Thème X - Terres Inondées |
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| Un brin de furie pour un combat en folie , ft Nuage Poivré - Abandon | |
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Auteur | Message |
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Eclat de Crépuscule▬ Guerrière
Messages : 164 Date d'inscription : 22/09/2018
Carte d'identité Âge: 48 lunes (février) Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: Un brin de furie pour un combat en folie , ft Nuage Poivré - Abandon 05.10.19 11:05 | |
| Il l'observait, d'un air soupçonneux, son visage encore enfantin abîmé par les traits de la colère. Oh, pourquoi ne souriait-il pas ? Il était bien plus beau, plus abordable quand il était joyeux. Elle aurait pu, en ce moment, le comparer à un nuage d'orage, qui ne tarderait pas à tonner pour réduire à néant toute la bonne humeur du monde. Ses yeux la fixaient, dénués d'amitié, et ça lui faisait mal. Elle fronça les sourcils, attendant une réponse de sa part, une explication. Oui, il n'avait pas été dans son assiette depuis le début de la journée, mais elle n'avait pas pu savoir pourquoi, puisqu'il était aussi froid qu'un glaçon. Elle n'aimait pas le voir comme ça, oh non. Et pourtant, elle était incapable de l'aider.
Leur amitié se brisait doucement. Les fissures les empêchaient d'avancer, puisqu'à chaque réconciliation, ils se hâtaient de tout réparer, pour reprendre comme si c'était comme avant. Elle sentait bien que c'était différent, bien plus qu'avant, que le mentorat n'était peut-être pas la meilleure des solutions. A force de trop se voir, ils n'arrivaient plus à ressentir le manque de l'autre. Ils ne parvenaient pas à être heureux de se retrouver après une longue absence, puisqu'ils mangeaient ensemble, patrouillaient, chassaient ensemble. Se battaient ensemble, aussi. Et l'amertume le rongeait, à lui. La rouquine s'inquiétait. " Tu t'es faite attaquer, tout à l'heure, c'est ça ? Tu sens pas comme d'habitude. "
Eclat de Crépuscule s'attendait à des reproches, mais pas à ça. Son palpitant s'emballa, alors qu'elle était face à son meilleur ami, lui qui ferait tout pour elle et réciproquement. Elle savait qu'il n'irait pas cafter à ceux qui voudraient l'entendre qu'elle parlait encore aux ennemis, mais elle craignait que leur relation si fusionnelle ne pâtisse de cette rencontre qu'elle avait fait tout à l'heure. Blessée par ce ton si sec qu'il ne lui avait jamais réservé, elle grimaça, et secoua la tête doucement. L'aînée se sentait jugée par celui qu'elle connaissait depuis tout petit, et n'appréciait guère ce retournement de situation.
Elle se lécha la patte pour gagner un peu de temps, et si la peur la rongeait, au moins, il était capable de reconnaître l'odeur des ennemis. Une petite porte ouverte à son passage de guerrier qui la requinqua un tout petit peu, tout à son désarroi. La petite féline inspira doucement, redressa son menton, bien décidée à ne pas se laisser intimider et répondit, plantant son regard dans le sien : "Je me baladai au bord de la frontière avec la Rivière, quand j'ai aperçu un mâle de l'autre côté. On a bavardé un peu, et il a dû s'en aller. J'aurai préféré rester avec lui, il était bien plus aimable que toi. Quelqu'un d'agréable, de très charmant. Tout le contraire de toi en ce moment."
Elle s'approcha doucement de Nuage Poivré, espérant qu'il ne se dérobe pas à son regard interrogateur et un peu accusateur, peut-être. Oh, il était possible qu'il prenne très mal la nouvelle, mais elle avait toujours été franche avec lui. Il fallait qu'il soit capable d'entendre qu'il était exécrable en ce moment, toujours à chouiner et à s'énerver pour un rien. Les autres apprentis n'étaient sûrement pas des plus aimables avec lui, mais s'il souriait un peu, il pourrait peut-être se créer des liens d'affinité. Quand on fait la gueule tout le temps, on ne s'attire que les reproches et les commentaires désagréables !
