Bonjour ! Cette fois, j'ai le droit de rester ? [Pv Nuage de la Loutre] - abandon

— « Mais j'hallucine, de grommeler une voix venant d'en haut, le message est pas compris?

Avantageux pour eux, les Rochers du Soleil portaient ce nom car le soleil, au zénith plombait directement au dessus. Il les réchauffait et c'était confortable de se coucher dessus - soit. J'entend surtout que le ciel était dégagé, c'est à dire que Coup de Foudre, là, présentement, n'avait pas le choix de se trouver à juste distance de la berge et des rochers, là où un noisettier avait les branches suffisament fortes pour supporter le poids de tout un bengal dans son feuillage.

Certes les pelages se confondaient dans ses souvenirs, celui-là, impossible de l'oublier. C'était ce domestique un peu bénet avec ses hautes pattes en brindille et son pelage fauve moucheté, mais plus particulièrement ce nauséabond fumet de chiens qui lui collait à la peau. Le vent leur apporta à tout deux son odeur et s'il vit l'apprentie se tendre (tiens, serait-ce de la culpabilité? Signe qu'elle était parfaitement consciente de ce qu'elle était en train de faire, ou, plus plutôt, de ce qu'elle laissait couler?), le domestique, en revanche, fit plutôt mine de pivoter ses grandes et larges oreilles de tout bords tout côtés en cherchant à deviner la provenance de l'intrusion.

C'était quand même marrant, pour un intrus, de considérer ce qui était le chef(en-devenir) de la forêt où il avait mis ses sales pattes, comme un "intrus".

Qu'à cela ne tienne, Coup de Foudre lui sauva du temps.

Les feuilles bruissèrent avec sa chute et il se réceptionna dans l'herbe les coudes fléchis, prenant tout le temps pour se redresser du haut de sa taille pour dévoiler au grand chat ses propres motifs. D'épaisses bandes qui coulaient à l'horizontale sur toute la longueur de son dos, se plaquant à sa queue qui balaya l'air d'un geste vif derrière lui, se soulevant du sol en guise d'avertissement.

Avantageux pour eux car quand Coup de Foudre descendit, c'est dans l'herbe - l'apprentie et le domestique se trouvaient sur les rochers, mais le bengal ne prit pas de temps à combler à ce petit intermède. Et lorsqu'il bondit il ne se gêna pas pour baisser le nez et le relever pour reluquer le chat avec une légère grimace de dédain.

— « Tiens, je t'imaginais plus petit. Le dédain devint de l'ennui. Tu me fais quoi, mon mignon? Je n'ai pas été assez clair pour toi? Tu ne rentres pas dans ma forêt tant que tu portes l'odeur de ton bâtard sur le dos.

Huit cliquètements en syncro sur la pierre; huit griffes, quatre par pattes, sortirent de leurs fourreaux. Sur son visage, il souriait toujours, radieux, insouciant, le ton tout aussi chantant que les oiseaux dans les branches:

— « Alors ou bien tu trouves un moyen de te l'arracher du poil, ou bien tu dégages.

Je t'offre aussi l'option de m'en charger pour toi, si ça te semble trop compliqué.

Nul besoin d'ajouter qu'il ignora complètement sa petite-fille, sauf peut-être pour la foudroyer d'un sourire gentiment réprobateur, se sûrissant dans les coins.

HRP:

— Non ne fais pas ça !

Tiens donc. Quelque chose avait du piquer sa petite-fille car brusquement elle tenta de se mettre entre lui et l'intrus.

En toute réponse Coup de Foudre versa sa tête sur le côté, plissant ses paupières et haussant haut les sourcils pour dévisager cette apprentie qui lui donnait des ordres, maintenant. Il lui sembla qu'elle s'en rendit compte après quoi, mais il était trop tard pour reculer.

— S'il te plaît, ne lui fais pas de mal...
— Apprentie, de siffler le bengal en retrouvant un air ennuyé. Il pencha sa tête de l'autre côté. Tu es loin du campement, dis-moi. Où se trouve ton mentor?

