Sadness, Sickness [Pv Feuille de Saule] - end

Maladie de Pluie + symptômes:

Il y en avait de partout. Je ne dormais plus. Je ne mangeai quasiment plus tant l’angoisse me prenait les tripes. Oh je n’étais pas malade, non, j’avais à présent des responsabilités. J’étais le guérisseur du clan de la rivière et je me devais de soigner mes camarades. Mais bien sûr, la terrible épidémie qui frappait ma tribu était toujours là. Je n’y arrivais pas. J’avais l’impression qu’elle ne progressait plus vraiment, mais les chats étaient malade et j’avais de grande difficultés à les aider. Heureusement Pluie Battante était là pour m’aider sinon je crois que j’aurais déjà succombé à une crise cardiaque ! Mes cours auprès de Vent du Nord étaient difficiles mais je retenais bien les leçons. Je l’apprécie mais… elle était très exigeante et parfois me faisait peur. Elle me mettait beaucoup de pression sur les épaules. Enfin, au moins elle m’apprenait à être un bon guérisseur et pour ça je lui en serais extrêmement reconnaissant.

Le guerrier qui me prêtait main forte était d’ailleurs un peu malade. C’est ce que j’avais remarqué du moins. Je n’avais vu que la toux mais il refusait de se faire occulter. Je l’observais toujours du coin de l'œil, vérifiant que ce n’était pas trop grave. Vent du Nord m’aurait déjà tué de ne pas réagir. Mais je n’osais pas encore m’imposer réellement. J’allais pourtant devoir le faire.

J’étais parti faire un tour rapidement autour du camp ce matin pour essayer de trouver des plantes, avant de retourner dans mon antre, j’avais trouvé, des tiges de prêles et de la valériane. Les yeux cernés, j’avais terminé d’examiner un malade et lui disait de se reposer. Je ne savais plus quoi faire et j’essayais tout un tas de mélange de plante sans pour autant réussir à faire quelque chose. Mais je ne désespérais pas. J’essayais toujours. Tous les jours. Sans arrêts. Ma sœur venait me voir tous les jours, après sa chasse du matin pour partager un petit repas avec moi. Je mangeais peu alors elle ne faisait pas prier pour finir mes restes ! C’était la seule pour le moment qui acceptait réellement mon changement de rang. Elle s’en fichait et se doutait bien que je n’avais pas la carrure et les ambitions d’un guerrier. Mes parents étaient déçus. Et mon frère faisait sa tête de nœud. Patte de Lionne me soutenait toujours, c’était celle qui avait le plus de caractère à vrai dire, têtue et grande gueule, ça aide. Elle me proposait son aide souvent, chasser exclusivement pour les malades, me chercher des plantes – je quittais difficilement le chevet des matous – ou même juste me réconforter quand j’en avais besoin. Aujourd’hui je l’avais juste envoyée à la chasse pour eux. Mais au moment où elle quitta mon entre, Pluie Battante entra encadrée par Cœur Brave et Plume Argentée. Ils le posèrent sur la litière disponible et avant que je puisse accourir à ses côtés pour l’examiner, Plume Argentée m’expliqua ce qui venait d’arriver.

« C’est terrible, Feuille de Saule ! Pluie Battante n’arrête pas de tousser ! Et sa fourrure est tellement chaude ! Il a de la fièvre ! Tu penses que c’est le Mal Vert ? Tu peux le sauver ? »

Le mal vert ? Oh par le clan des étoiles je n’en étais pas là dans mes leçons. Mon cœur commença à s’emballer. Je hochai la tête avant de m’approcher du guerrier. Les autres me gênaient. Je ne sentais que leur peur et ça ne faisait que m'angoisser toujours plus. Non c’était pas possible. Je devais être ferme. Courage.

« Merci à vous de l’avoir amené, je m’occupe de lui maintenant. Sortez s’il vous plaît, je préfère qu’il soit au calme et comme ça je pourrais l’examiner tranquillement. Je vous tiens au courant. Merci. »

Mes mots étaient doux. Sans attendre je plongeais mon museau dans la fourrure du matou. Il était brûlant. Bon. Chaud égale fièvre. Il a de la fièvre. Bon. Plume Argentée m'a dit de la toux. Avec un peu de chance ce n’était qu’un rhume que je pouvais soigner. Je me remémorais ce que je pouvais utiliser. Grande Camomille plus lavande c'était très efficace. Moins efficace mais tout aussi utile bouillon blanc et... euh... Baie de Sureau. Mais je devais être sûr de mon jugement. Rhume ce n’était que la toux, et éternuement, fièvre et fatigue. Pas courbature. Non c’était plus grave ça. D’une voix qui se voulait douce et rassurante – ce qui n’était pas du tout mon état intérieur – je m’adressai au matou.

« Pluie Battante, comment tu te sens ? Je sens que tu as de la fièvre. Plume Argentée m'a dit que tu toussais. Tu as des courbatures ? Est-ce que tu as toujours de l’appétit ? Tu me sembles fatigué aussi. »

« Nan, sans rire ? »

Je semblais l’avoir vexé. Gêné, je continuerais à l’ausculter pour voir si je trouvais autre chose. Mais pour l’instant je ne voyais qu’un rhume. Je paniquais à l’idée que se soit pire… Et qu’il soit malade comme les autres. Il m’aidait tellement dans mes devoirs de guérisseur et il m’avait appris beaucoup de choses. Je ne décelais rien d’autre, pas de bosse, pas de croute… Non, rien d’anormal. Probablement agacé par ma phrase et sa condition, il se roule en boule en me fixant.

« Je ne mérite pas tes remèdes, j’en ai pas besoin. Je vais bien, occupes-toi des vrais malades !

- Mais… »

Je le regardais très inquiet. Il toussait énormément, et me disait que tout allait bien. Mais bien sûr ! [i]Impose-toi bon sang… Il ne m’écoutera pas et je n’arriverais pas à le soigner sinon. Et je devais vraiment le soigner. Le glaire qui cracha à mes pattes finit par me convaincre.

« Je vais bien. Va dire à Papillon Blanc que ça va. J’ai pas envie qu’elle s’inquiète.

- Non. »

Ma voix ferme me surpris. Je n’allais pas le laisser tout de suite, un guerrier à côté pourrait très bien prévenir Papillon Blanc après, je resterais auprès de lui. Je me tenais droit devant lui, sûr de moi, pour une fois depuis longtemps.

« Pluie Battante, tu as un rhume. Tu en fais trop, alors tu restes ici, tu te reposes et tu me laisse te soigner. »

Je me retournais et allait vers la petite source qui coulait au fond de la tanière pour me nettoyer les pattes, me lécher n'était pas vraiment une bonne idée sur ce coup. Je réfléchissais en même temps à ma pile de remède qui était au plus bas en ces jours froids. L’épidémie m’avait quasiment tout épuisé, j’espère que je retrouverais un petit remède pour le rhume, au moins que je puisse soulager le guerrier et le guérir petit à petit. Déjà, un peu de repos ne lui ferait pas de mal, c’était certain !

« J’ai du mal à dormir, mais ça n’a rien à voir avec ma maladie. Je n’ai pas faim donc je mange peu, Je tousse, je crache des glaires, j’ai de la fièvre mais pas encore de courbatures. Mais ça ne saurait plus tarder. »

Il ne me voyait pas parce que j’étais au fond de la tanière, mais je soupirais de soulagement. J’étais angoissé déjà de base, alors devoir le forcer à ce soigner ça me mettait mal à l’aise. Bon, ce n’était qu’un rhume, prit à temps je pouvais le soigner sans que ça vire au mal blanc. Parfait. J’allais vers ma réserve de plantes pour sélectionner les heureuses élues.

« Si tu me donne un traitement contre la fièvre et la toux, je devrais… kof kof… vite me remettre. Le reste… Ça ne guérira qu’avec le temps... »

Il n’arrêtait pas de tousser le pauvre matou. Bon, j’avais les bonnes plantes. Il m’avait tellement aidé que je me sentais obligé de le guérir totalement. Bon, j’avais une tige de prêle que j’avais récupéré aujourd’hui, ça allait aider à guérir son rhume. Et j’avais récupéré une autre plante aujourd’hui… De la valériane. Je crois que ça aidait à s’endormir. Je demanderais à Pluie Battante. Je retournais vers lui pour lui apporter mes soins. Je coupais la tige en deux et en donnait une au matou.

« Tiens, mâche cette tige et avale le jus qui en sort, ça devrait aider à guérir ton rhume. Et pour que se soit plus efficace je vais t’en appliquer un peu sur le museau, ça te soulagera. »

Je mâchais la tige pour la transformer en une sorte de pate. Une fois fait, je lui appliquais sur le bout de la truffe avec délicatesse pour ne pas lui faire mal. Je retournais rapidement me laver les pattes avant de continuer avec mon patient. Je pris seulement au passage un peu de mousse en plus pour rendre son nid plus chaud.

« Parfait, tu iras mieux rapidement, faut juste que tu restes ici dans ce nid au chaud. Dis-moi, j’en ai assez en réserve, tu veux un peu de valériane, ça t’aidera à t’endormir et tu pourras te reposer. »

C’était plus une demande de confirmation si le remède était bon. J’étais quasiment sûr de moi, mais bon. D’ailleurs il ne m’en restait plus tant que ça, mais je devais bien lui mentir un peu pour qu’il accepte ça.

« Si tu penses que c’est nécessaire, je prendrais, c’est toi le guérisseur, c’est toi le mieux calé. Il faut que tu prennes confiance en toi, je ne serais pas toujours là pour t’aider. »

Dit-il en haussant les épaules. J’avais envie de le prendre dans mes pattes et ne plus le lâcher ! C’était un guerrier tellement respectable et merveilleux ! Sans lui… Je serais déjà désespéré, je pense que j’aurais déjà rejoins les étoiles par fatigue et angoisse. Son aide m’était tellement précieuse, et sa présence me rassurait. Je lui devais bien ça à ce pauvre matou, un peu de valériane allait l’aider à se reposer parce qu’il en avait grand besoin. J’en attrapais un morceau au guerrier.

« Avale ça alors, tu dois surtout te reposer et ça t’aidera beaucoup. »

Je voulais encore lui remettre de la mousse pour qu’il soit au chaud, mais après j’en aurais plus pour les autres. Au moins il était à l’abri de tout, et tranquille. Le camp était silencieux avec la maladie qui rodait. J’avais si peur que tout s’aggrave encore plus, que je me retrouve plus débordé encore… J’aurais aimé que ma sœur soit là, juste pour que je puisse enfouir mon museau dans son cou. J’aurais aimé la voir, elle qui est si douce avec moi. C’était la seule qui ne m’avait pas tourné le dos, et je ne pourrais jamais assez la remercier. Nous n’avions jamais été aussi proches. Je crois que j’aurais aimé lui partager mes tourments, mes inquiétudes, mes doutes. Mais elle n’était actuellement pas là. Alors je devais rester seul. Aider du mieux mon camarade. Je lui devais bien ça non ? Parce qu’une chose est sûre, c’est que sans lui je n’aurais rien réussi.

« Tu m’aides tellement si tu savais Pluie Battante. Je te remercie sincèrement d’être là pour moi. Alors c’est à mon tour maintenant de t’aider au maximum, tu comprends ? T’es pas prêt de voir les étoiles, crois-moi. Pas tant que je serais guérisseur de la rivière. »

Je lui donnais un sourire optimiste et sincère. Je le pensais vraiment. Ce jour n’arrivera jamais. Dans tous les cas, je ne le souhaitais vraiment pas.

HRP: