Il ne faut qu'une petite étincelle pour allumer un grand feu. [Coup de Foudre] - END

Il ne faut qu'une petite étincelle pour allumer un grand feu.

Lieutenant, il y était parvenu et depuis, le matou prenait grand soin de préparer ses patrouilles, d'y envoyés ses camarades, respectant parfois le vœu de certain de se retrouver avec tel où tel autre lorsqu'il le pouvait, et tout cela dans le seul but de ne pas voir un seul d’être eux se retourner contre lui. Mais il n'en abandonnait pas pour autant son poste de sentinelle, surveillant frontière tout en se rendant disponible, un jeux de zig-zag entre ses fonctions qui lui allait à merveille. Oh bien sur, tous n'était pas ravi de son ascension mais jusqu'à la, il faisait figure basse, laissant à ses détracteurs des choix, faisant mine de rien. Il suivait les pas de Résine de Pin en cela, quémandant conseil parfois aux vieux matou, histoire de ne pas laisser entra-percevoir qu'il était sur de lui et que chacune de ses décisions étaient finalement, bien réfléchis. Oh oui, le premier jour, il avait ressenti se trouble, se demandant qui envoyé à quel patrouille et pourquoi mais peu à peu, ça devenait facile. Presque aussi facile que d'écouter les rapports, pour le moment presque calme, en dehors de ce blaireau qui avait conduit très récemment son fils chez les guérisseurs.

Mais ce que le félin voulait voir ce soir était tout autre chose et si le meneur était au courant de sa sortie nocturne, il savait aussi qu'il devrait se montrer des plus prudent en approchant l'énorme tanière en peau souple que les bipèdes avait bâtis et qui étaient cerclés par d'étranges créatures. Il n'avait qu'une seule mission, s'assurer que nul bêtes ne soient un danger pour son clan, même si lui-même comptait bien en voir davantage. Il se glissa donc dans la lande sans un bruit, fourrure sombre sur tapis de neige et d'herbe humide. Les premières chutes avaient blanchis certaines face des combes, mais la neige ne tenait pas encore partout et le félin prenait grand soin de l'éviter afin de se fondre au mieux dans le décor. C'est ainsi donc qu'il arriva aux abords du cirque, museau froncés devant la quantité de fumet différents. Des animaux bien trop grands, semblables un peu, pour certains, aux chevaux que l'on pouvait parfois voir passé, mais à l'odeur plus forte, plus ... Il secoua la tête et s'assit à bonne distance, dans l'obscurité. Un animal gris géant poussa un bruit semblable à un roulement de tonnerre mais ce qui intéressa le petit félin, s'était les cages dans lesquels tourner des tigres. félin géant et mythique, et puis, il y avait les lions et leur crinière impressionnante. Mais si le Cobra entrevoyait des possibilités, il doutait de pouvoir entretenir avec ceux là la moindre conversation.

Délaissant les animaux, il se faufila entre les roulottes, se glissant en dessous, évitant par un large détour celle dans laquelle un chien aboyait, rapidement rabroué par un bipède, juste le temps qu'une lumière s'allume, juste le temps d'un cri puis, les ténèbres et de nouveau, une sorte de silence terni par les mouvements des animaux présents en nombres. Le chat noir et blanc fini par arriver non loin d'un tonneau de fer dans lequel brûler un feu, parfois, un bipède venait tendre ses pattes devants et le lieutenant du Vent observait l'être sans fourrure, intrigué. Clairement, il y avait là quelque chose d'étrange et de fascinant à la fois et le Cobra comptait bien profiter de sa visite interdite pour en apprendre le plus possible ...

Une voix fit soudain écho depuis les hauteurs:

— « À ta place je ferais attention avant d'approcher! Patte-Nue aime bien toucher les chats.

De l'autre côté des flammes crépitantes dans le tonneau, au delà du bipède qui s'approchait du chat curieux qu'on souhaitait que la curiosité ne tue pas, là où se trouvait un Monstre à la carapace réfléchissante comme ceux du Chemin du Tonnerre était couché, sur son toit, un habitué des lieux.

