Wax & Wane prio Coup de Foudre - abandon

Le Soleil partait de plus en plus tôt ces temps-ci.
Il brillait moins fort, il se cachait derrière les nuages et il cédait la place à la nuit dés qu'il le pouvait. C'était comme ça l'année dernière aussi ( Mouche s'en souvenait ) mais il ne pouvait pas s'empêcher d'avoir une hypothétique nouvelle pour expliquer ces départs prématurés cette année.
Le Soleil était triste.
Il était triste car il s'en voulait.
Il avait été trop loin cette année. Les chats du Clan du Tonnerre lui en avaient tous voulu. A cause de lui, ils avaient dû rester cloîtres dans leur tanière, à transpirer par la gueule et à attendre la nuit, pour qu'enfin il parte.
Mouche n'avait pas aimé cette sensation : il s'était senti amorphe, son corps encore plus lourd que d'habitude. Etre Mouche, enthousiaste et dynamique lui consommait deux fois plus d'énergie que d'habitude.
Il s'était senti entravé. Puni. Pourtant il n'avait rien fait de mal ? ( Il n'en avait pas l'impression )

Mais Mouche n'en voulait plus au Soleil. Il n'arrivait pas à rester rancunier. La rancune aussi, lui prenait deux fois trop d'énergie à générer.
Il aurait préféré que le Soleil reste un peu plus longtemps avec lui avant d'aller sombrer derrière l'horizon. Mouche voulait se réconcilier avec lui. Qu'il sache que lui, Mouche, ne lui en voulait plus du tout du tout.

C'était pour cela qu'il trottait dans la forêt ( vite, plus vite ) pendant que le Soleil commençait sa descente dans le ciel.
L'Oiseau poussait des crôa crôa, mécontent d'être secoué ainsi sur la croupe de Mouche. Mouche avait appris à l'ignorer, ( et à ignorer ses serres dans sa chair ) l'Oiseau était un vrai râleur.
Quand le matou prit le galop, les cris de protestations cessèrent et il sentit l'Oiseau se laisser bercer au rythme de ses foulées.

Mouche avait une idée pour rattraper le Soleil. Si le Soleil voulait descendre, alors lui monterait.

Le gros chat ralentit lorsqu'il arriva au pied du Grand Sycomore avant de s'arrêter complètement. Sa nuque lui faisait mal à essayer d'apercevoir la cime de l'arbre.
Il rassembla ses muscles pour bondir sur le tronc. Surpris, l'Oiseau laissa échapper un CRiI, bref avant de battre de son aile valide, et de celle atrophiée qui faisait rire Mouche, dans un effort désespéré de garder l'équilibre.
Bien. pensa Mouche. Ils auraient besoin de ses ailes pour attendre les premières branches. Escalader le tronc nu était la partie la plus difficile. Il était raide et large et il n'y avait que les aspérités de l'écorce pour s'aider.
Mais une fois qu'ils auraient atteint les branches, ils se hisseraient au sommet sans problèmes.
Sans problè—

Sans crier gare, Mouche lâcha prise et retomba les quelques mètres qu'il avait péniblement réussit à escalader.
Il atterrit lourdement ses sur pattes.
L'Oiseau heurta le sol avec moins de chance, et agita confusément ses ailes, décidant que cette fois il en avait assez et qu'il ne serait pas de la partie.

Mouche ne lui jeta même pas un regard, concentré que le Soleil qui s’enfuyait et lui bloqué en bas au pied du Sycomore.

Je dois absolument ascensionner tout en haut !!!

Mouche piétinait sous l'arbre, bloqué dans une boucle de pensée.
Il voulait s'élancer maintenant sur le tronc, avant qu'il ne soit trop tard, mais quelque chose le retenait, lui disant de mieux préparer son saut, de se tasser plus sur le sol, se reculer un peu peut-être, non s'avancer plus près, si bien qu'il tendait et détendait ses muscles, incapable de prendre une décision.

Un craquement de branches suivi d'un atterrissage maîtrisé rompit la boucle.
Mouche arrêta de regarder la cime du Sycomore pour se concentrer sur Coup de Foudre, qui se tenait à côté de lui.
En ce moment, le chat tabby portait bien son nom. Il incarnait la tempête.
Mais la tempête n'était pas dirigé contre lui ( Mouche suivit son regard doré ) mais contre l'Oiseau.

