La source de nos vies | ft Crocro et Pluiplui - abandon

La source de nos vies. (23)


" Allez, je vais un peu t'arracher de ces petites pestes un moment ! "

Ce fut en tirant sur la peau de son cou dans le camp que je forçai Nuage de Crocs à me suivre un peu, qu'il passe du temps avec sa vraie et unique sœur à la place de ces ignobles répliques miniatures de Sel. Il aidait tant Esprit Lent à les occuper -même si c'était pour se récolter des insultes de la part des chatons si bien élevés- que je n'avais même pas pu lui parler de cette découverte primordial ! Je voulais pas lui en parler dans nos tanières, aux oreilles de tout le monde. C'était uniquement pour nos oreilles. Notre famille, notre mère. Je le poussai à courir, placée derrière lui, jusqu'à la frontière de l'Ombre. Il allait protester, je le savais. Ce n'était pas interdit mais il y avait un côté de transgression à sortir de notre territoire, même pour un libre comme les Quatre Chênes. Là personne ne nous suivra. Et si en plus.. je pouvais avoir la bonne scène pour la grande révélation ! Puis courir un peu avec lui me fit du bien, pour oublier ma tristesse passagère qui avait sans doute rendu les propositions de Feulement plus tentantes qu'elles ne l'étaient. Enfin bref, ce fut un bon moment, et il me fallait des bons moments pour éviter que je me noie dans les mauvais.

Assis devant la Rivière, tout ce que je voulais. Je respirais fort, essoufflée, très essoufflée. Mais je ronronnais face à ce petit moment entre nous. Je posais ma queue sur la sienne, le coeur battait par l'effort et la joie de pouvoir enfin lui transmettre cette dernière.

" Crocro... J'ai fait.. une découverte incroyable ! Tu vas pas en revenir ! "

Je le regardais pétillante, et fis un mouvement du museau vers le camp de chat qui vivait quelque part au delà de la rivière qui nous séparait d'eux, de notre vraie famille, d'oncles, de cousins, de grands parents ? Je lui souris.

" On se trouve devant le clan... de notre maman. "

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Nuage de Crocs gronda, davantage pour la forme du fait, alors que Muguet le traîner au travers du camp, jalouse sans nul doute, avait il remarquer, de leurs petits-frères et sœurs. Malgré tout, il la laissa faire, trop heureux de voir que Muguet avait besoin d'être avec lui et lui seul, courant au devant d'elle, d'abord avec un peu de réticence, se demandant ce qui valait qu'elle le presse tant, se demandant aussi où elle voulait le mener, se méfiant d'elle et de ses blagues habituelle, et puis, le matou préférer rester prudent, sa sœur où non d'ailleurs. Il était comme ça et il sentait bien que le fait qu'il n'allait pas au plus fort de son rythme agacée sa jumelle. Alors quand il passèrent la frontière, il ralentis plus franchement, aux aguets puis, assuré qu'il n'y avait rien, il reprit sa course, laissant Muguet prendre un peu les devants toutefois pour s'arrêter derrière elle peu après, observant le territoire du clan de la rivière, la fourrure légèrement gonflé d’appréhension. Pourquoi ici, qui avait il de si important pour que ...

Il pencha la tête en attente de ...
Son regard suivit celui de sa sœur ...

INCRÉDULE ...

Le mâle gonfla sa fourrure au maximum de son potentiel, ressemblant plus que jamais à un ourson, avec de long crocs et un regard qui oscillait entre terreur, incompréhension et joie. Perles vertes à la pupille si dilatée que le vert en devenait presque invisible alors qu'il dévisageait sa sœur. Puis un bond, sur elle, pour la plaquer au sol, sous lui, pour que leur museau ne soit qu'à un souffle l'un de l'autre alors que sa queue brune et touffu s'agitait gaiement tel celle d'un chien, trahissant la aussi sa surprise, son effroi peut-être même mais surtout, cette pointe d'espoir d'en apprendre davantage. Alors dans un murmure - qui n'en était pas un - les yeux rivé dans ceux de sa jumelle, il demanda.

