Messages : 3097 Date d'inscription : 19/06/2016 Age : 27
Carte d'identité Âge: 64 lunes (décembre 2k22) Description du personnage: Mentor/apprenti: Nuage de Vague
Sujet: Re: Esturgeon ∆ Aigue-Marine - end 12.11.16 14:19
Esturgeon
Toucan & Aigue-Marine
La brise me pousse un peu au hasard Une plume entre les doigts et je m’élève comme Lazare.
Il attendait sa réponse, résigné. Il avait conscience d’avoir perdu cette bataille, il le sentait évidemment dans sa chair ardente, mais, pire encore, encore plus dans son esprit. Il avait été battu, il avait mordu la poussière, il s’était incliné. Devant une chatte sans doute plus jeune que lui. Il détestait ce fait, et cherchait déjà à s’offrir des justifications mentales, pour accepter cette défaite : il en avait besoin pour continuer sa vie ; il ne pouvait pas penser que son échec venait entièrement de lui.
« Tu te rends compte que ta phrase n'a aucun sens ? Un solitaire n'a pas de foi. »
Classique. Il commençait à croire que tous les Claniques étaient obtus d’esprit. On devait leur faire du bourrage de crâne pour qu’ils déprécient autant ceux qui vivent en dehors de leur système. Enfin, Toucan n’était pas venu sur les rives de cette rivière en quête de tolérance, mais à la recherche du subsistance.
Tout de même, cela devenait vexant. Il avait foi en lui, d’une part ; et appréciait le concept de Clan des Étoiles.
Enfin, au moins, il avait son nom maintenant. Il allait pouvoir revenir. La battre. Pacifier son esprit. Aigue-Marine lui avait infligé une blessure, et cette blessure, c’était lui-même. C’était son incapacité - momentanée – à vaincre. C’était sa faiblesse.
Il n’aimait vraiment pas cette brûlure dans son ego.
Et elle, qui luisait de bonheur, qui exsudait de la fierté. C’en était obscène. Elle était contente d’elle, elle l’avait battu, elle partait. Tout simplement, avec la morgue du vainqueur. Ç’aurait dû être lui. Il ressassait sa colère, envers elle, envers lui, envers la poussière et l’eau, et se prépara à lever les voiles. Il fit quelques pas timides dans la direction de son Verger, quelques pas dans la souffrance. Comme la Petite Sirène, il lui semblait qu’il marchait sur des lames, qui lui transperçaient les coussinets à chaque mouvements. Il grimaçait à mesure qu’il s’éloignait, drapé dans sa défaite et son amour-propre émietté. Puis la voix de la jeune retentit de nouveau. « Comment t'appelles-tu ? »
Il continua son chemin, lentement. Il envisagea de ne pas lui répondre. Non, ça lui ferait trop plaisir, ça la conforterait dans ses clichés. Il n’était pas un malappris. Il était galant. Mais il serait concis.