Plic, plac, ploc, plic... Comptons les gouttes de pluie ! - end

Plic, plac.
Plac, ploc, plic.

La pluie, ruisselante et impétueuse. Comme des petits cristaux fragiles elle s'éclatait sur le sol, les nombreuses gouttelettes formant ensemble un bruit omniprésent et morne.
Les gouttes d'eau dégoulinaient dans le camps, le ciel aux multiples nuances de gris offrait une luminosité limité et terne. La clairière était presque vide, les seules à se mouiller les pattes filait vite, ne sortant que peu de fois. L'averse mouillait quiconque voulant ne serait-ce sortir le bout du museau. Alors la petite chatonne restait là, à l'intérieur, à observer chacune d'elles.
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, euh... 13 ? Non ce n'était pas ça, Raaaaah !!

Plic, plac.
Plac, ploc, plic.

La jeune femelle venait de perdre son compte, irrité elle se leva et tourna une fois en rond, observant la pouponnière et tomba sur une écorce. Sous la frustration elle donna un coup de patte dans le bout d'écorce, le faisant voler dehors. Elle l'observa se faire mouiller, perdant sa couleur terne et sèche, remplacé par celle sombre et intense. Elle souffla de dépit, se rasseyant devant l'entrée, entourant de sa queue ses pattes pour les protégés de l'eau. Puis elle reprit ce compte interminable, lui faisant passer le temps dans un ennuie un peu moins présent.

Il s’était passé quelques jours depuis que mes chatons avaient été fait apprentis. J’avais donc repris mon râle d’aide-guérisseur, de guerrier et de mentor de Nuage Conteur. J’avais même retrouvé mon nid auprès de ma compagne. Dormir à nouveau contre elle était plaisant.

J’étais parti tôt entraîné Nuage Conteur pour une leçon de nage et de pêche ce matin. On était revenus, lui et moi, avec du poisson et au moment où nous rentrons au camp, voilà que la pluie se met à tomber. Je laisse l’après-midi de libre à mon novice et moi, je vais apporter leur repas aux reines.

À l’entrée de la pouponnière, je vois une petite boule grise et noire. Petit Lierre, fille de Jolie Abeille et d’Hibou Nocturne. C’est fou ce qu’elle ressemble à son père je trouve, sauf pour les yeux. Des jolis yeux verts d’ailleurs. Il y en a pas beaucoup des semblables ici. Je pose mon poisson pour saluer la petite.

- Bonjour, Petite Lierre. Tu me reconnais ? Je suis Pluie Battante, un ami d’Hibou Nocturne et d’Écho des Ruisseaux. Tu as faim ? J’apporte le repas à ta Maman et à Douce Orchidée.

Plic, plac, ploc (13)

Clap, clip, clap, petite pluie d'avril
Tombe du ciel en jolis diamants.
Clap, clip, clap, petite pluie d'avril
Ta mélodie est un enchantement,
Enchantement, enchantement.
Clip, clap, clip, clap. ((c) Disney, bambi)

Les gouttes s'écrasaient par terre et je les regardais, bien à l'abri dans un buisson. Le temps s'était réchauffé à mon plus grand bonheur, mais les pluies restaient relativement fraîches. Mes pattes s'enfouissaient sous mon poitrail dès que des gouttelettes les touchaient. De là où j'étais, j'avais vue sur tout le camp, voir les chats s'afférer de partout, surtout vers des abris, me fit doucement sourire. Tout petit dans mon coin, j'espérais que je me procurais assez de chaleur pour ne pas retomber malade dorénavant que la saison des nouvelles feuilles était là. Blottis contre moi - même, je vis une petite silhouette semblable à moi par la fourrure, même s'il n'y avait rien de génétique, juste une heureuse coïncidence pour notre couple secret.

Je vois la grande stature de Pluie Battante s'approcher d'elle, si facilement, juste parce qu'elle était là. Moi, c'était tout le contraire. Je ne savais pas du tout comment les approcher. Je devais être leur figure paternelle, mais cela ne voulait - il pas dire les protéger ? Donc, rester loin d'elles pour ne pas les contaminer, c'était les protéger non ? Je passais quand elles dormaient, pour prendre des nouvelles et surtout éviter qu'elles courent vers moi sans que je sache prévoir leurs mouvements. Mais, à force, ne vont - elles pas se sentir abandonnées, différentes, se demandant ce qu'elles ont fait de mal ? N-non, elles devaient pas se sentir mal alors que j'étais le fautif. Puis, le jugement des gens... elles étaient déjà "hors mariage", je ne voulais pas plus de soupçons. Alors, poussant sur mes fragiles pattes, je suivis l'ami de ma soeur. Là, elle était calme, ennuyée peut - être. Si je lui parlais de pas trop près, elle sera contente j'espère ! Allez, pour le bonheur de tes "filles".

Je traversai le camp d'un pas lent, mais pressé, ne pouvant pas aller vite juste après m'être lever, mais ne voulant pas rester trop sous la pluie non plus. J'arrivai aux côtés du grand guerrier et je le saluai.

" Il a tout juste, c'est bien mon ami ! Merci beaucoup de leur apporter des proies, tu sais que je ne voudrais pas rendre les reines malades, sinon je couvrirai Jolie Abeille de poissons éhé ! "

Je me pliai sur mes pattes pour être à la hauteur de la chatonne. J'étais content de la pluie finalement, me disant qu'elle serait directement lavée de quelconque maladies. Aucun chaton ne retombera malade. Surtout pas elles..

" Alors ma belle, tu vois quoi dans les gouttes de pluie ? "

Parler et imaginer était une activité calme après tout.

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- Bonjour, Petite Lierre. Tu me reconnais ? Je suis Pluie Battante, un ami d’Hibou Nocturne et d’Écho des Ruisseaux. Tu as faim ? J’apporte le repas à ta Maman et à Douce Orchidée.

Oui sûrement, elle le reconnaissait vaguement. Peut-être une fois était-il venu lorsqu'elle somnolait, sa fourrure lui disait bien un petit quelque chose. Elle lui sourit et le salua poliment, comme leur avaient appris maman mainte et mainte fois. Restez droite et polis avec les membres plus âgés que vous, surtout les guerriers et encore plus le lieutenant, chef et guérisseur... Ces paroles répétitives lui revinrent en mémoire, bien sûr qu'elle s'en rappellerais, jamais elle n'oublierais sinon elle se ferait gronder et hors de question ! Elle ne voulait être punis de quoi que ce soit.

Après l'avoir détaillé pour l'imprimer dans sa mémoire et ne pas le confondre avec un autre elle passa à la proie entre ses crocs, qui pendouillait mollement, sans vie. Les quelques reflets sur les écailles du poissons le rendait argenté et irisé. Elle trouvait cela magnifique, pourquoi les chats ne pouvait-il pas avoir ces jolies couleurs au soleil eux aussi ? Et puis quel goût celui là pouvait-il bien avoir ? Elle n'était pas au point d'en baver mais la curiosité lui monta à la tête, perdant tout sens de politesse. Elle se rapprocha du fameux Pluie Battante en restant fixé sur la prise écailleuse, la gueule béate. Alors qu'elle allait lui demander si elle pouvait en croquer un bout elle vit arriver d'un coup la pelisse de son cher papa, le rouge de la honte lui vint lui monter jusqu'au oreille, Elle reprit vite sa position droite tel une tige de roseau lorsque le vent ne souffle pas. Renfermant bien au fond d'elle son envie de planter ses crocs dans la chair de l'animal des eaux.

" Il a tout juste, c'est bien mon ami ! Merci beaucoup de leur apporter des proies, tu sais que je ne voudrais pas rendre les reines malades, sinon je couvrirai Jolie Abeille de poissons éhé !
Alors ma belle, tu vois quoi dans les gouttes de pluie ? "

Elle les laissait discuter entre eux, préférant se faire toute petite et discrète en regardant l'extérieur d'un œil envieux. Mais il fallait respecter les règles, quand maman dort pas le droit d'aller dehors !
Donc avec patiente comme faisait maman et les autres elle attendait que la féline noire et blanche se réveille et lui donne sont autorisation pour sortir et découvrir un peu plus son futur espace lorsqu'elle pourrait gambader en tant qu'apprentie. Le monde des grands était si intriguant mais en même temps si effrayant, qu'elle préférait rester dans celui qu'elle avait pour l'instant, c'était déjà bien... oui rien qu'un petit monde avec elle, sa sœur, sa maman, son papa et quelques amis à eux de temps à autre. Alors quand son père lui posa une question elle hésita quelques secondes, avant de lui répondre.

- Eh bien pas grand chose, juste de l'eau qui tombe du royaume des étoiles pour nous mouiller les poils, d'ailleurs je comprend pas bien... Pourquoi est-ce que les étoiles veulent nous mouiller à ce point ? C'est quoi le problème, on a fait quelque chose de mal ? Dit papa.

Je remarque que la chatonne me salue poliment avant de fixer son regard sur le poisson. Elle doit avoir faim. J’arrive pile à l’heure on dirait bien. Je ronronne un instant, posant le poisson, pour dire quelques mots à la petite mais voilà Hibou Nocturne qui arrive justement.

" Il a tout juste, c'est bien mon ami ! Merci beaucoup de leur apporter des proies, tu sais que je ne voudrais pas rendre les reines malades, sinon je couvrirai Jolie Abeille de poissons éhé ! "
- Ne me remercie pas, ça me permet de me renseigner sur leur état de santé, Écho des Ruisseaux m’a dit qu’il n’en a pas eût le temps ce matin. Tu me diras, avec Nuage d’Oreille, il ne doit pas avoir le temps de s’ennuyer.

Je lâche un petit rire, je reprends mon poisson et je m’avance vers les reines pour leur offrir leur déjeuner. Je leur demande de leurs nouvelles, tout va bien pour elles, tant mieux. Avec leur permission, je prélève deux bouts de poissons un petit et un gros, que je vais déposer devant le père et la fille.

- Jolie Abeille vous donne ça, comme ça, tu peux manger en compagnie de ton Papa, Petit Lierre.

Je m’apprêtais à ressortir de la pouponnière, voir mes propres enfants, mais la pluie se mets soudain à redoubler d’intensité. J’ai été assez au contact de l’eau pour aujourd’hui ! Je bougonne, un peu pour moi :

- On va se transformer en poissons avec toute cette eau ! C’est un coup à s’enrhumer, ça !

Plic, plac, ploc (13)



En m'approchant, je vis la chatonne droite come un piquet, obéissante comme toujours, mais qui lâchant un peu sa position car le poisson l'intriguait, ou lui faisait envie ? Avec les nuages, on ne voyait plus le soleil et j'avais dur de me faire une idée de l'heure, et donc de si elle avait faim. Mais parfois, il me semblait que les chatons avaient tout le temps faim. Tant mieux, sinon ils étaient sans doute malade.. Postée à la limite entre l'intérieur et l'extérieur, Petit Lierre était aspirée par la curiosité mais elle devait attendre l'autorisation de sa maman. Ou alors, elle voulait juste profiter de l'abri tout en restant près de Pluie Battante et moi, nous aussi prostrés à la frontière entre le sec et le mouillé.

Elle répondit à ma question en disant avec modestie qu'elle ne voyait pas grand chose. Mais elle qualifia le ciel de Royaume des Etoiles, et je trouvai cela très beau. Jolie Abeille avait donné naissance à une petite poète. Je souris au guerrier quand il précisa qu'il venait s'enquérir de la santé des résidents de la pouponnière. Comment oublier notre aide-guérisseur ? Moi même allant souvent voir son "supérieur", je connaissais bien son rôle, et il le remplissait merveilleusement bien. La santé du camp était entre de bonnes pattes. Enfin... Nuage d'Oreille était quand même.. brusque ? Son dernier check up m'avait pulvérisé mon maigre dos. Les sourcils inclinés de façon peu assurée, je lui fis part de mon expérience.

" Nuage d'Oreille oui, elle.. s'améliore dans ce qu'elle fait, même si le jour qui suit, je dois rester allongé aha !.. "

Par le clan des Étoiles, faites qu'il ne le prenne pas mal. Mais pas le temps de fort m'inquiéter, car la petite grise et noire voulait savoir des choses. J'adorais quand elles me posaient des questions car je me sentais un peu utile dans leur vie comme ça. Mes oreilles se redressèrent, content de partager mes connaissances.

" La pluie ? Ce n'est pas une punition des Étoiles, ne t'inquiètes pas. On en a besoin, pour que notre territoire reste abondant en plantes et en proies. Même la Rivière, ça lui fait du bien ! Les poissons doivent être heureux d'avoir de l'eau fraiche.. "

En parlant de poisson, je regardai le morceau placé près de moi. Pluie Battante nous intima de manger en même temps et je le remerciai d'un mouvement de tête pour l'attention d'avoir séparé les parts. Je montrai du museau celle de la petite.

" Allez, tu peux mordre dedans, je vois comment tu le regardes aha ! Et si t'as pas assez, j'irais en chercher un ! Les poissons se baladent peut - être sur nos terres. Avec toute cette eau, ils vont confondre la Rivière et la rive ! " plaisantais - je.

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Le commentaire d’Hibou Nocturne me fait légèrement rire. C’est vrai que Nuage d’Oreille n’est pas très douce. Loin de moins l’idée de parler méchamment sur le dos de ma fille adorée, mais faut bien reconnaître, je ne pense pas qu’elle soit faite pour être guérisseuse.

- Je te comprends. Y a deux jours, je me suis retourné une griffe en entraînant Nuage Conteur au combat. J’ai bien cru que ma fille allait me l’arracher. On a dû m’entendre hurler jusqu’au Hautes Pierre. Pourtant, le Clan des Etoiles sait que je ne suis pas un douillet.

Je regarde le père et la fille manger, m’esclaffant à la remarque d’Hibou Nocturne. Peut-être bien que les poissons se baladeraient sur la rive avec toute cette pluie, ouais.

- Ah ça, les déluges, il n’y a pas de meilleur temps pour attraper les poissons, pour sur. Même si la pluie brise l’image que nous donne la Rivière, certains poissons aiment bien de sortir la tête de l’eau pour apprécier les gouttes de pluie sur leurs visages. Il y a pas plus simple pour sortir un poisson de l’eau.

…

- Tu aime le goût du poisson, Petit Lierre ? Ce que tu manges, ça s’appelle de la truite. C’est un poisson très commun dans nos rivières.

Plic, plac, ploc (13)


Je fis une grimace compatissante quand le grand pécheur expliqua la fois où sa fille l'avait soigné. Heureusement que je ne me blessai pas, et que ma maladie était interne. Je ne voulais même pas imaginer la force de l'apprentie - guérisseuse appliquée sur une blessure toute fraîche. Aïe aïe ! Et après, nous nous concentrions sur la petite. Ma réponse lui plut, même si le fait qu'elle se "rabaisse" -le mot est fort- en disant qu'elle n'y avait réfléchi. Je levai la patte devant elle pour attirer son regard.

" N'aie jamais peur d'avoir une question trop simple ou bête, je suis ton papa. Si je ne sers pas à répondre à tes interrogations, à quoi je servirais ? " ronronnais - je pour la rassurer.

Puis nous dégustâmes notre truite tandis que Pluie Battante confirmait mes dires. Quel déluge ! Des écailles pourraient nous pousser sur le dos. Si les poissons ne se font pas pousser des pattes en premier lieu. J'entendais les morsures gourmandes dans la chair du poisson juste à côté de moi. Cela faisait plaisir. Même si je connaissais pas ses origines complètes, il n'y avait aucun doute qu'elle avait du sang de la Rivière. Quel appétit pour le poisson, cela me fit sourire. Peut - être que pêcher par ce temps était quelque chose que je pouvais faire pour elles, mes protégées. L'eau laverait ma maladie des proies et elle pourrait les manger en sécurité ? Je devrais en discuter avec Echo des Ruisseaux. Je finis ma pièce de viande, j'avais manger plus lentement mais avec de plus grosses bouchées. Je me léchai les babines, satisfait.

" Il est vrai qu'ils sont les plus communs, mais niveau goût, je dirais que l'esturgeon remporte le prix haut la patte ! Si seulement il n'était pas si dur à attraper.. Tu as déjà goûté d'autres poissons ou c'est ton premier ma puce ? "

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- Tu aime le goût du poisson, Petit Lierre ? Ce que tu manges, ça s’appelle de la truite. C’est un poisson très commun dans nos rivières.

Elle leva la tête vers Pluie Battante, mâchant de manière appliqué chaque morceau qu'elle prenait sur sa part. De la truite, hein. Elle essayerait de retenir cette information, ça lui permettrait d'être en avance sur ses camarades lorsqu’elle passera apprentie, qu'importe que cette avance soit infime, c'était déjà un avancement. Elle retourna sur son morceau, fourrant sa truffe et arrachant petit à petit la chair du poisson, qui bientôt remplacerait le lait maternel.

" N'aie jamais peur d'avoir une question trop simple ou bête, je suis ton papa. Si je ne sers pas à répondre à tes interrogations, à quoi je servirais ? "

Relevant de nouveau la tête elle répondit la bouche pleine "D’accord !" avant de sourire, le poisson à moitié mâché stocké dans ses joue, lui donnant un drôle d'air.

" Il est vrai qu'ils sont les plus communs, mais niveau goût, je dirais que l'esturgeon remporte le prix haut la patte ! Si seulement il n'était pas si dur à attraper.. Tu as déjà goûté d'autres poissons ou c'est ton premier ma puce ? "

Elle avait presque finit, il ne lui manquait plus qu'une grosse bouché et elle aurais finis sa part, et elle l'abandonna pour répondre à son papa.

"Non, maman nous avaient déjà fait gouter une avec Petit Sureau, mais je ne me souviens plus de quel poisson il s'agissait. Mais je préfère celui là ! Dit papa tu me feras goûter une fois de l'estargeon ? S'il-te-plaît...

Elle lui fit des grands yeux, et baissa ses oreilles. Oui elle essayait de l'avoir par une moue tristoune, qu'importe ce que sa mère pourrait lui inculper ses caprices reviennent systématiquement un moment ou l'autre. Elle oublia son dernier morceau de poisson, trop occupé à espérer avoir un jour ce fameux "estrageon".