Qui part à la chasse, perd sa place ! | ft. Nuage de Muguet - end

Je me réveille et m'étire. La nuit à été froide, mais je suis quand même en forme. Une couche de neige rend le camp tout blanc. Je regarde autour de moi, surprise. Je ne savais pas que la neige brillait autant ! C'est presque aveuglant. J'agite les oreilles : pas un bruit. Je relie un peu les moustaches, à la recherche d'odeurs, mais rien. C'est étrange... D'habitude, le camp est assez bruyant, à cette heure-là...
Je m'avance dehors, frissonnant. La neige paraît toute douce, mais en fait c'est super mouillé et froid. Je relève et secoue les pattes à chaque pas, dégoûtée. Je déteste la sensation d'humidité sur les poils. Je me fiche d'être salie, mais être mouillée, brrr...
Je traverse le camp à la vitesse - que dis-je, lenteur - d'un escargot arthritique et jette un coup d'œil au t'as de proies. Il est menu, alors je me contente d'une souris qui n'a que la peau sur les os. J'irai chasser ce matin, pour compenser. Tout en dévorant la proie, il me vient une idée. Et pourquoi ne pas aller chasser avec quelqu'un ? Je regarde autour de moi, tout en terminant mon repas, et repère Nuage de Muguet. Je finis, me lèche les babines et me dirige vers elle.
- Hey ! Salut, Nuage de Muguet ! Ça te dit une chasse ? Au marais ! fis-je avec un grand sourire à ma grande sœur de cœur.

Qui part à la chasse, perd sa place ! (22)


C'était les premiers piaillements de chatons qui me rendaient folle. Folle de jalousie ! Maman Lenlen.. enfin Esprit Lent... elle a eu des bébés et quelque part en moi je n'y croyais toujours pas. Après tout, sans les insulter -quoique Grain de Sel ça ne lui ferait pas de mal- ils étaient déjà à un âge avancé lorsqu'ils nous avaient adoptés Crocrocs et moi. Qui aurait cru que des chats de soixante lunes allaient fonder une famille ? Pas moi, pas du tout, et toujours pas. Mais pourtant la vérité était là, Esprit Lent était à la pouponnière, et tout le temps à la pouponnière. Contrairement à l'époque où elle s'occupait de nous, elle était réellement reine et du coup, elle était exemptée de travail de guerrier. Les petits la voyaient toute la journée, son sourire, ses blagues, son rire un peu niais mais qui nous avait bercé.. Le froid de la neige mouillée, commençant à fondre avec l'arrivée des nouvelles feuilles, s'infiltra dans le pelage de mes pattes. Le froid, des petits nés en hiver.. Si j'étais vraiment le monstre qu'ils m'accusaient d'être à cause de mon sang -depuis onze lunes !-, je les aurais envoyé faire un voyage dans la neige. C'était une saison dangereuse pour des chatons après tout.. Mais non, apparemment j'étais une chatte plutôt sympa quoique rancunière, mais pas de là à tuer les gens ? J'ai déjà vu assez de morts choquantes dans ma vie comme ça..

Les pattes mouillés, je m'éloignai de cette tanière aux chatons qui me faisait broyer du noir. Je regardais passive le camp qui vivait. Les chats passaient et.. de plus en plus... je perdais mes seules attaches avec ce clan qui me fait mal parfois, au fond.. J'avais une trace de ma vraie mère, j'essayais désespérément de me rattacher à ces infos et à ma vraie identité , puis avec Etoile Maudite qui déraillait, Grain de Sel qui était toujours aussi sympa et Esprit Lent qui trouvait sa vraie famille en même tant que je trouvais la mienne... Cela accentua plus mon détachement par rapport au clan de l'Ombre. Parfois.. je me demandais ce qui me retenait ici.

Puis une petite mine joyeuse, mordant à pleine dents sa vie de jeune baptisée et de sang pur Ombreuse vint me joindre. Je la vois, et je pensais à mes trois chapardeurs de la pouponnière, les trois aventuriers au nid de Bipèdes.. et il y avait aussi Mimosa, Violette et Ouragan qui me faisaient sentir bien ici. Sans oublier le grand Crocrocs, sans qui je ne serais rien. J'imaginais à tous leur image, cette petite bande de bienveillance dans ce camp qui m'usait et là, là je reprenais courage pour une journée supplémentaire ici. Aller au marais chasser les proies qui se réveillent, et qui sait si quelques plantes pointaient le bout de leur nez à présent ? Je me levai et allai poser ma truffe sur son front en guise de bonjour, grande chatte que j'étais -de mon père si ma Maman était petite et ronde, toute ronde et souriante.-

" Avec plaisir ma Ronron ! On fait un concours de proie ? Genre la plus bizarre ? Une souris à deux queues ce serait incroyable. Je t'aurais bien proposer une course mais tu les perds toujorus haha~ "

Et sur ces mots je l'accompagnai au marais.

Je vois Nuage de Muguet me faire un grand sourire. La lueur qui brille dans ses yeux à ce moment-là me remplit de joie, et une vague de bonheur et d'affection en bulles m'envahit. Ma grande sœur Muguet ! J'en sautille vers elle malgré la neige et lèche son poitrail en guise de salut, respirant avec délice son parfum familier, mélange de fleurs et de senteurs du Clan de l'ombre, avec une petite pointe d'un parfum plus... étrange, mais qui lui va très bien et qui me réconforte.

Je la regarde et l'inspecteur sous toutes les coutures, pour m'assurer qu'elle va bien. Elle a l'air plus mâture, plus grande que dans mon souvenir. C'est sûr, elle était déjà plus grande que moi vu qu'elle est plus âgée, mais là c'est encore plus flagrant. Et elle a le même regard que les adultes, celui qui dit que maintenant elle a des problèmes de grands mais qui déborde d'affection pour les plus jeunes, en étant un peu détaché aussi... J'ai souvent vu ce regard chez maman, mais chez Nuage de Muguet il ne me plaît pas. Qu'est-ce qu'on ferait sans sa bonne humeur et ses bêtises, si elle devenait un de ses adultes ronchons sans aucun sens de l'humour qui nous rabaissent tout le temps au rang de ''petit'' ?

Heureusement, sa réponse me rassure :

- Avec plaisir ma Ronron ! On fait un concours de proie ? Genre la plus bizarre ? Une souris à deux queues ce serait incroyable. ...

Je ris aux éclats. Il n'y a décidément qu'elle pour inventer un truc pareil ! Mais l'idée me tente, après tout, pourquoi pas ?

- Ouais, ça marche ! fais-je avec enthousiasme.

- ... Je t'aurais bien proposer une course mais tu les perds toujorus haha~. termine-t-elle.

Je m'insurge :

- Eeh ! C'est pas vrai d'abord ! Bien sûr que j'en gagne, des courses !
Je sais bien qu'elle dit ça pour me faire marcher, et je cours exprès pour m'amuser. Ça fait du bien, de rire un peu.

Et maintenant... direction : le marais ! Je m'élance à travers le tunnel du camp et cours à travers la forêt, pour lui prouver que je suis plus rapide qu'elle. Une fois arrivées, je me pavane :

- Et voilà, je te l'avais dit !

Qui part à la chasse, perd sa place ! (22)


L'idée de concours lui a plu et je ronronnai en réaction à son enthousiasme. Je me levai en m'étirant, proposant aussi avec une provocation une petite course jusqu'au marais. Ça la pique aussi, mais je connaissais mon trio préféré, toujours à sur réagir, et cela nous faisait bien rire ! Du coup pour gagner cette course que je lui avais prévue perdue d'avance, elle s'élança dans le tunnel la première, sans prévenir ! Je criai un " Eh !" outré par sa malice avant de m'élancer à sa suite. Elle m'avait eu la fieffée coquine ! Je m'ébrouai et je m'élançai à sa suite. On traversait le territoire des marais, je mettais le plus de force possible pour la rattraper mais récemment, je n'étais pas spécialement en forme. Petit coup de fatigue à cause du moral ? Peu importe, je ne gagnerai pas cette course, ce serait tout. En plus, cela faisait plaisir à ma Nuage de Ronce. Je me rappelais de cette énorme course pour aller jusqu'à l'étrange construction des Bipèdes. Elle avait perdue et il était vrai que j'aimais la taquiner sur ce point. Mais elle venait d'avoir sa revanche !

" Hhh- Félications ! Hhh.. " dis - je en reprenant mon souffle, puis m'ébrouant une nouvelle fois.

Dorénavant que nous étions arrivés, autant se mettre au travail. Notre but ? Trouvez une proie bizarre ! Bon, trouver une proie tout court sera déjà très bien, alors je me mets à renifler les alentours. Prémices du printemps, les rongeurs se faisaient plus cléments. Ils osaient de nouveau pointer le bout de leur museau. Le retour du festin ! Quoiqu'il fallait faire attention à ce qu'on attrapait. Il fallait épargner les mamans pour continuer à avoir des bébés proies, et manger la prochaine génération ! C'était peut - être un peu terrible dit comme ça, mais il fallait bien manger. Un peu de grattement sur ma droite. Le pelage gris d'une souris. On verra si elle est spéciale après ! Je lui sautai dessus, et l'achevai facilement. Je reviens à notre point de départ.

