Etre en couple pour les Nuls | ft Lenlen ♥ - end

Etre en couple pour les Nuls. (19)

Lenlen allait bien mieux, donc j'allais bien mieux aussi. L'adoption des deux petits Lunaires avait commencé avec plein de pleurs, mais comme prévu, les chatons lui donnèrent du baume au coeur. Ils étaient pourris certes, mais ça restait des bébés, et leur candeur alimenta celle de la belle tigrée. Sa pureté rincera le sang de Petits Crocs et de Petit Muguet de leur Lunarité. Ils étaient bénéfiques les uns pour les autres, seconde chance offerte pour tout ce monde, enfin Esprit Lent avait parlé de seconde chance pour elle même si je ne voyais pas quel mal elle avait fait, contrairement aux petits. De loin, je les observais, n'osant pas m'interposer dans ce tableau presque parfait. Ce tableau était celui que j'avais peint. Si je n'avais rien dit, Lenlen n'aurait sûrement pas accepté ces chatons , compréhensible quand quelques instants avant elle se battait contre leurs tantes, oncles et cousins. Mais malgré ça, son cœur les accepta et fit la promesse de bien s'occuper d'eux.

Tandis que mon esprit planait face à la jolie Lenlen, une autre promesse le ramena d'un coup sur terre. Je devais être le papa des petits, et ça me bloquait toujours autant. Je n'allais pas faire le papa cool qui vient jouer avec les bambins et qui dit des blagues nulles juste pour embêter les enfants. Non, pas avec ceux - là. Je voulais être sûr qu'ils aient compris à quel point ils devaient faire leur preuve pour ce clan à qui ils devaient la vie. Esprit Lent leur apporta tout l'amour parentale qu'il faudra, je serai celui qui les rappellera à l'ordre les adoptés. Enfin, dans toute cette histoire, c'était pas l'affection qu'il fallait porter aux chatons le problème, mais l'appellation "père" et "mère". Je ne vais pas dire que des parents doivent forcément s'aimer, car l'Ombre avait déjà démontré des couples engendrant une progéniture juste pour transmettre les gênes. Mais ce ne pas ce à quoi j'aspirais. Déjà, bah je n'avais pas vraiment transmis mes gênes, et puis derrière ce chat froid, stricte et moqueur se cachait un félin qui rêvait de romance avec sa unique et seule bien aimée. Bien aimée qui m'avait promis d'essayer, mais pas grand chose s'était passé depuis cette nuit là, deux trois lunes c'était déjà écoulées et les gestes l'un envers l'autre étaient toujours hésitant... lorsqu'Esprit Lent n'oubliait tout simplement pas ce contrat, son esprit était focalisé sur un truc plus important à ce moment là sans doute. ... Je me secouai intérieurement. Grain de Sel, c'était toi le mâle du couple, tu ne pas attendre éternellement qu'elle vienne te cueillir si ? Cela faisait si longtemps que j'attendais un début comme ça, j'allais devoir y mettre un peu plus de mien ou j'allais devoir tout recommencer à zéro. Et quand je voyais mon âge, je n'avais pas le temps de remettre 70 lunes dans une relation. Alors je me levai sur mes maigres pattes couturées de morsures, et m'élançai près de la guerrière, espérant ne pas la déranger. J'éclaircis ma gorge pour rassembler un peu de courage.

" Salut Esprit Lent ! Tu es occupée aujourd'hui ? Sinon, je me suis dit qu'on pourrait se baladait un peu ensemble pour discuter de... tout, de rien, des.. chatons peut - être ? "

Le mot "chatons" avait eu un peu du mal de sortir de ma gorge, mais c'était le sujet qui transforma cette conversation entre amis en une conversation plus.. de couple ? C'est à ce moment que je me sentis un peu décontenancé, de quoi ça parlait un couple au fond ?? Pour l'instant, j'allais déjà attendre qu'elle accepte.

Grain de Sel
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Jump in the line, Harry Belafonte

Esprit Lent attrapa une sauterelle et l’amena dans la pouponnière pour amuser Petit Muguet et Petits Crocs, entrant avec le panache d’un chasseur d’élite. Cependant, la situation lui échappa rapidement quand tous les chatons des alentours commencèrent à pourchasser la sauterelle dans un joyeux fouillis. Elle ne put s’empêcher de rire en voyant ce grouillement de cris et de couinements ravis, se joignant finalement aux petits pour rattraper l’insecte et le sortir de l’antre, après avoir remis la fourrure de ses deux enfants adoptifs en place.

Elle sautillait avec un sourire immense sur la place du campement, comme si elle dansait une chorégraphie de son cru, l’air plongée dans le monde merveilleux de ses pensées. Les yeux fermés, elle trébucha évidemment sur une patte perdue, se releva avec un gloussement confus, puis elle trottina vers la tanière des guerriers, tentant de contrôler l’énergie qui bouillait dans ses veines.

« Salut Esprit Lent ! Tu es occupée aujourd'hui ? Sinon, je me suis dit qu'on pourrait se baladait un peu ensemble pour discuter de... tout, de rien, des.. chatons peut - être ?
- SALOULOUUU, oui oui oui on peut aller se promener mais d'abord viens, viens avec moi ! »

Elle ne remarqua pas qu'il avait buté sur le mot chatons, pas plus qu'il avait l'air d'avoir mis tout son courage dans sa demande. La guerrière, elle, sautillait autour de lui, surexcitée, l’air de vouloir jouer plus que d’accepter une balade entre deux adultes mûrs. Sans lui laisser le temps de lui proposer quelque chose, Esprit Lent courut vers la sortie de la tanière, l'attendant à la sortie en le fixant, sans faire attention aux félins qui l'entouraient.

« Suis-moi ! Allez, plus vite, plus vite ! »

Elle n'avait vraiment pas l'air d'accepter de retard et martelait nerveusement le sol de ses pattes, hilare à l'idée de la blague qu'elle allait faire. Une fois qu'il l'eut rejointe, elle lui lança un regard malicieux et se ramassa sur elle-même avant se se projeter vers lui en hurlant :

« TAÏAUUU ! »

HRP:

Etre en couple pour les Nuls. (19)

Le soleil du camp était rayonnante et à sa vue je fondais totalement. M- Notre Esprit Lent était tellement mieux ainsi.. Je secouai ma tête. Oui, elle était mieux heureuse mais j'avais aussi promis d'être compréhensif lors de tous ses autres états d'âmes, de ne pas la prendre rien que pour une petite gamine toute mignonne que je voulais tant protéger et.. huhum. Enfin elle allait bien pour le moment quoi, j'étais content pour elle. Elle vint toute enthousiaste et me pressa de la suivre. Elle avait crié mon nom si fort et passé si vite à autre chose que je m'étais dit qu'elle avait zappé ma demande. Mais si elle avait un truc si important à me montrer. Après tout, elle sautai partout partout partout, tant que j'en avais le tournis de la suivre du regard. La guerrière accélérait de plus en plus alors je me dis que cela devait être très pressant, mais qu'est ce que cela pouvait bien être ? Je commençais même à m'inquiéter en fait. Elle était déjà dehors et à chacun de ses martèlements mes pattes s'emballaient. Une fois à l'extérieur, j'avais le souffle coupé, qu'est ce que je devais voir ?

Puis un poids surgit sur mon dos et un TAÏAU qui résonna dans mes grandes oreilles. Mes pattes lâchèrent directement avec un cri de surprise. C'était.. un piège ? Mon instinct de guerrier me fit rouler sur moi même pour me mettre en position dominante face à cette attaque surprise. J'étais les nerfs à vif, ça faisait quand même quelques dizaines de lunes que je n'avais pas jouer comme un jeune chat. Mais je me radoucis quand je me rappelais de la situation. Il n'y avait rien de grave, pas d'attaque, c'était juste un jeu. Ça se voyait au sourire de Lenlen non ? Par je ne savais quel idée, je décidai, enfin, mon cerveau décida tout seul de poser mon museau contre celui de la guerrière tigrée, ronronnant, trop touché par la proximité et grâce (ou à cause ?) de la barrière tombée lors de notre "adoption" des chatons Luneux. Dès que je compris ce que je faisais, je me mis sur le côté, tout gêné comme à chaque fois.

" JE eeuuuuh oui hum ! Tu m'as bien eu, j'ai rien vu venir haha c'était amusant haha ! "

Même après cet essai de couple, franchir les barrières physiques était.. une grande épreuve pour mon coeur amoureux.

Grain de Sel
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Carry on, Fun.

Esprit Lent s'étouffait dans ses propres rires hystériques, ravie de l'air surpris de Grain de Sel. Elle cessa cependant de se contorsionner, surprise à son tour, lorsqu'elle sentit un contact froid sur sa truffe. En rouvrant ses yeux remplis de larmes de joie, elle constata qu'elle devait loucher pour voir le visage du félin gris, tout contre elle. Elle ne dit rien, ne réagit pas, se contentant de fixer le mâle en attendant qu'il se passe quelque chose. Grain de Sel, lui, s'écarta rapidement, l'air mal à l'aise. Esprit Lent se redressa lentement, sans savoir si elle devait dire ou faire quelque chose pour dissiper la gêne qui semblait s'être installée chez son ami.

« JE eeuuuuh oui hum ! Tu m'as bien eu, j'ai rien vu venir haha c'était amusant haha ! »

Elle le fixait avec le même regard inanimé qu'auparavant, plongée dans ses pensées. Soudain, son visage s'éclaira et elle s'exclama intérieurement : mais ce n'est pas ton ami, Lenlen, c'est pour ça qu'il réagit comme ça ! Elle sourit. Elle comprenait mieux, maintenant ! Grain de Sel était gêné parce qu'il avait voulu agir comme un amoureux mais elle n'avait pas compris, c'était sûr ! Elle vint, toute guillerette mais un peu plus calme, s'asseoir à côté du félin gris.

« Tu es joli quand tu es gêné. »

Elle baissa elle-même le nez, sentant qu'elle ne savait pas comment se comportait une amoureuse envers son amoureux. Déjà, est-ce qu'elle l'était vraiment, amoureuse ? Ça avait quel goût, l'amour ? Quels sentiments exactement cela provoquait ? Qu'est-ce qu'un amoureux avait de différent d'un ami, pourquoi est-ce qu'on semblait devoir lui accorder plus d'importance qu'à ses autres proches ? A toutes ces questions, elle n'avait aucune réponse. Par contre, elle savait qu'elle aimait beaucoup Grain de Sel, et qu'il était différent, ça oui ! Elle ravala sa salive, l'enjoignant d'un geste de queue à partir pour la promenade qu'il lui avait proposé. Elle resta dans ses pensées un long moment. S'il avait parlé, elle ne l'avait pas entendu, et elle commença ainsi :

« Je sais que tu es amoureux de moi. Désolée. Je sais pas ce que c'est, d'être amoureuse, ça m'est jamais arrivé pour de vrai jusqu'au jour de la bataille aux Quatre Chênes, enfin je crois, je suis même pas sûre de chez sûre. »

Elle parut songer encore un peu. Elle ne voulait pas dire qu'elle ne l'aimait pas, seulement qu'elle ne pouvait pas être sûre de quelque chose d'aussi obscur, abstrait et incertain que le sentiment amoureux.

« Mais ce que je sais, c'est que toi, je te trouve très touchant. Tu me fais ressentir des émotions que les autres, ils me font pas ressentir du tout. T'as toujours essayé de comprendre ce qu'il se passait dans ma tête, même si tu es moins bête que moi. Et puis, même si parfois tu parles un peu comme Sousou, tu as ce truc dans ton regard, dans tes yeux, qui veut pas dire pareil. Tu comprends un peu ce que je dis ou non ? »

Etre en couple pour les Nuls. (19)

Sans grand étonnement nous restâmes tous les deux bloqués de notre côté, notre relation n'étant qu'un bourgeon fragile et timide. Enfin, jusqu'au ce que son visage éclose et qu'elle me laisse voir toutes ses couleurs. La guerrière s'assit resplendissante près de moi et me glissa un compliment inattendu, inhabituel. Je crois que je rougis d'autant plus suite à ces paroles et j'aurais bien voulu me cacher derrière mes oreilles. Joli moi ? Je souris bêtement. Soit, si elle me trouvait joli, je ne m'en plaindrais pas.

