Savoir vivre, savoir mourir || Aigle Vif, Moineau Cendré - end

☀ Porte Parole/Soigneuse Administratrice

Les graines de pavot n’étaient plus suffisantes. De jour comme de nuit, Rose d’Hiver se tordait de douleur, hurlait parfois dans la chambre la plus profonde de son antre, là où les rayons du soleil ne passaient pas, là où le son serait suffisamment étouffé pour ne pas être entendu par tout le Clan. Ses seuls moments de répits, souvent bien trop brefs, se trouvaient dans son sommeil, lorsqu’elle perdait connaissance d’épuisement.

Vent du Nord reconnaissait les brûlures, les difformités sur les oreilles, qui finissaient par s’installer à d’autres endroits du corps, avant de rendre l’hôte prisonnier de lui-même, forcé d’endurer la douleur jusqu’à la fin. Elle ne l’avait que trop bien connu : Nuage Lunaire était partie de la même manière.

Et enfin, le jour où l’antre était devenue trop silencieuse, où elle n’entendait plus les cris et les pleures aussi souvent, la guérisseuse su que la fin approchait. Elle avait essayé de faire du mieux qu’elle pouvait, de trouver un remède sans pour autant lui donner de faux espoirs, de la rassurer, de l’accompagner dans ce qui serait ses derniers jours. Elle s’était même essayée à quelques mauvaises blagues, un peu ratées, qui avaient eu le mérite de faire rire la pauvre malade par leur piètre qualité. Mais aujourd’hui, elle savait que le jour où les Étoiles viendraient la réclamer approchaient.
Vent du Nord était allée la voir, un peu de miel mélangé à des graines de pavot (conseil de Feuille de Saule pour rendre le tout plus digérable et appétant) et avait trouvé Rose d’Hiver haletante, souffrante, fatiguée. Ses yeux étaient mi-clos, et elle semblait mettre tous les efforts du monde pour les maintenir ouvert et les lever vers la guérisseuse. Ils étaient suppliants, criaient « Ça y est ? Est ce que je vais mourir ? », complainte silencieuse à laquelle la soigneuse n’avait rien trouvé à répondre. Elle s’était simplement penchée vers elle, avait pressé son museau contre son front, dans une tentative affectueuse de la réconforter. Bientôt, tu ne souffrira plus, pensa-t-elle, sans oser le dire à voix haute. Mais malgré ce soulagement, il y avait une révolte dans son cœur, une fureur qui refusait de s’apaiser depuis la mort de sa mère, puis celle de sa sœur.

En tant que guérisseuse, elle acceptait la mort comme la fatalité qu’elle était, comme une part de la vie, comme quelque chose qui pourrait être, dans d’autres circonstances, bien moins dramatique. Mais il était trop tôt. Elle était trop jeune — ce n’était pas un âge pour mourir, sa mère était à peine plus âgée qu’elle ne l’était elle-même. Elle leva les yeux au ciel, mais ne vit que le plafond de terre. Pourtant, même sans un ciel pour les toiser, elle savait que les Étoiles étaient là, qu’il fasse jour ou nuit, que les nuages les cachent ou non. Elle avait encore tant à accomplir, et elle leur en voulait tant pour vouloir arracher sa vie si tôt, pour vouloir la séparer si prématurément des siens.

Quand Rose d’Hiver fut enfin endormie, Vent du Nord sortit de sa tanière pour rejoindre le campement et y chercher sa mère, Aigle Vif, ainsi que sa sœur, Chant de Rainette. Elle ne voulait pas que la guerrière meurt seule — enfin, avec pour seule compagnie la guérisseuse du Clan, qui n’était dans son cas que synonyme de souffrance et d’une mort lente et douloureuse.

Elle reconnut au loin le pelage brun tigré de la sentinelle, mais ne trouva la sœur nulle part. Elle s’approcha de la mère de sa patiente, doucement, les lèvres pincées. Elle étaient habituées à dire ces mots, à annoncer ce genre de choses, mais ça ne devenait jamais moins dur avec le temps.

« Aigle Vif ? l’appela-t-elle tout simplement. Rose d’Hiver… elle se bat, mais elle est très fatiguée. Il va falloir la laisser se reposer. La laisser partir, rejoindre ses ancêtres et chasser avec eux. Je pense… je pense qu’elle aimerait passer ses derniers moments avec toi à ses côtés, et Chant de Rainette, mais je ne la trouve nulle part… »

Était-elle en patrouille ? Elle n’y allait pas par quatre chemin : la mort de Rose d’Hiver était attendue de tous depuis le jour où sa maladie l’avait confinée dans son antre et qu’elle n’en était jamais ressortie. Ce n’était une surprise pour personne : le Clan retenait simplement son souffle, se demandant chaque fois que la guérisseuse sortait de son antre, si c’était enfin pour annoncer la mort de la jeune femelle.

_________________

Savoir vivre, savoir mourir || Aigle Vif, Moineau Cendré - end O0z9

Spoiler:

● Lieutenante

Il faisait froid ce jour là, plus froid que la normal durant cette saison, les branches du peu d'arbres présent crissaient en ployant sous la force venteuse, quelques feuilles s'envolaient pour atterrir dans la clairière sablonneuse et dans les tunnels menant aux différentes tanières du clan. Des nuages blanchâtres s'amoncèlent dans le ciel, comme un signe du clan des étoiles, un mauvais présage.

Aigle Vif avait la tête lever en direction de ses ancêtres, observant attentivement les nuages sans comprendre là un signe, mais plus un avertissement métérologique. Il allait pleuvoir, et le camp allait encore être boueux, elle renifla en remuant la truffe avant d'être accoster par quelques camarades lui proposant une proie à partager. Elle accepta avec gentillesse, bien qu'elle n'avait pas trop d'appétit, elle angoissait, s'inquiétait de plus en plus. Sa fille Rose d'Hiver était très malade et bien qu'elle est reprit du poil de la bête depuis quelques temps, les mots du guerrier résonnait encore dans son esprit.
" On t'a pas tout pris, pas pour le moment, Aigle Vif ! C'est le lot des Anciens de voir la solitude les entourer. Pour le moment je n'ai perdu qu'un frère dont je ne garde aucun souvenir, mais si je dois survivre longtemps, fatalement, je dois voir beaucoup de mes semblables partir. Tu te fais du mal toute seule, je le vois. Je ne vois pas tout, mais ça, je le vois. Tu n'as pas besoin de t'encombrer."

Comme une tirade sans fin, se jouant continuellement. Elle était pourtant aller la voir souvent pour prendre de ses nouvelles, comme le ferait n'importe qu'elle mère inquiète pour son enfant. Après tout c'était son rôle le plus important depuis la mort de leur père. Parfois elle allait la voir quand Vent du Nord n'était pas présente, elle lui racontait de belle histoire pour lui faire oublier sa douleur, mais il est vrai que récemment elle n'avait pas eut l'occasion de s'en approcher. La sentinelle fut sortie de ses penser par l'odeur alléchante de la proie que lui ramenait son camarade, elle devait penser à autre chose pour ne pas sombrer, il le fallait elle avait passer trop de temps à s'isoler loin des autres.

A l'Aurore elle avait vu partir Chant de Rainette chasser avec une patrouille, sa fille était forte et toujours joyeuse, elle semblait pleine de vie quand on la regardait dans son quotidien, c'était aussi ce qui rendait Aigle Vif très fière. Puis Pelage de Graine avait prit une patrouille frontalière quelques heures après le départ de sa soeur. La Sentinelle était donc seule, profitant de sa proie, profitant de l'instant de calme avant la tempête qui s'approchait, du moins c'est ce quelle cru, car a peine le mulot fini qu'un appelle attira son attention.