Il était déjà venu ici, la nuit, où se déroulait cette drôle de longue assemblée inter-espèce sous les feuilles en peau tendue de grands arbres de glace grise ; il y avait croisé Museau Bleu et ils avaient acceptés ensemble de se glisser sous le chapiteau pour aller l'explorer. Leurs trouvailles avaient été nombreuses! Il avait eu l'impression de mettre la patte dans un autre univers- dans dix autres univers, cent multivers différents où il n'était pas le même chat. Il s'était vu sous douze jours et douze angles flous, grossis, déformés et il avait griffé la surface de l'une des glaces pour ne pas l'oublier. À son retour c'est lui qui fut griffé - par la toute nouvelle guérisseuse, avec qui il avait passé sa veillée.

La blessure avait guéri mais elle marquait son poitrail de ce qui semblait être un impact de balle - et en voyant la marque, et la forme de ses marbrures et l'aise dans la cadence de ses pas les bipèdes de cette assemblée inter-espèce s'étaient sentis comme hypnotisés par ce chat venu les visiter. Maintenant il marchait parmi eux sans les craindre, mais sans toutefois tout accepter ce qu'on lui donnait : ses rêves d'entente ne voulaient pas dire s'aveugler de naïveté et toutes les bonnes intentions - ou les morceaux de viandes qui lui étaient tendus - pouvaient être suspectes. Il n'était pas un domestique - tirant plus du légendaire léopard que du chat, mais il n'était pas contre humer un peu de toute cette drôle de vie qui se jouait ici.

Il inclina poliment la tête à son pair pour lui faire signe que voilà un moment qu'il le regardait rôder. Et qu'il s'était bien diverti aussi!

Il ne faut qu'une petite étincelle pour allumer un grand feu.

C'est une voix qui fit se hérisser les poils du matou qui se maudit de ne pas avoir remarquer le propriétaire plus tôt. Un chat, un autre chat, un bengal, paresseux sur le toit d'une de ses boites de métal qui tuaient trop rapidement. Le chat sauvage poussa un feulement à l'adresse du bipède qui l'approchait, patte levé, prêt a frappé comme son éponyme. L'autre poussa un bruit étrange, mais le lieutenant du Vent ne comptait pas se laisser faire et d'un bond preste, il s'éloigna du bipède, faisant un grand contour dans les ombres pour finalement se rapprocher du domestiques, avisant un instant le monstre au parfum de feu avant de se résigner à l'escalader à son tour, la fourrure en bataille. L'autre le salua, presque ravi de cette rencontre mais le chat-serpent lui sentait la méfiance transparaître de ses propres pores. Il était xénophobe dans un clan de xénophobe, son seul atout étant sa capacité à le cacher. Mais devant un domestique, ça jamais !

Ah si seulement il n'y avait pas eu ici autant de parfum différent, peut-être le Cobra aurait il senti alors le fumet du tonnerre sur la fourrure de son vis à vis. mais ses sens étaient entièrement en alerte, portant sur ce qui l'entourait, bien plus impressionnant que ce misérable chat bengal au final.

- Ton Patte-Nue ferait mieux de faire attention s'il ne veux pas se faire renommé Patte Saignante, tu devrais le lui dire, le domestique.

Le ton était mélange entre froid et sarcasme et si le bicolore n'était pas à son aise sur le monstre, il reprenait un semblant de calme, sa fourrure retombant doucement, sa queue agité s’enroulant atour de ses arrières pour n'en laisser que le bout frémir, telle la sonnette d'un crotale. Avertissement significatif que le chat du Vent avait des griffes. Mais il n'avait pas pour autant peur, du moins, pas autant que lorsque le Cirque s'était implantés car jusqu'à là, rien dans les rapports n'avaient éveiller une quelconque terreur latente chez ses comparses. Juste une curiosité refréner par la méfiance face à cette chose étrangère implanter si près de leurs terres. A présent, il observait le corps de l'autre félin, remarquant cicatrice, la plus importante étant une sorte d'étoile sur son poitrail qui se révéla à la lueur des flammes, récente en comparaison des autres. En clair, son vis-à-vis n'était visiblement pas un étrangers des batailles. Pour autant, cela ne suffisait pas à impressionner complètement le serpent qui, étant clanique, s'estimait bien plus fort que ce domestique là ...Et pourtant, une distance de sécurité séparer encore les deux chats, les yeux bleu du premier toisant avec froid ceux d'or du second.

