Je suis aussi loyal que toi. [Petit Ouragan] - end

Je suis aussi loyal que toi.

Et voilà que le brun découvrait le sol une fois encore, assurément pas la dernière fois de sa vie, mais pas la première non plus. Et pourtant, sous la fourrure se cachait le corps d'un chat certes destiné à être musculeux, mais ses muscles là serait fin, taillé pour l'agilité malgré l'apparence. Et Petit Ouragan frappait, mais le faisait il vraiment ? Le doute passa dans les yeux du fils de lune en une question avant qu'il ne se mette à rire, une sorte de rire mêler à une sorte de grognement à vrai dire, jeu qui l'amusait et trahissait son plaisir. Et d'un coup, preste plus que lui-même ne l'aurait pu croire, il se dégagea, fit volte face et plongea dans le cou de son adversaire, pas pour le mordre toutefois, mais pour essayer de le plaquer au sol à son tour, dans l'unique but de lui donner d'affectueux coup de langue. Pas qu'il l’aimât, mais Ouragan était son ami et pour le brun, faire la toilette d'un ami était signe d'une amitié sincère et profonde.

- Alors tu te rends ?

Le chaton ria doucement, avant de s'écarter, roulant presque sur le sol pour le coup, ravi de jouer certes, mais non pas moins mécontent de cette pause qu'il imposait à sa manière. Puis il se releva, et prit pour cible la queue de son camarade, l'enlaçant de ses pattes après un bond pour la mâchouiller sans dommage réel autre que les nœuds que l'autre y dénicherait par la suite. Et la gueule pleine de poil, le chaton habituellement si calme et prudent ajouta.

- D'chaçon, l'chant d'l'Omb, bha l'est meicheur que l'chien.

Donc le prétendu Étoile de Suie n'avait pas d'autre choix que de perdre, n'est ce pas ?

Petits Crocs n'était pas un matou sans surprise. Petit Ouragan s'était attendu à cela, au fait de perdre ; mais pas au comment, ni au quand. Le chaton brun et crème se mit à rire en plein combat, visiblement il avait l'air vraiment enchanté par leur jeu de rôles. Quand soudain, il se dégagea de l'emprise du chaton noir avant de s'attaquer à son cou, essayant par tous les moyens de le plaquer au sol. Quand ce fut fait, il lui donna des coups de langue affectueux. Le fils de Chant du Lac se mordit la babine pour s'empêcher de dire quoique ce soit, mais il finit par émettre un léger rire, chatouillé par les coups de langue de son camarade. Après quoi, Petits Crocs s'enquit dans un rire :

« Alors tu te rends ? »

Il n'attendit pas la réponse du félin noir et s'écarta de lui, en une roulade au sol. Il se releva ensuite, s'attaquant à la queue touffue de Petit Ouragan. Ce dernier le laissa faire, et tenta de donner de petits coups de patte à son collègue tandis que l'autre mâchouillait gentiment sa queue, créant de ce fait des petites boules de poils entremêlées dans la fourrure même de l'enfant sombre. C'est Chant du Lac qui va être ravie ! Songea-t-il, les moustaches frétillantes. La gueule encore assaillie par les poils, le fils lunaire tenta une remarque :

« D'chaçon, l'chant d'l'Omb, bha l'est meicheur que l'chien. »

Petit Ouragan se redressa un peu, avant de faire une roulade au sol. Il s'allongea sur le dos et agita un peu ses pattes dans le vide, cherchant à attraper les nuages dans le ciel. L'air pensif, il confirma :

« Hmm. C'est vrai. Pour cette remarque intelligente, j'veux bien me rendre. »

Il émit un léger rire, amusé par sa propre réponse qui révélait une loyauté sans condition au Clan de l'Ombre. Mais Petits Crocs avait raison : le Clan de l'Ombre surpassait le Clan du Tonnerre de loin. Le Clan de l'Ombre était le plus fort des Clans, la Rivière s'agitait et le Vent se tassait à sa vue royale. De toute manière, il comptait bien contribuer à sa force lorsqu'il serait grand, peu importe ce que le Clan des Etoiles pouvait bien en penser. Il se releva finalement, s'ébrouant dignement. Il ramena sa queue devant ses pattes et essaya de démêler les boules de poils formées dans sa fourrure.

« Tu penses qu'on deviendra les meilleurs guerriers de l'Ombre un jour, Petits Crocs ? Et qu'on arrivera à faire fuir l'ennemi ? J'ai vraiment trop hâte de rencontrer les autres Clans. Si ça se trouve, il y a des guerriers balèzes parmi eux … enfin, des guerriers forts mais pas trop tu vois, comme ça je pourrais les battre. »

Je suis aussi loyal que toi.

Petit Crocs relâcha son camarade au moment même où ce dernier rouler sur le dos, il s'avança alors vers lui, s'assit à côté de sa tête et pencha la sienne de façon a boucher la vue du ciel à son ami. Un sourire de victoire sur la gueule, ravi que l'autre accepte cette fausse défaite. Leurs rires se mêlèrent un instant avant que le brun ne se laisse tomber, brusquement, de côté, leurs deux têtes se retrouvant côte à côte, leur corps dans la même position, presque comme un effet miroir cependant. Le chaton se raidis au mouvement de son comparse, à son tour de le regarder par en dessous, à l'envers ce qui le fit sourire. Oui, Petit Ouragan aller être ben occuper par les nœuds dans sa fourrure, mais le brun savait que même lui mériterait une toilette complète en rentrant. Il ouvrit la gueule mais la voix de son compagnon la lui fit refermer tendis qu'il l'écoutait, attentif.

- Toi tu battras tout le monde ... Le petit prit un instant, avant d'inspirer subitement une goulée d'air, soupirant dans la foulée avant de poursuivre, rêveur. Et moi je garderai tes arrières, d'accord ?

Le chaton imposant roula de côté, se remettant sur ses pattes, restant pourtant allonger, les yeux pétillant. Et plus personne osera jamais ce moquer du clan de l'Ombre parce qu'il accepte dans sang-mêler. Cette dernière remarque, elle était pour lui même mais il ne dit rien, se redressant finalement pour s'ébrouer, presque comme le ferait un chien d'ailleurs.

Que se passerait-il s'il ne parvenait pas à accomplir son objectif ? Si, au final, il s'avérait que les guerriers claniques le battaient de près et de loin et faisaient de lui le pire des soldats jamais connu de la forêt ? Petit Ouragan déglutit difficilement, inquiet par cette pensée qui participait-là au pire scénario de son existence. S'il y avait là quelque chose qui pouvait l'inquiéter, c'était bien le fait d'échouer dans ses rêves. Fierté du Renard et Chant du Lac, qui avaient tant attendu de lui, comprendraient que finalement ils étaient les parents les plus maudits du monde. Que leur fils, ce fils si précieux qu'ils avaient arraché à leurs ancêtres de désespoir, ne valait rien du tout. Ce serait terrible …
Fort heureusement, dans les moments les plus sombres, on pouvait compter sur les amis pour chasser les cauchemars. Pour rire, Petits Crocs lui gâcha la vue du ciel, avant de s'allonger à son tour, pareillement à lui. Petit Ouragan avait alors peur d'échouer, mais le miaulement moralisateur du fils Lunaire le requinqua aussitôt.

« Toi tu battras tout le monde ... » dit-il, ponctué d'un soupir, avant d'enchaîner, sur un air rêveur. « Et moi je garderai tes arrières, d'accord ? »

Le fils de Chant du Lac hocha vivement la tête, approuvant les dires de son ami. Oui, bien sûr, ils combattraient ensemble et on les craindrait plus que le courroux des étoiles sur le champ de bataille !

« Et plus personne osera jamais ce moquer du clan de l'Ombre parce qu'il accepte dans sang-mêler. »

Indigné par cette remarque, Petit Ouragan se releva aussitôt, une boule de justice se creusant dans son cœur candide. Petits Crocs se releva à son tour, s'ébrouant au passage. Le petit chat noir se posta devant son ami, le regard dur.

« Si quelqu'un ose se moquer du Clan de l'Ombre, il aura affaire à moi ! Notre Clan est le meilleur et les railleurs ne sont que de vilains jaloux. Entre nous, quel Clan n'a jamais accepté un étranger depuis sa création ? Je n'en connais aucun. Et puis, les autres Clans ratent quelque chose en dénigrant les sang-mêlés. Quand on brillera au sommet des Quatre Chênes, tu verras, les gens se battront pour former des sang-mêlés aussi vaillants et redoutables que toi. » mais Petit Ouragan n'était pas vraiment en colère contre son fidèle compagnon de galère. Il voulait simplement que ce dernier change de mentalité. Ses traits s'adoucirent et il lui fit un nouveau clin d’œil, tout en lui tirant la langue à la façon d'un plaisantin : « Bon ! En attendant, ce n'est pas tout ça mais on doit continuer à se construire ! »

Il lui toucha le bout du nez avec sa griffe avant de repartir en besogne, détalant dans la clairière.

« C'est toi le Tonnerreuuuh ! Nananèèèreuuuh ! » le provoqua-t-il en riant.

Et c'est ainsi que Petit Ouragan recommença ses jeux avec son ami, Petits Crocs, dans la clairière. Bien déterminé à rester ami avec le fils adoptif de Grain de Sel peu importe l'avis de ses parents respectifs, le chat tigré se mit à rêver de conquêtes et de batailles victorieuses, alors qu'il essayait de semer le chat brun et crème entre deux tanières isolées. C'était leur destinée, de triompher.

Et personne ne pourra se mettre en travers de leur chemin.

fin du rp, merci à toi