" Bon, elle n'a qu'une queue, mais la prochaine en aura deux peut - être ? "

Je la posai par terre, creusai le sol pour la conserver et la récupérer après. Je la remerciai intérieurement pour sa vie donnée, et quittant cette air solennel de remerciement, je fis un clin d'oeil et tirai la langue à l'apprentie noire.

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'Chasse Ombre' :

(Oupsy, ouh là là, désolée je suis en retard >.<'' Je n'avais pas vu la notification ^^'')

Nuage de Muguet me gratifie d'un Eh ! outragé lorsque je lui passe devant sans prévenir et cours dans le tunnel. Haha ! Elle n'avait qu'à pas m'embêter, d'abord ! Je cours, je cours, très très très vite ! Et une fois arrivée, je saute de joie et lui fait un sourire vainqueur, qui s'efface presque aussitôt lorsque je vois qu'elle n'a pas l'air bien.

- Hhh- Félications ! Hhh.. dit-elle en soufflant tout ce qu'elle sait.

- Hé, ça va ? dis-je en m'approchant d'elle, inquiète.

Mais elle s'ébroue et retrouve rapidement son souffle. J'ai peut-être tort de m'inquiéter ? L'excitation de la chasse me reprends, et je regarde alentours.

Il y a tout pleins de bruits et d'odeurs partout. Bien sûr, ce n'est pas la première fois que je vais chasser, non non non, mais ça me surprend toujours comment c'est beaucoup plus fort que dans le camp. Et ça change tout le temps, c'est toujours en mouvement : ici de l'herbe qui bouge, ici des oiseaux qui s'envole, là un fumet corsé d'une plante, là l'odeur ténue d'une proie passée il y a plusieurs jours... Pleins pleins pleins de choses différentes. Et tout ce qu'on voit... C'est vraiment super beau. Les pins sont grands, verts et majestueux, l'herbe est en train de sortir, quelques petites fleurs multicolores pointent le bout de leur museau, et les flaques d'eau qui reflètent tout ça... Vraiment, j'adore mon Clan, et je veux protéger ce territoire. Je me dis ça à chaque fois, mais ça me tient beaucoup, beaucoup à cœur.

Soudain, j'entends un croassement. Puis deux. Là, dans la boue du marais ! Il y a une grenouille, sur un nénuphar ! Elle ne nous a pas vues, il faut dire qu'un buisson nous cache. Alors, pendant que Nuage de Muguet traque sa souris, moi je contourné tout doucement le buisson, passé entre les deux hêtres à côté pour ne pas me faire voir et entre doucement dans l'eau, sans bruits. Normalement, je déteste ça - et c'est le cas là aussi, j'en frissonne de dégoût - mais c'est pour une proie, et rare avec ça, et c'est pour le Clan. Alors bon, ça vaut bien une fourrure mouillée, crasseuse, dégoûtante, puante...

''Ouais nan mais stop, on n'y pense pas, on attrape la grenouille et on sort d'ici le plus vite possible.''

La grenouille en question n'est pas loin, elle me tourne le dos et le vent m'est favorable. Seulement voilà, c'est dur, de marcher dans la boue ! Qu'est-ce qu'on s'enfonce ! C'est horrible, vraiment. Je patauge, sans bruit mais avec une lenteur désespérante, et m'approche de ma proie. Sauf que celle-ci se retourne, juste au moment où je suis au dessus d'elle. Il y a comme un instant de flottement, on se regarde, la grenouille et moi. Et puis je réagis, réflexe, et l'attrape avant même qu'elle ne puisse sauter. Je la tue en lui ouvrant la gorge - je sais, c'est beurk, mais c'est comme ça. Je sors péniblement de l'eau, qui m'arrivait jusqu'au ventre ou presque, heureusement que j'ai ma fourrure, et trottine jusqu'à grande sœur, toute fière.

- Hémphhehamphrhfefehraighapharfé ! (Ce qui correspond à : Hé, regarde ce que j'ai attrapé !)

Évidemment, arrivée devant elle, je lâche ma proie, et répète. Parce que je pense qu'elle n'a pas trop compris. Remarque, moi non plus je ne me serais pas comprise. M'enfin, c'est pas facile de parler avec une proie dans la gueule ! C'est comme essayer de grimper aux pins comme ces imbéciles du Clan du Tonnerre. Puis grande sœur (qui a aussi attrapé sa proie) creuse un trou et met sa souris dedans. À sa mine humble, je deviné qu'elle remercie les Étoiles, et, un peu honteuse d'avoir oublié une chose aussi importante, j'en fais autant, et ai même une pensée de gratitude envers la grenouille qui a donné sa vie pour que je puisse nourrir mon Clan. Je dépose ma proie avec l'autre et elle referme le trou, tout en me disant :

- Bon, elle n'a qu'une queue, mais la prochaine en aura deux peut - être ?

