Rencontre du troisième type. -end

— T'arrêtes de me raconter ta vie, j'suis pas ton pote. Alors tu prends ton SKATE avec toi et tu DÉGAGES hein, avant que je t'en mettes une, parce que ton truc j'lui fais PAS confiance.
— « Et moi je devrais vous faire confiance peut-être?!-- Ça recommence...! Même en voulant l'anticiper ça ne s'est qu'empiré...

L'abyssin se tendit à nouveau, montant une patte à sa face car à la migraine qui lui prenait à tenter d'expliquer les choses à cet adulte têtu même la lumière du soleil semblait lui être de trop. Il écarta vivement sa patte de sa face, la posant en l'air, la remuant, acceptant de concéder et de couper la poire en deux - ou toute autre expression qui s'appliquait à un ancien chat domestique de la ville:

— « Écoutez.  Vous avez raison.  Nous ne sommes pas potes.

Il rouvrit les yeux et s'assied sur son skate en poussant un soupir distinctement lourd, qui firent s'abaisser et ses épaules et son dos, posant doucement sa patte levée sur son skate tout en s'entourant les quatre de sa queue en forme de serpe.

— ...Mais ça n'a pas à faire de nous des ennemis, vous comprenez?  Je vous en prie, rangez vos griffes. »

HRP:

" Et moi je devrais vous faire confiance peut-être?!-- Ça recommence...! Même en voulant l'anticiper ça ne s'est qu'empiré... "

Mais putain, il ne lui avait jamais parlé de lui faire confiance merde! L'ombreux voulait juste que l'autre dégage, lui et son "Skate" du démon. Hors de sa vue et de son corbeau, très loin, oust. Dans une mimique que Feulement Nuageux jugeait exaspérée, le domestique reprit la parole:

" Écoutez. Vous avez raison. Nous ne sommes pas potes.
- sans blague ...
- ...Mais ça n'a pas à faire de nous des ennemis, vous comprenez? Je vous en prie, rangez vos griffes."

Relou le roux. Il ne voulait vraiment pas se casser hein? La queue de l'aspirant fouetta l'air d'un coup sec avant qu'il ne finisse par gentillement ranger ses armes dans leur fourreau. Très bien, ok. Mais qu'on soit bien clair:

" Au moindre pas de travers, que ce soit de toi ou de ton au lit, j'vous égorge. "

Gronda t-il sans toutefois suivre le chat en face de lui et poser son fessier à terre. Il resta droit comme un piquet, toujours sur ses gardes, les muscles bandés.

" Bon qu'est-ce qu'tu veux? J'ai d'autres ... "

. . .

" Corbeaux à fouetter. "

finit-il en lançant un regard à la bestiole étalée sous lui.

L'hostile consentit enfin à rétracter ses griffes et les enlever de la vue de l'abyssin. Le soulagement qui prit ce-dernier lui fit abaisser les oreilles au repos et sa position sur le skate se détendit, passant de droite et rigide à relâchée, la tête basse comme l'étaient maintenant ses épaules en poussant sans cacher un très profond soupir. Le transfert du poids fit légèrement osciller Ollie d'avant en arrière, trop faiblement pour ressembler à une menace, mais son interlocuteur lui fit bien savoir qu'il ne prendrait aucune chance:

— « Au moindre pas de travers, que ce soit de toi ou de ton au lit, j'vous égorge.
Un peu fatigué par les vagues d'émotions qu'il avait ressenti, Rusty ne lui répondit que d'un ton plat:
— Allons bon.

Même après avoir rentré les griffes, le chasseur de corbeau (à moitié-corbeau?) ne s'était autorisé aucun soulagement, aucun repos, coup de langue d'apaisement ou ébrouement au calme - il se tenait carré sur ses quatre pattes et sa queue était haute derrière, ses longs poils, comme ceux de sa collerette sombre, brinquebalant doucement au vent. Il avait l'air de Trash - en beaucoup moins commode, beaucoup moins tout noir, beaucoup trop de queue et surtout moins son ami. Rusty ne demandait jamais à Trash de ranger ses griffes, elles étaient tout le temps sorties, mais il n'avait pas à se méfier de lui, contrairement à ce clanique! Et c'était CE clanique en particulier, pas TOUS les claniques et ce-dernier le relança:

— « Bon qu'est-ce qu'tu veux? J'ai d'autres ...
. . .

