais mes yeux ne pouvaient me trahir. À moi! Ça n'avait pas l'air si dur. Quoique... Je plongeai ma patte dans l'eau frissonnant sous la sensation. Ce n'est pas très agréable. Je me forçai à y mettre les quatre pattes avant de relever la tête vers le poisson qu'on m'emmenait. Je me plaquai au sol et sauta dessus. J'avais juste sous estimé le côté glissant du poisson, qui se débattit une fois hors de l'eau, m'aspergeant tout en me faisant le lâcher de suite. Je m'ébrouais, furieux d'avoir échoué, retournant sur la rive. Si un combat avait lieu je montrerai tout ce que Pluie Battante et Coeur de Ronce avaient pu m'apprendre. Tout! Je grognai sourdement, ma queue s'agitant de gauche à droite frénétiquement.

Pour Petite Opale, c'était comme une punition. Un châtiment qu'on lui imposait, pour on ne sait quelle faute grave qu'elle avait pu commettre: du travail forcé, à vie, contre son gré, et qui ne lui plaisait même pas.
Elle se leva l'air las, en maugréant, les yeux humides prête à pleurer. Tout, mais pas ça. Si elle l'avait pu, elle aurait quitté le Clan en courant. Mais seule, elle ne pourrait pas survivre, il lui faudrait chasser et se défendre, et de toute façon, courir n'était pas sa spécialité. Elle était trop lourde et pataude pour pouvoir le faire correctement.
Petite Opale suivit donc le mouvement de sa portée, la queue et les oreilles basses, dépitée à l'idée que sa vie tendre et joyeuse s'arrêtait à cet instant précis. Dès l'instant qu'Écaille d'Or lançait les jeux, elle signait la fin de tout.

Elle écouta malgré tout les paroles que la marraine de Petite Émeraude prononçait, s'écrasant davantage au fur et à mesure qu'elle entendait les consignes. Adresse et réflexes... tout ce que Petite Opale n'avait pas. Elle était incroyablement gauche, marchait de travers, avait peu de motivation et les réflexes avaient pris des vacances depuis sa naissance. Elle regarda autour d'elle, ses frères et soeurs ainsi que les guerriers qui se rassemblaient parfois pour assister au spectacle.
Ils vont tous se moquer de moi. Je suis nulle, tout le monde va réussir, et je serais la seule idiote à échouer.
Petite Opale voulait prendre ses pattes à son cou, et fuir dans la pouponnière au plus vite.

Mais pouvait-elle reculer? Non.
Les guerriers lancèrent les poissons, et la femelle nacré fut rassurée en voyant que Petite Émeraude et Petit Jaspe avaient tout deux échoué. Ils étaient les plus fort, alors ça irait. En revanche, quel ne fut pas son étonnement lorsqu'elle constata la victoire de Petit Quartz! Peut-être y avait-il un peu d'espoir?
Elle s'élança à son tour, prête et presque motivée à attraper ce maudit poisson. Mais Petite Opale s'emmêla les pinceaux, peu habituée à sa grande taille qui avait surgit d'un seul coup, encore beaucoup trop maladroite. Ses pattes se croisèrent et elle tomba au sol, face la première et fesses en l'air.
Et elle resta comme ça, immobile, honteuse, n'ayant pas envie de redresser sa tête pathétique pour voir les potentiels regards moqueurs des guerriers autour d'elle.
Entre temps, le poisson avait refait son chemin vers l'eau.

Déroulement de l’atelier: