L’aube d’un jour [ft.Aigrette Huppée] - Abandon

L’aube. Le ciel teinté de couleurs pastels au loin, voilà ce que regardait le guerrier blanc. Il observait ces nuances qui petit à petit évoluent comme hier et avant-hier, et comme celles de demain. Le vent était calme dans le camps, presque inexistant, plus que silencieux. Il se lève, regarde autour de lui. Le temps avait été clément cette nuit, de quoi pouvoir dormir dehors. Mère nature leurs avaient fait une fleur, serait-elle tout aussi clémente pour cette journée ? La température devenait de plus en plus agréable, la saison des feuilles nouvelles approchait à grand pas. En observant le camps, il remarqua que certains étaient déjà partis pour la patrouille de l’aube. Il tomba alors sur le corps endormi de Aigrette Huppée, sa pelisse majoritairement blanche accrochant le regard dans le camps encore tout de même sombre. elle avait récemment finit son apprentissage, il allait falloir se faire à son nouveau nom. Il resta immobile, avant de silencieusement se rapprocher de la féline en évitant des félins qui, comme lui, avaient préféré dormir à la belle étoile. Quand il fut à sa hauteur il se baissa près de ses oreilles et lui chuchota.

Les tâches des valeureux guerriers n’attendent pas, petite guerrière…

Il était toujours penché au-dessus d’elle, attendant une réaction de sa part. Il trouvait sa phrase amusante, un brin de malice s’était perdu dans sa voie. Cette dernière d’ailleurs avait changé depuis le temps des puces des anciens et des litières sales, elle avait enfin finis d’évoluer.

Un oeil bleu s’ouvrit sur la fourrure blanche, avant de se refermer. Il était démasqué, et en première réaction il se fit pousser légèrement, ce qui ne fit qu'agrandir son sourire. Il ne le prit pas personnellement, se reculant pour ne pas être dans le champs d’action des pattes d’Aigrette. Elle se tourna pour lui tourner le dos, et grommela encore endormie.

- Il n'y a que toi pour te lever à l'Aube Blizz, laisse moi encore un peu dormir..

Mais ce n’était pas dans les plans de Blizzard Blanc ce matin, il n’avait pas encore lâché l’affaire. Ce n’était que le début. Comment allait-il la faire se lever, la manière douce n’avait pas marché, autant y aller franco, non ? Il commença à se positionner sur ses pattes arrières, passant son poids d’une patte à l’autre. Il allait lui sauter dessus, lorsqu’elle se retourna vers lui et s’étira. Pris sur le fait il ne bougea pas, l’observant faire.

- J'espère, Monsieur Blizzard Blanc que vous avez une bonne raison de venir déranger mon sommeil, j'étais sur le point de grandes découvertes je te signales !

Il se redressa, toussota et fit comme si de rien n’était. Sa raison ? En avait-il vraiment une ? A part vouloir passer du temps avec son amie ? Pas vraiment, ou en tout cas qui ne serait pas assez convaincante aux oreilles de la guerrière. Alors, restant dans le comique il prit une pose qu’elle connaissait très bien, celle de Cobra. Une allure maniéré et empli de charisme. Et en s’approchant lentement d’une démarche sur il lui dit, en contrefaisant sa voix très mal, il n’était pas bon comédien.

- Un guerrier doit veiller à nourrir son clan.

Il lui fit un signe de la queue, montrant l’entrée du camps de son museau. Il reprit sa démarche et sa stature habituel, c'est qu'il n'avait pas envie que le chat imité le voit. Une peur qu'il prenne ceci pour un manque de respect, chose qu'il ne voulait pas. Aigrette boudait, il souffla avant de s’approcher de la guerrière et de la pousser très légèrement avec son museau. Il lui demande alors, soucieux.

- Tu voulais tant dormir que ça ?

Aigrette Huppée avait l'air de peser le pour et le contre, en plissant les yeux. Elle finit par tourner sa tête, rendant impossible à Blizzard de lire les expressions dessus. C'était comme un jeu entre eux, comme quand ils étaient apprentis. Il savait au fond qu'elle boudait plus pour l'embêter qu'autre chose, mais il y avait toujours cette étincelle de doute qui lui murmurait : "et si cette fois elle t'en voulait vraiment ? Et si elle en avait marre de toi et de tes blagues idiotes, de tes gestes trop brusque ?"

- Mhhhh Blizzard Blanc côtoie Aigrette Huppée depuis la pouponnière, ne devrait-il pas savoir que l'aventure n'attend jamais ? Malgré que je soit dure à lever, je ne refuse jamais une sortie, surtout avec toi !


Il se prit quelques coups de pattes sur une de ses oreilles, ce qui le fit rire. La patte d'Aigrette rebondissait sur son oreille qui se courbait et revenait à sa position initiale, comme de l'herbe. Elle lui sourit et il lui rendit ce si grand sourire. Il était content de pouvoir profiter d'une matinée en sa compagnie, cela faisait un moment qu'il n'avait pas réussi à se retrouver. Avec leur rôle différent compliqué de pouvoir se voir, même lors des repas, qu'il avait fini par prendre en attrapant - s'il avait de la chance - quelque chose pendant ses surveillances. Mais entre toutes ces patrouilles et devoir il avait une certitude, la voir l'apaisait, bien plus que le vent des landes. Passer du temps avec Aigrette apaisait son cœur, plus ils grandissaient et plus il trouvait qu'elle ressemblait à l'aube ou au crépuscule, mais il n'arrivait pas encore à se décider entre ces deux extrémités. Les deux pouvaient lui coller, le premier l'emmenait dans des songes... pendant que le second lui ramenait l'espoir qu'il avait perdu tantôt... Difficile, difficile....

- Alors comment vont les affaires en ce moment, tu vis bien de ton côté ?

Il dressa ses oreilles et tourna la tête vers elle. Il était toujours à sa hauteur, ce qui le soulagea. Il lui répondit toujours sur le ton de l'humour. Il était vrai qu'en la présence de la féline blanche et rousse il était bien plus blagueur qu'avec d'autres, certains pourraient ne peut-être pas le reconnaitre. Mais tout était différent, il était plus léger quand il s'agissait d'Aigrette, tout allait l'air plus simple en sa compagnie.

- Ironiquement je passe plus de temps dans les landes et surtout au frontière qu'ici, j'avoue que le camp commençait à me manquer... Et toi aussi, il est vrai...

C'était humblement la vérité. Il avait eu comme un élan de sincérité, ne serait-ce qu'un instant il avait voulu lui dire et c'était sorti, comme ça. Se sentait-il bien bête, oui. Il commençait à avoir peur qu'elle le prenne mal. Et si elle se faisait des films ? Pourquoi des films ? Des films sur quoi ? Eux deux ? Est-ce que ce n'est pas moi qui suis en train de me faire des films ? Attends quoi, non je... euh... je... je... error system. Il était en train de se saboter tout seul, mais au moins il commençait petit à petit à réaliser ce qu'il ressentait à force pour la guerrière asthmatique. Toute chose évolue et c'était ce qu'il se passait, lui qui avait toujours nié en premier lieu et pris ça pour une amourette de jeunesse, un truc idiot. Il paraitrait bien non, loin de là.

Mais sinon, et toi ? C'est bien beau de parler de moi mais toi ? Hein, tu arrive à pas trop t'essouffler, le rythme est pas trop dur ?

Il rajouta ces questions pour noyer le poisson, peut-être oublierait-elle rapidement ce qu'il lui avait avoué. Et puis pourquoi se prenait-il autant la tête ? Apprécier quelqu'un n'était pas un crime, tout le monde appréciait d'autres personnes. Certain nous manquait plus que d'autres et quelques-uns étaient bien plus que ça... Non, non, il fallait qu'il reste calme et qu'il se sorte cette idée de la tête, peut-être y réfléchirait-il plus tard, quand il serait tout seul ou accompagné d'une autre sentinelle. Oui, quand le silence se mettrait en place parce que les heures sont longues et que parler à tout bout de champ cela use trop. Le silence c'était bien aussi, calme et reposant, comme elle.