Et ceci fait il se détourna d'elle pour peser toute sa réprobation dans le domestique, qui, bien que monté haut sur pattes, avait l'habitude facile de s'écraser devant l'adversité. C'était amusant - même la fois dernière alors qu'il aurait pu facilement envoyer bouler Oeil du Tigre d'un coup de patte bien placé il s'était recroquevillé.

Ses yeux le trahissait complètement; il avait peur. Tant mieux, Coup de Foudre songea. Plus il aurait peur de la forêt, moins il viendrait les faire chier - il jurait que si son foutu bâtard ne voulait ne serait-ce que les fougères du chablis il le ferait égorger. Un frisson lui prit dans l'échine à la pensée, puis une subite montée de colère, qu'il fit taire d'un succtinct battement de la queue derrière lui.

Et puis le domestique sortit de sa paralysie. Il bondit sur le côté - outre se redresser Coup de Foudre ne fit pas de geste pour le pourchasser - et après avoir établia ssez de distance entre lui et les deux chats de Clan il se jeta en bas du rocher. Coup de Foudre poussa un soupir pas peu déçu; c'est qu'il en dégageait, pour faire fuir un domestique qui se trouvait à être (curieusement) plus grand que lui. Son tintement au collier du domestique annonça son départ en partant dans le loin... jusqu'à ce qu'il ne le voye revenir.

Hébété, perplexe, Coup de Foudre se hâta au rebord du rocher pour toiser de haut cet inconscient qui revenait vers lui vêtu d'un tout nouveau parfum. Et puis il compris.

— Est-ce que j'ai encore l'odeur de Cookie sur moi ? Je n'arrive plus rien à sentir.

Joignant la parole à l'action le pauvre domestique éternua, les sinus bouchés par tout les stimulis qui couvraient l'odeur de la ville, de son foyer, et du chien qu'il côtoyait. Son collier tinta à nouveau, et Coup de Foudre se surpris à ressentir ses griffes lui démanger de le lui arracher.

— Est-ce que je peux rester un tout petit peu plus longtemps ? S'il vous plait ? Je... Je sais que c'est mal, mais... votre forêt est si... belle !

Il voulait rester ici parce-que leur Forêt était... belle?

C'en était trop, Coup de Foudre éclata de rire. Moqueur dans le ton toutefois sans dissimuler le mépris dans ses yeux, secouant sa tête face à l'absurdité de la situation.

— Pfff-  Ha ha ha ha !
Il était obéissant, cet idiot, il fallait bien l'admettre.

— Ha hah ha, non! Coup de Foudre s'esclaffa plus fort encore, secouant sa tête, veillant à se calmer au moins juste assez pour pouvoir élaborer: j'aime ton audace, sauf que ce n'est pas chez toi ici. Peut-être que si tu reniais complètement ton chez-toi, tu te roulais à mes pattes et tu prêtais allégeance à notre Clan, je changerais d'avis, mais...

Ses épaules rebondirent sur un rire sous-cape, penchant la tête vers l'avant.

— Un seul domestique a rejoint le Tonnerre et il a du se battre pour y faire sa place.

Et sur un ronron, car il se régalait de tout ces et-si: Tu prendrais cher, mon mignon. ♡

HRP:

L'apprentie ne pipa mot après sa précédente intervention. Bien, il réfléchissait déjà à une sanction pour elle et son mentor, mais cela viendrait plus tard.

Le domestique, à présent.

Le domestique avait grandes ouvertes ses oreilles à la mention de son homologue du passé. Il avait entrouvert sa bouche de stupeur, s'était approché du pied des Rochers brûlants pour se hisser les pattes contre les plateaux et Coup de Foudre se perdit à mesurer à nouveau la longueur de son dos.

...Tiens, voilà quelque chose d'autre qui lui démangeait. Il tiqua de son oreille guérie, tassant l'envie de côté.

— « Ce n'est donc pas rare qu'un domestique abandonne son ancienne vie ? Je pourrais le rencontrer ?
— « N'est pas rare -- j'ai dit un seul, mon mignon.

Et non, tu ne peux pas.

Le sourire de Coup de Foudre tomba, mais plutôt que de l'ennui et du dédain, il se masqua de neutralité. Waffle est mort. Mauvaise Graine, Graine de Tournesol, Waffle, Mistigris. Un Demi-Monstre sur le Chemin, avec une taille de guêpe.

Et pas un à la carapace capable de couvrir le ciel - Waffle, dans toute sa malchance, s'était pris l'attaque de ce qui lui avait semblé être un demi-monstre à qui il manquait des pattes, et il était mort quand même.

— « Tu avais dis je pourrais rester quand j'aurais enlevé Cookie de mon odeur... Pourquoi tu reviens sur tes paroles ?
— « Hm?

Un éclat du soleil dans le coin de son oeil le sortit de ses songes et Coup de Foudre redonna au domestique son attention, quoique les yeux ronds. Il retrouva son sourire.

— Oh, non, c'était rhétorique. Je ne croyais pas que tu m'obéirais si sagement.

Ça me fait me demander jusqu'où tu serais prêt à aller pour rester dans mon Clan... ♡ »

Mais toute bonne chose avait une fin, et puis - un regard par-dessus son épaule, pour s'assurer que l'apprentie n'avait pas filé en douce entre temps - il avait d'autres chats à, m'enfin.

Coup de Foudre imita son exemple au domestique en lui faisant voir toute la hauteur de son dos, en s'aplattissant presque complètement à l'horizontale en s'étirant.

— « Une prochaine fois peut-être. Voyons voir... trois? Trois me semble juste - je vais compter jusqu'à trois avant de te chasser. »

Il s'approcha d'un pas du rebord, le sourire radieux, relevant sa queue avec la même bonhommie que son interlocuteur.

— « U ⁿ ♫

L'apprenti lui supplia de ne pas faire son boulot mais Coup de Foudre battit à peine une oreille dans sa direction - elle n'était pas sa priorité. Et pour bien lui faire comprendre le poids de son intervention:

— « Deux, il dit, sans ne rien perdre de son sourire. L'éclat d'amusement dans ses yeux s'éteignit comme on souffle sur une bougie, ne laissant que la noirceur de ses pupilles qui se dilataient dedans.

L'apprentie se mit au travers de son chemin entre lui et le domestique mais qu'à cela ne tienne, il bondirait au-dessus d'elle s'il le fallait (il en avait la force). Elle n'était pas sa priorité, enfin, jusqu'à ce qu'elle ne s'adresse directement à l'intrus:

— « Tu ne reviendras plus ici, pas vrai ?

Elle protégeait ses intérêts. Elle et le domestique avaient du se lier d'amitié (les Nuages se liaient d'amitié tellement vite, sans savoir tout ce qu'une amitié impliquait réellement...) pendant cette brève rencontre et plutôt que le chasser, elle s'assurait de lui faire comprendre qu'il valait mieux pour lui, ou en d'autres mots que c'était pour son bien, qu'il devait partir, et rester loin.

Coup de Foudre aurait laissé tomber l'affaire si le domestique n'avait pas répondu, une patte levée, les oreilles aux aguêts, à demi tourné et prêt à détaler:

— « Je... Je ne reviendrais pas. Mais... Je suis souvent au verger, j'y ai des amis très gentils, si... si jamais... »

Coup de Foudre fit le geste brusque de se redresser le dos et le domestique s'enfuit comme un éclair. Plutôt que de le pourchasser, il le regarda longer la rivière et déraper - sans se retenir de ricaner face à la manoeuvre. Et puis les grandes jambes du domestique disparurent à travers le bruissement des fourrés, et Coup de Foudre s'assied sur le bord du plateau de roche chaude, fermant ses yeux et poussant un soupir, satisfait par l'odeur de mousse et de champignon dont s'était imprégné le domestique.

Son humeur, par conséquent, était meilleure.

...Enfin, jusqu'à un certain point.

— « Apprentie.

Il n'oubliait pas l'ordre des opérations.

Bien que sa voix ne tonnait pas, bien qu'il la faisait douce, bien que son sourire était léger et bien qu'il semblait profiter d'une légère brise qui se glissa dans son poil ras, il aiguilla aussitôt la petite polissonne qui avait par deux fois tenté de l'interrompre.

— Tu es une fille de Bec, je me souviens. Laquelle tu es, dis-moi?

HRP: