Qu’on lui coupe la tête ! [Pv le clan] -end

HRP:

Qu’on lui coupe la tête !

Haletant, la sentinelle jeta un regard sur sa camarade. Griffe de Boue avançait tête et queue traînante, jetant parfois un regard terne sur le corps sans vie qu'ils rapporter au camp. Depuis le dernier souffle, il avait vue la guerrière changer, mais elle ne dirait rien, ils étaient d'accord et le secret serait bien garder. Il savait que si elle le devait, elle serait la seule responsable. Car avec la mort de Tâche d'If, il avait vu se brisé en Griffe de Boue un petit quelque chose qu'il avait immédiatement utilisé pour s'assurer le silence de sa comparse, de sa complice même. Et en cet instant, le matou regrettait que l'ex-meneuse ne soit pas plus légère encore comme si la carcasse maigre qu'il avait sur le dos - laquelle avait un drôle d'angle, faute a la colonne qui s'était brisé lors de sa mise a mort - avait, en passant de vie à trépas, repris du poids. Il comprenait amplement l'expression "pèse comme un renard mort". Enfin la bruyères et les ajoncs qui bordait le camp lui apparurent, rassurant presque et effrayant tout à la fois. Dans quelques instants, ses camarades les verraient, se poseraient des questions, découvriraient la vérité. La reine rouge été morte et même s'il ne l'avait pas décapitée, elle gisait, inerte, coque vide de vie. Il lui souhaitait un rejet complet des étoiles, la forêt sombre où elle passerait sans doute du bon temps à s'écharper avec Étoile de Suie. Car tel été la place des incapables, des faibles, de ceux qui, comme les deux femelles, menaient les leurs vers la mort et le déshonneur.

Il passa le félin de garde sans un seul regard, sans un mot et sa queue s'agita même en un claquement sec, signifiant que ni lui, ni Griffe de Boue ne dirait mot, si ce n'était à Griffe Tropicale, le seul a avoir besoin d'apprendre la vérité -du moins, sa version à lui. Avançant à pas lent, ralentis tant par la dépouille que par ses propres blessures, il fini par gagner le centre du camp, où il déposa en douceur le macchabée qu'il avait si peu admirer, aimer, appréciée même, s'écartant lentement pourtant, la face grave, solennel, laissant aux autres le luxe de découvrir ce qu'il rester de la meneuse. Un corps, une coquille vide, un rien qui s'enterrerait dès l'aube suivante pour finir oublier de tous. Les yeux bleu du serpent bicolore glissèrent sur ses camarades, avant de se figer sur le lieutenant du clan, vers lequel il se dirigea, fendant la masse de fourrure félines qui s'approchaient de la défunte.

- Pas ici.

Sa voix été rauque et il en été conscient, mais doucement, il entraîna Griffe Tropicale vers le promontoire, sous lequel il s'assit, couchant les oreilles, lentement, grimaçant légèrement. Il devait s'expliquer et, assurer que les autres rester à pressée Griffe de Boue de question, il miaula, doucement, comme si chaque mot lui en coûtait.

Tu va sans nul doute me haïr, le clan entier le fera, et à raison. Ce qu'il c'est passé aujourd'hui, If ... Elle est morte par ma négligence. La sentinelle courba doucement l’échine avant de poursuivre, conscient que plus vite tout serait dit, plus vite il pourrait arranger les choses, à sa façon, sans protestation possible. Cette ... cœur de renard de tonnerreuse a voulu se rendre dans le coin isolé, y faire ses besoins. Je ne me doutais pas qu'elle en profiterait pour m'attaquer ... Il grimaça, sa version accentuer par la plaie sur sa joue, une griffure qui, s'il elle été soignée, ne devrait guère laisser plus qu'une cicatrice que sa fourrure couvrirait ensuite. Il secoua la tête, légèrement avant de reprendre, l'air toujours aussi coupable. J'ai failli ... J'ai perdu connaissance tant ... Elle avait de la réserve et quand ... Elle avait filer, elle a croisé le chemin de Tâche d'If ... Boue été trop loin, quand je suis arrivée, elles étaient en train de se battre mais If ... Il été trop tard ... Le menteur en aurait presque verser une larme, il baissa la tête, fixa ses propres pattes avant. Il le savait, assumer cela, s'était prendre le risque que Griffe Tropicale ne lui accorde plus jamais confiance mais, s'était aussi la chance qu'il voulait. Sa tactique été à double tranchant, finalement, il ajouta, plus doucement encore. Quand ... Quand elle lui as pris la vie, elle a filer, ventre à terre vers le chemin du tonnerre ... J'espère qu'un monstre l'aura percuté ... Nous ... Nous espérions qu'il ne soit pas trop tard ...

