Sous le soleil ☼ ▬ feat. Petite Rose - abandon

Le beau temps règne sur la lande depuis quelques jours maintenant. Si quelques tombées de neige continuent de surprendre les chats de temps à autre, ce ne sont que quelques flocons qui résistent à peine le temps d'une journée. Si Petite Rainette déplore parfois l'absence de neige – c'était tellement amusant de laisser des empreintes de pattes dans la poudreuse ! - elle doit bien avouer que le soleil a quelque chose de réconfortant. D'autant plus que les risques de maladie reculant de plus en plus, sa mère a de moins en moins de raison de la retenir cloîtrée dans la pouponnière. Si la petite chatte calico apprécie ce cocon de confort, elle a tout de même besoin de se dégourdir les pattes dans le camp. Loin d'elle l'idée de vouloir aller ailleurs, évidemment. Petite Rainette est sage, jamais elle ne quittera le campement sans l'autorisation de quelqu'un – et surtout pas avant d'avoir atteint l'âge de six lunes. Elle a encore quelques temps devant elle avant de devenir apprentie mais, étrangement, elle n'est pas si impatiente que cela. Elle voit de ses propres yeux comme il est parfois fatiguant de remplir toutes les tâches qui incombent aux Nuage et bien qu'elle veuille apporter son aide au Clan, elle aussi, elle sait que son moment viendra et qu'il est inutile de vouloir précipiter les choses. Au moins, Aigle Vif n'a pas à supporter un chaton trop pressé de grandir !

En tout cas, Petite Rainette profite du jour présent et ne s'inquiète pas du futur. Chaque chose en son temps, comme disent parfois les anciens qu'elle va visiter. D'ailleurs, elle a bien envie d'écouter l'une de leurs histoires, ce matin. Mais d'un autre côté, passer du temps avec Petite Rose serait une idée, aussi. Contrairement à elle, la petite albinos est bien plus timide, plus réservée. Elle préfère rester seule dans son coin, la plupart du temps. Et pour Petite Rainette, c'est une situation trop triste pour qu'elle puisse la laisser comme ça ! Alors ni une ni deux, elle se rapproche de sa sœur et lui donne un léger coup de museau pour attirer son attention.

Eh Petite Rose, tu veux venir jouer avec moi dehors ? Il fait si beau !

Pour une petite née pendant la mauvaise saison, le moindre rayon de soleil perçant à travers les nuages est synonyme de beau temps. S'il fait chaud dans la pouponnière, l'air frais des landes est plus agréable. Du moins, c'est l'avis de Petite Rainette.

Petite Rainette est aussi impatiente qu'une pie dans son nid. Elle rêve de se dégourdir les pattes depuis qu'elle a ouvert les yeux ce matin et l'idée de gambader dans le camp en compagnie de sa sœur la rend d'autant plus joyeuse. Elles ne sont plus à l'âge où il leur est obligatoire de demeurer entre les murs de la pouponnière et la petite chatte calico compte bien profiter de cette liberté nouvelle. Bien sûr, cela ne lui donne pas le droit de faire des bêtises ou même d'aller au-delà du camp mais ce n'est vraiment pas dans ses projets. Il y a déjà bien assez à faire aux abords de la pouponnière pour vouloir aller plus loin. Et puis, en toute franchise, Petite Rainette doute avoir le courage nécessaire pour s'aventurer à l'extérieur toute seule. D'après les anciens, mille dangers l'attendent là-bas, des chiens de berger féroces aux renards rusés. Et bien que Petite Rainette ne soit pas une poule mouillée, elle a bien conscience qu'une petite chatte comme elle n'aurait aucune chance de survivre seule dans cette nature sauvage et sans pitié. Il vaut mieux attendre qu'elle devienne apprentie et qu'elle apprenne à se défendre sous la tutelle d'un guerrier. Au moins, elle est certaine que quelqu'un veillera toujours sur elle.

Mais pour l'heure, Petite Rainette a envie de s'amuser avec sa sœur, tout simplement. C'est pourquoi elle tient tant à ce qu'elle l'accompagne à l'extérieur. Fébrile, aussi excitée qu'une puce, elle prépare déjà un argumentaire musclé afin de convaincre Petite Rose de sortir si jamais elle ne répondait pas à sa première proposition par la positive. Mais étonnamment, la petite albinos accepte, non sans une certaine appréhension dans la voix. La minette calico devine que sa sœur n'est pas si emballée à l'idée de mettre une patte hors de la pouponnière et qu'elle le fait surtout pour lui faire plaisir, mais loin d'elle l'idée de la ménager. Il faut bien que Petite Rose s'y fasse, après tout ! Lorsqu'elles seront apprenties, elle n'aura pas vraiment le choix. Toute joyeuse, Petite Rainette fonce jusqu'à la sortie, déboulant dans le camp en manquant de buter dans les pattes d'un guerrier ramenant une proie. Heureusement, elle s'arrête avant et ne cause de tord à personne. Lorsque sa sœur arrive à sa suite, Petite Rainette la rejoint, une boule de mousse dans la gueule.

Tu as vu ce beau soleil ! Et il n'y a presque plus de neige. C'est vraiment agréable.

La petite chatte pousse alors la boule en mousse en direction de Petite Rose, d'un petit coup de patte. Si elle regrette la neige et les boules qu'elle formait avec, le chaton a rapidement trouvé de quoi les remplacer. Et au moins, la mousse ne gèle pas les pattes. Allant se placer un petit peu plus loin, elle fait signe à Petite Rose de lui renvoyer la mousse. D'après certains apprentis, il s'agit là d'un premier exercice assez intéressant pour développer des réflexes de chasse. Et si Petite Rainette ne cherche pas spécialement à prendre de l'avance sur son futur entraînement, elle doit bien avouer qu'il n'est pas bête de lier l'utile à l'agréable.

Allez Petite Rose, renvoie-la moi !

Fit-elle avec impatience, prête à intercepter la boule de mousse à tout moment. Mais encore faut-il que Petite Rose accepte de la rejoindre dans son petit jeu.

précision:

Spoiler:

Si Petite Rainette est très vive d’esprit pour son âge, il y a encore énormément de chose qu’elle ignore ou qu’elle ne comprend tout simplement pas. Le handicap de sa soeur, par exemple. Comment pourrait-elle comprendre, du haut de ses trois lunes, que Petite Rose souffre des dérèglements causés par le gène albinos hérité de son papa ? Pour la petite chatte calico, sa soeur n’est pas différente d’elle et personne ne lui a jamais dit le contraire. Certes, la couleur de ses yeux n’est pas commune mais ça encore, Petite Rainette n’en a pas conscience. Et Petite Rose n’étant pas du genre à beaucoup parler d’elle ou de ses ressentis, ce n’est pas auprès d’elle que Petite Rainette aurait pu récolter ces informations pourtant si capitale. Mais d’un autre côté, faut-il vraiment mettre Petite Rose dans une case ? N’est-ce pas mieux que Petite Rainette ne sache rien et ne la considère pas comme différente ? Difficile d’en juger.

En tout cas, pour l’heure, Petite Rainette n’a conscience de rien et c’est tout innocemment qu’elle engage le fameux jeu de la boule de mousse. Elle aimerait d’ailleurs que leur frère, Petite Graine, se joigne à eux mais le chaton brun ne semble pas vraiment motivé à mettre son museau dehors pour le moment. Alors elles resteront deux, le nombre minimal requis pour s’adonner à cette activité. Petite Rose renvoie la boule de mousse sans attendre et galvanisée par le jeu, Petite Rainette frappe dedans de toute ses forces. La boule roule alors loin derrière sa soeur, s’arrêtant seulement à l’entrée de la tanière du guérisseur, Silence d’Hiver.

Oups, désolée !

Lance-t-elle à sa sœur, attendant maintenant qu’elle aille la chercher. Oui, ce n’est pas elle qui l’a envoyé si loin mais il faut bien qu’elle se dégourdisse les pattes, non ? Elle qui rechigne tant à quitter la pouponnière en temps normal a bien plus besoin de se dépenser que Petite Rainette. Cette dernière attend d’ailleurs impatiemment son retour, piaffant sur la terre meuble du camp. Si Petite Rose pouvait essayer de lancer plus haut pour qu’elle travaille sa détente, elle apprécierait grandement ! Se contenter de faire rouler la boule est amusant quelques instants, mais il fait savoir augmenter le niveau de difficulté par la suite.

Après quelques instants qui paraissent une éternité aux yeux de Petite Rainette, Petite Rose fait enfin volte-face pour se diriger vers la boule de mousse. Elle commence par quelques pas prudents, incertaine, puis se met à courir. La chatte calico suit sa progression des yeux, s’assurant que sa sœur - qui ne connaît pas encore le camp aussi bien qu’elle - ne se retrouve pas dans un endroit dangereux. En théorie il n’y a pas plus sûr mais les grands lui ont appris que le danger réside partout et qu’il faut toujours vérifier où l’on met les pattes, même au sein de leur propre camp. Ainsi, lorsque Petite Rainette aperçoit le tas de neige sur la route de sa sœur, elle comprend tout de suite que quelque chose va arriver. Souvent, les amas neigeux de ce genre cache des plaques de verglas très glissante et l’on peut se blesser.

Ni une ni deux, Petite Rainette part à la poursuite de sa sœur, mais trop tard. Cette dernière dérape et passe cul par dessus tête, disparaissant dans la tanière du guérisseur. Inquiète pour elle, la petite chatte calico se hâte de la rejoindre au grand galop, manquant également de glisser sur le verglas. Heureusement, elle l’évite au dernier moment et arrive sans incident jusqu’à Petite Rose qui semble sonnée. Aussitôt, sa sœur lui administre de grands coups de langue sur les oreilles. La chatte albinos ne semble pas blessée, mais sûrement secouée par ce qu’il vient de lui arriver.

Tout va bien ? Je suis désolée j’aurai dû te prévenir pour la neige !

Se sentant coupable de la chute de sa sœur, Petite Rainette se sent parfaitement minable. Petite Rose aurait pu se faire très mal par sa faute ! Après tout, elle ne connaît pas encore l’extérieur et ses dangers. C’est pourquoi elle compte bien l’initier ! Retrouvant toute sa superbe, Petite Rainette se presse contre sa sœur afin de l’aider à se relever. Fini la mousse, changement de programme !

J’ai une meilleure idée, je vais te faire visiter le camp et te mettre en garde contre les dangers ordinaires. En avant !

Ni une ni deux, elle sort de la tanière du guérisseur en espérant ne pas avoir dérangé ce dernier. Avant de commencer, elle attend seulement que Petite Rose la rejoigne. Petite Rainette ne compte pas parler dans le vide, quand même !

Les yeux émeraudes de Petite Rainette balaient le camp tandis que, mentalement, elle tente d’organiser un peu la visite improvisée. Le mieux serait qu’elle choisisse un endroit en particulier et qu’elle fasse le tour du camp, afin de ne pas perdre le fil de ses pensées. Ainsi donc estime-t-elle qu’il est plus logique de commencer par l’endroit que sa sœur connaît le mieux : la pouponnière. Au moins, c'est le point de repère qu'elle ne risque pas d'oublier, c'est certain. Petite Rainette conduit donc Petite Rose jusqu'au buisson d'aubépine, idéalement situé entre des ronces épaisses pour en garantir la sécurité. Il s'agit-là de l'une des seules tanières « fixes », protégée des intempéries grâce à sa position idéale : sous la combe, à l’abri de la pluie. Bien évidemment, Petite Rainette n'a rien à expliquer à sa sœur concernant la pouponnière : elle la connaît sûrement autant qu'elle, étant donné qu'elles y ont passé leurs premières lunes d'existence. C'est pourquoi elle pointe plutôt la tanière des anciens, situé juste à côté. Il s'agit-là d'un buisson épineux où les vieux chats peuvent de reposer en paix – néanmoins, ils leur arrivent d'y inviter les chatons, afin de leur conter de belles histoires.

Ici, c'est la tanière des anciens ! Ils sont pas loin de nous pour être toujours abrités quand il ne fait pas beau. Et, au moins, ils y trouvent un peu de calme !

Il est vrai que les guerriers n'ont pas forcément cette chance. En effet, les membres du Clan du Vent dorment à la belle étoile. Ainsi, lorsque quelqu'un veut s'accorder une petite sieste après une longue patrouille matinale, il doit le faire en ignorant l'activité du camp, ce qui n'est pas toujours évident. Cela dit, certains vont simplement se blottir dans leur abri histoire de se retirer un petit peu. Il est normalement utilisé pour se protéger des intempéries mais Petite Rainette comprend que certains recherchent un petit peu de calme pour se reposer efficacement. La concernant, elle ignore si elle serait capable de faire abstraction du bruit autour d'elle mais ce n'est qu'une histoire d'habitude, sûrement. Elle en saura bien plus lorsqu'elle sera apprentie – car malgré l'ancien terrier de blaireau qui leur sert de tanière, les jeunes préfèrent dormir dehors, comme les guerriers.

Mais avant d'expliquer cela à sa sœur, Petite Rainette lui pointe la tanière du guérisseur, de laquelle elles viennent tout juste de sortir. Cette ancienne renardière est plus grande qu'elle n'y paraît vu de l'extérieur mais la petite chatte n'a jamais vraiment eu la possibilité d'en explorer les galeries, puisqu'elle n'a jamais eu besoin des soins de Silence d'Hiver – ou alors, c'était lorsqu'elle était plus jeune encore et il la traitait sûrement dans la pouponnière. En tout cas, c'est la partie du camp qu'elle connaît le moins.

Et là, c'est la tanière de Silence d'Hiver. Il paraît qu'elle est plus grande qu'elle n'y paraît ! Mais je n'y suis jamais allée. Et heureusement, je n'ai pas envie d'être malade moi !

La petite chatte calico pose alors son regard sur sa sœur, prête à répondre à ses questions – si elle en a – avant d'enchaîner. Après tout, Petite Rainette a déjà sillonné le camp d'est en ouest, posant ses questions aux guerriers et aux apprentis qui acceptaient de lui accorder un peu de leur temps. Alors autant profiter de se savoir accumuler au fil des jours pour le partager avec sa sœur. Le Camp du Vent est sa maison à elle aussi, après tout !

[N'hésite surtout pas à intervenir, à faire agir Rose de différentes façons que je n'ai pas l'impression de mener le RP toute seule ^^" Sinon je me retrouverai vite à cours d'idées !]