Nouveau moment de silence.
Mais Esprit Lent prit une nouvelle fois les devants et se leva pour commencer la balade que j'avais proposée plus tôt, et qui s'était un peu évaporée à la chaleur de mes joues cramoisies. Je la suivis de mes longues pattes, la regardant depuis cette tête supplémentaire que j'avais par rapport à elle... En taille hein. Allant un peu au hasard, je me demandais si on retournerait aux Passiflores comme lors de cette superbe journée, à l'époque où les Lunar Pods n'avaient pas encore fait trop de dégâts.. Ni les rats. Ah oui, ils étaient partout, oserais - je l'emmener dans un tel endroit ? Je secouai intérieurement ma tête négativement. Non, bous allions continuer à errer, c'était bien aussi.

" Hum Tu. tu t'amuses bien avec P- ? "

Pas le temps de finir ma phrase ou d'hausser ma voix qui avait eu de la peine à sortir, Esprit Lent partit sur une explication de notre situation d'un coup. Je la regardai d'abord surpris, puis compréhensif. Moi aussi je voulais être plus clair dans ma tête. C'était bien beau de lui promettre de "s'entraîner à être amoureux" mais... elle me faisait perdre mes moyens et je pouvais avoir des idées stupides oui. Rah si seulement il n'y avait pas eu cette guerre on aurait pu parler plus tranquillement plutôt que de rester deux lunes dans le flou ! Je serrai les dents et agitai mes grandes oreilles. Je regardai son air concentré et songeur, et me laissai fondre devant cette expression de sérieux. Lenlen nous prenait au sérieux et ça me faisait plaisir -même si j'exagérais sûrement la réalité-. Et surtout, elle se rendait compte de mes sentiments dorénavant ! Les "Je t'aime" et "Moi aussi ! T'es comme un frère !" usaient beaucoup après cinquante lunes. Je la laissai réellement finir -car avec elle, une pause pour respiration n'était pas une pause de paroles-, en hochant la tête quand elle souligna toutes les petites attentions que j'avais pour elle, ce qui fit accélérer les battements de mon coeur.

" Héhé, oui je vois. Logique que je comprenne ce que je fais non ? "

Un sourire s'étira sur mon long museau. On était flou oui, mais c'était le plus que j'avais obtenu jusqu'ici au fond !

" Si tu as senti un changement depuis la bataille, c'est déjà un début ! Moi je suis content que t'essaye d'être amoureuse.. Enfin je .. j'ai peut - être demandé un truc farfelu aussi.. Si tu ne sais pas ce que c'est d'être amoureuse je peux pas te demander de le devenir .. c'est un peu bête haha.. "

Mes oreilles s'abaissèrent et mes yeux se collèrent au sol. Pourquoi depuis ce jour je perdais encore plus mes moyens quand elle était là ? Qu'à chaque mot qui sortait de ma bouche, je me sentais plus idiot que valorisé comme je l'aurais voulu. Je soupirai, dans le vague, et laissa s'échapper une explication.

" Je sais ce que ça fait d'être amoureux. C'est avoir l'impression que la température monte quand tu vois l'autre arriver, c'est perdre ses mots, c'est ton coeur et ton ventre qui veulent aller trop vite, c'est ne voir plus que l'autre personne dans le camp si elle est là, c'est nos soucis qui s'envolent rien qu'avec un sourire, c'est se demander comment être heureux si elle n'était plus là, c'est... "

C'est des envies refoulées, de la frustration parfois, de la douleur, vouloir être deux et finir seul... Je secouai la tête et me râclai la gorge.

" Enfin c'est surtout gênant par moment haha. "

Mes pas ralentirent et je finis par lever le museau vers le ciel, prenant une petite pause car les lunes passaient vite en fin de compte.

Grain de Sel
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Esprit Lent n'avait pas l'habitude d'être gênée. L'avantage, avec sa bêtise, était qu'elle passait bien malgré elle au-dessus des remarques désobligeantes et autres jugements à son égard. Mais ce que Grain de Sel disait était sérieux et la concernait si personnellement qu'elle ne savait pas trop quoi faire … Lorsqu'il commença à baisser les oreilles et fixer ses pattes, Esprit Lent songea qu'elle avait dû faire ou dire quelque chose de maladroit et voulut se rattraper, puis elle écouta avec fascination ce qu'il avait à dire.

Ton cœur et ton ventre qui veulent aller trop vite … Elle connaissait, ça ! Elle avait, depuis quelques temps, de drôles de petites bêtes qui lui courraient dans l'estomac chaque fois qu'elle le voyait, et elle avait jusqu'alors pensé que la température qui augmentait, c'était à cause de la proximité de quelqu'un qu'elle aimait – mais ça ne lui faisait pas ça avec Esprit Soucieux …

« Enfin c'est surtout gênant par moment haha. »

Elle ne sut pas trop quoi répondre. Oui, ça la gênait. Ça la gênait de ne pas savoir lui dire si elle l'aimait ou pas, elle qui l'avait considéré si longtemps comme un deuxième frère … Ça la gênait de se retrouver bête alors qu'il avait cet air un peu content, un peu triste …

« Est-ce que … ça te rend heureux ? »

Non, il avait l'air triste. C'était sans doute sa faute, comme beaucoup de choses. Elle était si stupide qu'elle faisait du mal aux gens sans faire exprès.

« Ça a dû te faire du mal tellement longtemps … Pourquoi tu n'as pas choisi quelqu'un d'autre ? Il aurait mieux fallu … »

Sa gorge se serrait. Elle voulait partager tout son cœur avec lui, mais avec ça venait tout ce qu'elle gardait au plus profond d'elle et qu'elle craignait de voir surgir … Il finirait forcément par connaître tout ce qu'elle ne lui avait encore jamais dit, et peut-être que finalement, il ne l'aimerait plus, peut-être qu'il n'aimait que la Lenlen joyeuse, un peu idiote mais si touchante, incassable, à l'épreuve de tout ce que la vie mettait sur son chemin …

« Je pense que j'ai un peu peur … que tu trouves mieux … et que je me trompe et que ça te fasse du mal … C'est gênant aussi, ça, non ? De dire qu'on a peur … »

Elle pouffa en fermant les yeux pour empêcher une larme de s'échapper. Elle se sentait déboussolée et un peu pitoyable. Elle repensait à cette période terrible, juste après la mort de Nuage d'Hermine et elle songea qu'il avait été là, lui … A cette période où elle s'était sentie si seule, il avait tout tenté pour lui rendre le soleil qu'elle avait perdu …

« Mais c'est … c'est dangereux d'être amoureux, si je fais n'importe quoi, tu vas partir, ça se passe toujours comme ça quand un couple ça va plus. Et une vie sans toi, c'est … j'arrive même pas à imaginer tellement c'est triste. »

Elle tremblotait, prise de panique à cette idée, en le regardant fixement alors que ses yeux bleus se remplissaient doucement de larmes. Elle avait peur, mais s'il devait y avoir quelqu'un dans sa vie, c'était lui.

Etre en couple pour les Nuls. (19)

Elle ne ria pas alors que j'avais tenté de détendre l'atmosphère en rigolant. Mais Lenlen n'était pas d'humeur à plaisanter. J'avais l'impression que depuis cette mise en couple, elle s'inquiétait beaucoup, voir autant que moi ! Ses yeux bleus brillaient mais pas de son petit soleil habituel. Encore une fois c'était des gouttes de pluie qui s'y reflétaient. Je fis un pas en avant pour voir ce qui n'allait pas et elle me demander si j'étais heureux.

" O-oui bien sûr ! "

Je l'espérais depuis des lunes, pourquoi je ne pourrais pas être heureux ? Mais mon Oui ne la rassura pas. Apparemment je n'avais pas l'air assez heureux. Après tout, en affichant jour après jour l'inquiétude qu'elle parte car être en couple ne lui convient pas, ça pourrait expliquer pourquoi elle me pensait malheureux. Mes yeux se firent ronds et mes oreilles se dressèrent lorsque la tigrée me dit des choses farfelues comme ... choisir une autre femelle, que ce soit avant, trop usé de l'attendre, ou dans le futur, trop fatigué de la supporter. Qu'un jour, j'en aurais marre et je la quitterais. M-mais non, jamais je n'aurais pu ou ne pourrais faire ça ! Je l'aimais beaucoup trop pour ça..

La belle grise laisse un rire étouffé sortir de sa bouche qui ne savait si elle devait se tordre à l'endroit ou à l'envers. Nos yeux se soutinrent, et les gouttes qui s'y miroitaient seulement au début de notre conversation remontaient doucement à la surface. Oh Lenlen, pleurer pour moi. Mon coeur se serra à cette vue et je m'avançais assez pour que nos museaux soient proches.

" Lenlen, qu'est ce que tu me dis là.. "

Je levai une patte pour la poser sur sa joue gauche, la caressant tout en stoppant les larmes de couler plus bas.

" Je peux contredire toutes tes peurs. D'abord, je pense que si j'avais trouvé mieux en 60 lunes, j'aurais déjà eu une compagne non ? Mais j'ai attendu comme un idiot, sous les charmes de tes yeux. "

Sur ces mots, la patte que j'avais passée sur sa joue se releva pour la poser brièvement sur son nez, pour la faire sourire.

" Ensuite, si je t'ai attendue si longtemps, c'est parce que je compte rester tout aussi longtemps avec toi. Puis je viens de dire que pendant tout ce temps, tu étais celle qui comptait le plus à mes yeux. Je ne pense pas trouver mieux que toi. "

Je posai ma truffe contre la sienne, emporté par ce moment de confidence, mon coeur battant la chamade.

" C'est peut - être dangereux d'être amoureux mais je ne regrette rien. Je t'aime depuis nos apprentissages. Tu en a fais des bêtises jusqu'ici non ? Et moi aussi, pourtant je me suis pas détourné de toi. Donc n'aies pas peur Lenlen.. "

Je frottai finalement ma joue contre la sienne. Pas comme avec Souc, où c'était viril, réconfortant, fraternel. Non là pas du tout. C'était tout en douceur, charnel, ça m'en rendait presque honteux. Mais je ne pouvais m'empêcher de ronronner.

Grain de Sel
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Forces of attraction, The Theory of Everything (Soundtrack)

Elle ne pouvait pas s'empêcher de pleurer, je suis si ridicule, songeait-elle piteusement, ses grandes moustaches flottant comme des avirons des deux côtés de son visage.

« Lenlen, qu'est ce que tu me dis là.. »

Oh, des bêtises, Saloulou ... Comme toujours. La tigrée se saisit lorsqu'elle sentit la patte du gris se poser sur sa joue et le fixa de son regard larmoyant.

« Je peux contredire toutes tes peurs. D'abord, je pense que si j'avais trouvé mieux en 60 lunes, j'aurais déjà eu une compagne non ? Mais j'ai attendu comme un idiot, sous les charmes de tes yeux. »

Elle pouffa en songeant que le gris avait parfois des allures chevaleresques qu'on ne lui soupçonnait pas. Mais elle était tout de même flattée ... Il m'a fait un compliment sur mes yeux ... « Bleus comme un ciel vide ! », lui avait une fois dit son père. Depuis cette remarque, elle n'aimait plus trop la couleur de ses mirettes. Mais Grain de Sel, lui, les trouvait charmants ...

Elle peinait à soutenir son regard tout en le fixant de ses grands yeux ronds. Moi non plus, je ne pense pas trouver mieux que toi ... Elle savait que ce qu'il disait était sincère, mais elle ne se trouvait pas si bien que ça. Mais après tout ... Après tout, c'était vrai, il l'avait attendue toutes ces lunes ! Et il avait dû voir bien d'autres félines à part elle ... La tigrée sursauta une fois de plus en sentant la chaleur de Grain de Sel près d'elle.

« C'est peut-être dangereux d'être amoureux mais je ne regrette rien. Je t'aime depuis nos apprentissages. Tu en a fais des bêtises jusqu'ici non ? Et moi aussi, pourtant je me suis pas détourné de toi. Donc n'aies pas peur Lenlen ... »

Elle sourit. Oh oui, elle en avait fait, des bêtises ... Elle se laissait bercer par la voix grave de Grain de Sel, et par cette odeur qu'elle adorait ... Cette odeur qu'elle connaissait depuis si longtemps ... Brutalement, elle ouvrit les yeux et marmonna :

« R ... Rom ... »

Puis elle s'écarta du mâle, ondulant de la queue d'enthousiasme :

« Tu sens le romarin ! Et c'est ma plante préférée ! Parfois, je l'ai dit à des gens, que c'était ma plante préférée ... et ils me trouvaient bête, parce que ce n'était ni beau, ni utile, et ils me demandaient pourquoi je l'aimais autant ... Et je savais pas répondre ! J'aimais bien, c'était tout. Mais je viens de me rendre compte ! ... ça me fait penser à toi, parce que depuis qu'on est apprentis, tu as cette odeur sur toi. »

Elle enroula sa queue avec celle de Grain de Sel, puis dit plus timidement :

« Ça ne sert à rien pour les autres ... mais moi, ça me fait penser à toi, alors pour moi, c'est utile. »

Etre en couple pour les Nuls. (19)

Je laissai sortir tous ces mots que je retenais depuis si longtemps, attendant qu'elle soit prête à les entendre. Et j'avais bien fait. A la place de lui rebondir dessus pour me revenir dans la gueule comme ça arrivait souvent, à cause de mon impatience à lui avouer mes sentiments profonds, cette fois - ci, elle les prenait tout entier et les absorbait, rougissant à leur contact. Par conte quand c'était moi qui la touchait, elle sursautait de surprise. J'allais encore trop vite ? Je regardais cette féline toute précieuse à mes yeux et notai que je lui laisserai faire le prochain pas, ne voulant ni la brusquer ni la briser. L'ambiance avait abandonné les pleurs pour le calme et les pointes des oreilles rouges. Jusqu'à ce que la spontanéité de Lenlen revienne à la charge et m'étonna une fois de plus.

Romarin ? Baignant dans mon odeur tous les jours, jamais personne ne m'avait dis que je sentais le Romarin. Je fus tenté de me tordre sur moi - même pour vérifier ses dires, mais ce ne serait pas très classieux. Puis si Esprit Lent le disait.. C'était toujours la vérité car seul des esprits salis penseraient à mentir. Etoiles, pardonnez moi, je n'étais pas aussi pur que la belle qui se trouvait devant moi. Elle continua sur le fait que c'était sa plante préférée, sans qu'elle ne le sache vraiment pourquoi. C'était vrai que je l'entendais parfois en parler, mais je me disais que quand son frère est guérisseur, c'était normal d'avoir un avis plus précis sur une plante ? Je grognai intérieurement à ceux qui qualifiait Lenlen de bête, alors que c'était eux qui n'étaient pas assez délicats pour comprendre sa poésie pure. Elle expliqua que du coup, elle ne savait pas pourquoi c'était sa plante préférée, mais elle comprit à ce moment que c'était à cause de mon odeur similaire. Je cru que mon cœur allait exploser devant cette confession si charmante. Je la laissai enrouler sa queue autour de la mienne et ronronnai, tel un apprenti amoureux. Au fond, c'était ce que nous étions non ?

" C'est la chose la plus gentille qu'on m'ait jamais dite. "

Mais à dire, je n'avais plus grand chose sous la dent. Sauf peut - être... trois mots ? Je massai le sol d mes pattes, stressé comme à chaque fois que j'ai tenté de lui dire.

" Je.. je t'aime Lenlen. Et je n'arrêterai jamais. "

Mes oreilles me brûlèrent intensément mais.. était - ce enfin LE jour où elle acceptera ma confession, même si on était un couple -un peu bizarre- depuis deux lunes ?

Grain de Sel
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All of my life, Kevin Morby

« C'est la chose la plus gentille qu'on m'ait jamais dite. Je.. je t'aime Lenlen. Et je n'arrêterai jamais.
- Hehe. Merci ... »

Grain de Sel n'avait pas vraiment changé depuis la bataille des quatre Chênes ... mais la manière dont Esprit Lent le voyait, elle, oui.

« Je t'aime aussi. »

Plus d'indécision dans sa voix, mais de la timidité et une once de fragilité. Il n'était plus un frère, ni un ami, et ne le serait plus jamais.

« Pour toujours. »

Elle qui babillait sans cesse se retrouvait incapable de dire un mot de plus. Elle se contenta de glisser doucement son museau dans le cou du félin, en soufflant doucement pour respirer son odeur de romarin, son odeur de lui.

L'amour, finalement, c'était peu de choses ...

HRP :