Puis, elle bondit, et lui fonça dessus pour lui faucher les pattes et prendre l'avantage. Ils roulèrent un instant, emportés dans la descente, et quand ils s'arrêtèrent, elle était au dessus de lui. Et l'interrogea, heureuse de savoir qu'il ne pourrait se libérer que s'il se battait. Elle devait savoir : "Que tu le veuilles ou non, je suis ta mentor. Mais je suis aussi ta meilleure amie, Poivre. Tu peux me dire ce qu'il ne va pas. Une affaire de cœur ? On t'a encore embêté ? Tu dois savoir que je ne vais pas te juger. On s'est déjà entraidé, tous les deux…"
La rouquine faisait référence à l'épisode Etoile Tropicale, quand il s'était courageusement entremêlé dans le sacré problème familial, mais aussi à la fois où elle était revenue le chercher, et qu'au moment propice, Nuage d'Albâtre avait cherché la bagarre. Là aussi, alors que le gris était entouré d'ennemis, elle s'était interposé entre eux. Pour lui tendre la patte. Se souvenait-il encore ? _________________ Line by Creanima | Colo by Marsh Merci beaucoup
Dernière édition par Eclat de Crépuscule le 05.10.19 11:14, édité 2 fois |
| | | Porte-Bonheur
Messages : 2680 Date d'inscription : 16/05/2016
Carte d'identité Âge: Description du personnage: Mentor/apprenti: Nom du professeur ou de l'élève. | Sujet: Re: Un brin de furie pour un combat en folie , ft Nuage Poivré - Abandon 05.10.19 11:05 | |
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| | | Fin Brouillard▬ Guerrier
Messages : 355 Date d'inscription : 06/11/2017 Age : 25 Localisation : Sous les arbres tendres
Carte d'identité Âge: 17 lunes (octobre) Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: Un brin de furie pour un combat en folie , ft Nuage Poivré - Abandon 06.10.19 12:40 | |
| La belle se lécha la patte. Fuyante ? En tout cas elle lui signifiait par là qu'elle n'allait pas l'attaquer sans prévenir. Peut-être était-elle gênée, troublée... Peut-être qu'il venait de raviver un souvenir très désagréable qu'elle aurait préféré taire. Nuage Poivré voyait ce qu'il voulait voir. Et ça lui suffisait. Il avait tout à fait honte de s'être mis à bouder sans se poser de questions. Je suis vraiment qu'un chaton... Pas capable de réfléchir... Je pense qu'à moi... Alors qu'elle va mal...
Ça devenait difficile de rester fier, d'autant plus que désormais, deux soleils le fixaient résolument.
" Je me baladais au bord de la frontière avec la Rivière, quand j'ai aperçu un mâle Les oreilles de Nuage Poivré se redressèrent contre son gré. - de l'autre côté. On a bavardé un peu, et il a dû s'en aller. J'aurais préféré rester avec lui, il était bien plus aimable que toi. Quelqu'un d'agréable, de très charmant. Tout le contraire de toi en ce moment. "
Elle continuait de le regarder, tant et si bien que l'apprenti, qui espérait désespérément voir naître dans ce regard une lueur d'amusement afin de pouvoir se mettre à éclater... d'un rire nerveux qu'il sentait monter en lui, que l'apprenti, donc, trouva quelque chose, l'ombre, le semblant d'une solution auquel se rattacher pour ne pas perdre tout à fait la raison.
Elle a dit ça exprès pour m'énerver... Je l'ai mise en colère, elle est furieuse. Mais c'est.... c'est n'importe quoi son histoire. Et puis... c'est pas sa faute d'abord... Elle ne sait pas... Je ne lui ai jamais dit... Elle n'a jamais pu deviner que... que cette blague-là était pour moi de... d'une cruauté inouïe...
Il grattait dans sa cervelle toutes les excuses possibles et les acceptait indistinctement. C'était du déni, mais parfois, pour un esprit juvénile comme le sien, le déni de la réalité était presque un besoin vital, une nécessité absolue. Elle put voir combien le moindre mouvement lui était devenu difficile, combien de tous les côtés il semblait assailli de perspectives désagréables. Et lui, il comprenait qu'elle n'attendait rien d'autre que des excuses. Et qu'après ces excuses elle éclaterait de rire et lui expliquerait qu'en fait, il ne s'était pas trompé, elle avait dû traîner parce qu'il avait fallu qu'elle repousse un ennemi particulièrement redoutable mais elle n'avait jamais vraiment cessé de se soucier de son apprenti adoré.
Avec un sourire pitoyable, le pauvre Nuage Poivré parvint à articuler : " Désolé. " Il la regardait sans la voir.
