Tire-toi de mon marais (pv Branche Pâle) - end

Comme quoi, tout peut arriver...

Tonton ne s'étonna pas bien longtemps de voir l'étrange chatte retourner sa veste pour le presser bien plus gentiment de lui parler un peu plus de là d'où il venait. Bon... C'était toujours mieux qu'un coup de patte sur le museau. Le matou hocha la tête:

"De la ville. Mais pas... Celle qui est près d'ici. Une autre, bien plus loin..."

Tiquant sur ses propres mots, le gros chat blanc laissa sa phrase en suspens. Ça n'était sans doute pas très intéressant, ce genre de réponses vague, mais qu'est-ce qu'il aurait bien pu dire de plus? Il ne l'avait pas vu depuis tellement longtemps, la ville... Et il se doutait que cette chatte à l'allure peu commode (quoi que drôlement plus aimable depuis quelques secondes) n'en aurait rien à faire de ces histoires de petits Bipèdes et et de sieste au soleil, dans son précieux sanctuaire, avant...

Il soupira un peu, pour reprendre le fil de ses pensées. De son embryon d'histoire, aussi.

"Enfin, je crois. Je ne suis jamais arrivé à y retourner depuis que j'ai été emmené ici... Je ne sais pas vraiment si elle est loin ou pas."

Et ça, c'était terrible. Tonton s'imaginait que la ville était inatteignable, qu'elle était si loin que ses pattes de chat ne pourraient plus jamais le porter là bas, mais peut-être que ce n'était pas le cas. Qu'elle était quelque part à sa portée et qu'il n'arrivait juste pas à en trouver le chemin.

Quel enfer...

Ah.

Ce n'était pas vraiment la fin que Tonton avait envisagé. Il n'y avait rien eu de chaleureux ou de cordial dans son échange avec cette chatte, mais tout de même... Comme ils avaient plus ou moins réussi à parler sans s'écharper depuis quelques minutes, Tonton avait osé espérer... Quelque chose. Savoir son nom, déjà. Ça aurait été pas mal.

Au lieu de ça, la sauvageonne prit congé brusquement, sans lui laisser aucune chance de protester. Décidément, ces chats sauvages, ça n'était pas la politesse qui les étouffait. Tonton ne se faisait pas trop d'illusions, des chats comme ça il y en avait des tas en ville aussi, mais quand même... Elle lui avait posé des questions, et n'en avait visiblement rien eu à faire de ses maladroites tentatives de réponses.

Tant pis pour elle.

Et tant pis pour lui. Ça ne serait pas aujourd'hui qu'il serait moins seul, finalement...

Sans un au revoir (il n'en avait pas eu, de toute façon), le gros chat blanc tourna les talons, déterminé à sortir du territoire de ce 'clan'. Rencontrer plus d'énergumènes dans ce genre, non merci. Il serait bien mieux plus loin. Mieux valait être seul que mal accompagné, ou quelque chose dans le genre.

Quitte à choisir, Tonton aurait bien aimé ne pas être seul, quand même...