Non loin, tous pouvait découvrir le dos brisé de la meneuse, sa gueule entrouverte autour de laquelle la salive avait formée de l'écume alors que le serpent l'étouffait. L'odeur de la chatte du tonnerre été là, sur la fourrure de l'écaille de tortue décharnée, sa fourrure même, sous les griffes de la dépouille ... Tout tendait à accorder la version du serpent. Même lui présenter des blessures. Quand à Griffe de Boue, elle n'aurait que peu de chose à dire. Les deux chasseuses s'étaient séparer pour couvrir davantage du terrain de chasse et lorsque les feulement s'étaient fait entendre, la guerrière avait fini par découvrir la meneuse en pleine lutte, inégale, avec leur ex otage ... S'en été suivi un choc, l'horreur de la compréhension. L'état de choc de Boue été réel, aussi, le serpent été certain d'une chose, leur version faisait sens. Du moins autant que la plaie sur sa joue et que son oreille, de l'autre côté, coupé, qui laissait un filet de sang goutter, encore.

La journée avait pourtant commencé comme tant d'autres. Une matinée banale où il avait organisé les patrouilles. Après le repas il comptait entraîner Nuage de Renard et Nuage d'Orage à la chasse. Gérer deux apprentis, et assumer son rôle de lieutenant était chose compliquée, mais Griffe Tropicale avait maintenant réussi à créer un bon emploi du temps qui ne négligeait aucune de ces responsabilités. Tout était si calme, il avait cru que ce jour se déroulerait comme les autres, sans accrochages, un jour où tout se ferait comme il l'avait prévu. Qu'il se coucherait ce soir, en pensant ce qu'il ferait du lendemain. Il remarqua que Tâche d'If n'était pas dans son antre, comme à son habitude depuis quelques jours. Elle avait sans douté décidé de faire un tour, et il ne pouvait que la comprendre, cela lui faisait même plaisir. Si seulement il savait... Ce qu'il ne remarqua pas, c'est que l'otage n'était pas là. Et il aurait dû.

Une masse de chats se fit dans la clairière. Des murmures se firent entendre. Et une odeur... Une odeur qui n'annonçait rien de bon. L'ambiance des mauvaises nouvelles était là. Cela ne lui plaisait pas du tout. La masse se fendit, laissant passer Cobra Royal et laissant apparaître en arrière-plan... un corps. Le corps. Des côtes saillantes, un pelage tricolore sale, un cadavre à l'angle étrange, difforme, comme si on avait broyé des os. Une personne qu'il reconnaîtrait entre mille. Ses pattes arrière dérobèrent sous son poids, si bien qu'il s'assit. Ses yeux s'agrandirent tandis que son corps se mit à trembler. Sa bouche s'ouvrit tandis qu'il voulait prononcer des mots qui ne venaient pas. Impossible... C'est impossible.

- Pas ici.

Cobra Royal était maintenant à son niveau, sans qu'il ne l'ait vu venir. Il était tellement fixé sur le... corps. L'autre l’entraîna à sa suite et il se laissa faire, trop sous le choc pour la fierté de supérieur hiérarchique. Ils allèrent sous le promontoire, et comme le bicolore, il s'assit, ce qu'il valait mieux pour entendre les explications qui suivraient.

"Tu vas sans nul doute me haïr, le clan entier le fera, et à raison. Ce qu'il c'est passé aujourd'hui, If ... Elle est morte par ma négligence."

Ses yeux dorés essayèrent de se fixer dans les bleutés de la sentinelle, mais celui-ci courbait l'échine, d'un air coupable. Comme avant leur discussion à propos de la meneuse, aujourd'hui... -Non ce n'est pas vrai. C'est une blague morte. Il ne dit rien, attendant la suite. Il voulait comprendre. Comprendre pourquoi son modèle n'était plus qu'un cadavre poussiéreux autour duquel le clan était rassemblé.

" Cette ... cœur de renard de tonnerreuse a voulu se rendre dans le coin isolé, y faire ses besoins. Je ne me doutais pas qu'elle en profiterait pour m'attaquer ... "

Guêpe Sauvage ne semblait pas l'avoir raté, comme semblait le montrait son entaille sur la joue, et son oreille coupée d'ou s'échappait un filet de sang. Alors... Alors c'était elle qui...?