Il dut bien échapper un rire en voyant le pauvre malheureux en contrebas se hérisser au son de sa voix! Quoi? Il ne l'avait pas vu, là haut? Tout là haut lui ne manqua pourtant rien de l'habile détour qu'effectua le chat à la pelisse en smoking en s'éloignant aussi prestement de Patte-Nue, fuyant le tronc artificiel et ses flammes pour s'approcher du monstre endormi- oh, il n'allait quand même pas- Coup de Foudre dressa ses oreilles et défléchit une patte de sa miche de chaleur pour se tendre un peu plus vers le rebord - oh mais si, il allait! Le chat dans son smoking se donna un élan pour bondir, se suspendant en l'air à l'opposé des ambres du feu pour aplatir une patte au rebord, dans la neige, la marquant de son empreinte, avant de se hisser sur la carapace d'acier avec lui et le dévisager de sa position debout.

Le chat détourna une seconde la tête pour agiter ses oreilles, alerte, tandis que son homologue, couché, semblait nettement plus négligeant vu comment il s'était défait de sa position pour entreprendre la toilette de son corps.

— « Joli saut.
— « Ton Patte-Nue ferait mieux de faire attention s'il ne veux pas se faire renommer Patte Saignante, tu devrais le lui dire, le domestique.
— PPf-Ha hah! Coup de Foudre en rata sa lapée, visant l'intérieur de sa cuisse il déborda à son flanc: "Le Domestique" ??

Il eut un rebond des moustaches, puis leva son nez de ce qu'il faisait pour décocher au chat du Vent un splendide sourire, rougi par le feu et découpé par la nuit:

— Toi, tu vas être surpris à la prochaine Assemblée! ♫ »

Un mouvement attira le coin de son oeil qu'il baissa sur un pan de neige claire où s'opposait la queue sombre du chat dans son smoking, s'agitant au bout. Il nota l'énervement de son interlocuteur mais préféra baisser les yeux plus loin, vers le contrebas à nouveau, sur Patte-Nue qui mettait ses deux pattes nues sur ses hanches et regardait les deux chats qui étaient montés avec un féroce rictus en face. Coup de Foudre ne connaissait pas les expressions faciales des bipèdes, il n'aurait pas pu deviner que ce-dernier souriait et riait à la vue de deux chats sauvages s'étant trouvé un coin de leur cirque où s'étendre. Patte-Nue fit un large signe et avisa un ou deux autres Pattes-Nues en périphérie qui répondirent par des sons aux tonalités différentes. Impossible de déchiffrer leur conversation, aussi Coup de Foudre profita de sa position pour se gratter négligemment l'oreille de la patte arrière.

— « Va lui saigner sa patte si t’as envie mais j'y penserais deux fois avant d'aller chercher des noises. Ça ne t'intéresses pas plutôt de voir tout les secrets de cette Assemblée-ci ?  Avant qu'elle ne disparaisse, je veux dire.

Posant patte sur neige, il se rendit compte du regard du chat du Vent sur lui alors il s'étira de tout son long veillant à s'embellir, malgré la présence tout près de ce qui pouvait être un ennemi, venant du Clan qui les avait attaqués, une nuit, et qui avait même pris l'une de leurs guerrières en otage pour la torturer ensuite. À ça Coup de Foudre bailla, son souffle prenant la forme d'une vapeur blanche dans l'air avant de claquer ses mâchoires ensemble d'un ravi ronron.

Il ne faut qu'une petite étincelle pour allumer un grand feu.

La félicitation, il ne l'entendit pas où plutôt, il l'ignora, l'autre savait sauté aussi non ? A moins que le mâle ne soit plus pantouflard que son apparence le laisse à penser. Et pourtant, le rire l'agaça, queue vibrant un instant plus vite, son corps se tendant presque comme la corde d'un arc, cobra prêt à mordre dans son recul négligeant de la tête, mensonge que cette presque fuite suggérer. Mais à l'énoncer de l'assemblée, sa queue loupa un battement, se désaccordant de son rythme alors que ses pupilles devenait deux fentes fines, ses iris se chargeant un instant d'une franche surprise avant de redevenir aussi méfiante que celle d'une proie guettant son prédateur déjà repu. Et ce ne fut pas le rapprochement d'autres bipèdes qui rassura le venteux, dont la fourrure regonfla un tant sois peu, ses oreilles se plaquant presque sur son crâne, laissant même sa gueule entrouverte sur la pointe de ses crocs. Et l'autre dansait élégamment, comme inconscient que d'un coup vif, son beau sourire pouvait se changer en macabre grimace a tout jamais. Un seul coup de griffe pouvant le changer en Joker à la face défiguré, arrachant sa belle gueule au tableau des préférés de ses dames pour le propulsés vers celui de ses félins inspirant la pitiés. Mais sa gueule entrouverte permis aussi au bicolore de sentir enfin cet effluve clanique et si il comprit que son vis à vis avait aussi des griffes, il ne s'en radoucit pas moins pour autant.

- Visiter les lieux, avec toi ? Tu te moque de moi ? Et pourtant, malgré son ton, son regard lui quitta le paresseux squatteur pour embrassés les lieux avant qu'une autre remarque ne franchisse sa gueule, pas moins froide mais pourtant, plus douce. Après tout, pourquoi pas ... Et il laissait à l'autre le soin de prendre les devants, d'un geste pas moins impatients, ses craintes tombants déjà, mais pas sa méfiance.

Il faut dire qu'il avait vu tellement de chats des autres Clans ouverts à échanger - rien qu'à voir Museau Bleu, Nuage du Vent, Douces Caresses - qu'il en oubliait parfois la xénophobie qu'on leur injectait directement dans le sang - enfin, sauf quand celle-ci venait des membres de son propre Clan... La méfiance du chat dans son smoking était palpable et même après la superbe démonstration de souplesse de Coup de Foudre il n'avait en rien relâché de sa raideur:

— « Visiter les lieux, il cingla, avec toi ? Tu te moques de moi ?
Coup de Foudre eut un léger rire.
— Je n'ai jamais dit ça ha-hah, mais si tu insistes ♡

Depuis sa position ventre à terre et le dos en pente, Coup de Foudre monta soudain par les épaules, rejoignant son nez à la hauteur de l'autre, secouant une patte arrière d'un petit coup histoire de se débarrasser de la neige qui l'avait recouverte un peu. Il aimait être en hauteur pour observer autour mais ce toit en métal froid lui tuait les coussinets.

— Après tout, pourquoi pas ... »

Il bourdonna d'assentiment en entendant l'autre retourner son smoking, et étirement fait, se mit en marche en traînant ses pattes dans la neige, passant à côté du mâle en levant haute sa queue pour taquiner du bout le bout de son museau blanc.

— « Voilà qui est mieux !

D'un gloussement, il s'empressa de chasser sa queue comme s'il anticipait de se la faire mordre et il lui jeta à peine plus qu'un petit clin d’œil aguicheur en trottinant, se laissant tomber du toit sans histoires. L’atterrissage se fit des pattes avant, tôt suivies par les pattes arrières qui s'étaient déjà mises en mouvement de marche et son arrière train remua au pivot de sa queue qui décrit un mouvement circulaire derrière afin de se désengourdir en entier.

Ses yeux étaient captivés par le mouvement du feu qui crépitait et le bengal s'en approcha sans peur aucune, allongeant ses allures histoire de profiter de la chaleur que lui conférait le feu sur chaque follicule de son poil. On était définitivement mieux ici en bas qu'en haut là-bas, et Patte-Nue marcha derrière lui pour aller rejoindre les deux autres tout en continuant leurs charabia. Coup de Foudre eut une pensée : qui sait, peut-être que de leur côté c'était pareil, peut-être que voir deux chats discuter sans nécessairement miauler devait les intriguer autant qu'eux l'intriguait lui... Mais outre les Pattes-Nues, il y avait mieux:

— « C'est fascinant.

Les flammes dansaient dans ses yeux et la lumière qui s'en dégageait délesta sa face de la noirceur de la nuit, comme le faisait la neige au sol qui le parsemait par endroits, dessous. On ne voyait le mouvement de ses pattes qu'à cause de celle-ci, sans quoi il aurait eu l'air couvert d'une cape de ténèbres. C'était pareil pour l'autre - sans ses gants blancs et ses chaussettes il aurait été impossible ou presque de le voir dans le noir de la nuit.

On pourrait nommer autant de chatons Patte de Feu qu'on veut, rien ne vaut l'authentique, tu trouves pas ?

Il ne faut qu'une petite étincelle pour allumer un grand feu.

Le serpent aurait pu frapper, mais il ne se sentait pas réellement en danger avec le bengal. Oh certes, l'autres avait des atouts non négligeable tel sa carrure où encore ceux de tout félins digne de ce nom mais pas l'attitude de celi qui veux attaquer. Et le bicolore réagissait en cet instant un peu comme le ferait un véritable Cobra, en avertissant plutôt qu'en frappant directement. Et le matou eu bel et bien envie de claquer ses dents sur le bout de queue trop baladeur de son drôle de compère, d'ailleurs le "clac raisonna bel et bien, dans le vide fort heureusement pour le bengal. Le venteux en revanche, ne bondis pas du haut du toit, plus discret, il s'approcha du bord, s'allongeant sur la tôle rendue plus froide encore par la neige avant d'y glisser pour atterrir souplement au sol, se cachant dans l'ombre du véhicule puis, directement, dans celle de l'autre félin qu'il suivait.

Et si le premier s'approchait des flammes, le second se tenait à l'autre bout de son ombre, soit bien assez loin pour n'en sentir qu'une tiède chaleur en somme. Après tout, le lieutenant avait promis de ne rien faire d'imprudent et le feu était une créature dangereuse qui sur les landes, embrasait le territoire pour n'en laisser que cendre a la vitesse du vent. Et puis il y avait le bipède et dès qu'il bougea, le guerrier redevint boule de poil prêt à mordre, mais le deux pattes s'éloigna sans même lui porter regard et la fourrure retomba, aussi vite.

- Sur ce point là, nous sommes d'accord. Mais ça revint à donner des noms d'animaux dangereux à des petits, qui peut dire qu'un chaton réagira comme le serpent grâce auquel il a reçu son nom.

Un sourire mauvais naquis jusque dans son regard alors qu'il trottinait, rejoignant le charcoal pour lui offrir un long coup de tête sur sa joue, avec assez de force pour que ce semblant de câlin puisse tout autant faire montre d’agressivité à venir. Et pourtant, le bicolore qui un instant, avait pris les devants, s'assit plus loin, se léchant le poitrail non sans un regard sur son homologue.

- Un chaton sera toujours moins dangereux que le feu tu sais ... Même si un chaton seul peut provoqué une guerre ravageuse autant qu'un incendi ...

Justement, les gants blancs de l'autre se trouvèrent juste derrière lui, suivant sa queue comme un poisson son hameçon.

— Sur ce point là, nous sommes d'accord, répondit le chat dans son smoking après un court moment à s'élever en tour de poils pour menacer Patte Nue de faire un pas de plus vers lui, "pour voir". Mais ça revient à donner des noms d'animaux dangereux à des petits, qui peut dire qu'un chaton réagira comme le serpent grâce auquel il a reçu son nom.

Le Bengal pivota son oreille saine vers l'arrière, saisissant une curieuse tournure de phrase dans cet exemple. Il croisa le regard glacial du chat des Landes qui se ragaillardi de sa précédente crainte en prenant du territoire, trottinant vers le bengal avant d'entrer dans sa bulle personnelle d'un coup de tête à sa joue en l'étirant d'un frottement quasi agressif, relevant si haute la babine de ce-dernier qu'il en avait senti le froid de l'air contre ses dents. Une puissante bouffée de musc lui monta aux narines et Coup de Foudre sentit des fourmillements lui prendre à la racine de ses pattes, se laissant secouer de petits gloussements après quoi:

— « Ohhh, il ronronna, tandis que le chat dans son smoking se déroba de lui d'une allonge, "Petit Serpent", alors? ~

Il observa Petit Serpent se glisser sur la neige et l'obscurité pour aller s'asseoir plus loin et se donner un coup de langue comme en signe de trêve, comme s'il acceptait de baisser sa garde avec lui, appuyé par son regard qu'il avait accepté de porter ailleurs que sur le bengal.

— « Un chaton sera toujours moins dangereux que le feu tu sais ...
— Mmhm ?

Imitant son exemple, le bengal détourna son attention du mâle pour à nouveau se tourner vers le feu dont il était question. Le crépitement des flammes et le halo de chaleur autour le faisait se rapprocher pour observer plus attentivement le phénomène, quitte à tourner complètement le dos à son curieux comparse occupé à sa toilette. Occupé à sa toilette, et à poursuivre sa pensée:

— Même si un chaton seul peut provoquer une guerre ravageuse autant qu'un incendie ...

De plus en plus curieux. Sans lâcher la valse des flammes à ses yeux:
— ...C'est ce que tu veux, Petit Serpent?  Marcher dans les pas d'Étoile de Suie et tenter, sans succès bien sûr, de mettre à feu les Quatre Clans?

Son oeil reluit en captant quelque chose, son sourire s'attisa et il profita que Petit Serpent ne le regardait pas pour lui vrombir:

— Je demande à voir ♡

Le vent d'un coup de patte fendit l'air, décrochant du brasier une paillette d'étincelle que le Bengal fit valdinguer vers l'autre chat dans son smoking - testant autant ses réflexes que ses convictions.

Il ne faut qu'une petite étincelle pour allumer un grand feu.

Le "Petit Serpent" esquissa un large sourire, oh petit, pas tant que ça du fait, parmi les siens, il faisait figure de grand mais en comparaison des clans voisins il était sur que sa taille n'était pas dominante. Mais si le serpent était un Cobra, ça changeait la donne car de tous, il était l'un des plus venimeux alors si en plus il est Royal, il en devient cannibale ... Un sourire de plus à la pensée de son ancienne meneuse, gisante, inerte et aussi froide que la nuit polaire. Elle avait fini par trouver sa place finalement, avaleuse de pissenlit, gouttant les racines ... une perte ridicule en comparaison de ce que le clan allait y gagner. Et qu'il soit devenu le lieutenant du clan aidait grandement à ses projets. Mais ce qu'il désirait savoir plus que tout, s'était les allégeances de l'autres. Il ignorait tout du nouveau meneur des tonnerreux et par le parfum présent lorsqu'il avait volontairement enfoui son museau dans la fourrure de l'autre ... Étoile de Suie avait fait bien des choses, mauvaises ... Et son successeur ne paraissait guère plus digne, pas moins pour autant. Un inconnu simplement. La suite le fit rire.

- Les clans n'ont pas besoin d'aides pour cela. Il avisa l'étincelle et la laissât approché, juste assez pour bondir dessus et l'étouffer entre ses pattes qu'il rouvrit non sans un coup d’œil pour son drôle de partenaire du jour.

- Les clans se cachent sous de fausses belles notions de soutient ... Mais la vérité, c'est que dans ce monde, c'est chacun pour soi.

Se redressant, il avança vers les flammes mais à mi-chemin du bengal, il envoya vers ce dernier, d'un coup de patte ajusté, une valse de sable, myriade qui retomba en paillettes brillantes sous la lumière des flammes. Menace et tentation, proposition et mascarade. Il ignorait bien des choses sur le charcoal face à lui mais il avait appris déjà, aussi. Son camarade n'était pas distant et ce faisait, le Cobra avait décider de l'être moins, pour instaurer ce faux climat de confiances dont on a tous conscience, normalement ... En plus, la guerre me fatigue. La plupart du temps, elles sont déclarés pour de tel banalités ... Un conflit à une frontière, un apprenti un peu sot. Alors que les guerres personnelles avaient tellement plus de charme. De nouveaux, ses éclats de glaces se posèrent sur les flammes, mais dans ce feu, il revoyait la mort violente de cette chatte, soit-disant sa cheffe. Et si du respect il avait eu, elle l'avait effacer toute seule, comme une grande en prenant des décisions stupides ... Comme celle de se mêler de trop près des affaires d'un reptile au sang froid.

— « Les clans n'ont pas besoin d'aide pour cela.

Petit Serpent remarqua bien vite l'étincelle poussée dans sa direction. Il la laissa s'approcher un peu puis depuis sa position assise s'étira les pattes dans l'arc d'un bond pour l’aplatir et ainsi elle s'éteignit. L'adresse du saut lui fit comprendre qu'il faisait face à un chasseur, et l'audace de s'y mettre à deux pattes dessus que ce chasseur, comme lui, n'avait pas froid aux yeux.

Ils ne se quittaient plus de ceux-ci comme pour se jauger et Coup de Foudre sut tout de suite qu'il avait affaire à un observateur:

— Les clans se cachent sous de fausses belles notions de soutien, commença Petit Serpent en montant sur ses gants blancs pour rejoindre le Bengal près des braises. Mais la vérité, c'est que dans ce monde, c'est chacun pour soi.

Comme lui, il tenta de surprendre son interlocuteur d'un geste spontané - à défaut d'avoir d'étincelles à lui jeter son coup de patte projeta plus de sable et de cendres que de neige sur sa cible qui, en se retenant de glousser, s'évita la corvée supplémentaire d'à nouveau se toiletter en se dérobant d'un pas de chassé.

Seulement son pas de chassé le mena plus près vers le tonneau mais il se désintéressa une seconde des flammes qui crépitaient dedans pour regarder se suspendre les grains de sable en l'air et doucement retomber, comme un rideau de sédiments cachant derrière un malin Petit Serpent. Ce petit tour de passe-passe était charmant mais sa vision des choses l'était bien moins, aussi Coup de Foudre s'assura de bien exagérer le mouvement de sa tête et de ses yeux en les roulant vers la voûte du ciel, vers les Étoiles suspendues loin au-dessus. S'étranglant de sarcasme:

— Jeee t'en priiiiee-hi-hiie!
Il barra sa route au chat qui partageait sa taille, terminant son geste en recourbant la queue, soutenant le regard : si tout les chats qui pensent pareil décidaient spontanément de quitter leur Clan, ils ne vivraient pas une semaine avant de rebrousser chemin, le ventre vide.

Soyons francs : à vivre tout seul tu n'aurais personne à taquiner, Petit Serpent. Tu t'ennuierais ~

Éclairé en contre-feu ses moustaches étaient comme des tiges d'or à ses babines, et les paillettes d'étincelles qui voletaient près d'une poubelle, à côté du tonneau, se reflétaient dans leurs deux yeux. Dans la forêt, la seule intempérie à laquelle il avait fait face avait été le Blizzard, et il aurait pu jurer le voir déferler dans les yeux du chat des Landes...

— « ... En plus, la guerre me fatigue. La plupart du temps, elles sont déclarées pour de tel banalités ...
— Ahh, on est d'accord... Il ferma très lentement ses paupières, pour les rouvrir, signe comme quoi il était apaisé même à cette proximité avec celui qui se disait dangereux.

J'aime les coups de sang moi, pas le verser.

Venait de dire celui qui, pendant la Lune Rouge, avait fondu sur le dos de la meneuse du Vent à l'Époque, à un chat de ce Clan qui, la saison précédente, avait attaqué le campement de la forêt en le saccageant de morts et en repartant avec une otage. Mais à cet instant dans la tête du Bengal il n'y avait que le chat dans son smoking et lui, et les étincelles d'un bien beau grand feu derrière avec lequel il brûlait de jouer encore. Le sourire malin Coup de Foudre se redressa subrepticement, s'éloignant de tout juste une foulée à reculons avant de sauter et d'envoyer sans la moindre discrétion cette fois un nouveau coup de patte dans une étincelle pour la faire voler vers Petit Serpent, réitérant le test.