« Aigle Vif ? l’appela Vent du Nord tout simplement.Rose d’Hiver… elle se bat, mais elle est très fatiguée. Il va falloir la laisser se reposer. La laisser partir, rejoindre ses ancêtres et chasser avec eux. Je pense… je pense qu’elle aimerait passer ses derniers moments avec toi à ses côtés, et Chant de Rainette, mais je ne la trouve nulle part… »

Une goutte....Puis deux et enfin la pluie se mit à tomber, triste coïncidence ajoutant une pointe de malheur a l'annonce qu'on venait de lui faire parvenir. Elle en eut un haut le coeur difficile à retenir, bouche bée, le camarade avec qui elle avait partagé son repas n'étant pas encore parti vient passer sa queue sur l'épaule de la chatte brune pour la soutenir. Les paroles revinrent a son esprit, plus intense, plus vives, et elle eut le tournis, son pouls s'accéléra, haletante légèrement. Elle devait être forte, elle avait d'autre petits et elle devait leur montrer l'exemple.

Elle laissa un moment avant de reprendre pieds, secouant le museau, remuant les moustaches, bombant le torse. Elle prit une inspiration, bloqua l'air dans ses poumons en fermant un instant les yeux, puis expira le tout pour mieux se reprendre, se donnant un air fort, un air calme, bien que le voile dans ses yeux était remplit de détresse et d'une tristesse infini. Sa fille se mourrait, elle savait et elle devait l'accompagner dans ce chemin qui l'amener a rejoindre son père. Elle se dit qu'il devait sans doute être là à l'attendre, et qu'elle serait en sécurité, sans souffrance avec lui. Alors elle s'exprima:

-Je ne la laisserai pas seule, elle a besoin de moi, elle a besoin de sa mère auprès d'elle. Je ne doute pas du fait que Museau Pâle ne doit pas être loin, près a la prendre sous son aile et la protéger dans les terres saintes du clan des Etoiles. Elle laissa une silence s'installer, contenant sa voix pour ne pas la laisser trembler. Pour Chant de Rainette, je l'ai vu partir au petit matin pour une patrouille de chasse et Pelage de Graine, il est parti peu de temps après au frontière jonchant notre territoire a celui de la Rivière. Je crains de ne pas les voir revenir à temps pour leur soeur.

A ces mots, la Sentinelle que tous observait désormais de puis les tunnels, ou depuis les endroit couvert de la clairière. Elle qui était bien droit sous la pluie affrontant la tempête de son coeur dans la plus grande de dignitée, se dirigea d'un pas preste vers la tanière de sa camarade, mais elle ne s'attendait pas a ce qu'il allait se produire, et peut-être n'aurait-elle pas le temps d'atteindre l'entrée pour défaillir.

_________________

Savoir vivre, savoir mourir || Aigle Vif, Moineau Cendré - end Xs2y

Spoiler:

▼ Solitaire Administratrice

SAVOIR VIVRE, SAVOIR MOURIR - Lune 73 - Age 60 L.

Le traitre, celui qui s'en foutait, qui préférait aller voir ailleurs et jouer avec l'ennemi, voilà comment on m'avait souvent décris. Bon, moins depuis que j'étais devenu lieutenant, mais les cicatrices restaient, surtout sur mon visage. Et pourtant, peu prenaient la peine de savoir à quel point la santé de mes comparses me tenait à cœur. L'un d'eux, enfin l'une d'elle, était actuellement en train de dépérir dans la tanière de la guérisseuse. Au moins, elle y était à l'abri de son pire ennemi : le soleil. Pas Soleil, considérée comme une traitre et nuisible par certain. Non, LE soleil. Rose d'Hiver était la quatrième albinos que je voyais nous quitter. Bon, plus comme Coeur Givré et Cri des Albatros, le pauvre Museau Pâle s'étant fait prendre par un Monstre avant que le soleil lui brûle la peau.

Enfin, ces derniers jours, les cris s'amenuisaient. Pas une bonne nouvelle au vu de la tête de Vent du Nord. Elle faisait tout ce qu'elle pouvait la brave. Mais le clan du Vent ne lui rendait pas la vie facile avec ses albinos et ses chats si chétifs. Couché dans le camp, profitant que toutes les patrouilles et les Sentinelles soient réparties pour la journée, je vis la chatte aux oreilles déchirées chercher après la mère de sa patiente. Sans le vouloir, je les entendis parler de Chant de Rainette et Pelage de Graine. En effet, le frère était trop loin, même pour le plus rapide chat de notre clan. Mais je savais où j'avais envoyé la calico en chasse. Donc, après un étirement, je trottais vers les deux chattes.

" La patrouille de Chant de Rainette ne doit pas être trop loin, je les ai envoyé un peu vers l'ouest du camp. Allez auprès de Rose d'Hiver, je me charge de ramener sa soeur. "

J'aurais bien dit "morte ou vivante" si la situation était plus comique, mais même ce clown savait quand se tenir.

Sur un salut de tête, je bondis vers là où la patrouille avait été envoyée, et je me mis à courir pleine vitesse. Que ce lieutenant soit utile pour une fois.

[j'vous laisse affronter un deuil avant le second qui arrive

]
_________________

_{Moineau Cendré}
#3366cc
Présentation-Carnet
Savoir vivre, savoir mourir || Aigle Vif, Moineau Cendré - end Illustration_sans_titre

N'écoutez pas Fira, cette signa est superbe :keur:

☀ Porte Parole/Soigneuse Administratrice

Qu’est ce que ça faisait, de perdre un enfant ? C’était une douleur que Vent du Nord ne connaîtrait jamais. Elle avait connu bien des deuils différents : la mort d’une mère, d’un père, d’une sœur, d’une amante, d’un ami, d’un modèle… la mort faisait parti de son travail. Elle aidait des chats à venir au monde, et le lendemain elle en aidait d’autres à partir. La mort était devenue une amie dont elle n’avait jamais voulu et elle ne voulait pas — elle la connaissait de façon intime, presque trop, mais au final pas assez.

Aigle Vif se mit à pleurer, tandis que Moineau Cendré se mit en quête de la sœur de sa patiente. Vent du Nord se retrouva donc seule avec sa cousine éloignée. Elle se leva, lentement, comme si elle avait peur d’abimer un pétale de rose fragile. D’une caresse de la queue contre son épaule, elle l’invita à la suivre dans les galeries.
— Elle ne souffre pas, dit la guérisseuse d’une voix aussi douce que possible. Elle aura peut-être l’air un peu endormie, un peu… groggy, mais c’est l’effet du pavot. Actuellement, elle doit se sentir bien, et légère.
Prête à s’envoler, comme un papillon quitte sa chrysalide.
— Tu sais… poursuivit-elle sur le chemin. Au début, si tu veux lui passer un message chaque lune… je peux m’en charger. Je sais que ça peut aider, parfois.
C’était un demi mensonge, mais la mère endeuillée n’avait pas besoin de le savoir. Quelle garantie avait-elle de pouvoir voir Rose d’Hiver dans les Étoiles, qui étaient si peuplées ? Aucune. Et elle n’aurait pas particulièrement envie de la voir non plus — Vent du Nord les fuyant, même sa propre famille, comme on fuit le Mal Vert. Au début de son apprentissage, elle les retrouvait avec grand plaisir. C’est ce qui lui donnait envie de partir à la Pierre de Lune, de s’accrocher à cette destinée dont elle ne voulait pas. Elle voyait ça comme un privilège, une chance, même, offerte par les Étoiles.
Ce n’était rien qu’un autre cadeau empoisonné.
Sa place était parmi les vivants, pas parmi les morts. Et la frontière se faisant de plus en plus flou, elle commençait à s’y perdre. Pour sa propre santé, elle avait du leur tourner le dos. Elle leur parlera quand le moment — son moment — serait venu, et il ne l’était pas. Alors voilà; elle ne parlerait sans doute pas à Rose d’Hiver dans l’Au-Delà, sauf si l’occasion se présentait à elle. Mais Aigle Vif n’avait pas à le savoir, et elle ne le saurait jamais. Elle était la seule de son Clan à communier avec les Étoiles, et pourrait leur raconter une pluie de mensonges qu’ils la croiraient tous. Et c’était très bien comme ça.
Elle pénétra dans son antre, traversa ces tunnels qu’elle connaissait si bien qu’ils étaient presque devenus comme une seconde peau, et s’arrêta devant la petite chambre isolée de l’albinos.
— Je te laisse seule avec elle ? S’il y a quoi que ce soit, tu m’appelles. Je reste ici.