" J'ai failli ... J'ai perdu connaissance tant ... Elle avait de la réserve et quand ... Elle avait filé, elle a croisé le chemin de Tâche d'If ... Boue été trop loin, quand je suis arrivée, elles étaient en train de se battre mais If ... Il été trop tard ..."

Son souffle s'arrêta, ses yeux se réduisirent à deux fentes. Comment... COMMENT? Comment avait-elle osé? Comment avait-elle pu avoir autant de réserve? Le clan avait décidément été beaucoup trop indulgent. Le clan du tonnerre... Encore eux. Des êtres abjects. Il lui avait pris sa sœur, en soutenant les Lunar Pods et maintenant sa cheffe? Seuls des démons pouvaient être aussi immondes.

"Quand ... Quand elle lui as pris la vie, elle a filer, ventre à terre vers le chemin du tonnerre ... J'espère qu'un monstre l'aura percuté ... Nous ... Nous espérions qu'il ne soit pas trop tard ... "

Et il était trop tard. La meneuse était partie, envolée. Il l'a revoyait encore, quand elle lui souriait pour le féliciter lors de sa formation. Ses mots, ses encouragements, ses conseils... Comment allait-il faire? Il ne rêvait plus qu'une chose maintenant. Plonger ses griffes dans la chair de cette meurtrière. Saisir entre ses gros sa gorge, jusque que ce mort s'ensuive. Il allait la tuer. Il allait lui arracher la vie avec autant de rage qu'elle avait du le faire avec Tâche d'If. Il lui ferait payer, regretter son acte.

Son incompréhension s'était transformé en haine. Il se détourna de Cobra Royal d'un geste brusque, marchant vers le corps d'un pas rageur. Les chats s'écartèrent en le voyant arriver. Il se plaça juste devant le cadavre et d'autres sentiments firent leur entrée. Une infinie tristesse, une grande culpabilité, une immense peur de l'avenir. Maintenant, c'était son tour. Mais comment pourrait-il faire? Il n'arrivait pas à la cheville de la bicolore.

Il plongea son museau dans la fourrure ensanglantée pour sentir une dernière fois son odeur, mais à la place, il y avait celle horripilante de la tonnereuse. Il y avait ses poils entre les griffes de la défunte. Il devait faire ses adieux, lui dire ses derniers mots. Et il ne pouvait se l'imaginer. Il espérait tellement que ce n'était qu'un cauchemar, qu'il allait se réveiller. Mais tout prouver le contraire.

"Je suis désolé. J'aurais du être là, je te l'ai promis. Je... j'aurai du... "

Seule l'âme de la calico pourrait l'entendre tant son murmure était faible. Sa voix était tremblante, une voix qu'il ne pourrait pas faire entendre à son clan. Il devait être fort pour eux. Il serait leur chef, il devait les guider. Il ne devait pas montrer son trouble intérieur. Malgré ses pensées, ses doutes, il irait de l'avant, alors que tout en lui ne savait pas quoi faire.

"Je te vengerais, je te le promets. Et merci, merci pour tout. Tu as été une mentor, une cheffe formidable. Tu m'as tout appris, tant donné. Et j'aurais tellement aimé... d'apporter autant d'aide que tu l'as fais avec moi. J'aurais tant voulu te donner, ne serait-ce qu'une énième partie, comme tu l'as fais. Je n'ai jamais connu un chat aussi fidèle à son clan. Merci pour tout."

Il releva la tête, regardant à présent les félins qu'il devrait mener. Une voix forte sans hésitations, un regard impénétrable, sûr de lui. Voilà ce qu'il essayait de paraître, voilà ce qu'il devait être.

"Tâche d'If était une grande cheffe et plus encore, une grande féline. Il n'y avait jamais eu chat plus dévouée à son clan qu'elle. Rendez-lui hommage comme elle le mérite. Nous la veillerons ce soir. Soyez fier de l'avoir eu pour meneuse et reconnaissants de ce qu'elle a fait. Nous nous devons d'entretenir sa mémoire."

Il fit une pause. Regardant tour à tour les visages de ses camarades.

"En tant que lieutenant, je deviens donc vôtre chef. Je ferais de mon mieux en tant que tel. Le clan du Vent prospérera même si il a eu une très grande perte en ce jour. Il se relèvera comme il l'a toujours fait. "

Il laissa aux membres du clan le temps d'avaler ses paroles. Cela fait, il se retourna et alla vers la tanière du chef. Sa tanière, à présent. Il fallait qu'il soit seul, rien qu'un moment. Sur le chemin il regarda Cobra Royal, le fixant durement, avant d'ajouter:

"Vas te faire soigner, il ne faudrait pas cela s'aggrave."

Ceci dit, il le contourna et entre dans l'abri. Maintenant sûr d'être invisible aux yeux de tous. Il sortit les griffes, et les planta sur le mur avant de descendre, dans un geste rageur, dans un besoin d'évacuer. Il avait envie de se défouler. Mais rien à part la paroi n'était pas là pour ça.

Il s'était promis de protéger sa soeur. Elle était morte à cause des Lunar Pods.
Il s'était promis de protéger Tâche d'If. La tonnereuse l'avait tué.
Comment pouvait-il espérer protéger son clan?

HRP:

Nuage des Vents quitta le territoire du Clan de l’Ombre, son petit paquet de plante dans la gueule. Elle y avait rencontré Nuage du Mimosa, cette jeune apprentie guerrière qui aurait bien voulu prendre sa place, et c'était une rencontre plutôt agréable mais pour autant, l'apprentie guérisseuse aux yeux vairons était bien contente de revenir sur son propre territoire.
Enfin! Adieu la mousse humide, la sensation désagréable des aiguilles de pins sous ses pattes. L'herbe fraiche était de retour, et avec elle une légère brise fraiche qu'elle s'empressa d'inhaler, comme si attendre quelques secondes de plus la ferait suffoquer. Il n'y avait pas à dire, son Clan était vraiment le meilleur.
Elle voulait se dépêcher, rentrer au camp au plus vite pour y déposer ses plantes, retrouver ses soeurs et partager avec elle un bon repas sous le soleil encore présent. Leur présence lui manquait désespérément. Nuage des Vents aurait tant aimer rester avec elles dans son ancienne tanière, mais elle ne pouvait pas pour bien des raisons. Un guérisseur devait se tenir prêt à n'importe qu'elle instant, lui avait-on dit, être capable de soigner les siens même à minuit, en dépit de la fatigue qui pourrait l'attaquer.

Soigner les siens, c'était désormais sa mission. Elle ne blesserait plus, ne frapperait plus, sauf pour se défendre mais jamais pour attaquer. C'était une pensée bien étrange qui refusait encore parfois de la quitter, d'autant plus que quelques jours auparavant, elle était encore sous la tutelle de leur meneuse, Tache d'If, sa grand mère.
Pas un jour, depuis qu'elle avait changé de voie, ne passait sans qu'elle ne s'inquiète pour la calico. Lui en voulait-elle de l'avoir laissée derrière? Avait-elle mangé correctement, aujourd'hui? Pourquoi avait-elle toujours l'air si triste? Beaucoup de questions dont elle n'avait pas la réponse et qui plantaient dans son coeur des petites aiguilles, comme celles de pin sur lesquelles elle avait marché quelques heures sur le territoire voisin de l'Ombre.
C'est décidé, pensa Nuage des Vents. Aujourd'hui, elle prendrait son courage à deux mains, se séparerait de ses soeurs Nuage d'Alizé et Nuage de Foehn le temps d'une journée, et irait partager une proie à ses côtés. Un lapin ne devrait pas lui faire de mal. L'hiver arrivait, et comme c'était son premier, elle ne savait pas exactement à quoi s'attendre. Cependant, la femelle blanche savait que se nourrir serait difficile et que le simple fait de vivre deviendrait une bataille à plein temps. Il fallait que Tache d'If prenne des forces, afin de se préparer pour cette horrible saison. Un Clan ne pourrait pas traverser une telle période sans son chef.

[...]

Nuage des Vents retrouva son Clan la tête pleine de pensées. Elle avait déjà tant de choses à faire, tant de choses à raconter. Cette idée de retrouver le repos une fois rentré n'existait plus que pour les guerriers. Pour elle, c'était fini.
Tout de suite, elle chercha ses soeurs du regard, afin de leur annoncer que ce soir, exceptionnellement, elles ne mangeraient pas ensemble. Mais rien. Rien d'habituel, pour son plus grand malheur.
Il y avait au centre du camp une masse de félins qui s'était formée autour de quelque chose - elle ignorait encore quoi - mais surtout, cette odeur omniprésente qui lui parvenait malgré les plantes de sa gueule aux odeurs fortes proche de son museau. Une odeur qu'elle connaissait très bien, depuis que Nuage d'Érable s'était effondré à quelques mètres d'elle. Une odeur qu'elle tenait en horreur. L'odeur du sang.

