Jouons aux chats qui touchent le ciel ! [PV Sangsue] -end

Jouons aux chats qui touchent le ciel !

Le grondement d'un adulte, elle l'attendait, en larme, tremblante et le cris de son frère lui annonçait son approche. Terrible et inéluctable. Mais voilà, la voix n'avait pas l'air d'être celle du GRAND COURROUX et elle écarta une patte de sa truffe pour toiser Hibou Nocturne, incapable malgré tout de lui répondre. Elle ouvrit la gueule bien sûr, mais juste sur un hoquet, se redressant à peine pour regarder son propre ventre et pleurer, encore. Fort heureusement, Hippopocatame était à ses côté pour expliquer à ce grand chat le problème. Et la petite profita que son frère expliquait tout en parlant trop vite pour se calmer n petit peu, ses larmes ne cessant pas de couler mais ses sanglots diminuant malgré tout.

- Pas dodo pour toujours, je vais hein ?

Sa voix était toute petite, timide, faiblarde alors qu'elle entreprenait de se lécher le ventre, là où ses griffes avaient fait perlés un petit peu de sang, là où le froid de l'air venait créer un feu ardent. Aux aguets sur la moindre parole mais tremblant toujours, elle léchait, soigneusement, point pare point et heureusement, il n'y avait là que de toute petites griffures superficielles qui dès la nuit venue seraient sans doute déjà en bonne voie de cicatrisation. D'ailleurs, le sang ne gouttait plus depuis un bon moment en fait, à peine s'il avait perlé pour tâcher un peu son pelage et offrir à sa langue ce goût affreux qu'elle lavait en cet instant. Fébrile, elle attendait qu'Hibou Nocturne s'énerve et lui hurle sa bêtise, elle attendait qu'il l'envoie à la pouponnière pour le restant de ses jours avec pourtant dans les yeux l'espoir que ça se passerait autrement. Mais elle n'était qu'une stupide femelle inutile après tout ...

Jouons aux chats qui touchent le ciel ! (6)


Les deux petits m’accueillirent dans la panique et les pleurs. Ils n’avaient pas l’air fort blessé, excepté les perles de sang sur le ventre de Petite Sangsue. Petit Hippocampe lui me lança toutes les informations de sa petite voie aiguë et je fronçais les yeux pour me forcer à me concentrer et le comprendre. Ruisseaux et Pluie Battante lui ont parlé des lucioles, qui étaient comme des petites Étoiles. Jusque là j’étais d’accord, elles brillaient de jour quand nos ancêtres n’arrivaient que la nuit. Le frère a voulu lui offrir cette petite étoile à sa sœur et dans leur maladresse de chatons, elle avala l’insecte brillant. Tandis qu’il me questionnait en boucle si je pouvais l’aider, je soupirai de soulagement. C’était juste un insecte. Les bébés avalaient plein d’insectes dans leur découverte du monde, rien d’inquiétant. Ceux là avaient juste cru manger une vraie étoile. Les pauvres petits. Pour calmer le jeune mâle, je posai ma patte sur sa tête.

" Ça va aller Petit Hippocampe, il n’y a rien de dangereux. Ça ressemble à une Étoile mais ce n’est pas une Étoile. "

La concernée pleura une question aussi. Je m’assis pour poser mon autre patte sur sa tête, réconfortant l’un et l’autre. Dodo pour toujours, c’était comme ça qu’elle nommait la mort ? C’était plus joli comme ça après tout. Je le souris faiblement.

" Personne ne va faire dodo Petite Sangsue. Tout va bien. "

Je regardai tout de même son ventre qu’elle s’était griffé, pour faire sortir l’Etoile du coup. J’allais me pencher pour panser ses blessures mais j’étais malade. Ma-lade. Et ça avait déjà coûté la vie d’un des leurs. Je ramenai mes pattes près de moi puis poussai Petit Hippocampe vers sa soeur.

" Aller faut nettoyer tout ça. Sinon votre maman aura peur alors qu’il n’y a rien de grave. Tu aides ta soeur Petit Hippocampe ? "

Jouons aux chats qui touchent le ciel !

Petite Sangsue avait bien du mal à se détendre, même si la présence et la gentillesse d'Hibou Nocturne étaient en train de lui faire comprendre qu'elle ne risquer visiblement rien. Mais entre sa peur, les questions de son frère et les réponses, en prime de la réalisation des petites plaies qu'elle était parvenue à se faire ... Oui clairement, la chatonne était comme dans un autre monde. C'est le coup de boule façon câlin de son frère qui al sorti un peu de sa transe méthodique et elle hocha la tête instinctivement. Les coups de langues de son jumeau furent le réconfort final et en guise de réponse, elle passa subitement ses pattes avant autour du cou de son frère, roulant avec lui au sol en souriant un peu pour lui lécher le museau et répondre en le regardant dans les yeux.

- Jamais t'en vouloir, je peux. T'aimer trop pour, tu sais Hippopocantame ?

Elle lui donna un petit coup de museau sur la joue puis fonça subitement sur l'une des pattes du guerrier pour s'y accrocher et s'y frotter dans un câlin de réconfort. Parce qu'il avait ôté ses peurs. Parce qu'il était venu et donc : il était gentil. Elle chercha le regard du grand chat avant de miauler tout timidement.

- Pas en danger je suis hein ? Hibou Toturne ?

C'est que les noms et elle, s'était un peu comme le langage, parfois, il y avait des manques ... La preuve, le nom de son frangin ne rester pas parfaitement dans son esprit alors celui d'un presqu'inconnu ... Bon elle connaissait Hibou, elle l'avait déjà remarquée qui les observaient elle et son frère de loin avec une étoile qui pleure dans l’œil ... Mais quand même ... Et aujourd'hui, elle se mit à la chercher, cette petite étoile triste dans ses yeux, y pensant sans trop savoir pourquoi.

Jouons aux chats qui touchent le ciel ! (6)


L'ambiance se calma un peu, entre les sanglots de plus en plus silencieux de Petite Sangsue et les questions outrées de Petit Hippocampe. Pluie Battante lui avait dit que c'était une Etoile donc il y croyait durement. Ah les petits... A vouloir leur embellir le monde, ils y croyaient parfois trop et se faisaient de mauvaise idées. Son attention fut heureusement vite portée sur sa jumelle dont le ventre allait bientôt redevenir blanc. Ouf, tout rentrait dans l'ordre.. Les deux chatons se consolèrent et se rassurèrent l'un l'autre de cette fausse alerte et je souris doucement devant les erreurs d'élocution de la violette. Les phrases mal construites faisaient tout le charme des chatons. Enfin, je souris jusqu'au bond soudain de la jeune féline sur ma patte. Ah, pourquoi ?? Elle semblait reconnaissante mais elle le sera d'avantage en restant loin de moi ! Elle cherchait un dernier mot de réconfort peut - être ?

" N-non tu n'es plus en danger. Enfin presque. L-lâche ma patte s'il- te - plait et tout ira bien. A..aller... C'est dangereux.. "

Je délogeai ma patte de son étreinte et ramenai tous mes membres le plus proche de moi. Renfermé dans ma bulle qui protégeait les autres de ma contagion, je leur fis une signe de tête vers la pouponnière.

" Vous devez être fatigués après cette aventure non ? Je pense que votre maman vous attend dans la pouponnière. "

Bon en vrai je n'en savais rien mais ils seront mieux là - bas. Et ça, j'en étais sûr.

Jouons aux chats qui touchent le ciel !

Elle était là ! Juste là, dans son regard la petite étoile qui pleure. Elle ne craignait lus rien qu'il disait et il voulait qu'elle le lâche, ce qu'elle fit, à contre-cœur finalement mais le guerrier l'avait aider, alors elle pouvait bien comprendre qu'il n'aimait pas les câlins non ? Sauf que TOUT le MONDE aimaient les câlins ! Apparemment non en fait, ce qui la laissa un peu perdue, fatiguée aussi. Oui oui, Hibou avait raison, sa maman Méduduse devait s'en faire pour eux et même Hippopo semblait prêt à rentrée alors elle ronronna doucement, toute contente de réaliser qu'une fois encore, elle allait pouvoir se rouler en boule contre son jumeau et leur maman, dans la chaleur protectrice de la pouponnière. Mais voilà, son frère poussa une plainte et elle le suivit du regard sans oser bouger, jusqu'à ce qu'il revienne avec ses précieux joujoux, bien moins important pour elle qu'un bon gros câlin. Soulagée toutefois, elle bailla à s'en décrocher la mâchoire avant de suivre docilement le petit chat tacheté, sans un mot de plus pour son sauveur.

- Dormir je préfèrerai. L'histoire plus tard nous aurons, pas vrai ?

Oh oui, elle titubait à présent et à peine eut elle rejoint la pouponnière qu'elle roula plus qu'elle ne marcha vers son nid, s'assoupissant à l'instant même où elle ferma ses beaux yeux d'or, laissant derrière elle la mésaventure de sa journée pour profiter de rêve de chaleur et de lait, de câlin et de ronron, des rêves tout doux finalement ou elle collait son frère dans une étreinte tendre.

The End