- Comment ? Qui ? Dit moi tout aller !

Impatient, il l'était, puis, réalisant qu'il retenait sa sœur, il la relâcha d'un bond preste de côté pour avancer plus prêt de la frontière ennemi, espérant peut-être l’apercevoir, cette mère. Pourquoi pas ? Mais la vérité lui revint tel une gifle. MORTE. Un seul mot, un seul rappel que son corps avait été retrouver non loin d'eux. Vide ... Et c'est vers le ciel que sa tête se tourna, prit d'un frisson. Les observaient elle ? Et leur père alors ? La boule dans sa gorge enfla subitement et une larme solitaire, diamant brillant, s'illumina avant de se disperser au sol pour y être avalé.

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Je le voyais bien, qu'il était mécontent que je l'amenais aussi proche d'une frontière ennemie, près à ce que je fasse une trop grosse bêtise. Mais je n'avais pas l'esprit à ça, du tout. Je râlais toujours sur ma famille à l'ombre, avec qui je coupais de plus en plus les ponts, mais pas de là à faire des bêtises. J'aurais été le monstre qu'il décrivait si je piégeais des bébés, aussi pestes soient - ils. Surtout au fond, il était heureux d'être là avec moi, et moi très heureuse d'être avec lui. Le simple conseil de Feulement, simple mais dur à faire au fond, qu'il fallait juste parler. Quand je regardai vers la Rivière, mon frère accompagna mon mouvement, et je le vis doubler de volume suite à la nouvelle. Je rigolai lorsqu'il se retourna vers moi, les pupilles totalement ouvertes de joie, et même encore plus lorsqu'il se jeta sur moi dans l'énergie que cela lui donna. Au fond ça me fit plaisir, qu'il était si joyeux de l'apprendre, comme quand je l'ai été. L'Ombre n'avait pas pris toute sa tête, ses origines avaient encore une importance, me rappelant ces jeux lorsqu'on était petit, à essayer d'imaginer nos parents. Souvent grand, plein de crocs, et des yeux verts. On rigolait bien. On rigolait toujours à ce moment précis, sauf que là, ce qu'on imaginait était réel.

Il me posa plein de questions, je ne pouvais que rire d’avantage face à son enthousiasme, et il me libéra. Je me relevai, un peu lourdement, et m'ébrouai pour tout remettre en place. Il fixa à nouveau l'horizon, où se trouvait possiblement le campement, cherchant quelque chose du regard et.. oh... Je me repostai tout près de lui, alors qu'il avait levé sa tête vers le ciel, là où cette maman clanique devait se trouver, ces fameuses Etoiles.. Je frottai ma tête dans son cou pour le réconforter, étreinte fraternelle, plus unis que jamais dans la découverte de la vérité. Je ronronnai tandis que je lui apportais plus de précision.

" Chatonne, peu avant notre baptême, à la mort de Madame Fée très exactement, j'ai rencontré un solitaire qui connaissaient nos noms, alors que je ne l'avais jamais vu, que personne ne l'avait jamais vu. Quelques lunes plus tard, je parvins à le retrouver, et il m'explique qu'il nous avait fait naîte avec Madame Fée -dingue non ?-. Du coup, sans attendre une seconde, je lui ai demandé des infos sur Maman... Elle était petite, rondelette, brune et rousse. Un visage très gentil apparemment, et surtout... une clanique de la Rivière. Madame Fée l'a dit elle - même après tout. "

Je continuai à ronronner, la tête posée contre celle de mon jumeau, profitant de ce moment réellement familiale. Je pris sa queue avec la mienne.

" Je sais que j'aurais dû le dire plus tôt, car ça doit faire.. 5 lunes, 3 lunes, que tout ça m'est arrivé ? Mais tu étais si occupé à montrer aux autres guerriers que tu étais pas un monstre sauvage comme ils nous appellent.. Te le prouver à toi aussi je suppose. Et là voilà, ta réponse. Non, on est pas sauvage. Pas totalement en tout cas. "

Par cette phrase, je voulais lui dire aussi qu'il arrête de se surmener pour ces imbéciles au clan de l'Ombre. Plus rien à prouver, à soi au moins, et c'était tout ce qu'il nous fallait, me fallait. Nous, j'espérais, très fort. Ne deviens pas comme eux Crocro..

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Le rire de sa sœur lui faisait tellement de bien, rappel de ce lien qu'ils avaient, qu'ils seraient à jamais seuls à avoir. La famille, celle du sang, unique lien car de leurs parents, juste des ombres dans leur sommeil. Alors quand sa jumelle commença à s'expliquer, non sans être venu contre lui, il ne dit rien, posant négligemment sa tête au dessus de celle de Muguet, l'écoutant, le regard vague. Surtout, il se sentait mal de n'apprendre tout cela que maintenant, de savoir que Nuage de Muguet avait fait la connaissance d'un étranger, sans lui pour veiller ses arrière "au cas où". Et il lui en voulait mais en même temps, il était heureux de savoir que sa jumelle avait appris des choses et que ce chat là, par conséquent était "un gentil". Mais le mâle n'avait pas temps de s’appesantir sur ses pensée car dans son esprit se dessiner une image -sans nul doute maladroite - de cette mère qu'il n'avait pas eu temps de connaître et sans trop savoir pourquoi, il lui voyait la même douceur qu'avait Esprit-Lent avec lui. Et en un instant, il transposa les deux femelles dans sa tête, souriant un peu, rêveur. Oui, elle devait avoir eu l'amour qu'il lisait toujours dans les yeux de sa mère adoptive. Il bougea un peu, se retrouvant plus à hauteur de tête de sa complice de toujours, l'écoutant ronronner pour ronronner un peu lui même, timidement pourtant.

- Tu sais quoi, je te dé-tes-te. Il appuya sur le dernier mot tout en reculant sa tête, affichant un grand sourire néanmoins qui démentait ses propos. Puis il donna une lèche sur l'oreille de Muguet, avant d'ajouter plus bas. Bien sûr que j'aurai aimer que tu me dise tout sa bien plus tôt et oui, tu as raison ... J'ai envie de prouver que je ne suis pas seulement ce fils de la lune sur lequel ils crachent ... Mais ... Pas pour ce que tu crois ... Il esquissa un sourire, sa voix était presque celle d'un adulte maintenant mais il avait cette pointe de sagesse dont bien peu savaient faire preuve aussi. Si je veux tant leurs montrer qu'il se trompe, c'est aussi pour que là haut, nos parents soient fier.

Bon, sagesse certes mais jusqu'à un certain points. Oh grand jamais il n'aurait avouer ses lacunes, Muguet les connaissaient déjà du fait. Puis, plus taquin cette fois, il poussa sa jumelle du bout de la patte.

- Alors ce solitaire, c'est quoi son nom, il ressemble a quoi ? Parce que vu comme tu en parle, ça serait dommage que je lui frise les moustaches comme je devrais friser celles de ma sœur si insupportable, pas vrai ?

Pas loin, le clan ennemi mais Nuage de Crocs, même si il surveillait régulièrement la frontière - qu'ils n'avaient de fait, pas dépasser - n'avaient surtout guère envie de perdre le peu qu'il avait en cet instant avec sa jumelle. Car la vérité était là, chaque jour il la sentait plus distante de lui, de leurs famille. Comme si la portée de leurs parents d'adoptions étaient devenus un frein, une barrière pour elle quand pour lui lle venait renforcer les liens avec ses deux ombreux assez fous pour avoir bien voulu d'eux ... Oui, deux visions se faisaient et intérieurement, le novice se doutait que la fissure deviendrait fracture. Parce que Muguet était Muguet et que bien que sa jumelle, ils avaient toujours été trop différent. Et pourtant, en cet instant, sa fourrure se gonfla, doucement toutefois. Parce que à jamais, il veillerait sur elle. Il se l'était promis ...

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Mon jumeau posa sa tête contre la mienne, dans le creux de mon col de fourrure, tandis que je lui faisais le récit. Je l'entendais doucement râler, comme quand je lui avouais une nouvelle de mes bêtises, mais pour le prix qu'on avait gagné, pouvait - il me faire la leçon ? De plus je n'avais embêté personne cette fois là. Juste que personne ne pouvait me sauver si cela tournait mal j'imaginais.. Après il se releva en plaisantant qu'il me détestait. Son sourire disait bien que cela était faux, mais je jouai quand même à la offensée. Puis revinrent les accolades fraternelles et les coups de langue sur les oreilles. Il s'excusa aussi, d'avoir été si absent pour s'entraîner. Mais pour lui, c'était le seul moyen pour que les gens comprennent que nous n'étions pas des monstres. Je gardais mes remarques à l'intérieur de ma tête, pensant qu'ils ne changeront pas de mode de pensée sans y être un peu contraint. Ils étaient bien trop fiers pour admettre d'eux même leurs erreurs et malentendus. Mon frère pensait peut - être me surveiller, mais moi aussi je veillais sur lui, ruinant les nids de ceux qui lui voulaient ou pensaient du mal. Surtout ceux qui voudraient lui laver le cerveau.. Mais il n'était pas dégoûté de nos origines aquatiques alors au moins, il n'était pas aussi xénophobe qu'eux. Le chat brun me demanda même le nom du solitaire pour ne pas lui faire des misères ! Je lui léchai la joue.

" Il s'appelle Rusty, un chat brun - roux. Mais tu ne le croiseras pas trop car il habite plutôt au delà du territoire du V- "

Je me coupais nette dans mes paroles lorsqu'un bruit de plongeon se fit entendre. Ma fourrure se gonfla, pensant plus à une malheureuse chute dans l'eau qu'une attaque de l'ennemi. S'il fallait plonger pour aider quelqu'un, je le ferai ! Jaguar d'Opale m'avait appris à nager après tout ! Sauf qu'à peine je fis deux pas vers la rive, franchissant la frontière si j'avais pénétré dans l'eau, une grande masse de poils gris bleutés en émergea. Un chat de la Rivière. Je fis vite les deux pas en arrière, ne cherchant pas la bagarre ou la provocation, retournant près de mon frère. L'inconnu reste aussi poli et non agressif, ce qui m'aurait étonnée si je ne connaissais pas l'une des siens. Au mot "guerriers", je regardais mon jumeau en haussant les sourcils, un sourire qui disait "T'as vu ? On nous prend pour des guerriers !" Merci les gènes de géant ! Mais le chat se trouvant devant nous ne se défendait pas mal non plus. Je rigolai alors un peu, corrigeant son erreur.

" C'est flatteur mais nous ne sommes que des apprentis de l'Ombre ! Et effectivement, à part venir profiter de cette vue qui nous est inconnue sur notre territoire, dis - je ne tendant la patte vers le cours d'eau, nous n'avons pas beaucoup de raisons d'être là. "

Quoique...

Qui de mieux qu'un chat de la Rivière pour nous informer encore plus sur notre mère ? Enfin, je ne pouvais pas le demander comme ça "Est - ce que tu connais notre mère, elle est morte ?" c'était beaucoup trop vague. C'était là que ma jugeote allait être utile. Je fronçai les sourcils comme si je réfléchissais, prenant un air aussi de gamine curieuse des légendes de Cerfblanc.

" Oh, tant que vous êtes là.. Des membres de notre clan nous disent que des chats de la Rivière auraient eus des contacts avec les L.. Lunars Pods c'est ça ? Pourtant, c'était pas le Tonnerre qui étaient leurs alliées ? Excusez nous, nous étions juste nés à ce moment, et je préfère demander à un chat qui vient de ce clan. Les reines aiment bien dramatiser les rumeurs des autres clans pour effrayer les chatons aha. "

Hop, information envoyée ! Puis cette fois - ci, Nuage de Crocs ne pouvait pas râler, il était à mes côtés~

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Rusty ... Si le reste ne lui échappa guère, faisant qu'il dévisage sa jumelle, il n'en dit mot. Au moins, elle n'était pas revenu blesser de cette rencontre et puis, elle lui ouvrait les yeux sur une réalité qu'il avait déjà effleurer. Oui, lui-me^me étant d'origines différentes, il avait comprit que les paroles de xénophobie de certains n'avait rien à voir avec la réalité. Ainsi, un chat d'un autre clans n'était il pas toujours un minable assoiffé de sang ... De la me^me manière que certains de ses propres camarades pouvait s'avérer être de vrais ennemis ... Et l'image de Nuage de Manchot, embroché sur un pic de rouille s'imposa à lui, lui faisant perdre sa vigilance. Aussi sa fourrure se gonfla elle quand il réalisa la présence d'un nouveau venu, retombant dès que ce dernier ouvrit la gueule sur des mots plus amicaux qu'autre chose. Il dévisageait le guerrier de la Rivière, inquiet, laissant à Nuage de Muguet le loisir de répondre. Observateur et prudent, l'apprenti à l'épaisse fourrure écoutait non seulement sa jumelle mais surtout les bruits environnant puis, assurer que ce félin là était seul et qu'aucune embuscade ne leur était tendu, il ajouta, sa voix trahissant son trouble.

- C'est que ... Nous sommes curieux de nous faire notre propre avis.

Il baissa néanmoins la tête, plus pour tenter de cacher ses longs crocs qui pouvait paraître agressif qu'autre chose, faisant néanmoins un pas pour se coller à sa jumelle, tout en scrutant toujours le félin de la rivière, par en dessous du fait. Oh comme il aurait aimer demander à Nuage de Muguet de s'en aller mais l'apprenti comprenait les manœuvres de sa sœur et si elle avait bel et bien raison, et si leur maman avait appartenu au clan des poissons alors ... Oui, peut-être en saurait il davantage. pousser par la curiosité, il observa la fourrure humide du matou, qui semblait presque huileuse à présent qu'il laissait un peu tomber de ses craintes pour se redresser et l'aviser plus franchement. Muguet avait parfois ce même lustre en temps de pluie alors que lui ... En dehors des légères palmure entre ses doigts ... Oui, Nuage de Crocs frémit en s'imaginant dans l'eau. Certes la pluie fine couler sur sa fourrure sans le tremper mais chaque fois qu'il s'était enfoncer dans les zones plus humides de son territoire, il s'était senti alourdis. Clairement, si Nuage de Muguet avait appris de vrais choses, alors s'était elle qui avait le plus prit de leur maman, lui tenant peut-être davantage de leur père ? Il secoua une oreille, des questions qui habituellement le tenait éveiller la nuit revenant se bousculer dans son crâne.

HRP:

La source de nos vies. (23)


Je vis le regard impressionné du guerrier quand je lui révélai que nous étions que de simples apprentis. Déjà, ça réduisait -je l'espérais- sa méfiance, puis ça faisait du bien à l'égo de temps en temps. Nuage de Crocs lui, baissa plutôt la tête, pour cacher son trait unique, ses longues canines. Un être si humble dans un corps si grand, il devait se sentir en lui même comme je me sentais dans le clan de l'Ombre j'imagine, pas à sa place...

Pas à sa place peut - être, mais de mon camp, oui ! Il comprit ma stratégie et tenta de gratter l'information que nous voulions auprès du guerrier ennemi. Qu'y avait - il de mal à être juste curieux ? Le mâle trempé -comme son caractère apparemment- de la Rivière ne broncha pourtant pas. Enfin, si, mais pas comme on voulait. Il s'offusqua très vite, passant à l'agressive. Je rabattis les oreilles en arrière, voulant nullement me battre. Puis si nous lancions des hostilités avec notre présumé clan maternelle... Comment avoir de bonnes relations avec notre possible famille qui vivait au delà de la rivière ? Je fis passer mon poids d'une patte à l'autre, ne sachant pas quoi faire. Ma curiosité voulait le pousser, ou alors, réessayer avec un autre chat plus tard ? Mmm, mais ils allaient se passer le mot que deux novices louches de l'Ombre rôdaient près de la frontière. Je fis alors quelque pas arrière, présentant aussi le haut de mon crâne, comme mon frère l'avait fait, pour montrer que je ne voulais pas en venir aux griffes. J'étais confuse, mais en y réfléchissant, un peu blessée que ce chat se montre si agressif alors que nous avions été polis. Je ne voulais pas une nouvelle image fausse de moi !

" Est - ce mal de vouloir justement entendre la version correcte de cette histoire, au lieu d'écouter les histoires tarabiscotées des anciens qui les décrivait tous comme des monstres ?, peu importe leurs racines ? "

J'insistai sur le mot comme par habitude, détestant m'imaginer moi ou imaginer mes parents comme tels. Je m'accrochai comme une sangsue à cette douce image de mère, petite, ronde, gentille.

" Elle ne peut pas être un monstre.. "

Mes oreilles se redressèrent. Oups ! Je l'avais dit à voix haute. On était parti pour les questions du genre "Mais de qui vous parlez ?" et tout le tralala ! Alors, comme à chaque fois que j'étais prise au piège, même si c'était le mien, je me tournais vers mon frère pour qu'il rattrape mes -rares- bourdes. Partir, insister, avouer ? Mon regard fixé dans le sien disait tout. Que faisions nous frérot ?

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Le tic nerveux du guerrier n'échappa cependant pas au novice qui volontairement protecteur, fit un pas devant sa sœur avant de parler. Qu'avait à leur répondre ce matou là ? Clairement pas ce que eux voulaient entendre et ce pour quoi Muguet l'avait traîner ici. Mais pouvait il lui en vouloir alors que le brun et sa jumelle se montrait clairement trop curieux ? Après tout, n'était il pas courant qu'on leur rappel de toujours fermement cacher les faiblesses et failles passagère du clan ? Alors il était presque logique que cette même politique s'applique partout finalement. Malgré tout, il laissa l'initiative à Nuage de Muguet, bien trop anxieux vis à vis de la réaction qu'avait le chat de la rivière pour parler sans penser envenimer les choses.

Et pourtant, Nuage de Muguet n'eu pas tout à fait les réponses qu'il aurait aimer car si elle tenta bel et bien d'attendrir le guerrier en lui expliquant qu'il ne voulait pas des histoires des anciens, toujours enjoliver ... Elle laissa échapper une phrase qui pouvait les mettre tout deux dans la panade. Et c'est les yeux vert - dans ceux également vert l'un de l'autre que les apprentis se retrouvèrent. assez pour qu'il sache que dire, quel qu'en soit les risques finalement. et cette fois, il allait justement en prendre, des risques. parce que Nuage de Crocs savait que sa jumelle ne lâcherait rien et que plus tôt ils auraient des réponses, plus vite lui aussi se sentirait mieux. La tête un petit peu moins pleine de question ...

- En fait, ce que ma sœur et moi-même tentons de savoir, c'est qui était véritablement notre mère. Oui, nous sommes d'infâme sang-mêlé ...

Il prit un air coupable, couchant légèrement les oreilles tout en guettant la réaction à venir. Puis il ajouta, relevant la tête néanmoins.

- On a des raisons de croire que notre mère venait de votre clan et ... Que notre père était justement un Lunar.

Parce qu'ils étaient nés une nuit de pleine lune, mais une lune rouge. Une nuit de bataille et de sang. Une nuit de terreur et de mort. Et à peine voyait il le jour que déjà, ils étaient orphelins. En cet instant, Nuage de Crocs senti une colère sourde naître en lui, aussi, involontairement, il se dressa davantage, comme pour prouver à cet inconnu qu'il n'avait pas peur. Alors que le jeune chat était terrifier à l'idée des découvertes qu'ils pouvaient faire. Et si leur guerrier leur confirmer que leur génitrice était un monstre ?