Une partie d'elle lui suppliait de s'en éloigner et d'aller dans son antre sans faire d'histoire, ce n'était sans doute rien d'autre qu'une petite patrouille de sentinelle qui avait mal tourné; mais une autre lui disait de s'y rendre, de prendre ses responsabilités à coeur, de montrer à tous qu'elle était désormais capable.
Et ce fut cette partie là qu'elle décida d'écouter.
Sans même prendre le temps d'aller déposer sa cueillette, qu'elle garda entre ses crocs, Nuage des Vents se fraya un chemin dans la foule silencieuse. « Pardon, marmonnait-elle en poussant légèrement un guerrier, poussez vous... »
Puis rapidement, sous ses yeux, le corps de Tache d'If tordu dans un angle anormal, inerte, ensanglanté. Nuage des Vents ne prononça aucun mot, aucune parole. Sa gorge lui semblait bloquer, paralysée par une violente nausée. Son coeur, serré, lui faisait plus mal que jamais. Elle savait, et pourtant, elle refusait d'y croire.
« O-Oh... c'est... qu'est ce qu'il s'est passé? demanda l'apprentie-guérisseuse, confuse. Est-ce qu'un guerrier peut m'aider à la transporter dans... il faut qu'on la... »

Ce qu'elle aurait aimé sentir ses larmes monter! Mais rien venait. Rien du tout, pas même ce qu'elle était supposée faire. Pas même le nom des plantes qu'elle portait quelques secondes auparavant, désormais lâchées dans la poussière. Le peu qu'elle avait apprit s'était envolé très loin, désormais hors d'atteinte. Nuage des Vents ne savait plus quoi faire.
« Silence d'Hiver il faut- où... où est Silence d'Hiver? Est ce que quelqu'un peut... »
Ah, elle retrouvait quelques bribes. Le patient. La victime. Il fallait toujours être là pour eux, leur parler, les consoler, les rassurer.
« J-Je suis là Tache d'If on va... on va trouver quelque chose ne t'en fait pas on va- »
Nuage des Vents s'approchait d'elle, léchait le sang - qui avait un gout des plus affreux, rien de comparable avec celui des proies. Sa nausée lui suppliait d'arrêter, mais elle ne pouvait pas. Pour son ancien mentor, pour sa meneuse, pour sa grand-mère, il le fallait.
Cependant, rien n'y fit. Tache d'If restait là, inerte, et au fond d'elle-même, Nuage des Vents savait que ce serait à jamais. Comme Plume Colorée. Comme Coeur Givré. Comme Nuage d'Érable.
Mais ces trois fois là, Nuage des Vents n'y pouvait rien. Nuage des Vents n'avait eu aucun pouvoir entre ses pattes pour les aider. Ces fois là, Nuage des Vents n'était pas encore apprentie guérisseuse.
Elle avait longtemps blâmé Nuage Silencieux, aujourd'hui Silence d'Hiver, pour être resté sans rien faire, pour les avoir laissé mourir; car c'est ce qu'elle pensait. Cette fois-ci c'était son tour.

Son tour s'assister impuissante à la mort des siens, de se sentir responsable, de porter en silence le regard, le jugement et la colère des autres.
Elle s'était souvent figuré les guérisseurs comme des faibles inutiles; et aujourd'hui elle était trop faible pour agir comme la guérisseuse qu'elle devrait devenir. Trop faible pour rester de marbre, agir, conforter son Clan, et pleurer en silence dans la nuit.
« Je suis désolée, se mit-elle à sangloter à demi-mot entre deux coups de langue, réalisant qu'elle ne pouvait plus rien pour elle. Je ne comprend pas je suis- je suis supposée être apprentie guérisseuse et je ne peux même pas... »

Nuage des Vents n'avait rien pu faire.
Ou peut-être que si.
Peut-être aurait-elle pu être plus présente. Peut-être aurait-elle pu ne pas être un tel échec pour son mentor. Peut-être aurait-elle pu rester avec elle toutes ces fois où elle l'avait vue triste ou perdu. Peut-être aurait-elle pu ne pas l'abandonner pour Nuage Silencieux.
Et si elle avait agit autrement, aurait-elle pu la sauver?
« Est-ce que c'est ma faute...? »

Nuage des Vents n'écouta pas le discours d'Étoile Tropicale. Elle ne l'entendait même pas, le museau couvert de larmes et de sang enfoui dans le pelage froid de Tache d'If.

Qu’on lui coupe la tête !