_________________

Spoiler:

● Lieutenante

La mère de famille suivait a pas pressé la guérisseuse, cherchant à ne pas s'assommer ne avançant c'était moins une à certains endroits. Elle avait prit le temps de remercier son lieutenant pour son aide. En effet celui-ci était parti chercher sa fille, qu'est-ce qu'elle espérait qu'elle arrive à temps pour sa sœur. Alors qu'elle marchait le regard dans le vide, dans ses pensées, ahanant légèrement à l'approche de la petite grotte où dort sa fille. Vent du Nord se mit à lui expliquer deux trois choses:

Elle ne souffre pas, dit la guérisseuse d’une voix aussi douce que possible. Elle aura peut-être l’air un peu endormie, un peu… groggy, mais c’est l’effet du pavot. Actuellement, elle doit se sentir bien, et légère. Tu sais… poursuivit-elle sur le chemin. Au début, si tu veux lui passer un message chaque lune… je peux m’en charger. Je sais que ça peut aider, parfois.

Bien que les mots de la guérisseuse avait le don de lui remonter un peu le morale, elle déclina l'offre qu'elle lui fit en lui proposant de parler à sa fille une fois au clan des Etoiles. Elle lui expliqua que Museau Pâle serait le plus apte à s'occuper d'elle une fois là bas. Mais la Sentinelle était loin de se doutait de la terreur qui allait s'abattre sur elle ce jour là. Elle compatissait presque pour la guérisseuse, ça devait être dur pour elle aussi qui subissait le départ de chacun de ses camarades. Alors qu'elle passe sa queue sur les épaules d'Aigle Vif elle lui déclara:

— Je te laisse seule avec elle ? S’il y a quoi que ce soit, tu m’appelles. Je reste ici.

Elles étaient arrivée devant la grotte, Aigle Vif descendit la rejoindre et eut sous les yeux la triste vérité de sa fille, groggy par le pavots, les yeux mi clos et les traits du museaux tiré par les lunes de douleurs qu'elle avait subit. La mère lui fit un sourire félidé comme pour la rassurer en s'allongeant prêt d'elle. La Sentinelle prit même le temps de faire un brin de toilette à ce pelage légèrement poussiéreux, il fallait qu'elle soit belle pour son départ, aussi belle que son nom. Le contact avec la brunette eut le don de détendre l'albinos, c'était comme si il était temps, que c'était le moment pour elle de partir.
Alors que la mère faisait la toilette soigneusement pour cacher toute la tristesse qui lui pesait, la malade s'en allait peu à peu, emporter par les étoiles peu être même par son père qui n'avait pas eut la chance de les côtoyer de son vivant. Apparemment ses autres enfants n'auraient pas le temps de les rejoindre. Aigle Vif en sentant que sa fille partait releva le museau pour le tourner avec une tristesse mal dissimulé vers Vent du Nord.

- Je croit....Qu'elle s'en va.

La phrase lui étrangla la gorge et sans attendre elle vient coller son museau dans la fourrure de sa fille, comme pour l'accompagner doucement jusqu'à ce que ses côtes ne se soulève plus même faiblement. A cette instant la tristesse l'inonda, un moment passe et Aigle Vif redresse la tête les oreilles basse mais le menton haut, se voulant forte dans cet instant pour faire honneur à sa fille.

_________________

Spoiler:

▼ Solitaire Administratrice

SAVOIR VIVRE, SAVOIR MOURIR - Lune 73 - Age 60 L.

Bingo, je reconnaissais au loin Tête de Bélier qui était en charge de la patrouille de chasse. Je m'approchai de lui et lui demandais directement où était Chant de Rainette, vu qu'apparemment elle n'était pas près d'eux. -Punaise-.

" C'est important, Rose d'Hiver est en train de partir, sa jumelle a le droit de le savoir et de la voir. "

" Ah crotte de souris.. c'est terrible... Cours par là, elle vient de nous quitter en coursant un lapin. Elle a pesté qu'elle arriverait à l'attraper mais il était déjà loin. Elle devrait être revenue depuis .. ? "

Je fronçai le museau. Faites qu'elle n'ait pas décidé de courir après un lapin jusqu'à l'autre bout du territoire. Mais comme le vétéran à la tête noire l'avait précisé, elle était partie récemment et je sentais encore une légère effluve. Je le remerciais d'un signe de la tête et me mis à suivre la piste. Elle me mena assez loin pour que je ne vois plus le reste de la patrouille, et puis... elle s'arrêta net. Hein ? Plus d'odeur. Comme si la féline avait disparu à cet endroit précis. Je fis un tour sur moi-même. Pas de chat en vue. Les Etoiles se jouaient de moi ? Je décidai alors de retenter de suivre son odeur, quitte à mettre la truffe par terre comme un chien et-

Oh non.

Oh non oh non oh non.

Comme j'avais baissé mes yeux à hauteur du sol, je pus voir avec toute l'horreur du monde une queue qui dépassait d'un terrier de lapin écroulé. Des poils bruns, gris, blancs... Chant de Rainette.

" Nan.. NAN !! "

Mes griffes plongèrent directement dans la terre sèche qui retenait la guerrière prisonnière. Fleur d'Iris ne lui avait pas appris à ne pas plonger dans le terrier des lapins sans être accompagné ?? Faites que je n'arrivais pas trop tard, faites que je n'arrivais pas trop tard.. Je creusais de toutes mes forces, ignorant la douleur d'une ou deux griffes me quittant dans le chaos de cette scène.

Quelques minutes -la force n'était pas mon atout- plus tard, j'avais récupéré la fille d'Aigle Vif mais... vive, elle ne l'était plus. Plus de respiration. Les larmes me piquèrent les yeux. Non.. pas encore un cadavre que je devais ramener au camp.. Foehn Nocturne se dessina par dessus elle. Je secouai ma tête. Reprendre mes esprits et tenter les gestes de secours pour peut-être se dire "c'était juste une fausse peur, elle est revenue parmi nous" ? Mais rien n'y fait. Les canines serrées de tristesse, les pattes avant douloureuses des une-deux griffes arrachées, je pris le corps de la défunte par la peau du coup, avant de croiser sa patrouille qui m'aida à la mettre sur mon dos pour que je puisse la ramener au camp sans la trainer..

Nous y voilà. Devant la tanière de Vent du Nord. Elle s'y trouvait, laissant sûrement la mère et sa fille albinos seule, et je ne voulais même pas voir la tête qu'elle devait faire en me voyant ramener la soeur sans vie...

Près d'elle, je la posais avec respect, et je miaulai la gorge serrée :

" Terre trop meuble.. j'ai... j'ai essayé de la refaire respirer mais.. je suis arrivé trop tard... "

Et dans une grimace de tristesse, je me mis à nettoyer sa fourrure de la terre qui y restait encore. Qu'elle soit présentable pour son dernier voyage.

