Voir sans les yeux | ft Rose - abandon

Voir sans les yeux.(5)


Quelle nouvelle inquiétante ! Alors que Doux Alizé avait perdu la vue par un terrible accident de guerre, la petite Nuage de Rose l'avait perdu sans raison apparente ! Certes, chatonne, elle ne réagissait pas trop aux couleurs, ne comprenant pas que la fleur bleue était différente de la rouge. J'avais juste pris ça pour une difficulté à apprendre, elle n'était pas la première à me faire ce coup mais... Je me sentais si coupable. Moi qui avait cohabité avec tant de chatons, j'aurais du savoir qu'il fallait la protéger, surtout du soleil ! Il était si néfaste aux Albinos. J'avais pourtant fait attention avec Reflet Lunaire, et plutôt bien réussi, vu qu'elle était normal, contrairement à sa mère et sa tante, trop violentes et folles en fin de vie.. Dorénavant, je serai intransigeante pour nos prochaines petites boules blanches aux yeux rouges, pas - de - so - leil !

Voulant racheter mon erreur de ne pas l'avoir plus sensibilisée à ne pas sortir au soleil, je cherchais sa fourrure blanche pour au moins discuter avec elle et lui éviter le pire. Facile à trouver, elle était souvent dans la tanière des apprentis, sans doute désemparée. La pauvre petite... Je m'approchais d'elle en souriant, juste avant de me souvenir qu'elle ne me voyait plus. Ooooh quelle nunuche parfois ! Alors pour m'annoncer, je fis des pas broyant à mon approche, tout en ronronnant. Je ne voulais pas l'effrayer non plus.

" Coucou ma Rorose. " miaulais - je doucement à la novice que j'avais tant gardée petite, conseillant sa maman, mais pas assez apparemment. " Tu restes à l'ombre de la tanière ? Tu fais bien, il fait si chaud ! "

Et non beau. Je m'étais habituée à bien choisir mes mots en présence d'aveugles pour me baser seulement sur les choses que nous pouvions toutes les deux expérimenter.

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Moi rose qui est plantée.
Je suis restée à regarder les cieux sombrer…
Que mon cœur a pleuré,
De voir le soleil sa couchée,
Pour l'éternité…
Maintenant seule dans le noir et attristée…
Je reste et je pleuré toutes ces larmes qui ne cesse de tombée,
De mon cœur noyé de sombres pensées…

Écouter !
Entendez-vous la Rainette sautiller ?
Grandir et s'émerveiller ?
Oui…
Moi je l’attends avancée…
Pendant que moi qui est aveuglée,
Ne pouvant seule bouger…
Je reste ou je suis tombée...
L'écoutant progressée,
Pendant que moi je reste ou je suis pour pleurée…



Cette nuit j'avais plutôt mal dormis.
Normalement quand je n’arrivais pas à dormir je regardais les étoiles pour me calmer et me vider la tête pour arriver à fermer les yeux pour le reste de la nuit.
Mais… je ne pouvais plus…
Donc j’avais eu beaucoup de mal à y arriver.

Quand je me suis réveillée le matin venue, enfin étais-ce seulement le matin ?
Je ne faisais presque plus la différence…
Pour moi il n'y avait presque plus n’y jour n’y nuit.
Que du noir…
Qu’un monde d'ombre…
Oui qu’un monde où la seule chose qui me guidait dans les ténèbres… était ma sœur. Rainette.
Il n’y avait qu’avec elle que j'arrivais à oublier…
Oui oublié mes envies de me laisser mourir…
Après tout ?
À quoi bon continué ?
Je n’avais plus aucune utilité… plus aucun bu dans ma vie.
Mon seul bu, avait été de vouloir faire comme ma sœur…
D'arriver à devenir une guerrière.
Arrivée à être utile…
Maintenant je n’était plus que poids mort…

Attendent quelqu'un arriver, je fit mon possible pour chasser les larmes qui était rester accroché à mon pelage et à cacher mon air triste.
Je ne voulais pas que l'ont est encore plus pitié de moi, je ne voulais plus sentir cette pointe de pitié dans leurs voix et surtout la tristesse dans selle de Rainette.

« Coucou ma Rorose. « miaula t'elle doucement « Tu restes à l’ombre de la tanière ? Tu fais bien, il fait si chaud ! «

Je tournais la tête vers la direction d’où venais la voix, enfin où je croyais qu'elle venait.
Je n'étais pas sûr…
En fait je n’étais plus sûr de rien depuis que j'étais aveugle, je n’étais même plus sur de qui était devant moi…
J'avais même du mal à reconnaître les autres par leur voix.
J'étais pitoyable…
Plutôt que de me fier à mes oreilles.
J'essayais de reconnaître par l'odeur.
Cela me prit un peu de temps, mais je fini par trouver.
Enfin… je croyais ne pas me trompée.

- Ac…Accroche Cœ… Cœur ?

Voir sans les yeux.(5)


La petite tourna la tête trop à droite, puis trop à gauche, avant de réussir à se caler sur moi. Ses oreilles s'agitaient et son museau s'activait, derniers percepteurs du monde qui l'entouraient. Mon coeur se serra. L'aveuglement de Doux Alizé avait été surprenant et douloureux, mais celui de l'albinos tombait de nulle part... Je lui laissai le temps de réflexion dont elle avait besoin. Elle devait se rassurer elle - même et se sentir encore autonome malgré son sens manquant. D'un ton hésitant, elle bégaya mon nom. Je posai ma queue sur son dos, en guise de réponse et pour indiquer ma position par rapport à elle.

" Juste ici oui, c'est bien moi, bravo ! " la félicitais - je pour lui transmettre un peu de ma bonne humeur. Il lui en faudra.

Je regardais les autres chats dans le camp, spectacle qu'elle ne verra plus. Pourtant, par ses oreilles frétillantes, je voyais qu'elle tentait de comprendre ce qui se passait autour d'elle, réflexe naturel de survie. Toujours d'une voix de velours, je décidais de lui décrire la vie du camp, histoire qu'elle "voit" ce qui se passait aussi.

" Là, tu viens d'entendre les pas pressés de Nuage des Vents. Doux Alizé a du l'appeler pour l'un de ses petits. Si tu te concentres, je suis sûre que tu peux les entendre piailler ! "

Petit moment de silence pour la laisser observer avec son ouïe. Je repris.

" Plus loin, mais pas discret non plus, tu peux entendre Pelage de Boue râler sur Nuage de Coeur. Il a du lui apporter de la mousse pas fraîche, elle déteste ça. Elle ne t'a pas grondée une fois ? Je ne connais pas un apprenti qui ne s'est pas fait tirer les oreilles par elle depuis qu'elle est ancienne ! "

Nuage de Rose se fera - t - elle encore tirer les oreilles, pourra - t - elle refaire les simples tâches d'apprentis ? J'étais sûre qu'elle pourrait encore se rendre utile dans le camp. Mais juste dans le camp, sinon, j'aurais peur qu'elle se perde dans l'immensité des Landes. Je fis aller ma queue posée sur son dos pour la caresser et l'encourager à écouter d'avantage. J'espérais qu'elle essayait, et que ma description du camp lui faisait au moins plaisir.

" Les cailloux qui roulent, c'est Cobra Royal qui monte sur le promontoire. Pourtant il fait attention, c'est un des chats les plus silencieux que je connais. Mais rassure - toi, il ne te fera pas de mauvaise blague, il est aussi très sérieux. "

Je respirais un coup, laissant aussi le silence nous gagner. Je me couchai, descendant de ma place assise. A côté d'elle, je lui murmurai :

" Et là, tu entends quoi ? Je suis là pour t'aider, n'aies pas peur d'accord ? "

J'étais un peu venue de nulle part pour l'encourager à ne pas baisser les pattes. Faite qu'elle y participe, la vie n'était pas fini dès que ses yeux ont cessé de fonctionner..

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