Corbeaux à fouetter.
— ...

Je croyais que je devais arrêter de vous raconter ma vie? »

À Rusty c'est sa queue qui fouetta l'air - puis son oreille, se pivotant rapidement vers l'arrière en entendant des pas qui s'approchaient. Il entendit le son d'un raclement de gorge et tourna aussitôt la tête en reconnaissant de qui il venait.

— « On se calme ?
— Monsieur Houx! »

Ses babines se soulevèrent sur un sourire un peu faible, car la vision de Monsieur Houx réveillèrent des mots dans ses pensées dits par la voix de sa vieille amie qui avait périt. Monsieur Houx et ses longs poils firent leur chemin vers lui et l'hostile, se ralentissant toutefois à proximité d'Ollie pour le renifler. Ils firent connaissance, excepté que l'un était un chat et l'autre était un skate et donc incapable de réciproquer.

— « C'est un jeune monstre ?
...Si son skate était une voiture? Tout deux servaient à transporter ou se déplacer et tout deux avaient des roues, alors Rusty fit la moue en réfléchissant à la théorie, haussant ses épaules.
— De la même espèce, si on veut, ah mais celui-ci est, euh-- dressé. »

Noice. Il hocha la tête et suivit des yeux son ami qui s'approchait de l'hostile et son corbeau.

— « Feulement Nuageux, tout le monde a le droit de chasser ici, on est en terres libres. Et puis... bon... je sais pas si tu aurais pu tout rentrer chez nous de toute façon... ni si on a jamais vu un jeune monstre sur le tas de gibier, d'ailleurs...
— Les voitu-- Les Monstres ne sont pas comestibles monsieur Houx, le corrigea gentiment Rusty en se sentant nettement plus calme maintenant qu'il n'avait plus à se sentir en danger par--

attends il avait dit Nuageux? Comme Nuage? C'était un apprenti? Ses yeux s'arrondirent comme lorsqu'il avait vu Feulement Nuageux jaillir des fourrés pour le détailler de haut en bas et il baissa les oreilles en constatant que cet éNORME CHAT n'était qu'un apprenti. Mais... mais de QUOI ils se nourrissaient pour être aussi grands !? Il secoua sa tête pour ouvrir la bouche.

— « O, Ollie n'est pas comestible, il s'éclaircit un peu la voix aussi, je m'en sers pour garder mes forces. Démonstration.

Rusty se hissa sur ses quatre pattes, secoua un postérieur pour le poser à plat sur la chaussée et il se donna un élan vers l'arrière - il n'allait quand même pas effaroucher davantage Feulement Nuageux alors mieux valait leur montrer la chose à reculons, plutôt que de foncer vers eux! Ollie et Lui suivirent le côté de l'autoroute sans une fois dévier au milieu - il savait bien que les voitures et les camions ici étaient bien plus rapides que dans les quartiers résidentiels de la ville - qui disait "rapides" disait "lents à réagir", et "dangereux à sauter dessus".

Après quelques mètres à rouler à reculons il revint d'un ou deux petits coups de patte, ne stoppant Ollie qu'une fois de retour près des deux félins où il mit son pied à terre pour stopper directement l'engin. Ils avaient vus? Dressé.

" On se calme ? "

Les oreilles du chat pivotèrent lorsqu'il reconnu la voix, devenant un peu trop familière à son goût, de Feuille de Houx. Il ne quitta pas des yeux l'abyssin mais fit connaître son mécontentement en laissant échapper un grondement sourd.

La queue de l'apprenti recommença a battre l'air de plus belle. Oh il était très la colère comprenez vous. Le guerrier sombre pénétra son champ de vision lorsqu'il s'approcha de la bestiole chevauchée par le chat roux qu'il semblait connaître. Feulement nuageux fut subjugué par son inconscience. Et si le "petit monstre" le mordait hein? 

Le petit écouta sans dire un mot, sans bouger. Tendu par la présence d'un inconnu suspicieux et d'un être qu'il n'appréciait pas. 

Le domestique fit faire un tour à la planche et Feulement Nuageux le regarda faire en suivant ses mouvements du regard. Il aurait put baisser sa garde grâce à la présence d'un camarade de clan. Mais ce dit camarade ne l'aimait pas et semblait plus apprécier Rusty. Et si tout deux se mettaient contre lui?

il se fit muet, toujours incroyablement méfiant, muscles bandés et griffes sortant par instant pour lacérer la terre meuble. il n'aimait pas cette situation. mais alors pas du tout.

C'est en retrait que Feulement Nuageux écouta la conversation sans mot dire. Toujours silencieux et surtout sur ses gardes.

" Feulement, faut pas trop que tu traînes ici avec ton corbeau pas enterré... parce que j'ai vraiment pas envie que ça attire un blaireau... Tu es capable de le rentrer au camp, hein ? "

Ouais, ouais, il était capable de rentrer au camp. Le gamin avala une remarque en même temps que sa salive, saisit le cou de son corbeau et commença à le traîner en lançant de temps à autre un regard vers le combattant et le chat roux.

Une grosse voiture s'approchait. Ou "monstre" comme les appelait les claniques. Si le domestique et l'apprenti ne bougèrent pas d'un poil, le guerrier sembla paniquer. En effet, de part son éducation chez les Lunar Pod le fils du serpentaire avait appris comment marchait ces grosses bêtes de fer. Elles restaient sur la route. Traçaient leur chemin. Faisait plus peur qu'elles ne faisaient réellement mal si l'on ne se jetait pas sous leurs roues. L'odeur et le bruit dérangeaient le matou sombre mais sans plus.

Feuille de Houx lui, n'avait pas cette science. Alors dans un mouvement qui se voulait héroïque et tout en prévenant Rusty du "danger" il bondit sur l'apprenti, le déséquilibra et l'envoya rouler dans le fossé humide.

Le feulement du petit, son cri d'outrance, fut étouffé par le passage de la bagnole. Puis le calme retomba. Un court instant. Court.

Car c'est le pelage en bataille et la queue en arc de cercle que le demi-sauvage sorti de son trou en proliférant des insultes.

" Le saNg de seS GROs moRTs de sa taNTE la puTe- MAIS T'ES CON OU QUOI?! TU CHERCHES A ME CASSER UNE PATTE PUTAIN?! "

C'était la première fois qu'il insultait directement l'adulte mais ce ne fut pas la première fois qu'il lui foutu une baffe. Rien de trop violent pour le coup, juste un geste impulsif sous la colère. Ce genre de besoins enragés qu'il ne contrôlait pas.

Pas besoin d'avoir les yeux de Coup de Foudre pour constater que les deux claniques ne s'étaient pas du tout relâchés après leur avoir montré comment il faisait marcher Ollie au pas. Monsieur Houx s'était tellement tendu qu'un rien aurait pu le faire sauter - et Rusty espérait, loin du milieu de la chaussée.

— « Tu... Tu as bien vu, Rusty ? Il... Il est vivant... Il pourrait appeler sa mère ou... Ou je sais pas... »

Rusty abaissa les deux oreilles et monta sa patte près de son museau en se retenant tout commentaire. B-bien sûr que non Ollie n'allait pas appeler sa mère, il n'était pas vivant, il était un pattern comme l'étaient les voitures et les deux roulaient certes mais--

— « M-, Monsieur Houx, comment vous dire, il commença, sans toutefois savoir où commencer son contre-argument.
— « Bon euh... Rusty se tut pour lui laisser l'espace de parler. Les guerriers étaient tellement susceptibles, il n'y avait qu'à se rappeler de Nuage Ardent, et Rusty redressa ses oreilles en trouvant une corrélation entre le comportement de cette dernière et celui du charcoal.

— Feulement, l'interpella Monsieur Houx, faut pas trop que tu traînes ici avec ton corbeau pas enterré... parce que j'ai vraiment pas envie que ça attire un blaireau... Tu es capable de le rentrer au camp, hein ?

