Hé minette, ton père ce s'rait pas un Chêne ? Parce que t'es SACRÉment bonne ! ft. Branche Pâle - abandon

Il fait beau, il fait bon.

Il a envoyé quelques clampins de son Clan au charbon, ça leur fera les pattes. Qu'est-ce que ça le fait marrer de demander à tous les idiots qui l'insultaient autrefois de gros de se bouger le cul et d'aller en patrouille.
Faut croire que le vent tourne encore et toujours.

Bientôt d'ailleurs, il ébouriffe gentiment son poil alors qu'il traverse le pont qui sépare ses terres des Quatre Chênes. Hop, officiellement il aura rejoint la patrouille de chasse ou la frontalière, dépendamment de qui lui demande ce qu'il a fait ce matin. Ce n'est pas comme si on lui demandait souvent de rendre des comptes, de toute façon.

Officieusement par contre, Gueule de Glouton va faire un petit tour un peu loin du Camp. Ça fait longtemps qu'il n'a pas quitté son territoire; il a bien le droit. Et puis, il entraînera Nuage Mordant cet après-midi pour se rattraper. Elle sera contente comme ça, la gamine.

Mais en attendant...

Oh.

« Bonjour, Vous. » souffle-t-il en se glissant à quelques centimètres seulement d'elle, un sourire charmeur pendu au coin de la gueule.

Elle ? Jolie sablé crème, lui tournant initialement le dos. Il la sent glaciale. Outrageusement séduisante.
Seule aigreur : l'odeur de l'Ombre.

Tant pis, car Gueule de Glouton aime le goût acide de l'interdit.

HRP:

Elle se tourne, lui offre ses yeux vert pâle presque gris. Presque fades. Dans le désert de son pelage, c'est comme si la dernière plante commençait à faner.

Alors, à l'image d'un lapin effrayé face à un chasseur des landes, miss Oasis recule maladroitement sans pouvoir lui tourner à nouveau le dos. Et barrant son joli minois, une grimace de dégoût échappe à l'ombreuse quand elle bredouille un misérable : « Euh. Bonjour. » déstabilisé.

Il se retient de balancer sa gueule en arrière et laisser ses yeux rouler de déception. Pourquoi faut-il toujours que les choses se répètent ? Elle est belle, fière et forte quand il la voit. Et voilà qu'en deux mots, c'est une pauvre chatonne mignonne et perdue.

Il reste figé une petite seconde, son sourire légèrement crispé par sa retenue. Tant pis.

Il n'y a rien d'autre à se mettre sous la dent et puis... Peut-être qu'il suffit d'arroser cette malheureuse rose du désert de mots pour qu'elle se révèle entièrement ?
Que ses pétales jaunis se vivifient sous de banals échanges.
Que sa tige ainsi gorgée se redresse et lui rende sa superbe.
Puis qui sait; qu'Elle s'habille de fausses épines pour l'impressionner ?

Le jeu reprend, et Gueule de Glouton respecte cette soudaine distance. Mieux, il la souligne d'un air amusé, secouant ses moustaches :

« Ah. Pas fan du poisson, mh? »

M'enfin, si ce n'est qu'une question d'odeur... il connaît bien quelques remèdes à ça. Il est sans doute un peu tôt pour les lui suggérer, mielleusement au creux de ses oreilles.

Restons simples.

« Vous mangez de la grenouille, n'est-ce pas ? C'est à peu près la même texture, en fait. Un peu moins... spongieux, peut-être. » reprend-t-il alors, comme si de rien n'était.

Les banalités, les banalités... Il en fera pleuvoir pourvu qu'Elle se détende un peu.

C'est dommage, elle se trahit. Ça perd en charme, quand elles se trahissent.

« P’t’être bien, à vrai dire, je m'en tape carrément. Tu fais quoi ici ? Qu’est-ce que tu veux ? »

Pas de contact visuel, le bout de la queue qui s'agite, un ton sur-agressif... il lui fait peur ? Gueule de Glouton fronce les sourcils, sincèrement contrarié. Être remballé, ça il s'en fout bien; ça fait partie des risques du métier, comme on dit. Mais de là à susciter la crainte, sérieusement ?! Et c'est cette grande, puissante et... pour le moins ravissante guerrière qui se retient de prendre ses pattes à son cou ?!
Ce n'est pas comme s'il avait l'air hostile; il l'a salué en règle, s'est montré amical, avenant... sa carrure est en cause, peut-être ?

Trop d'attentes et on est déçu. C'est comme ça, il le sait; déjà soixante et une lunes qu'il l'apprend. Il est con, ça le fait rire un peu.

« Calme-toi "Jolie Fleur", ce lieu est sacré. » qu'il répond, un peu moqueur. « Je ne voulais pas te faire peur. » un sourire accroché aux lèvres.

Il sait que ce genre de mots est susceptible de provoquer une réaction, particulièrement chez une guerrière de ce type. Il s'en régale déjà; d'ailleurs il se demande bien ce qu'elle pourrait répondre puisqu'il a raison.

« Et toi alors; qu'est-ce que tu fais là ? Tu attends quelqu'un ? »

Un amant ? se retient-il de dire. L'art des pics consiste avant tout à en maîtriser le juste dosage.

Vu sa tête, elle n'a pas vraiment l'air d'apprécier la compagnie d'inconnus. C'est écrit dans son expression corporelle, qu'elle préfère rester loin des étrangers. Alors qu'est-ce qu'elle peut bien venir chercher ici, en terres neutres ?

HRP:

Fermement campée sur ses positions, la féline sable lui répond très sèchement :

« Lorsque l’on est poli, on répond aux questions avant d’en poser d’autres. »

Il laisse échapper un soufflement amusé. Pfff...
Bien qu'il se trouve particulièrement attiré par ce corps sculpté et ce poil soigneusement lustré, Gueule de Glouton est on-ne-peut-plus dégouté par les efforts que la jolie créature met à le repousser. Il roule des yeux, sourit doucement.

« Je ne suis pas poli. » assez cash, ses pupilles ancrées dans celle de sa nouvelle victime. Il a l'air plus menaçant, d'un coup.

Il lui désigne ses marais en relevant son menton, effaçant son sourire.

« Si tu veux de la politesse, va-t-en chercher dans les pouponnières; les chatons sont toujours très courtois. » Il s'avance, dangereux. « Si ça te fait peur... » Leurs pelages se frôlent; pourtant, Gueule de Glouton ne montre pas de signe d'agressivité. « Tu peux partir. »

Il s'éloigne aussitôt d'elle, la libère et lui tourne même le dos (qu'elle voit à quel point il ne la craint pas, lui).
Le mâle brun se retourne simplement vers elle, à nouveau souriant et reprend, d'un ton plus chaleureux :

« Ou alors nous pourrions commencer par échanger nos noms. » Il commence, l'invitant à le suivre : « Gueule de Glouton. »

Maintenant, ça passe (et on s'amuse) ou ça casse (et elle fait de la place à la prochaine).