Papa ? Papaaaaa !!! [Pv Lou] - END

Papa ? Papaaaaa !!!

Impossible de trouvé chaton plus aventurier au Tonnerre que Boule Brisée. Les yeux à peine ouvert sur le monde, le petit avait voulu visiter la pouponnière. S'était sans compter la gentille Ourse Polaire qui, si elle avait accepter de nourrir et élever les petits, n'en voulait pas moins à la mère de ses derniers. Une mère dont elle avait eu tôt fait de parler aux chaton. Et qui depuis, intrigué le fils de celle ci. Car Boule Brisée n'avait qu'une hâte. Qu'on lui parle de sa vrai maman. Qu'il sache tout d'elle et surtout, pourquoi tant de chat semblait la haïr alors qu'elle n'avait fait qu'une chose. Leur donner la vie.

Une lune, voilà déjà une lune que ma maman était partie pour toujours. Où ? Ça j'avais pas très bien comprit. S'était pas très important de toute façon puisque ce que j'avais comprit, c'est que jamais elle reviendrait. Et pas parce qu'elle voulait pas hein, juste parce qu'elle pouvait pas. Et aujourd'hui, alors que Ciel et Louve faisait un concours de qui est la plus forte devant notre nounou, moi je voulais sortir. Bon, rester Lycaon dans son coin mais pour une fois, mon petit frère pouvait bien se débrouiller sans moi. Surtout qu'il faisait dodo ... A moi la sortie donc et sa lumière vive. Trop vive en fait et je suis vite obligé de me tapir à quelques pas de l'entrée pour laisser a mes yeux le temps de s'y faire. Un regard en arrière. Ourse Polaire est toujours occupée avec mes frangines. Parfait ! Et hop, je me hisse dehors. Bon sang ce que la pente est raide ! Mais j'ai de bonne petites pattes non ? Après tout, mon papa grimpe beaucoup aux arbres. Du moins, c'est ce qu'on m'a dit. Parce que les fois où il est venu nous voir, où la seule foi ? Je sais plus trop bien en fait, juste, ses grands yeux qui nous regardaient. Bon, j'en étais où ?

Le chaton s'était tapis au sol, observant le camp, à la recherche d'une fourrure connu. De la seule qu'il connaissait véritablement en dehors de celle de sa nourrice et du fils de cette dernière, Nuage de Phoque. Puis il vit le matou. Il était loin et lui paraissait flou du fait mais Boule Brisée était certain que ce chat là et celui qui était venu à eux pour leur dire qu'il était leur papa, bha, s'était le même.

Là ! Je me met à courir, très vite essoufflé mais peu importe et BOUM ! Je roule sur le sol, mais tant pis, je me relève et cherche a nouveau le grand chat sombre. Là ! Hop, vite vite avant que quelqu'un d'autre ne me vois. C'est que, j'ai pas vraiment trop le droit de sortir encore. Et puis, il fait si chaud ! Mais dès que je suis à l'ombre ça va mieux. Il a pas bouger ? Chouette ! C'est le moment de faire le beau. Un coup de langue sur mon poitrail, un autre sur ma patte et ... Bon OK, les oreilles ont oublie. C'est que je suis pas encore assez stable sur mes pattounes mais ça, c'est pas grave. Paraît que je vais grandir. Je me remet debout, ma petite queue bien haute et :

Papa ? Papaaaaa !!!

Je vais vers lui, enfin, c'est lui hein ? Parce que y'a tellement de chat dans le camp ! Bon d'accord, j'en ai pas vu beaucoup à cet heure ci, paraît qu'il sont en pa'trouille, un truc du genre. et la trouille, bha c'est Lycaon le trouillard. De toute façon si c'est pas lui, je vais vite être ramener à la pouponnière alors ...

Le petit chat agé de seulement une lune se tenait droit et fier, observant le félin charcoal avec l'espoir de ne pas s'être trompé. Parce que de tout les chats, il était certain d'une chose. Son papa lui accepterait de parler de sa maman.

Ourse Polaire faisait le décompte des chatons à sa charge. Dans son nid de feuilles, blottie contre sa chaleur, Petit Ciel était roulée sur Petite Louve (Petite Louve ne bronchait pas), Petit Lycaon dormait à poignets roulés même s'il respirait encore très vite. Ourse Polaire le tenait à l'oeil. Même si ce n'était pas la première fois que leur Clan se retrouvait sans guérisseuse (Songe Lunaire, puis Nuit Hivernale, et maintenant Secret du Firmament...) les premiers à souffrir étaient assurément les aînés et les chatons. Petit Lycaon remua son tout petit museau (il était si maigre comparé au reste de la portée), baîlla, et se retourna de l'autre côté en se nouant à l'aide de sa queue rachitique. Ourse Polaire lui attribua un coup de langue sur la tête, puis leva ses yeux doux sur Boule Brisée pour voir si ce-dernier avait trouvé le sommeil autant que les trois autres - Boule..

Sa tête se redressa d'un à-coup, les poils de sa queue se hérissèrent. « Boule Brisée? » elle appela, et elle se mit à zieuter la pouponnière à la recherche du vilain petit chaton qui lui avait filé entre les pattes.

« Boule Brisée? » Les autres reines n'en firent pas de cas.

À l'extérieur de la pouponnière, dans le campement, marchait leur pathétique excuse de Lieutenant. Il se dirigeait vers la frontière de la Rivière et n'avait même pas prit la peine de dire pourquoi - une fois encore c'est Étoile Masquée qui dut se charger de donner les tâches aux guerriers et assigner les groupes. Coup de Foudre s'éclipsait vers le boisé près des Rochers du Soleil que son oreille se pivota à l'entente d'une voix stridente lui étant destinée:

— « Papa ? Papaaaaa !!!

Il tourna à peine la tête pour regarder par dessous une toute petite silhouette s'approcher en trottinant. Son nez toucha le sien.

— « Oh.

Et s'il souffrait d'une berlue quasi omniprésente, sa vision redevint nette et sur le fantôme qu'il avait crut reconnaître se juxtaposa le visage bien rond de son fils (encore un), ainsi que ses grands yeux pétillants, aux antipodes des siens. Un sourire tira les babines du bengal qui poussa l'enfant d'un certes mou mais joueur petit mouvement de tête.

— « Tu as des pattes maintenant.

Il n'y avait aucune chaleur dans son sourire.

Papa ? Papaaaaa !!!

Leurs museaux un instant lié d'un contact provoqua un frémissement chez le chaton semblable à ceux que feue sa mère avait, son poil vibrant sous l'effet du plaisir jusqu'au bout de sa queue. Mais d'elle, il n'eu guère davantage que ça car son large sourire et son équilibre encore précaire trahirent qu'il n'était encore qu'un chaton. Et si le bengal poussa le petit croisé, ce dernier ne tomba pourtant pas, quoi que vacillant un instant avant de se camper, plus fier encore qu'un paon.

Des ... J'éclate de rire ! Il est un peu bête papa, j'ai toujours eu des pattes. Mais il est drôle aussi alors je répond, parce qu'il faut toujours répondre aux grands. Où parce que il me fait rire, je sais pas trop. Mais même que c'est pas si grave que je sais pas vraiment.

- J'ai des pattes ! Tu as des pattes !

Et le chaton reparti d'un rire pétillant d'insouciance, d'innocence, de joie. Mais Boule Brisée n'était pas venu la pour rire et alors que son nom commençait à raisonner derrière, arracher à une gueule inquiète, il fonça se cacher derrière l'une des pattes avant de son géniteur, ronronnant si fort pourtant que quiconque aurait sans doute pu l'entendre des quatre chênes.

- Et tes pattes c'est ma cachette préférée n'a moi !

Et tout en disant ça, il en vint à se frotter le museau dessus, avant de jeter un coup d'oeil vers la pouponnière, si loin. Fort heureusement, un guerrier avait vu le petit et rassurée la pauvre Ourse Polaire qui, depuis la mort de la guérisseuse, avait bien de la peine à garder à l’œil la boule de poil snow mink.

Brrrr ! Je veux pas retourner à la pouponnière moi ! Je veux profiter un peu de mon papa ! Et pour le lui montrer, je mordille doucement sa fourrure. Même que si je veux je peux rester accrocher à sa patte ! Oh oui, il doit rester avec moi ! Parce que bin ... Je suis son fils quand même quoi ! Et que c'est important d'être avec ses enfants. C'est ce que les reines elles disent tout le temps. Même que ... Oh c'est marrant ça ! Papa il a une étoile sur son flanc ! Je vais voir si je peux l'attraper !

Et le chaton tenta un saut vers la cicatrice au dessus de sa tête, n'y gagnant qu'une chute sur le dos qui lui fit froncé les yeux. Mais Brisé n'était pas du genre à renoncer facilement ...

— J'ai des pattes ! Tu as des pattes !
— Quelle observation perspicace.

Et Boule Brisée se mit à rire. Coup de Foudre aussi, l'observait. Il l'observait respirer l'air sans le sentir se bloquer dans sa gorge et il l'observait bouger les pattes sans devoir se convaincre de le faire. Et il ronronnait fort.

Voilà longtemps qu'il n'avait pas ronronné, même par mimétisme.

— Et tes pattes c'est ma cachette préférée n'a moi !
— Ah oui. Un petit rire le prit aux chatouilles provoquées par le petit qui slalommait entre ses pattes, sous son ventre, à se mettre les moustaches n'importe où- Ha ha ha plus que celles d'Ourse Polaire?

Il suivit la direction de son regard, vers la pouponnière, avant de suivre le mouvement d'un guerrier qui sortait de cette-dernière pour l'aviser d'un signe de tête. Une oreille se tordit vers l'arrière mais il lui renvoya son geste, avant d'arrondir les yeux - de toutes petites dents s'étaient plantées dans ses pattes.

— Eh Petites Dents tu me fais quoi, là? Il ôta sa patte pour lui faire lâcher ses dents (elles n'étaient pas encore très fortes à cet âge) et en les rassemblant, il abaissa son poids derrière pour s'asseoir au-dessus du chaton, lui ouvrant l'espace à son poitrail - bien sûr qu'il ne se méfiait de rien.

Habité d'on ne sait quel Diable, Boule Brisée leva le nez et tenta un bond de popcorn pour toucher la cicatrice en forme d'étoile. Son enthousiasme se retourna contre lui et plutôt que de bondir vers le haut son mouvement lui fit faire une galipette sur le dos, les pattes tendues, remuant du ventre pour tenter de se relever.

Coup de Foudre leva une patte et recula le coude,

il l'abattit - je plaisante il se ravisa, donnant seulement une toute petite tape sur le sommet de la tête du petit. Un sourire lui échappa, ses muscles se contractèrent et il se retrouva ventre à terre en lui miroitant son énergie. Bordel- depuis combien de temps n'avait-il pas joué?

Papa ? Papaaaaa !!!

Pour le chaton, voir son père réagir était merveilleux. Mais pas parce que le bengal était devenu l'ombre de lui-même, après tout, il n'avait pas connu Coup de Foudre tel qu'il était avant, mais juste parce que l'attention du guerrier le ravissait. Comme n'importe quel enfant qui profite de l'attention de ses parents.

- Carré-lent !

Bon le mot, c'est pas tout à fait ça, j'sais bien mais, qui s'en pré-occupe ? L'important c'est que Ourse bha elle sera jamais ma maman a moi. ma vraie. Mais je l'aime quand même hein ! Faut pas croire. Juste que, je sais pas, depuis que je sais - et j'ai l'impression d'avoir toujours sus - bha je peux pas faire comme tout le monde. C'est même pas clair pour moi tout ça. Et puis peu importe, juste là, je suis bien avec papa ! Bon sauf que ... Hé c'est pas mon nom ça ! Pis mes dents elles sont même pas petites d'abord !

Le chaton se retrouva les "fers" en l'air, ayant raté sa "proie" mais visiblement un instant -très bref seulement - déconcerté par la subite position de jeu face à lui.

Oh oui ! Je vais t'avoir ! Tu vas voir, je suis ...

- A l'attaque !

Bon, on s'en fou du nom, Étoile machin c'est déjà bien. Et même qu'un jour oui, je serai une étoile comme ma maman ! Mais pas tout de suite. Pour le moment, je suis juste le meilleur dans le clan, même si je laisse Louve et Ciel croire que c'est elles. Pis bon c'est des filles. Alors oui, elle peuvent être plus forte mais là tout de suite, c'est moi. Parce que je suis tout seul avec papa. Voilà. Aussi simple que ça.

Et Boule Brisé ne serait jamais du genre à réfléchir tactique. Et il le prouvait fort bien, s'élançant sur Coup de Foudre en courant, sans aucune finesse, avec juste l'attention de lui bondir sur la tête. Et pour être sur de ne pas raté sa "proie" cette fois ci, il attendis pratiquement de "percuté" le bengal charcoal pour bondir justement ...

"Carré-lent" plus qu'Ourse Polaire? Vraiment? Eh bé - Coup de Foudre renversa le petit, se rappelant à quel point la fragilité de leur centre de gravité lui avait toujours été fascinante. La queue en triangle, le petit corps étroit, les pattes qui grandissaient trop vite, les jeunes chats étaient aussi bizarres que l'étaient des jeunes pommiers avec leurs branches trop fragiles mais leur détermination à faire pousser des fruits aussi gros que les plus grands.

— « À l'attaque !
— Wôh-oh, se plaignit le bengal, et la surprise, alors? »

Boule Brisée ne faisait pas dans la subtilité, il chargea de toute la forces de ses pattes et de son corps pour tenter de percuter le bengal, qui se redressa debout, encaissant le choc en reculant à peine plus qu'une patte arrière. Mais le petit bondit, ce qui donna du poids à son attaque, forçant le bengal à ployer des deux postérieurs et à limite s'asseoir. Le contre-poids vint le renvoyer en rebond les deux pattes dans le poil du petit pour le clouer au sol et l'asséner de petits coups de langues et de mordillements:

— « C'est tout ce que tu sais faire? C'est ça l'étendue de ton attaque? Il se mit à rire, se roulant l'épaule dans les feuilles mortes en emportant le petit à rouler avec lui. Même Fifi se bat mieux que toi --! --.... »

--Et pour le coup il comparait sa technique à celle d'une guérisseuse pour le taquiner, et ses pupilles se contractèrent et ses oreilles s'abaissèrent et il se retrouva sur le dos, serrant très fort le chaton contre lui, à l'irruption d'une montée de souvenirs qui se mirent à lui grouiller sur la peau.

Un désagréable frisson lui prit - il était désagréable car dans ses oreilles sa voix lui manquait, car sa bouche avait des mots et des piques qui n'étaient réservées qu'à elles, car ses dents voulaient la mordre et sa langue voulait la toiletter, et son corps voulait être contre le sien et partager sa chaleur et ronronner en tandem et tourner l'oeil pour voir les étoiles dans son poil colorpoint foncir par endroits ou pâlir à d'autres tout dépendant la saison.

C'était désagréable d'avoir mal pour rien - de souffrir l'absence de quelqu'un.

C'était désagréable, d'aimer.

Papa ? Papaaaaa !!!

La surprise ? Mais on s'en fou de la surprise, la baston, juste la baston ! Et j'ai ... Oh ! Wha ça bouge beaucoup ! Mais je m'accroche, je vais ...

L'air se chassa de ses petits poumons au moment où il retrouva contact avec le sol, mais sans véritable violence pourtant et les coups de langues et de dents de son père ne parvinrent qu'à faire rire aux éclats le petit qui se débattait en remuant les pattes en tout sens, autant avouer, sans aucune efficacité donc. Mais son rire lui devait raisonner fort car dans le camp, quelques félins avaient tournés la tête avec curiosité, les oubliant peu après d'ailleurs.

Tout, tout ... Bien sur que non c'est pas tout mais .... Attends, quoi ? Fifi .... Firmaman ? Maman ?

Le chaton s'immobilisa ensuite, ses prunelles grise rivés avec interrogation et intérêt sur le bengal. Oubliant le jeu, n'ayant retenue qu'une seule chose. Fifi. Et qu'importe que son père le serre contre lui, il en voulait déjà plus sur elle.

- Fifimaman ... Elle se battait ?

Je me rapproche de la tête a papa Foudre, pour venir donner un coup de museau de toute mes forces dedans. Parce que ses yeux à lui, il voit "ailleurs". C'est pas la première fois que je vois des chats regarder ailleurs comme ça, Ourse ça lui arrive souvent quand elle parle de Phoque ... Je crois qu'elle voudrait que Phoque il soit toujours chaton. Mais m'en fou, moi la seule chose qui m'intéresse là, c'est maman.

- Mais elle été guériffeuse non ? Les guériffeurs ils s'battent pas !

Les mots n'étaient pas exacte mais le petit avait bel et bien retenue quelques leçons déjà de sa nourrice sur le fonctionnement du clan. Peut-être sans doute aussi parce qu'il était curieux d'Amour-en-Cage. la chatte aux herbes qui avait partagée sa tanière avec justement feue sa mère. Même s'il n'avait pas encore trouver temps d'aller par là bas sans se faire attraper avant ...

Je dois avoir toute son attention ! Du coup BOUM, un coup de patte sur sa truffe. Pis il va voir comme ça que j'sais me battre moi aussi ! Grrrrrr ... Enfin, c'est que du jeu hein ...

— Fifimaman ... pépia le petit chaton entre ses pattes. Elle se battait ?
— Si elle se battait, se contenta de répéter le bengal avec un air rêveur, se rappelant d'une fois, dans sa renardière, pendant la canicule.

Sa gorge se serra - pas à cause de l'émotion, mais plutôt pour anticiper des dents qui auraient fondu dedans. On lui donna un coup au museau mais ce n'était pas elle, c'était Brisée, qui s'était extirpé hors de sa prise pour venir se frotter contre lui, et Coup de Foudre le regarda faire sans ciller, sans vraiment éprouver quelque chose à ce geste - le petit découvrait la vie avec son nez et il venait tout juste d'avoir des pattes et c'était une bonne chose, mais...

— « Mais elle été guériffeuse non ? Les guériffeurs ils s'battent pas !

Il n'aurait rien répondu si on ne lui avait pas asséné un tout petit coup de patte au nez. Le geste le surpris et l'arracha de l'abstraction de ses pensées et Coup de Foudre se retrouva à s'asseoir, envoyant bouler son fils d'un croche-patte à l'aide de sa queue. Il se pencha au-dessus du petit qu'il avait fait tomber.

— Et qu'est-ce que tu en sais? Les "guériffeurs" n'ont pas de petits, et pourtant, - il recourba sa queue pour lover Brisée dedans - toi et tes frères et soeurs êtes bien là, non? »

Papa ? Papaaaaa !!!

Le monde tourne, tangue et ... Badaboum ... Et déjà les yeux de papa, là, au dessus de moi, comme à l'envers ceci dit. Oh qu'est ce ... Il est trop fort j'ai rien vu venir mais ... Oh ...

- Alors Ourse elle mentait pas ... C'est ...