Je rigole et répond, enthousiaste :

- Haha, ouais ! Puis j'ajoute, revenant sur ce qui m'a tracassée : Mais tu es sûre que ça va ? Tu as l'air fatigué...

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'Chasse Ombre' :

Qui part à la chasse, perd sa place ! (22)


Nuage de Ronce avait l'air un peu inquiète de ma soudaine fatigue, pas très justifiable pour une future guerrière. Je me disais que c'était l'usure de mes pensées négatives qui commençaient peut - être à agir sur mon corps. Je devais me concentrer sur les activités plus joyeuses, comme ce moment même ! De plus, la motivation de ma cadette est contagieuse et cela me redonnait de l'énergie. Je ramenai une souris, et elle une grenouille. Rien de fort drôle pour l'instant. Sauf la tête de la jeune novice quand elle s'aperçoit qu'elle avait oublié de remercier la prise de cette proie. Je pouffai un peu de rire et la couvai du regard. La noiraude rigola à mon éternel espoir de trouver une souris à queue jumelle, avant de revenir sur mon rapide épuisement. Je lui fais un signe de queue signifiant que tout allait bien.

" Je dépense trop d'énergie à raler plutôt qu'à chasser, voilà pourquoi ! Mais me dépenser devrait me faire du bien. Le vent balaye les nuages noirs ! Sauf celui là, miaulais - je ne la désignant, petite Nuage noire, il est important. "

Je lui souris et rebondis sur mes pattes, pour montrer que la fatigue était vite chassée par l'enthousiasme et les bienfaits d'une sortie. Je la regardai avec un air de bêtise et de défi dans les yeux.

" Bon, ces proies incroyables... Si on s'éloigne un peu plus, peut - être en trouverons nous ? "

Un signe de haut en bas avec là - haut pour lancer le signal de départ, et je replongeais parmi les pins pour chercher quelque chose qui sortait de l'ordinaire. Et là, je vis ce gros corbeau. Cela faisait toujours beau sur la pile de gibier ça !Puis il avait de belles plumes pour les nids... Et des moins belles pour les nids à punir ! Repliée sur moi - même, je me préparai à l'attraper, m'approchant doucement.. silencieusement... Plus que quelques moustaches de différence, je lui sautai dessus ! Le gros volatile ne se laissa pourtant pas faire et me rendis bien la violence que je lui réservais. Son bec tapa mon crâne et je miaulai de douleur et de surprise. Dans un feulement, je lui lançai une patte pleine de griffe mais je ne rencontrai que les plumes de sa queue. Dommage... Le prochain que je verrais, il faudrait l'attaquer en groupe. Je me ferai un plaisir de manger le copain de cet oiseau qui m'a attaqué entre les oreilles.

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'Chasse Ombre' :

Nuage de Muguet se moque de moi ! Je sens mes oreilles me chauffer, mais je ne peux pas m'empêcher de rire avec elle. Quel moment agréable ! Puis, quand je reviens sur sa fatigue qui m'avait tracassée, elle me répond :

- Je dépense trop d'énergie à raler plutôt qu'à chasser, voilà pourquoi ! Mais me dépenser devrait me faire du bien. Le vent balaye les nuages noirs ! Sauf celui là, dit-elle en me montrant, il est important.

Touchée, je souris.

- D'accord, d'accord, je te crois ! m'exclamé-je alors qu'elle saute sur ses pattes, comme pour me montrer son énergie.

- Bon, ces proies incroyables... Si on s'éloigne un peu plus, peut - être en trouverons nous ? me dit-elle avec son habituel air effronté comme tout.

- Ouais ! fais-je, complètement partante.

Puis elle part à toutes pattes, et je la suis. Soudain, je vois un gros corbeau, et elle aussi, apparemment. Mais quand elle essaie de le tuer, il se débat et l'attaque à son tour, et ensuite il s'enfuit ! Ça se passe tellement vite que je n'ai pas le temps de réagir ! Mortifiée, je me précipite vers elle, terrorisée à l'idée qu'elle soit gravement blessée. Si ça n'en a pas l'air, elle a quand même un sacré trou dans le crâne !

- Ça va !? m'écrié-je, sous le choc.

HRP :