Allez. Cesse de m'en vouloir. Dis-moi tout. Je suis prêt à entendre n'importe quoi, n'importe quoi, mais ne sois plus fâchée contre moi. Ne te moque pas. Je te jure que personne n'aura jamais été aussi soucieux que moi de tout le mal qu'il peut t'arriver, je te jure que personne n'a jamais souffert autant que moi de te voir triste ou fâchée, je te jure qu'il n'y a personne qui te soit plus fidèle que moi. Tu devrais me faire confiance. Tu devrais...
Brusquement, il perdit son appui au sol, et roula, roula, roula. C'était comme s'il n'avait plus de pattes. Affolé, il réalisa qu'Éclat de Crépuscule était là, tout près. Et avec elle, les chaleurs d'une respiration qui lui passait au-dessus d'une oreille, d'une peau qui traversait deux épaisseurs de poils, d'un cœur qui battait à peine moins vite que le sien, d'une odeur qui le rendait songeur et coupable, d'un regard qui le transperçait de part en part, brûlant et terrifiant.
Il ne savait plus rien. Était-ce la fureur qui l'avait lancée ? Un amusement mystérieux qu'elle n'avait pas encore laissé paraître ? Se moquait-elle de lui, de tout le mal qu'il s'était fait simplement pour s'excuser ?
A ce moment-là, si un esprit malicieux était venu lui souffler dans l'oreille qu'il s'était fait attaquer pour l'entraînement, il lui aurait répondu d'une exclamation ahurie : " Mais quel entraînement ? "
" Que tu le veuilles ou non, je suis ta mentor. Mais je suis aussi ta meilleure amie, Poivre. Tu peux me dire ce qui ne va pas. Une affaire de cœur ? On t'a encore embêté ? Tu dois savoir que je ne vais pas te juger. On s'est déjà entraidé, tous les deux… "
Il avait à cet instant la tête dirigée vers le bas, et sentait que le souffle de la guerrière lui passait sur les oreilles. Ils ne se faisaient pas face du tout, au contraire. Lui ne voyait que l'herbe tendre, et elle, l'arrière de sa tête. C'était bizarrement une configuration rassurante, qui aidait le novice à accepter les mots et les intentions de la rouquine sans craindre de mépris dissimulé. Il imaginait qu'elle était toute entière telle que sa voix le laissait supposer. Soucieuse, affectée, amicale, douce... tout cela était si réconfortant que Nuage Poivré se sentait sur le point de pleurer. Mais ce n'était pas tout. Elle était grande, et lui, elle le regardait comme on regardait les chatons. Qui avaient leurs "meilleurs amis", leurs "affaires de cœurs", leurs petits quelque choses qui n'allaient pas, d'autres chatons pour les "embêter". Tout ça était mis sur le même plan. Ces mots n'avaient pas leur sens plein et vrai. Leur sens vraiment adulte.
Au fond, Éclat de Crépuscule ne se situait elle-même que très partiellement dans son monde à lui. Il n'était qu'une portion infime, presque dérisoire, de sa vie à elle. Quoi de plus normal ? Il était apprenti. Alors qu'elle, elle était une guerrière. Leurs univers avaient beau se croiser un peu, ils demeuraient fondamentalement distincts. Ils n'avançaient pas dans la même direction, ne se regardaient pas de la même façon, nourrissaient chacun des espoirs très différents.
C'était comme ça.
C'est vraiment pas à moi de me plaindre, songea-t-il. Parce que c'est de ma faute, si je ne suis pas guerrier, comme elle. Si elle ne peut pas vraiment se permettre de me voir autrement que comme un petit. Elle aimerait bien, c'est d'ailleurs son but, elle est mon mentor. Elle fait tout pour. Et je ne suis pas fichu de faire les choses correctement, dans le bon ordre. Je suis idiot de faire comme si elle me devait quelque chose alors que je n'ai encore jamais rien fait pour le mériter. Il y a un ordre, c'est tout. Et le seul de nous deux qui soit assez idiot pour ne pas respecter cet ordre, c'est moi.
Il vibra, déchiré, S'écria : " Désolé, Tu d'vrais pas t'en soucier, J'suis pas là pour pleurer.
Je grandis. Un peu. Pas assez vite. Tu saisis... c'est ma faute : j'hésite, Je m'ennuie, tout m'énerve et m'irrite. Tout, j'te dis, mêm' nos merveilleux mythes, Mon amie, m'est amer. Car m'habite, Morosité vulgaire et injuste, Le souci de te plaire. Je m'incruste, Dans ta vie de guerrière.
Il se sentait plus calme. Il avait dit quelque chose de très difficile à dire.