_________________

_{Moineau Cendré}
#3366cc
Présentation-Carnet
Savoir vivre, savoir mourir || Aigle Vif, Moineau Cendré - end Illustration_sans_titre

N'écoutez pas Fira, cette signa est superbe :keur:

[/quote]

● Lieutenante

Rose d'Hiver venait de partir rejoindre ses ancêtres dans la toison, quand la sentinelle entendit des bruits de pas en haut de la tanière. Elle prit le temps de refaire un brin de toilette à sa fille au pelage immaculé avant de ressortir pour chercher Vent du Nord et lui demander de l'aide afin que le clan puisse la veiller une dernière fois. Elle remontait coeur lourd et les pattes raides comme si elle avait prit dix lunes d'un coup. En arrivant Aigle Vif redresse la tête en apercevant une silhouette à côté de celle de la guérisseuse, d'abord la joie que sa seconde fille soit là puis une tension en voyant que c'était Moineau Cendré enfin le désespoir à la vue de son expression et du corps qui jonché le sol auprès d'eux. Son pelage se hérissa ses yeux se transformèrent en deux fentes, elle trottina jusqu'au corps inerte de sa fille, poussant au passage le mâle grisâtre.

Ce fut comme un ouragan, un claque qu'elle prenait en voyant que sa fille ne respirait plus. C'était bien Chant de Rainette avec son pelage improbable et si beau à la fois. Elle avait eut espoir une courte seconde qu'elle soit juste blessée et inconsciente, mais non elle n'était plus... A ça pour accompagner sa soeur elle le faisait bien, puisqu'elle était sans doute avec elle en cet instant. Un cri monta de son poitrail jusqu'à sa gorge et la Sentinelle s'écroula près de son autre fille. Elle avait réussi à tenir bon, à rester forte avec Rose d'Hiver, mais la perte des deux en même temps, c'était insoutenable.

La mère vient enfouir son museau son celui de la défunte, tentant désespérément de la faire réagir, la secouant doucement d'une patte avant, avant de se mettre à lui lécher le pelage, comme font les mère avec leur nouveaux nés, pour les réchauffer. Mais rien de tout cela ne marchait et la brunette se sentait s'écrouler un peu plus encore. Un second cri de désespoir la prit, lui arrachant le coeur, avant qu'elle enfouisse son museau dans la fourrure dans un sanglot. Sa voix s'éleva à l'intention de Moineau Cendré, tout en restant étouffé:

-Comment c'est arrivée.....?

_________________

Spoiler:

▼ Solitaire Administratrice

SAVOIR VIVRE, SAVOIR MOURIR - Lune 73 - Age 60 L.

Si j'avais commencé la toilette mortuaire de la tricolore, la mère me poussa hors de son chemin pour pleurer sa fille et la lécher dans l'espoir qu'elle retrouve la vie. Mais j'avais déjà essayé maintes et maintes fois. On l'avait perdue. Mis de côté, je décidai de lécher ma patte en sang, du à mes griffes perdues dans la terre que j'ai creusée. Ca faisait mal cette merde. Je n'allais pas être capable de courir correctement pour au moins trois jours. Je me cotonnerai à mes tâches de lieutenant, telles que organiser les patrouilles, contrôler le tas de proies et.. retrouver des cadavres de nos proches.

La souffrance d'Aigle Vif était palpable et contagieuse. Mes oreilles s'abaissèrent quand elle demanda les raisons de la mort de sa fille. Je n'avais rien à me reprocher mais je n'aimais pas porter les mauvaises nouvelles, même si elles semblaient me coller au pelage.

" Elle a poursuivi un lapin dans son terrier, seule. Le terrier s'est écroulé sur elle, personne n'était là à temps pour l'en sortir. "

Ni sa patrouille, ni moi. Je me relevai, me détournant des deux chattes et des deux sœurs décédées. Je devais faire le rapport à Etoile du Cobra.

" Mes sincères condoléances, Aigle Vif.. "

[out pour Moino]

_________________

_{Moineau Cendré}
#3366cc
Présentation-Carnet
Savoir vivre, savoir mourir || Aigle Vif, Moineau Cendré - end Illustration_sans_titre

N'écoutez pas Fira, cette signa est superbe :keur:

» Vivre et laisser mourir - end
» Que veux-tu savoir ? ▬ Petite Écorce.-abandon
» Il faut savoir occuper les plus petits. - Abandon
» Vis comme si tu devais mourir demain. Apprend comme si tu devrais vivre toujours - Saffy - abandon
» Besoin de savoir et de comprendre - Coup de Foudre -abandon