Dragon en panne de flamme et Gun sans munitions ? - abandon

Dragon en panne de flamme et Gun sans munitions ?

La journée avait pourtant bien commencer. Pas de dispute avec Léopoldine et pas non plus d'abrutis dehors à observer Dragon, sa bécane. en somme, une journée qui s'annonçait belle, jusqu'à ce qu'elle décide d'aller faire un tour dans cette foutu ville de Cerfblanc du fait. Course-poursuite avec ses charmant messieurs distributeurs de PV suite à un excès de vitesse et si elle avait fini par les semer, Dragon faisait depuis un bruit qu'elle n'appréciait guère. Bon elle savait de quoi ça venait hein, se faire suivre alors qu'on est sur le chemin de la pompe à essence ... Mais voilà, plus de bouffe pour son moteur adorer et le Dragon peinait à décoller ... A des bornes de chez elle dans le coin sordides des fumeurs de joint et des amoureux des aiguilles, une chance donc ...

- PUTAIN de Bordel de Merde !

La femme aux yeux de sang retira son casque, donnant un coup de pied dans une borne en métal planter là par ses prétendus services public pour empêcher les véhicules de passer, enfin, ceux à quatre roux seulement. Heureusement que ses bottes étaient renforcée donc. Dans la rue, quelques rares personne se tournèrent vers les log cheveux blanc, observant la furie un instant avant de retourner à leurs magouilles. Mais Luny elle était en rage. Déverrouillant son Top Case, elle y fourra son casque puis retira et ajouta ses gants au tout avant de regarder autour d'elle. Elle avait choisis un parking miteux à l'ombre d'immeuble guère mieux et en un instant, elle sut que ce n'était clairement pas le lieu rêver. De toute façon en dehors de son garage, aucun nid n'était assez douillet pour sa bête à roues. Enfin, au moins, elle avait les clés et de quoi se défendre, même si un cutter n'était pas des plus puissant, enfin ça et, ses deux kunaï, aussi utile pour crocheter une serrure que pour crever un œil ... Tout l'avantage de sa tenue de moto résidait donc dans les poches et les nombreuses zones renforcées. Non pas qu'elle eu un jour craint une chute malencontreuse ... Mais bon, elle préférait sentir la lourdeur de la tenu, surtout dans des cas où elle avait à s'arrêter dans des zones peu amène ... Elle avisa donc deux gamins qui regardait son Dragon d'un sifflement.

- Si quiconque la touche, je vous saigne, compris les marmots ?

Et elle les planta là, s’éloignant dans une ruelle lugubre, décider à trouver une foutu station service avec vente de bidon pour faire le plein de son monstre. C'est que, la bête avait soif, mais Luny pensait que les gosses seraient dès lors de bon chiens de gardes ...

« Vous entendez ça? »

Il a un écouteur dans l'oreille, les mains sur ses cartes et le tas au milieu de la table. Mais à la vue des autres joueurs qui se redressèrent dans leur chaise ou qui levèrent la tête pour mieux tendre l'oreille il fit au moins l'effort de lever les yeux, les tournant aussitôt dans la direction de Raymond, à ses côtés, à qui il vit tourner la langue dans sa bouche derrière son expression contrite. Pas étonnant - ce genre de moteur ne trompait pas :

— « Zephyr.

Gun se doutait que d'ignorer l'intrusion et retourner à leur jeu de cartes serait mal-vu, mais sa réflexion se fit trop lente cette fois, car tout ceux autour de la table s'étaient entre-temps jaugés de l'oeil avant de le toiser sévèrement. S'il ne s'en préocuppa pas tout de suite le silence qui suivit lui fit hausser les sourcils, aussi il les relança du menton.

— « Quoi.
— Quoi, quoi? C'est comme ça que tu réagis?? »

Même Raymond avait froncé ses sourcils et son air réprobateur sur son visage triangulaire et amaigri par le stress fit reculer sa tête au joli-coeur qui plissa les paupières.

— « Heheh - me dites pas que vous avez peur d'un motard?

Il échappa un rictus malgré lui et oups, car son sourire mi-nerveux et mi-moqueur provoqua davantage les hommes de l'Orage qui se firent aussi torve que le Tonnerre:

— « Ça te fait rire mon gars?!
— « Moi je dis que c'est Jeager qui s'y colle.
— « Eh mais--

Gun mit ses cartes à plat contre la table, se tournant vers celui qui avait été son mentor à son admission dans la Fraternité:

— « Monmond -
— « Tu devrais leur prouver que tu n'as pas peur, Gugun.
Ce qui suscita une brimade au plus costaud des quatre, faisant briller ses dents sur un rire goguenard:
— « C'est ça Gogun, écoute ton Monmond!
— Ta maman!  renchérit un autre, puis le rire se partagea autour de la table,  Ha ha hah ! »

Un membre avec le sang chaud aurait probablement sorti son couteau pour le planter dans la table mais Gun? Le sang chaud? Tout ce qu'il trouva à faire fut de pousser un lourd soupir et de lâcher ses cartes pour se passer la main dans les cheveux, exagérant un roulement d'yeux au plafond de cette petite barraque vite-fait assemblée (comme presque tout le reste de leurs quartiers de la Fraternité, à l'orée de Cerfblanc).

— « Vous faites chieeeer, les gars...
— « Alleeeeez, gamin ~
— « Gamin.

Décidément,... Il préférait de loin entendre ce surnom de la bouche de Franco. L'entendre de la bouche d'un junkie de la Fraternité dont il ne savait même pas le nom, c'était,... et il ne termina sa pensée que par une grimace crispée, ce qui piqua ses camarades à côté à le narguer. « Tu les aimes jeunes, [On S'en Fout]? »  « Quoi!!   La ferme, c'était pas pour ça! »

Gun se leva de sa chaise sur un petit rire, satisfait d'avoir renvoyé la balle. La main de Monmond lui pesa l'épaule et la lui serra dans un geste de camaraderie. Tsk, la camaraderie à aller se faire tuer par l'un de ces skinheads assoiffés de sang, oui. Il lui écarta poliment la main alors Monmond se leva et la lui applatit sur la tête en lui ébourriffant les cheveux.

— « Monmond--! »
— « Tu reviens vivant!
Raymond lui poussa dans le dos, vers la porte, et Gun dut se rattraper pour ne pas trébucher sur ses pieds.
— « Ouiiii, Monmond ~

Ce n'était pas tout les membres de la Fraternité qui pouvaient se vanter de vivre une vie remplie avec une femme et un enfant qui bossaient dans les rangs avec lui. Raymond Printemps se chargeait de vérifier l'inventaire avant les livraisons - outre une perspective un peu fataliste, c'était un type ordinaire, qui buvait sa bierre dans un verre, qui ne rentrait "jamais trop tard" le soir pour ne pas inquiéter sa femme. Raymond l'avait pris sous son aile comme un deuxième fils, à son admission, et Gun avait toujours voulu lui rendre la pareille - seulement une ex-pute ne connaissait vraiment qu'une seule manière pour ce faire...

Peut-être que si sa femme venait à périr il aurait sa chance? C'est ce qu'il considéra, en ouvrant la porte après s'être vêtu d'une veste pour affronter la fraîcheur de ce début de printemps. La lumière du soleil l'aveugla un instant et il se couvrit le visage de la main avant de prendre son premier pas et de fermer la porte derrière lui, tendant l'oreille pour suivre le vrombrissement de la moto qui se trouvait tout près.

Et c'est justement tout près qu'il entendit la voix de Sorel, le fils de Raymond, et d'un de ses potes.

— « Genre elle croit qu'elle peut nous saigner.
— Elle sait pas à qui elle parle.
— A'zy on prend un selfie?
— Carrément! »

Mains dans les poches, le joli-coeur pressa son pas, porté par la curiosité de rencontrer quelqu'un d'une autre faction. Aussi : est-ce que la moto était vraiment si belle qu'elle demandait un Selfie?

— « Sosooo, il appela, au détour d'une infrastructure en piètre condition qui s'afaissait sur elle-même, foulant de la semelle le bitume du stationnement. Sorel fit la moue en le reconnaissant.

— Nous dérange pas, Gun!
Tandis que son pote faisait un peace devant ce qui ne ressemblait en rien à un moto:
— Ouais! »

Les gamins. Il secoua doucement sa tête sur un sourire gentiment réprobateur sans s'arrêter de marcher. Tout ce qu'il fit fut incliner le dos sur un petit rire, et Sorel se fâcha.

— « Pourquoi t'es ici.
Gun se redressa.
— Monmond m'envoie patrouiller et m'assurer que tout est en ordre.
— Genre t'es la police maintenant...