" T'y es pour rien au contraire. Grâce à toi je deviendrai guerrier un jour. Quand j'arrêterai de penser, de parler et d'agir comme un gros débile. C'est normal. Franchement. J'vais pas être jaloux de ce chat de la Rivière, faut arrêter, n'importe quoi. C'est sûrement quelqu'un de vraiment très gentil, qui a beaucoup plus de mérite et de bonnes intentions que moi. Il espérait secrètement que la guerrière réagirait à cette supposition qui lui faisait mal au cœur à émettre tant il était orgueilleusement convaincu d'être infiniment plus fiable que n'importe qui d'autre pour la guerrière. Et surtout qu'un étranger mâle qui prenait des airs charmants. Quand je pense que je suis même pas fichu d'attendre tranquillement... Enfin bon. Je grandis, mais pas tant que ça, tu vois bien. Mais j'imagine que ça change rien. L'important c'est que je devienne quelqu'un de bien. Un jour. "
Ce jour-là s'éloignait-il de jour en jour ? _________________ On applaudit Topitop qui l'a dessiné avec TALENT ! Fin Brouillard élucubre en #0a5115.
Dernière édition par Nuage Poivré le 29.10.19 23:57, édité 1 fois |
| | | Eclat de Crépuscule▬ Guerrière
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Carte d'identité Âge: 48 lunes (février) Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: Un brin de furie pour un combat en folie , ft Nuage Poivré - Abandon 29.10.19 19:46 | |
| Il avait soufflé une excuse, un simple mot, trois syllabes, qui résonnaient encore dans la tête de la guerrière. C'était rare, si rare, que ce moment serait à marquer d'une pierre blanche. Lui autant qu'elle avaient du mal à demander pardon, et souvent le "pardon" restait bloqué dans la bouche d'Eclat de Crépuscule. Elle ne se souvenait même pas l'avoir déjà énoncé à voix haute, alors qu'il pouvait tout changer. Son père lui avait demandé, et elle avait su l'accepter, à contre-cooeur premièrement, oui. Parce que la rancune la dominait, bien avant la réflexion. Plus tard elle avait compris que ce n'avait été que par intérêt pour le clan qu'il avait agi de la sorte. Même si ça restait pour elle une blessure trop violente. Trop.
Et paradoxalement, Etoile Tropicale était plus compréhensible que Nuage Poivré. Ce n'étaient pas les liens du sang qui les faisaient regarder la même ligne d'horizon, mais simplement qu'il était plus mûr. Et que même si elle ne voulait pas se l'avouer, son apprenti n'avait pas la sagesse, et réagissait ainsi par des actions puériles, qu'elle n'arrivait pas à stopper. Chaque entraînement ou presque était synonyme de remise en question qu'il oubliait le lendemain, pour en reparler après. Combien de fois lui avait-elle dit qu'il pouvait se confier à elle, sans pour autant qu'il ne le fasse ? Des dizaines de fois. Parfois même elle doutait qu'il se rende compte qu'un jour, elle deviendrait mentor d'un autre, et que lui serait guerrier. Ce stade d'apprenti n'était qu'un passage de l'enfance à la vie d'adulte, mais lui restait entre les deux. Un adolescent prépubère incapable de songer au futur.
La rouquine fixait intensément la tête du gris, comme pour obtenir les réponses. Elle voulait le rebooster, briser ce caractère de cochon pour recommencer une nouvelle fois, et créer un chat apte à aller chasser seul, et à réfléchir, par pitié. Mais malheureusement, il était trop tard, et il semblait impossible de casser cette haine envers lui-même. A force de patience peut-être arriverait-elle à faire ressortir son bon côté. Pour qu'il ait des amis, et qu'il cesse de se morfondre sur lui-même.
" Désolé, tu d'vrais pas t'en soucier, j'suis pas là pour pleurer. Je grandis. Un peu. Pas assez vite. Tu saisis... c'est ma faute : j'hésite, je m'ennuie, tout m'énerve et m'irrite. Tout, j'te dis, mêm' nos merveilleux mythes, mon amie, m'est amer. Car m'habite, morosité vulgaire et injuste le souci de te plaire. Je m'incruste, dans ta vie de guerrière, s'écria-t-il, comme habité par un profond désespoir, dont il n'avait rien à envier aux anciens. Si elle avait pu en rire, elle l'aurait comparé à ces seniors qui hurleraient à la stupidité des apprentis de notre époque. Mais il n'en était pas question. Petit à petit, elle sentait que l'heure était grave. Elle ne retrouvait pas cette détermination sans faille chez le jeune, celle qui lui avait tant fait plaisir pendant les premières patrouilles. Celles où il faisait le dur, alors qu'il était épuisé, mais qu'il gardait la tête haute, pour l'impressionner. Ca lui manquait, parce qu'il était léger à l'époque, pas plein de remords et de regrets. Il parlait pour ne rien dire, alors qu'en ce moment, il ne disait rien alors qu'il aurait dû parler.
Il disait qu'il s'incrustait dans sa vie à elle, mais c'était normal. Eclat de Crépuscule n'était plus qu'une ombre, ses yeux avaient perdu leur luminosité habituelle. Elle avait perdu sa joie, parce qu'elle se sentait coupable. Était-ce de sa faute s'il se sentait si mal ? Peut-être que ses remarques claquantes pour le réveiller lui faisaient-elles plus de mal qu'autre chose ? Au fond, elle essayait, tâtant le terrain, sans trop savoir comment faire. Il était son premier apprenti, et elle l'avait eu à quinze lunes. Pas même le temps de s'affirmer dans son rôle de guerrière qu'elle devait de nouveau apprendre, et faire apprendre. "Mais c'est normal qu'on soit souvent ensemble ! Tu es mon apprenti, Poivre, mon apprenti ! Il faut que tu apprennes, et c'est moi qu'on a nommé pour ça ! Je ne vais te faire bosser dix jours entre chaque Assemblée. C'est un travail de longue haleine, alors oui, on chasse ensemble, on combat ensemble, on mange ensemble aussi, parfois. Mais faut pas oublier que sous mon rôle de mentor je reste ton amie, et que j'aime ta présence !"
Elle n'avait pas crié, non, parlé à voix médium, mais c'était comme un hurlement. Pour qu'enfin il ouvre les yeux. Par pitié ! Leur lien était clair dans sa tête, et jamais elle n'avait pensé qu'ils étaient trop ensemble. Même si parfois elle préférait prendre de la distance, parler à d'autres, ils se voyaient toujours une fois par jour minimum. Parfois ils partaient des jours entiers, mangeaient leurs proies chassées le matin et revenaient le soir, courbatus. Sauf que c'était elle qui organisait ces patrouilles, et qu'il n'avait qu'à la suivre. Nuage Poivré reprit la parole, plus serein : " T'y es pour rien au contraire. Grâce à toi je deviendrai guerrier un jour. Quand j'arrêterai de penser, de parler et d'agir comme un gros débile. C'est normal. Franchement. J'vais pas être jaloux de ce chat de la Rivière, faut arrêter, n'importe quoi. C'est sûrement quelqu'un de vraiment très gentil, qui a beaucoup plus de mérite et de bonnes intentions que moi. Quand je pense que je suis même pas fichu d'attendre tranquillement... Enfin bon. Je grandis, mais pas tant que ça, tu vois bien. Mais j'imagine que ça change rien. L'important c'est que je devienne quelqu'un de bien. Un jour. "
La rouquine se leva d'un bond, et s'écarta de lui pour s'asseoir plus loin, la queue battant de droite à gauche. Ca l'horripilait qu'il passe son temps à se critiquer, à se dénigrer, alors qu'il valait bien mieux que ça. Alors oui, là, elle aurait préféré être avec le riviéreux plutôt qu'avec ce boudeur mal dans sa peau, mais elle ne se voyait pas l'abandonner. Le cours de combat se transformerait donc une fois de plus en méditation, et ça l'énervait. Elle n'était pas sûre d'avoir la patience nécessaire pour qu'il tente de s'aimer, rien qu'un peu, vu comment c'était parti.
Elle se creusa la tête pour mêler psychologie et cours. Il était hors de question qu'ils gaspillent encore de leur précieux temps, qui s'égrainait d'une folle rapidité. Elle souffla doucement, et le complimenta, d'un ton calme lui aussi, et doux : "Mais tu es déjà quelqu'un de bien, Poivre. Ne te dénigre pas comme ça. Tu n'as pas à être jaloux de lui. Je ne passe pas ma journée avec lui, mais avec toi. Ce n'est pas en lui que je fonde mes espoirs pour être la mentor du meilleur guerrier de tous les temps. C'est compris ?
La jeune féline ne savait pas si ça l'avait aidé ou non. Qu'importait, c'était dit, et tant pis s'il n'était pas capable d'écouter sa réflexion. Elle secoua la tête, et planta son regard dans le sien, résolue à avancer quoi qu'il arrive : "D'ailleurs. Imaginons que tu vois ce chat, que j'ai rencontré tout à l'heure, mais sur nos terres. Comment réagiras-tu ? Poses toi la question en tant que guerrier et non pas en tant qu'ami jaloux, mmh ?"
La guerrière esquissa un petit sourire amusé, mais sérieux quand même. Elle attendait la réponse avec impatience, souhaitant qu'il ne se trompe pas. _________________ Line by Creanima | Colo by Marsh Merci beaucoup |
| | | Fin Brouillard▬ Guerrier
Messages : 355 Date d'inscription : 06/11/2017 Age : 25 Localisation : Sous les arbres tendres
Carte d'identité Âge: 17 lunes (octobre) Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: Un brin de furie pour un combat en folie , ft Nuage Poivré - Abandon 30.10.19 1:03 | |
| Ce fut son tour à elle, de s'écarter. Il sentait son impatience, sa colère aussi. C'était comme un reste d'électricité statique qui lui picotait la peau et qui réveillait autour de lui l'espace et le temps. Il se souvint qu'ils étaient venus jusqu'ici pour s'entraîner. Et pourtant, ils n'avaient presque rien fait. Le ciel commençait à se marbrer de rose et d'orange. Dans quelques minutes, ce serait le coucher de soleil. Un de ces longs couchers de soleil qui annonçait un bel été. Il était si tard... Temps perdu...
Elle le réalise en même temps que moi, c'est pour ça qu'elle est pas contente... En même temps faudrait savoir... C'est quand même elle qui voulait que je lui dise ce qui ne va pas. songea Nuage Poivré, qui avait tendance à se sentir victime de beaucoup d'injustices, ce qui était normal lorsqu'on avait son âge.
Par mimétisme, il prit un air grognon, renfermé, et se décida à ne pas regarder trop directement la guerrière. Au-dessus d'elle, il y avait le ciel. Le crépuscule. C'était si bon de voir le soleil se coucher et de sentir que non loin de lui, elle était là, et elle se souciait un peu de ce qui pouvait lui arriver. S'il n'y avait pas eu ça, il aurait tout laissé tombé depuis longtemps. Il aurait étripé quelqu'un, laissé Étoile Tropicale le bannir du Clan, puis il serait parti mourir dans quelque trou de blaireau.
" Mais tu es déjà quelqu'un de bien, Poivre. Ne te dénigre pas comme ça. Tu n'as pas à être jaloux de lui. Je ne passe pas ma journée avec lui, mais avec toi. Ce n'est pas en lui que je fonde mes espoirs pour être la mentor du meilleur guerrier de tous les temps. C'est compris ? " La grimace qu'il lui rendit ne fut pas la plus concessive des réponses, mais en même temps, il se sentait piqué au vif. On n'admettait en aucun cas, lorsqu'on s'appelait Nuage Poivré, que l'on pouvait vraiment être jaloux d'un étranger sournois et nauséabond. Malgré tout, il ne protesta pas franchement, car l'habile rouquine avait eu le tact de finir sa question sur un point beaucoup plus conciliant.
Elle sait faire ce qu'elle veut de moi. se surprit-il à penser, en levant une fois encore, mais brièvement, les yeux vers le soleil couchant. Je lui dois tout. Je mourrais pour elle si je le pouvais. Je l'aime.
Amadoué, il écouta la suite. " D'ailleurs. Imaginons que tu voies ce chat, que j'ai rencontré tout à l'heure ; il se représenta le déplaisant tableau. Un guerrier insupportablement fort et séduisant, riant doucement aux côtés de sa belle, et l'effleurant de sa queue. Et elle, radieuse, envoûtée, avec la même joie dans le regard que celle qu'elle lui réservait parfois ; ... mais sur nos terres , ce bel étranger se trouvait donc là, sous le même crépuscule qu'eux, quelque part non loin de son mentor. Comment réagiras-tu ? Je le découpe. songea-t-il, son cœur scandalisé battant à tout rompre. Je lui fais comprendre que s'il ne disparaît pas dans la seconde, il ne quittera jamais notre territoire, et que si je sens encore une fois seulement son odeur de poisson dans le coin, je lui arrache les oreilles et les coussinets pour les balancer dans sa sale rivière. Pose-toi la question en tant que guerrier et non pas en tant qu'ami jaloux, mmh ? "
Il eut un sourire faussement outré. En réalité, ça le gênait un peu de sentir sa belle frapper si juste. Et pourtant, à l'écouter elle, on n'est que des amis. Sûrement qu'elle fait comme si elle n'avait pas compris ce que je lui ai dit. En même temps... la pauvre... elle a raison... à sa place moi non plus, je voudrais pas marcher sur des œufs...