Qu'est-ce que tu fais avec cette CHOSE

Sa voix ressemblait à un rugissement d'orage, et sans comprendre, Mouche suivit le mouvement pour s'interposer devant Foudre. Sa longue queue vint se déplier sur le côté pour protéger l'Oiseau.
Il avait agi avant même de réfléchir. Il avait décidé de protéger l'Oiseau contre Foudre.
Ce dernier était méconnaissable. Mouche regardait cette rangée de crocs argentés et ces poils dressés qui le faisait paraître deux fois plus gros qu'il ne l'était d'habitude.

Il regardait cette scène comme s'il était un voyageur, à l'intérieur de sa tête. Il voyait tout derrière les fenêtres de ses yeux, assez détaché de la scène. Il regardait le paysage défiler, ne sachant pas encore lequel des personnages aurait sa préférence, attendant simplement la suite des événements. Son corps quant à lui, avait décidé d'agir contre l'hostilité de Foudre.

Bien qu'il détestait cela, Mouche savait se battre. Dans ces moments aussi, il lui suffisait d'aller se réfugier à l'intérieur de sa tête et de laisser son corps faire, formaté par des heures d'entrainement.
Et si se battre permettait de rendre Maternelle fière, et de protéger ceux qui comptait.
Alors il se battait.

C'est mon Oiseau. répondit finalement Mouche à la question. Il se prénomine Oiseau.

Ajouta t-il, même si c'était une question qui ne sonnait pas vraiment comme une question et qui ne semblait pas avoir besoin de réponse.
A la mention de son nom, l'Oiseau s'approcha, provoquant certainement un réflexe prédateur chez Foudre que Mouche s'empressa de parer et se décalant à nouveau.

Puis il vit le Soleil et son expression changea. Il fut pris dans une nouvelle boucle. Devait-il s'élancer sur le tronc de l'arbre pour une nouvelle tentation d'escalade, ou rester devant l'Oiseau pour le protéger ?
Incapable de pencher pour l'une ou l'autre des options, le matou se remit à faire du surplace, ses yeux ricochant de Foudre au Soleil, sa gueule laissant échapper un petit gémissement d'impuissance.

Il aurait pu jurer que Mouche était derrière lui mais quelque chose l'avait piqué à se mouver en même temps. Et son mouvement fit se reculer le bengal car il savait déjà la queue du petit longue (il se rappelait distinctement la matinée de leur ... "veillée" de feue Étoile de Suie, où il l'avait recourbée contre lui de la même façon que lui venait de le faire à sa Chose aux plumes noires), mais il n'avait jamais remarqué à quel point Mouche était devenu grand. Alors plutôt qu'un tout petit éclair sombre, c'est toute une masse de fourrure qui le força à piétiner au sol, bouleversant momentanément son grondement.

Mouche n'était pas seulement grand, il était massif, et sa fourrure rebiquant par endroits, nid idéal où se nichaient les insectes pendant les saisons chaudes, lui donna l'impression une seconde de ne plus faire face au fils bizarre mais gentil de feue Étoile de Suie mais à l'ombre de cette dernière. Instinctivement son attention se braqua sur sa figure, car faisons-y face, son champ de vision n'arrivait à se concentrer sur rien d'autre en ce moment. Comme une masse noire qui s'évasait en encre. Allaient-ils se battre? Ça lui semblait irréel - Mouche allait se battre contre lui?

— « C'est mon Oiseau.

"Son" oiseau? Le bengal sentit une vague de frustration le prendre car l'ombre d'Étoile de Suie avait le culot de protéger la vermine qui s'était faite un festin de la dévorer. Ses mâchoires se crispèrent ensemble tout en vocalisant un râle derrière, annonciateur d'une agitation que sa queue, tendue vers le sol, trahissait en serpentant.

— Il se prénomine Oiseau. »

Et Oiseau bougea et la Foudre bondit toutes griffes dehors, seulement pour que son menton ne se heurte contre Mouche qui lui barra la route de son épaule où ses griffes allèrent se planter, raclant à peine la peau merci l'épaisseur de son poil. Le contrepoids le fit déraper sur les postérieurs et aussitôt il défléchit les jarrets pour tenter de se hisser à deux pattes par-dessus la montagne de poils noirs. « MMRRR- NON! » Et il griffa l'air dans une tentative désespérée d'atteindre l'oiseau de la mort sur qui il avait jeté son dévolu. Inutile de dire que ses yeux rendus noirs par la mydriase de ses pupilles lui empêchaient toute réflexion sensée, en ce moment.

Court-circuit.

NNNNrrrnnnggghhr. répondit Mouche en écho, ses onomatopées plaintives se changeant en un semblant de miaulement agressif.

Il grognait de douleur ( les griffes du bengal lui avaient écorché l'épaule ) et de confusion aussi. Même si son corps avait anticipé cette attaque en affermissant ses appuis, lui était surpris par cette masse de chair et de poils qui vint le percuter.

La patte tigrée décrivit un nouvel arc de cercle, mais il n'était pas la cible cette fois, c'était la corneille. Mouche entendait cette dernière criailler dans son dos. Il savait qu'elle ne pouvait pas s'enfuir et qu'elle devait probablement sautiller le plus loin possible de la zone de combat.
De lui.

Savoir que l'Oiseau le fuyait ( quand bien même la raison était toute à fait valable ) le rendit triste. Mais ses cris stridents -Mouche ne l'avait jamais entendu avec cette voix qui n'était rien d'autre que de la pure panique- le galvanisèrent. Foudre se cabrait de plus belle. Dressé sur ses pattes arrières, battant l'air de ses pattes avant, il tentait désespérément de franchir l'obstacle qui le séparait de l’objet de sa haine.

Encore une fois, Mouche réagit instinctivement en donnant un bref coup d'épaule pour le déséquilibrer et le repousser.
Pour avoir un instant de répit
Et réfléchir à sa situation.

La bête aux yeux révulsés qu'il affrontait n'avait plus rien à voir avec le Coup de Foudre qu'il connaissait. Le Foudre auquel il pensait avait la fourrure toujours lissée, des gestes mesurés, des bons mots qu'il lançait au moment opportun. Quel était donc cet orage au-dessus de sa tête qui voulait arracher les yeux à son Oiseau noir, quitte à le détruire lui s'il se dressait sur son chemin ?

L'échine de Mouche se hérissa quand il comprit qu'il n'avait plus à faire à un esprit rationnel, mais à une masse de crocs et de griffes dominée par la rage la plus pure.

Il ne pouvait pas vaincre ça. Il n'opposerait que des mouvements défensifs par réflexe et aussi gros et grand qu'il était, il ne pourrait pas contenir la tempête éternellement en étant en pilote automatique.
Il avait besoin d'être conscient et de planifier ses mouvements pour pouvoir défaire une tornade de colère, mais il était incapable de se reconnecter à cette réalité là.

S'il ne pouvait pas se battre, il lui fallait donc fuir. Juste quand il fit ce constat, un rayon oblique du soleil couchant vint faire briller le jaune de ses yeux, l'obligeant momentanément à détourner le regard dans une grimace.
Il fit dos à Foudre ( il ne voulait plus l'affronter de toute façon ) pour voir l'Oiseau renversé entre les larges racines du Sycomore, cherchant à se relever pour continuer sa fuite mais ne parvenant qu'à se redresser pour tomber, encore et encore.

Mouche bondit vers lui et le saisit entre ses crocs. L'Oiseau laissa échapper un cri, de douleur cette fois. Décidément ces bêtes ne s'arrêtaient jamais de parler.
Cette scène lui rappelait leur première rencontre, quand l’oisillon était sans défenses sur le sol et qu'il l'avait pris dans sa gueule pour courir vers le camp.
Cette fois cependant, il ne courrait pas vers le camp, mais vers le Soleil.
La cime du Sycomore qui leur était inaccessible quelques instants auparavant lui sembla bien plus facile à atteindre maintenant qu'il était boosté par l'adrénaline.

Pataud, mais aidé par sa musculature puissante, Mouche et son passager atteignirent les premières branches de l'arbre. Il ne devait pas s'arrêter là.
Ils ne seraient sauvés que s'ils parvenaient à émerger du feuillage pour voir le Soleil.

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I AM MEOWING AT MY LUNG'S FULLEST. I WOULD EVEN ARGUE THAT THE ECHO THAT REVERBERATES BACK TO ME IS THE VOICE OF SOMEONE I KNOW ...
HAVE YOU SEEN MY DEAR BROTHER ?
♪ The Other Side | Liars

» DEMANDE DE RP

THE ZOO «

Au top :

Il était petit, si petit et surtout si seul et sa vision s'embrouilla dans une tornade de noir. Étaient-ce les poils de Mouche, qui venait de lui décocher un coup d'épaule au poitrail? Il tituba vers l'arrière, se réceptionnant lourdement sur ses postérieurs. Étaient-ce les plumes d'une nuée de corbeaux qui venaient tous de s'envoler en même temps, montant dans le ciel en s'agluttinant en feuillage encore plus dense que l'était celui des Quatre Chênes? Ou alors c'était la noirceur qui se trouvait sous la surface de la rivière (sa respiration se coupa) et ses sens, ou plus particulièrement sa mémoire motrice, à fleur de peau, l'électrifia de stimulis contradictoires qui le paralysèrent sur place. Ses yeux suivirent le mouvement - le corbeau noir, la colline en poils gris, les yeux jaunes et reluisants d'un chat qui aurait du lui être familier, puis tout se précipita et s'entremêla ensemble.

Le gris se saisit du noir et comme une tache d'encre qu'on tente d'effacer du revers de la main, le mouvement de mouche se fit d'une traînée sur le côté, succincte, (le bengal balança son poids dans l'autre patte et sortit l'arrière train), puis à la verticale, par les branches. Coup de Foudre changea aussitôt d'antérieur, bifurquant si sèchement que sa queue fit trois-quarts de cercle en l'air en tentant de le rééquilibrer dans sa manoeuvre et il s'épargna une bouchée d'écorce en projetant les griffes sur le tronc - elles raclèrent le bois, et deux autres souvenirs, plus contradictoires encore que les précédents, lui prirent respectivement au coeur et dans la nuque.

Un Coup de Foudre chassait Mouche et son Oiseau, mais à l'opposé, il y a une saison plus tôt, dépensant la même énergie et se tractant avec force de branche en branche, un Coup de Foudre faisait la course avec l'ombre d'un autre chat qu'il n'arrivait pas à identifier. Et le souvenir, la vision de ce souvenir le surpris, le sortit de sa torpeur l'espace d'un instant, car il lui sembla qu'une brise venait de courir le tronc du sycomore vers le haut en tandem avec le typé maine-coon.

Une synchonicité parfaite d'un radieux avant-midi se superposa à la lumière mourante de cette fin de journée et là où un Coup de Foudre riait, se hâtant de dépasser son ████, un autre feulait avec une rage déchaînée qui lui était impossible de contrôler sans l'assouvir quelque part. Sa propre respiration, fumante au travers de ses crocs serrés, l'aurait dégoûté s'il avait été en état de l'entendre. Au lieu de quoi les croassements du corbeau lui vrillaient les oreilles, mais tout irait bien, tout irait bien car à chaque montée (ses griffes raclèrent contre une branche craquante, la précipitation arrachant des feuilles à l'arbre) il s'en rapprochait, et s'en rapprochait, et--

L'instant de répit de Mouche fut bref. Il entendit à sa suite un raclement de griffes sur l'écorce accompagné d'une respiration précipitée.

Foudre l'avait-il suivi ? Foudre le poursuivait ?
Mouche était le chasseur d'habitude. C'était lui qui courait après les insectes et qui les regarder bouger leurs mandibules en tous sens dans l'espoir de lui échapper. C'était lui qui leur opposait des obstacles insurmontables en leur barrant simplement la route de sa patte qui prenait alors des allures de montagne.

Mouche était maintenant la proie, acculé contre cet arbre immense et incapable de penser clairement à cause de la précipitation.
Il découvrait la sensation d'être traqué.
Et il devait dire qu'il n'aimait pas du tout ça.

D'un coup de tête, il réajusta sa prise sur l'Oiseau ( inutile de préciser que cette opération s'accompagna d'un nouveau piaillement ) et se précipita plus haut dans l'arbre.

Il lançait ses pattes avant dans des gestes désordonnés, raclant furieusement l'écorce de ses pattes arrière pour réussir à se hisser. Encore et encore, plus haut, plus vite, vite avant que Foudre ne le rattrape, avant que le Soleil tombe derrière l'horizon et les branches devenaient plus fines et plus mouvantes, ses muscles le tiraillaient de fatigue, mais il devait continuer et aller plus vite avant que Foudrr- le Solei- et avant que lui—

Son postérieur se déroba sous lui, arrachant un gros morceau d'écorce avant de battre dans l'air et de se cogner lourdement contre le bois. Mwwrraaoou ! Il tomba en avant et se rattrapa à une grosse branche qu'il enserra de ses deux pattes avant. Ce câlin s'accompagna d'une contraction involontaire de sa mâchoire et sa gueule fut envahie par un liquide poisseux.

Sauvait-il l'Oiseau ou finissait-il de manger son aile ?
Mouche se tordit la nuque vers la canopée qui lui semblait encore si loin et il n'avait pas le temps de s'arrêter pour regarder, pas le temps de jauger ses sauts et calculer ses mouvements. Il était trop lent, trop lourd, Foudre serait là d'un instant à l'autre et la seule raison pour laquelle il ne l'avait pas rattrapé encore était parce que Mouche faisait tomber la moitié du bois de l'arbre dans son ascension.

Mais il n'abandonnerait pas. Il sauvait ceux qu'il aime.
Le gros chat se releva, en équilibre précaire sur la branche. Sans un coup d'oeil pour son poursuivant, il reprit l'escalade. Il y avait de moins en moins de nœuds de branches, et elles devenaient de plus en plus fines, mais il ne ralentissait pas sa course folle pour autant, devenant de plus en plus imprudent avec l'habitude et de plus en plus maladroit avec la fatigue. Ce n'était qu'une question de temps avant que...

CrrrRRRAAAC

Sa vision s'embrouillait au travers des branches qui lui griffaient la peau pour lui retenir l'ascencion. Pire elles le rouèrent de coups, elle lui pleuvaient sur le nez pour le dissuader d'avancer mais rien à faire - sur ses griffes se collèrent de la sève - rien ne lui ferait lâcher prise, rien ne lui ferait arrêter de grimper, il était si près - s'il se ramassait sur cette branche (il le fit) et bondissait il pourrait l'attrapper à la croupe et le tracter pour de bon à lui et il pouvait presque le goûter -

et puis il y eut un crac.

Un craquement, qui fit sursauter son coeur comme si le sol lui avait dérobé des pattes. Et un troisième Coup de Foudre se joint à ce tableau corrompu - certes pas au sommet du même arbre, il s'agissait d'un Coup de Foudre qui avait enseigné à une chatte de la Rivière à grimper l'un des Quatre Chênes avec lui. Un Coup de Foudre qui, à la cîme, à une hauteur les rendant capable de chuchoter aux Étoiles, avait fait des avances à Museau Bleu avant l'interruption de leur petit tête à tête d'une chute impromptue. Un rayon de soleil l'aveugla - il le vit bien au-dessus de la canopée de la forêt qu'ils surplombaient, si haut dans le sycomore. Il crut voir les Quatre Chênes au loin mais il ignora le contrebas car plus que les branches la grosse masse grise lui fonçait dessus.

Un Coup de Foudre furieux et toute griffes dehors feula, crispant ses griffes dans l'écorce avant de se donner un élan vers le haut, mais deux autres Coup de Foudre lui tirèrent les pattes. Alors au lieu de sauter sur Mouche et se saisir de lui à la volée, il projeta ses antérieurs sur une branche plus haut et s'y ancra de toutes ses forces, inspira, fouetta l'air de sa queue et sortit l'échine - la masse joint à l'impact lui coupa le souffle et le fit inévitablement flancher - il entendit comme une surface de glace se casser dans ses oreilles et il fléchit un antérieur en s'ancrant le plus possible sur sa branche, priant que celle-ci ne cède pas --...

... celles qui avaient cassées dégringolèrent sans cérémonie, mais près du sommet du sycomore s'était figé le jeune guerrier et son Oiseau piaillant en gueule en plein sur la pente du dos crispé et noueux du bengal qui s'était pris toute la charge du poids. L'effort de tout soutenir lui fit abaisser la tête en dessous des pattes et un tremblement de faiblesse les secoua comme des feuilles mortes.

« FFfff--... »

« FFffais le taire... »

Les tremblements n'étaient pas que dans ses muscles, ils étaient dans sa voix:

« ...Fais le taire, Mouche, fais qu'il se taise, je ne veux pas l'entendre, quand je l'entends tout revient et pour une fois que je veux oublier...

Il n'y avait pas que des tremblements. Il y avait des tics - dans ses oreilles, dans ses comissures, dans ses yeux, ses paupières - sans doute pour retenir les larmes d'y couler.

« TAIS-TOI, BORDEL, JE SAIS QUE TU ME COMPRENDS !! »

Souvent la colère était le véhicule d'un autre sentiment.