L'insinuation fit remonter des mots décousus dans les oreilles du joli-coeur, lui arrachant un petit gloussement.
— Si tu crèves d'envie de t'attaquer au Zéphyr, Soso, va y ! Il s'arrêta, le dois droit, les mains dans les poches en faisant mine de ne plus bouger. Je te regarde. ♡

Il ne le regardait pas vraiment - c'était difficile de se concentrer sur autre chose que cette bécane remasterisée.

Je dis "bécane" mais sans les deux roues (l'une devant et l'une derrière) impossible de le deviner : sur chaque frein à disque étaient agrippées les griffes d'une main et d'un bras comme sculptés dans de l'or, se coupant à la caisse du réservoir d'essence sous le guidon. Mais il n'y avait pas de délimitation de la caisse, ici, ni de selle ou de poignée de retenue, d'ailleurs - juste la sculpture d'un long Dragon se profilant jusqu'au feu arrière. Le phare devait se trouver dans le creux de sa gueule ouverte, le guidon et ses poignées chromées, dessous les épines de son cou pour imiter des ailes, et ah! Voilà où se trouvait la selle : après la pente de son dos, où se trouvait les cuisses de ses pattes arrières qui formaient les ressorts de suspension.

Gun poussa un long sifflement d'admiration - alors oui, cette oeuvre d'art méritait plus d'un selfie! Mais Sorel et son pote avaient l'air tracassés, maintenant.

— « Cette moto super cool est du Zephyr?
— Alors cette meuf...
— "Cette meuf" ? s'interposa le joli-coeur, le sourire indifférent. L'ami de Sorel s'écria aussitôt:
— Elle a dit qu'elle nous saignerait! Ses cheveux étaient blancs!

Gun ricana:
— Mon vieux-heux-heux, tu t'es fais menacer par une  mémé?... ~
— Ta gueule c'était pas une mémé! se défendit l'ami en s'empourprant.

Sorel lui empoigna le bras pour le tirer vers lui - Gun de lever le menton, satisfait de voir qu'au moins l'un d'eux avait compris l'ampleur du danger.

— « ... Papa se trouve où?
— Au 34. Toi et ton pote pensez pouvoir vous y rendre?
Sorel se vexa.
— Bien sûr que oui!  (Et tira sur le bras de son ami)  Magne-toi [Peu Importe]. »

Et en les regardant s'en aller Gun sortit une main de ses poches pour leur envoyer brièvement la main, avant de tourner le pied et de faire face à la bécane. Il posa la semelle sur les doigts du Dragon - comme si il avait pu lui faire lâcher sa prise.

Bon... Devait-il tenter une prise "d'otages"? N'importe qui possédant une moto aussi ... ostentatoire devait s'y être attaché. Il posa la semelle par terre, haussa les épaules d'un rebond en rangeant à nouveau ses mains, contournant la bête pour regarder d'un oeil las sa carosserie - impeccable (ou presque, qui conduisait en hiver?), elle avait récemment eut le droit à une fraîche couche de peinture dorée. Il sortit son téléphone pour le prendre en photo, le contourner et prendre les plaques, sait-on jamais, écrivant dans ses notes de contacter Rose au sujet de sa propriétaire.

* Pour des renseignements.
* Elle lui devait bien ça ;)

Ceci fait, il rangea son téléphone et en glissant sa main contre le dragon - il était chaud! - il la fit descendre la pente sinueuse jusqu'au cuir de sa selle, le tapottant avant de se donner un élan, de mettre le pied sur le pot d'échappement sur le côté et se hisser dessus. Il se pencha pour prendre les poignées et appuyer dessus, ajustant son assiète sur sa nouvelle monture, secoué d'un petit rire mais quelques secondes et il s'en lassa aussitôt en se retrouvant à se coucher sur le dragon, débonnaire, croisant les jambes à la hauteur du guidon en rentrant son menton dans le cou.

HRP:

Dragon en panne de flamme et Gun sans munitions ?

Ses bottes claquait allègrement alors qu'elle avançait tel une tornade, ses yeux cherchant de gauche à droite une station service et un sifflement de rage perçant parfois quand elle découvrait qu'il n'y avait rien. Oh déjà laisser Dragon derrière elle lui coûtait assez alors quand une pauvre vieille dame -pas si sans défense qu'elle l'avait cru de prime abord - lui ordonna de "dégager", l'albinos rentra dans une fureur sourde. Pas une seule putain de station service en vue et des habitants qui la fuyait comme la peste. Bon, elle aurait pu s'y attendre en interpellant la grosse femme d'un autre temps, mais tout de même. Pour elle dire "Hé machine là, tu peux m'indiquer une station service" s'était le summum de la politesse ... De la sienne, enfin, sa version en somme. Et elle en était à presque bondir sur le premier débile venu quand le saint Graal apparu au loin. Aussitôt, la furie blanche pressa l'allure, non pas qu'elle aimait courir mais il y avait bien trop de distance entre son dragon et elle et sentir le réservoir entre ses jambes lui manquait déjà, au moins autant que le doux et régulier rugissement de la bête en vol.

- Remplit moi un bidon de 98, et traîne pas.

L'homme qui tenait les lieux pâlit et découvrant une Zephyr si loin de ses quartiers et s'empressa d'attraper un bidon d'un rouge éclatant avant de filer vers les pompes, puis, réalisant qu'il ne lui avait me^me pas demander de payer, il s'immobilisa au grand damne de la jeune femme qui leva les yeux au ciel. Loin de chez elle, de mauvaises humeur et rechercher par les petits hommes en bleus, elle redoutait que l'imbécile n'ajoute a sa longue liste de délit routier un crime bien plus sanglant ... Néanmoins, en apercevant sa crainte quand il la vit ouvrir son manteau coqué, elle esquissa une moue, dénichant son porte feuille dans l'une de ses poches interne pour balancer un billet au pompiste qui soupira de soulagement, non sans garder en vue Luny Laquelle d'ailleurs avait croisé les bras et taper du pied sur le macadam, pressée d'en finir et de quitter les lieux. Oh oui, il n'y avait rien de plaisant ici. Station miteuse avec les habituelles sandwiche industriel sans goût, les chips trop salés et les bonbons qui avait un taux de sucres anormalement élever. Un paradis pour les gamins mais un enfer pour les parents. Aussi, quand l'homme lui tendis le bidon, les yeux rouges qui e posèrent sur lui avait tout d'un avertissement. Après tout, quand on avait habituellement entre les jambes un engin de morts capable de vous propulsez a plusieurs dizaines de kilomètres par heures, la mort devenait presque une probable compagne. Casque en main et bidon dans l'autre, elle fit donc demi tour, non sans pester face au poids de sa tenue si protectrice en cas de chute que contre la chaleur et ... Tout un tas d'autres choses en vérités.

Mais à mesure qu'elle se rapprocher de la rue si importante, l'albinos devint plus silencieuse, se glissant tel une ombre - malgré la traîtrise de ses cheveux blanc. Un littéraire aurait d'ailleurs parfaitement pu la prendre pour un légendaire Drow des récits fantastiques à ceci prêt que sa peau était plus blanche encore que ne le serait jamais celle de la si connue Blanche-Neige. Et il lui suffit d'une furtive vue sur son bébé d'amour pour se raidir et chercher des yeux les fichus mômes, avec l'envie de leur arracher la langues. Disparus, remplacer par un drôle de blondinet un peu trop à l'aise ... Le clac de ses pas raisonna alors terriblement et elle se figea devant sa propriété et le "petit con" qui se trouvait dessus, lâchant le bidon dans un "boum" finalement discret.

- Où sont les deux petits merdeux ?

Alors oui, elles les saigneraient mais pas avant d'avoir ... Elle été d'ailleurs prête à balancer son casque à la face du malotru, se moquant pour le coup d’abîmer ce dernier quand un sifflement lui échappa.

- T'aurais jamais due monter une bête que tu as pas dresser ...

Bon d'accord, son regard s'arrêta sur le joli-cœur un peu plus longtemps que nécessaire mais il n'avait après tout pas l'air là pour en découdre et tout en gardant à l’œil l'imbécile grimper sur son bijou à écaille d'or, elle observait les détails de sa machines, soulagés de n'y voir nul traces de rayures, malgré une marques noires sur l'une de ses pattes et sur le pot ... De quoi lui donner envie de poursuivre son geste primaire, au lieu de ça, la négative jeune femme soupira, son bras se rabaissant tendis qu'elle dévisageait l'inconnu.

- Je suis pas certaine que tu sache y faire de toute façon.

Bon, en cet instant, elle ne parlait pas vraiment du pilotage, mais si, l'espace d'un instant son esprit s'était laisser aller sur d'autres courbes que celle du dragon, elle regardait à présent le blondinet avec autant de douceur qu'une lionne fixant son prochain repas. Lolth maléfique ourdissant de sombres projets ...