En tout cas il se força à imaginer la réponse attendue, ce qui lui prit un temps étonnamment long. Un étranger sur nos terres ? " Il faut le chasser. Absolument lui montrer qu'on ne permet aucune tentative d'invasion. "
Il estima lui-même que sa réponse n'était ni assez précise ni assez complète, aussi ajouta-t-il : " Je lui montre que je suis là, je lui dis de dégager... Et s'il est pas trop bête, je le laisse partir... S'il me provoque... Je le force. "
Il avait dit ça en se redressant d'un air impérieux. Nuage Poivré ne devait envisager ni la fuite ni l'échec. " Et surtout, je me méfie bien, tant qu'on est proches l'un de l'autre, même s'il joue aux innocents. Les guerriers de la Rivière sont des lâches et des traîtres. Ils se sont alliés avec ceux de l'Ombre, avant, quand ma grand-mère était le chef. Il faut jamais leur faire confiance ni leur laisser l'occasion d'attaquer en premier. "
Dans sa famille, il en était ainsi. Quelle que soit l'origine de l'étranger auquel on faisait face, on devait toujours garder en tête qu'il s'agissait vraisemblablement de notre ennemi mortel, même et surtout s'il se réfugiait derrière des airs indulgents.
Son assurance était revenue. Il se sentait brave, et soutint le regard de son mentor avec une fierté retrouvée. Tu verras comme je ferai un bon guerrier, semblait-il lui promettre. _________________ On applaudit Topitop qui l'a dessiné avec TALENT ! Fin Brouillard élucubre en #0a5115.
Dernière édition par Souffle Poivré le 19.01.20 0:16, édité 1 fois |
| | | Eclat de Crépuscule▬ Guerrière
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Carte d'identité Âge: 48 lunes (février) Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: Un brin de furie pour un combat en folie , ft Nuage Poivré - Abandon 18.01.20 22:10 | |
| Son apprenti eut un petit rictus, et Eclat de Crépuscule se ravit de le voir prendre au jeu aussi rapidement. Elle sentait presque son cerveau se mettre en branle doucement, et qu'il réfléchissait intensément, les yeux rivés sur ce chat qu'il n'avait pas rencontrait mais qu'il semblait haïr très profondément. C'était plutôt plaisant d'être l'objet de tant d'amitié, à tel point qu'elle pouvait s'inclure sans aucun problème dans les exercices, ce qui permettait à Poivre de ne pas se déconcentrer. Le temps parut long, et elle commença à se demander s'il connaissait vraiment la réponse ou si c'était un silence oratoire. C'était peu probable, mais elle attendit patiemment, préférant lui laisser tout le temps qui lui convenait. Il répondit enfin : "Il faut le chasser. Absolument lui montrer qu'on ne permet aucune tentative d'invasion."
La rouquine eut un hochement de tête peu convaincu, même si la réponse aurait été convenable voire parfaite pour d'autres guerriers. Son envie de discuter avec les inconnus prenait toujours le dessus, même dans des conditions qui hérisseraient les poils sur la tête de son cher père. Elle n’aurait même pas pu être capable de ne pas sourire et de marcher raidement vers l’intrus. A vrai dire, elle ne supportait pas l’idée de rester méchant alors qu’au fond, ils étaient tous les mêmes. Elle s’apprêta à le féliciter pour sa réponse, malgré que ce n’était pas ce qu’elle avait espéré apprendre à son meilleur ami. Il suivait sans qu’elle n’y puisse rien les coutumes et les moeurs de son clan. C’était normal après tout, sa famille et le peu d’amis qu’il avait restaient dans les lignes et il les suivait. Puis il reprit : " Je lui montre que je suis là, je lui dis de dégager... Et s'il est pas trop bête, je le laisse partir... S'il me provoque... Je le force. "
La petite féline fit une grimace déçue. Elle savait qu’il réagissait en tant que futur guerrier dont la seule préoccupation serait de s’occuper du territoire et de le protéger des intrus. Mais elle se disait que ces lunes entières d’entraînement, de discussions acharnées avaient été détruites par une xénophobie qui la répugnait. Mais elle hocha la tête une fois encore, la queue battant les hautes herbes d’énervement. Elle ne trouverait pas sa place ici, si chaque effort pour faire changer les mentalités était réduit à néant. Elle devrait parler à Etoile Tropicale, profiter de leur nouvelle proximité. " Et surtout, je me méfie bien, tant qu'on est proches l'un de l'autre, même s'il joue aux innocents. Les guerriers de la Rivière sont des lâches et des traîtres. Ils se sont alliés avec ceux de l'Ombre, avant, quand ma grand-mère était le chef. Il faut jamais leur faire confiance ni leur laisser l'occasion d'attaquer en premier. "
Eclat de Crépuscule écarquilla les yeux. Tache d’If était encore présente dans l’esprit de son petit-fils, ses qualités mais ses défauts aussi. Elle supportait encore moins que tout qu’on mette des stéréotypes sur les clans. Ils n’avaient pas la même approche de la chasse, ainsi que celle du combat, mais c’était ça qui faisait la beauté de leur biodiversité. La guerrière réfléchit un instant, tentant de ne pas blesser son petit frère de coeur par ses mots, mais aussi pour lui faire comprendre quelque chose : “C’est une très bonne réaction, Poivre. Digne d’un grand guerrier. N’oublie jamais ça quand tu es face à un chat d’un autre clan.” Elle ronronna un instant, puis continua sur sa lancée, d’un ton un peu moins enthousiaste : “Cependant, il faut que tu saches, d’un point de vue technique comme moral, que quelque soit le clan, les chats sont tous différents. Alors de la Rivière ou du Tonnerre, il y a des lâches et des traîtres, mais il y en a qui sont aussi drôles et gentils. Ne les range pas tous dans le même panier, d’accord ?”
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| | | Fin Brouillard▬ Guerrier
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Carte d'identité Âge: 17 lunes (octobre) Description du personnage: Mentor/apprenti: | Sujet: Re: Un brin de furie pour un combat en folie , ft Nuage Poivré - Abandon 27.03.20 17:51 | |
| “ C’est une très bonne réaction, Poivre. Digne d’un grand guerrier. N’oublie jamais ça quand tu es face à un chat d’un autre clan. ”
Elle avait beau ne pas essayer de l'exprimer, l'apprenti sentait bien qu'elle ne le suivait pas tout à fait. Il aurait dû penser à quelque chose de plus. Il pencha sa tête sur le côté, dévisageant, perplexe, le crépuscule de ses yeux d'or. C'était l'heure la plus belle de la journée, mais aussi la plus mystérieuse. Nuage Poivré se sentait toujours si gamin, par rapport à elle.
“ Cependant, il faut que tu saches, d’un point de vue technique comme moral, que quelque soit le clan, les chats sont tous différents. Alors de la Rivière ou du Tonnerre, il y a des lâches et des traîtres, mais il y en a qui sont aussi drôles et gentils. Ne les range pas tous dans le même panier, d’accord ? ”
Elle avait dit ça aimablement, un ronron dans la voix, presque hâtivement. Il s'agissait d'un conseil qui lui tenait à cœur, devinait Nuage Poivré. Il la sentait aussi, d'une certaine façon, inquiète, intimidée, préoccupée. Cela lui donnait le sentiment désagréable d'ignorer quelque chose, de ne pas tout savoir. Elle avait bien affirmé avoir discuté, après tout, avec cet étranger. Peut-être le connaissait-elle. Peut-être... peut-être l'aimait-elle. Peut-être craignait-elle de passer pour une traîtresse aux yeux de son apprenti. Nuage Poivré se doutait qu'il ne fallait ni la fâcher ni raviver sa peur, mais au fond de lui, un malaise bizarre naissait.
“ Oui, je me doute. Mais bon, je reste prudent quand même. Histoire de pas me faire piéger, quoi. Tu voudrais pas qu'on se souvienne de ton apprenti comme d'un idiot pire encore que Nuage d'Albâtre ! ”
Son humour était pâlichon, timide, crispé, mais il espérait détendre l'atmosphère, ou au moins se détendre lui.
“ Tu crois qu'on peut compter sur eux pour la chasse, d'ailleurs ? J'sais pas s'il va rester grand-chose sur le tas, ce soir. ”
Sa façon à lui de se plaindre d'une faim qui l'impatientait. _________________ On applaudit Topitop qui l'a dessiné avec TALENT ! Fin Brouillard élucubre en #0a5115. |
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