Mais Rusty tendit sa patte vers lui:

— « Monsieur Houx, ne vous éloignez pas du--

Et ses yeux s'arrondirent et ses grandes oreilles se pivotèrent comme des satellites en captant le vrombissement d'une voiture qui descendait l'autoroute à toute allure. Ni lui ni Feulement n'étaient en danger mais c'est alors que le Guerrier lui cria:

— « Cache-toi, Rusty !
— MONSIEUR HO^UX-- Sa voix s'était cassée, MONSEUR SUGAAR, MADAME F É E - -

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Le guerrier et ses longs poils s'étaient propulsés sur l'apprenti dans une vague de panique et il l'entraîna avec lui dans le fossé tandis que l'abyssin demeura droit même quand la voiture passa en flèche à côté de lui sans en faire de cas. Le souffle court (il se bloqua dans sa gorge), il fronça ses sourcils après quoi et descendit d'Ollie pour s'approcher de la frontière où son ami avait fait dévaler lui, l'apprenti et le corbeau, certain d'avoir bien fait.

— « On a eu... on a eu chaud.

Mais ni l'abyssin, ni l'apprenti ne l'entendirent de la même oreille. Rusty pesa sur Monsieur Houx un lourd regard de reproche à la peur qu'il lui avait fait vivre car et si ils s'étaient blessés tous les deux ?! En revanche, Feulement Nuageux:

— « Le saNg de seS GROs moRTs de sa taNTE la puTe- MAIS T'ES CON OU QUOI?! TU CHERCHES A ME CASSER UNE PATTE PUTAIN?! Rusty hocha sa tête - sa frustration était légitime.

— Sans vouloir vous offenser Monsieur Houx, et il détourna vite le regard lorsque ce-dernier se prit une vilaine baffe de la part du très grand et large chat hérissé, ce n'était pas prudent du tout ! J'ai eu peur que vous vous blessiez, et son air rigide se détruisit d'un véritable chagrin en se retournant vers eux, tous les deux, o-ou pire ! --* _Hic!

Ses deux oreilles se rabattirent derrière, ses babines le trahirent d'un sanglot qu'il ravala et il dut se faire violence pour retenir ses larmes. S'il perdait deux amis en une aussi courte période il --...

Son coeur battait encore trop vite, il mit la patte dessus, s'assied à côté de Ollie de toute évidence immobilisé et pris un moment avant de reprendre son souffle.

— ...Monsieur Feulement, Monsieur Houx, vous n'avez rien de cassé ?...

A la surprise de l'apprenti, qui s'était déjà mis en position défensive, Feuille de Houx ne répliqua pas à son attaque.

" Sans vouloir vous offenser Monsieur Houx,
- Chochotte. T'as rien du tout.
- J'auRAI-
- Ce n'était pas prudent du tout ! J'ai eu peur que vous vous blessiez, o-ou pire !
- Ça, c'est sûr. Cet endroit est vraiment dangereux. Mais à ta place j'achèverais le petit ou bien je le libérerais, parce que ça va t'attirer des ennuis si tu le gardes vivant près de toi. T'imagines quand il sera grand ? "

Le jeune chat se tourna vers le domestique qui semblait tout aussi chamboulé que son camarade d'arme. Confus, les yeux d'ambre de l'adolescent se posèrent sur les deux adultes qui l'accompagnaient. Il ne comprenait plus grand chose à la situation. Déjà qu'il était paumé.

Entre le skate, le guerrier qui pétait une durite pour rien du tout et le rouquin qui se mettait à chialer il se serait cru dans une très mauvaise sitcom. Où étaient passés les rires du publique en fond?

" ...Monsieur Feulement, Monsieur Houx, vous n'avez rien de cassé ?...
- Non mais j'aurais bien pu m'fouler la patte avec les conneries de l'autre là. "

Feuille de Houx bondit hors du fossé pour rejoindre la zone se situant loin des dangers de la route. Il lança à l'attention du fils du serpentaire:

" Allez Feulement dépêche-toi de me mettre ton corbeau à l'abri. T'as même pas idée du nombre de gamins de ton genre qui se sont fait tuer bêtement, par un monstre, par un solitaire, ou par un blaireau.
- Oui papa. "

Cracha t-il d'un ton dégoûté ainsi que moqueur avant de saisir à nouveau le cou de la grosse bête noire et de la tirer en direction du camp. Il s'écarta donc des deux adultes d'un pas encombré par sa prise retournant de là où il venait sans même glisser un au revoir.