Découvrant le silence et la volte face vive du lieutenant maintenant devenu chef, le serpent senti l’appréhension le quitter. Si colère il aurait du avoir sur lui, alors le matou serait sans doute déjà à l'étriper, mais le chat avait attraper le poisson et, prit dans le mensonge, il s'en allait vers le corps sans vie. Un cadavre qui ne laissait à la sentinelle au fond, qu'un sentiment de satisfaction. If disparue, sa propre tête ne risquer plus guère, même si, il s'en doutait, beaucoup le verrait d'un mauvais œil. Mais une lune passer à jouer la comédie, à marcher tête et queue basse d'un air coupable et à fuir les regards au possible suffirait pour qu'ensuite, on oublie davantage la meneuse déchue. Tout était question de temps, de patience et de réflexion. Et il avait sue mener sa barque a bon port jusqu'à la. Monter en grade s’avérerait peut-être impossible, dans l'immédiat mais après tout, il n'était plus à quelques lunes prêt et puis, tout dépendrait du nouveau lieutenant et de la politique de son nouveau chef. Lequel était en train de faire un discourt que le serpent n'écoutait pas, plonger dans ses propres plans.

Lorsque le matou revint vers lui, le Cobra releva a peine la tête, la hochant docilement, comme si il était lui même sous le choc, mais à peine le nouveau chef disparu, une jeune boule de poil lui arriva dessus, crachant à qui mieux mieux, allant pousser l'audace jusqu'à l'attaquer. Une griffe qui l'atteignit sur le museau, laissant trois fines marques imposé par les griffes sur son chanfrein. Petites stries vive et brûlante supplémentaire. Mais si la sentinelle fut surprise, voyant déjà le petit matou repartir, elle ne bougea pas. Non, en dépit de la colère qui lui couchait les oreilles d'un air contrit, le matou jugea plus sage de ne pas répliquer. Si les autres le découvrait affaiblis dans cette "catastrophe" alors il serait sans doute pardonner. S'était un juste dosage a trouver et, préférant ne pas tenter le diable, il se détourna, s'avançant, tête basse et queue dans la poussière, vers l'antre de Silence d'Hiver. on lui avait ordonner d'aller ce faire soigner et la sentinelle obéirait, laissant le vent souffler tant qu'il n'irait pas dans la bonne direction avant de lever les voiles. Patience et maîtrise, ça, il savait faire ...

Qu’on lui coupe la tête !

L'albinos venait tout juste d'en finir avec les tiques des anciens lorsque des bruits étrange lui parvinrent, s'extirpant de l'abris de ses aînés, elle s'assit juste à l'entrée, observant Cobra Royal et Griffe de Boue se frayer un passage parmi les chats qui déjà, approchaient, curieux, effrayés, murmurant, fourrure se dressant sur les échines. Curieuse aussi mais bien moins, elle avait aperçu le corps que rapportait les deux félins, sans le reconnaître, trop loin, trop cerclé. Un blessé de plus ? Instinctivement, c'est Nuage des Vents qu'elle chercha a trouvés, l'apprentie ne dormait plus près d'elle et sa chaleur lui manquait, la nuit. Mais la guérisseuse novice blanche n'était pas visible. Agacé, l'immaculée remua la queue d'un geste rageur, avant de se lever, s'avançant à son tour, entendant alors la voix de sa comparse elle se figea, l'objet de l'attraction du clan toujours invisible. Et pourtant, les oreilles tendus, elle poursuivit sa route, avant de voir, avant de comprendre.

La meneuse était morte. Indifférente à cette mort là, l'albinos resta figée, scrutant le corps sans vie de celle qui les avaient si facilement puni qui déjà, par le passée, à la mort de Plume Colorée, l'avait si brutalement repoussée. Remuant les oreilles, elle renifla doucement, redressant la tête, puis, sans s'approcher de Nuage des Vents, elle fit volte face et fendis la foule dans l'autre sens. La meneuse était morte, soit, Griffe Tropicale prendrait sa place, voilà tout, pas de quoi en faire tout un plat donc. Pas de plus belle humeur pour autant, c'est son mentor qu'elle cherchait à présent. Peut-être Nid de Mousse trouverait il à les occuper, parce que la dernière chose que la blanche voulait faire, s'était cette maudite veiller sans but. Rester prêt d'un mort n'avait nul intérêt et encore moins quand le mort en question ne vous faisaient ni chaud ni froid. Un instant malgré tout, ses pensées filèrent vers sa mère, se demandant ce qu'elle, elle aurait fait.

hrp: