Oublier les pourris. | ft la nièce - end

Oublier les pourris. (30)


En colère certes, mais Fine Terre a pu lui apprendre la notion de respect que Faucon Fugueur n'a jamais comprise. Elle écouta ce que je voulais lui dire, et même si l'ambiance était tendue sur le moment, j'observai sa maturité. Elle s'absenta une nouvelle fois, retentant une chasse. Je restai là où nous avions enterrée le gibier attrapé. Je laissai les proies se calmer un peu dans les environs, pour avoir de meilleures chances là prochaine fois. J'eus raison, car elle revint bredouille. L'expérience, il fallait savoir ne pas toujours vouloir gagner. Mais là, on avait plus important, et gagner ne rentrer pas dans les besoins. S'apprivoiser, si. Quand je continuai ma justification, nos queues respectives battaient d'énervement. Lui faire entendre raison était compliqué, mais si elle s'était laissée convaincre trop facilement, et qu'elle revenait comme si de rien était sauter dans nos pattes... Cette version était mieux, plus sérieuse. Le temps ne me faisait pas peur. La nouvelle était fraîche, tout comme sa blessure intérieure. Je remuais peut-être le couteau, mais je voulais qu'elle sache nos raisons, qu'elle réfléchisse dessus lors de sa cicatrisation.

Elle eut l'air de se concentrer pendant un moment, pour comprendre ce qu'on avait fait, peser le bien et le mal que ça avait engendré. Je l'avais effleurée avec ma vérité, mais une coupure, même effleurée, continuait de faire mal. Elle continua à s'offusquer, et même si mon poil s'hérissa en guise de défense, car une gamine n'allait pas me donner de leçon, je ne feulerai pas pour autant. Je serrais les dents. Oui, il y avait d'autres manières, mieux adaptées et plus sages après réflexion, mais nous n'étions que des chats, comment aurions nous pu tout prévoir ? Je soufflai du nez, embêté.

" Certes, certes. " sifflais - je entre mes dents. " Je ne dis pas que c'était les plus grande idée du monde, mais ce fut la nôtre. Désolée si tu en as tant souffert, mais sache que désormais c'est fini. "

Je me relevais et m'étendis, histoire de déstresser les muscles tendus par la situation. Je fixai les deux proies, puis ma nièce. Je n'allais pas plus la pousser à bout, cela ne la ferait que plus se braquer. Museau en l'air, je sentis le temps tourner.

" Il va pleuvoir. " miaulais - je doucement.

Je pris ma grive, et glissai des dernières paroles à la novice cendrée.

" Je ne t'embêterai pas plus avec ça aujourd'hui, ni demain. Je ne suis pas stupide mais toi non plus. Je voulais que tu saches notre version des faits, et que tu y réfléchisses. Tu es une grande apprentie, libre à toi de choisir ta vie. On a peut-être foiré le passé mais... pour le futur, on sera là. "

Et je me dirigeai vers le camp, ramenant ma prise à mes parents, faute de pouvoir voir mes enfants à ma libre guise tant qu'ils seront sous le Giroux de leur mère. J'ondulais ma queue dans un au revoir, la laissant choisir, comme promis.

[Je propose un out pour Sel ? Sauf si Cendre lui court après si jamais elle a une dernière question c: ]
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