Le mot "interdit" lui échappait, lui qui se croyait toujours si libre et le chaton senti sa gorge se serrer. En lui mettant sa propre existence sous le museau, Coup de Foudre venait de faire fondre une croyance. Et aussi preste que possible, il attrapa le bout de la queue de son géniteur entre ses patte, sans sortir les griffes, ses perles grises luisant d'un raisonnement que visiblement, il ne partagerait pas. Puis il se retourna, et une fois sur ses pattes, il lâcha son jouet pour se tourner à demi et dévisager Coup de Foudre.

Mais Ourse elle dit aussi que les chatons sont ce qu'il y a de plus précieux. Alors ...

- Fir'maman elle a eu raison de nous avoirs !

Je crie presque, un cri qui s'échappe de mon corps avec force. Je sais que j'ai l'air furieux et ma queue bat la mesure en même temps que mon cœur. Mais il y a des choses que je refuse de voir, de croire, de comprendre. et qu'importe si on me dit que je suis stupide. Ma décision est prise !

Le chaton n'ajouta rien, il avait beau parler fort, il parlait peu, et au lieu de répliquer, d'ajouter, il chargea la patte avant de son père, pour y frotter son crâne, emplit d'un besoin intense d'être rassurer, simplement. D'avoir la preuve qu'il été aimer. d'entendre le bengal lui dire que de là haut, la siamoise l'aimait tout autant que lui là, en bas, à supporter ce fils. Ce petit Bengal à la robe pâle qui criait plus qu'il ne parlait, qui bougeait sans cesse, échapper à la surveillance vigilante de tout un chacun ...

C'est en voyant le déclic se faire dans les yeux de Boule Brisée que Coup de Foudre sortit des brumes de son esprit, dressant hautes les oreilles.

— « Alors Ourse elle mentait pas ... C'est ...

Elles s'abaissèrent.

Quoi.

C'est Interdit?

Immoral? - un sourire en coin lui échappa.

Abject?!

Les têtes simples de son Clan semblaient comme intouchés par la tragédie - sans doute parce-que le Clan avait l'habitude, maintenant, de leurs fragiles guérisseuses qu'on exilait à la moindre faute ou qui mourraient pour rien. Mais Secret du Firmament avait été plus qu'une guérisseuse pour lui - plus qu'une guerrière, plus qu'une mère, et Boule Brisée se saisit de la queue qu'il avait recourbée autour de lui entre ses deux pattes en arrêtant le mouvement, ramenant son père sur terre.

Lorsqu'il se leva, Coup de Foudre fut porté à faire de même, se hisant sur ses quatre pattes en ramenant sa queue vers lui, se rasseyant au regard qu'on lui lança. Et Boule Brisée du haut de son il fait une queue de souris se carra devant le bengal pour piailler:

— « Fir'maman elle a eu raison de nous avoir !

Sa toute petite queue battait et déséquilibrait le chaton et si une part de lui voulut se précipiter pour l'aider à se relever, le lieutenant, non. Son père, non plus. Le il-ne-savait-plus-où-se-ranger demeura parfaitement immobile en baissant à peine le nez lorsque celui de son fils vint percuter de plein fouet sa patte à la recherche de sa chaleur. Pas de sa chaleur physique (les pattes étaient moins chaudes que le ventre, c'était prouvé) mais sa chaleur, émotionnelle. Malheureusement - et Boule Brisée tremblait à se frotter vigoureusement la tête contre cette patte, arrachant un frisson indicible à son père qui l'évacua d'un battement de la queue - malheureusement Coup de Foudre n'était pas présent, à l'heure, pour répondre à sa demande d'affection. Il baissa la tête, fermant l'étreinte en recourbant sa queue pour les envelopper tout deux, posant un Secret sur la tête du petit:

« ....Et ne laisse jamais personne te dire le contraire. »

À défaut de déborder d'amour comme feu son amie, il encouragerait la portée de la même manière qu'il l'avait encouragée elle. Ne croire en rien ne signifiait pas que ses mots ne portaient pas leurs poids, et Coup de Foudre avait prouvé plus d'une fois le pouvoir qu'il leur donnait en les maniant.

HRP: