L'espoir revit | Libre - end

L'espoir revit (14)


La bonne nouvelle avait vite fait le tour du tour, et de mes oreilles ! Enfin de mon oreille. Etoile d'Or était de nouveau sur pattes ! J'en vibrais de joie, la première cheffe de la Rivière, et ceux depuis tant de lunes, avait vaincu la maladie. Elle était vraiment forte ! Mais bon, moi, je ne l'avais même pas attrapée. Je l'avais battue avant qu'elle m'atteigne. J'étais décidément LA meilleure guerrière. Puis il le fallait. Mon Papounet était déjà assez inquiet comme ça par tout le clan, alors pour lui, je devais bien résister aux malheurs pour pouvoir le soutenir.

La femelle dorée émergea sur le haut du promontoire. Dès ses premières paroles, je me mis aux premiers rangs pour l'entendre, poussant volontairement quelques chats pour qu'ils laissent passer toute ma carrure musculeuse. Elle parla de la mort de Museau Bleu et Echo des Ruisseaux, je fis la moue comme les chats autour de moi. Le deuil de notre feu-guérisseur planait toujours sur le camp, en plus des problèmes que cela représentait avec la maladie. Mais quelques sourires revint avec l'annonce du nouveau guérisseur, Feuille de Saule. Mais le mien s'éteignit un peu à l'annonce du nouveau lieutenant. Je râlais de ne pas être à sa place, proche de la cheffe, proche d'être cheffe. Mais bon, Papa me répétait souvent qu'il me fallait d'abord avoir mon apprenti, et aussi un certain nombre de lunes. Mes yeux roulèrent dans leurs orbites. Pas besoin d'attendre si longtemps pour être sûre que j'étais faite pour ce rôle. J'étais la plus grande, la plus forte, la plus intelligente. C'était mon destin. Qui oserait faire face au destin, sérieusement ?

Bref, je réprimais un baillement lors de la re-nomination de Lierre en tant qu'apprentie, mais ma mâchoire claqua en entendant mon nom. Hein ? OUI ? J'AVAIS MON BAPTÊME ? Etoile d'Or me nommait officiellement guerrière ! Mon cœur fut rempli d'allégresse. Malgré mon poids en muscle, je me sentais enfin toute légère. La reconnaissance que j'attends depuis si longtemps. Dès que la meneuse nous invita sur le Promontoire, je m'y élançai, quasi aussi vite que la fois où j'avais déboulé chatonne là-haut pour admirer Jaguar d'Opale, tout juste nommée guerrière. Et bien, c'était mon tour ! Contenant à peine mon excitation, je miaulai un "Oui !" pour montrer ma détermination et mon dévouement en tant que guerrière. Brillante, vibrante, sans doute un peu plus en avant que les autres par habitude et par vantardise, je bombai le torse face à cet objectif atteint comme dans mes rêves de chatonne.

Prochaine étape :
Lieutenante.

Bon, okay, mentor avant.

L'espoir revit

Le jeune félin claudiqua pour pouvoir suivra comme les autres l'assemblée qu'Étoile d'Or venait d’annoncer. Mais s'il quitta bel et bien la pouponnière, il ne s'en éloigna guère, se tenant à distance. Ce n'était pas pour les chatons, répétaient ont à l'envie aux plus jeunes. Mais j'ai presque six lunes, avaient il eu envie de crier, au lieu de quoi, personne n'avait lancer un regard sur lui. Chaton dont la seule vue souligné le douloureux avenir impossible qui l'attendait, semblait il. Un poids pour le clan, un fardeau. Mais il luttait à contre courant vaille que vaille, plus fort que tant d'autres mentalement puisque la nature ne lui permettait pas d'une force pure. Et le jeune chat ne put qu'avoir loisir d'entendre les noms de félins disparus, envolés, emportés par le fléau. Une maladie dont il prenait soin de se tenir à distance. Tu as déjà bien assez de problèmes comme ça, entendait il encore un guerrier à la fourrure noire lui clamer. A moins que le matou nommée Vol de Corneilles n'est simplement voulu lui signaler qu'ainsi, le clan en serait soulager ? Il n'avait rien dit, obéissant. Comme souvent.

Le nom d'un autre chat qu'il avait déjà mainte fois vu parcourir le camp en revanche, sonna comme une promesse et le jeune félin chercha du regard la fourrure rousse flamboyante. Sans le voir toutefois car devant lui, nombres de guerriers et d'apprentis faisait barrage à sa vue. Mais une reine se pencha sur sa tête, lui soufflant que Brasier Glacial venait d'être nommé lieutenant. Aussi le chaton se contenta de hocher la tête, gardant silence. Et d'autres furent nommée, de nouveaux guerriers fini par comprendre Petit espoir. Un rang qu'il n’atteindrait peut-être jamais lui me^me. Mais de les voir rejoindre uns à uns la meneuse raviva la flamme de la combativité en lui et si comme les autres, il accueillis les nouveaux guerriers chaleureusement, son œil unique lui, se mit à luire en suivant Oreille, son aînée. Sous peu, ce serait à elle de clamer son nom de nuage à lui. Car il était tout décider à rendre fier ses parents. Car s'il y a bien deux félins dont les yeux brillaient davantage encore, s'était ceux de Papillon Blanc et Pluie Battante.

J’avais eu le temps de me reposer. Une nuit. J’étais guérisseur et pourtant je n’y connaissais rien, et pourtant les étoiles me faisaient confiance. Etoile d’Or aussi d’ailleurs. J’étais réellement angoissé par mes nouvelles tâches. J’avais rapidement mangé avec ma sœur, Patte de Lionne, et à présent, j’attendais les annonces de notre meneuse. J’avais un véritable et profond respect pour elle. Pour moi, sans elle à la tête de la Rivière, le clan s’effondrerait.

« Chats du clan de la Rivière ! »

J’allais devoir faire face à une épidémie sans rien savoir. Oh clan des étoiles, veillez sur le clan et sur moi, j’ai besoin de votre aide pour que mon clan survive.

« Nous sommes tous affectés par les tragédies qui nous accablent, peinés et terrifiés par la perte de Museau Bleu, d’Écho des Ruisseaux et de tous les membres qui nous ont quittés depuis le début de la canicule, qui s’est très rapidement ensuivi de l’épidémie qui parcours nos rangs.
Pour nous aider à combattre ce fléau, Brasier Glacial a accepté de m’épauler en devenant le nouveau lieutenant du clan. »

Je levais la tête vers le ciel, l’air solennel. A Museau Bleu et Echo des Ruisseaux, j’envoie mes pensées. Je sais qu’ils se plaisent parmi vous. Mais après la prière silencieuse, j’acclamais Brasier Glacial. J’approuvais le choix d’Etoile d’Or, il allait être un très bon lieutenant. J’appréciais beaucoup le matou.

« Rivière, tout n’est pas perdu. Continuons à nous battre et avoir la foi, prouvons à toute la forêt que nous sommes forts, unis, soudés. Que nous ne nous laissons pas terrasser si facilement ! Pour ceux qui en doutaient, les Étoiles sont toujours derrière nous, elles nous aident et veillent sur nous. Et pour nous aider à surmonter la perte d’Écho des Ruisseaux, elles ont choisi Feuille de Saule pour devenir notre nouveau guérisseur. »

C’était mon tour. Je me levais pour approcher du rocher, car là était la place du guérisseur, la mienne à présent. Proche de la merveilleuse Etoile d’Or et du fort Brasier Glacial. J’étais timide face à cette assemblée qui clamait mon nom. Mais j’en étais honoré. La meneuse enchaina sur les baptêmes. Je n’avais pas osé couper la cheffe dans ces baptêmes alors, et parce que je me devais d’être plus croyant que je ne l’étais déjà, je priais les étoiles. Je leur demandais de veiller sur ces jeunes chats, de prendre soin d’eux et de les guider sur le chemin de la foi et de la vie guerrière. Il allait devenir tout ce qui ne m’avait jamais donné envie et pourtant, j’avais bien conscience que sans eux, le clan ne fonctionnerait pas. D’ailleurs, je cherchais ma famille dans l’assemblée. Patte de Lionne acclamait les nouveaux apprentis et guerrier, et pourtant, je sentais son regard sur moi. Elle était fière, je le voyais. Alors à la fin de cette assemblée, je retrouvais ma sœur, soulagé de voir son amour dans son regard.

« Je le savais bien frangin, tu n’avais pas l’âme d’un guerrier. Mais je suis vraiment heureuse pour toi, on sera entre de bonnes pattes avec toi, je le sais. »

Les yeux brillant d’émotion, j’enfouis mon museau dans le pelage de ma sœur. Elle était tellement plus forte que moi. Toute ma famille était plus forte. Et d’ailleurs, alors que j’ouvrai les yeux un instant, je cherchais du regard mes parents et mon frère. Ils étaient tous les trois, assis, à nous regarder, échangeant des messes basses. Ils étaient déçus, dégoutés. Je n’étais plus le petit guerrier chétif qui allait être le plus fort pour la fierté de la famille, j’étais le guérisseur qui n’accomplirait aucun exploit guerrier. J’étais le chat qui n’aurait jamais de descendance, jamais de mariage, jamais d’amour. C’était ce que ma mère voyait. Un pauvre chat chétif et solitaire, perdu dans ses plantes et ses coussinets tout doux. J’avais perdu ma famille. Il ne me restait que Patte de Lionne. Elle seule m’acceptait. Alors j’enfouis mon museau dans l’épaule robuste de ma sœur, pour oublier ces regards de braises focalisés sur nous. Il n’y avait plus que ma sœur et moi.