La curiosité n'est pas une bêtise, si?_{ft Chardon Marbré}

_{émotes par Sheole (Brasier Caniculaire) | code par Ru(i)}

Ouf, il ne s'était pas trompé de nom, c'était bien Nuage de Ru, qui du haut de ses quatre lunes acceptait avec joie de se prêter à l'exercice. Chardon Marbré le regard entrer dans l'eau avec une appréhension à peine contenue. Le chaton était minuscule, si il buvait la tasse ce ne serait pas bien compliqué de l'attraper par la peau du cou pour le sortir de là, mais le jeune guerrier ne pouvait s'empêcher de s'en inquiéter quand même. Sa propre première expérience avait été si désastreuse, et lui avait donné une si mauvaise image de la nage, encore aujourd'hui...

Ru ne se laissait pas déstabiliser, lui. Comme Morsure à l'époque, il était entré sans difficultés, et posait des questions plutôt que de s'inquiéter d'où il mettait les pattes. Il était loin d'être complétement immergé, sa tête bien au sec tandis que ses petites pattes le faisait s'avancer un peu plus dans l'eau.

"Voilà," fit Chardon en le suivant. Ses propres pattes étaient à peine mouillées, tant le minuscule petit bout de berge utilisé pour la leçon était peu profond, mais il ne relâchait pas son attention pour autant "Regarde bien où tu mets les pattes, surtout. Parfois on croit avoir pied, puis on tombe sur un trou ou quelque chose d'autre..."

Qu'est-ce qu'il pourrait bien lui dire d'autre...? Il n'était pas question de le faire aller plus loin. Ce serait un problème pour son futur professeur de natation, ça, Chardon préférait ne pas avoir à s'y coller. Il était encore jeune, Ru. Toute son excitation d'aujourd'hui suffirait bien, pas besoin de faire des folies.

Quelques notions de secourisme ne lui feraient pas de mal, cela dit...

"Si ça devait arriver, si tu coulais... Il faudrait surtout ne pas paniquer, d'accord? Et essayer de se concentrer pour revenir en arrière, pour sortir la tête de l'eau. Les chats qui paniquent et se débattent finissent par faire empirer les choses."

Il ne précisa pas qu'il avait beau eu faire tout ça, il avait quand même finit sa première séance de natation à pleurnicher avec les fesses dans l'eau, mais Ru n'avait peut-être pas besoin de savoir ça non plus...

Les règles existaient pour une raison. Le Clan des Étoiles avait beau avoir des lubies étranges, parfois (autoriser un drôle d'hurluberlu comme chef du Tonnerre, rester silencieux quand les prophètes et toutes les autres saloperies du monde tournaient autour des clans, tout ça), ils n'était pas moins sages. Et le code, les règles que tout chat devait respecter, reflétait ça.

Par exemple, quand le règlement disait "Les chatons ne nagent pas avant un certain âge", c'était moins pour être strict...

Et plus pour éviter que la moitié des naissances ne meurent après quelques lunes, foudroyés par une pneumonie. Chardon Marbré regarda la petite boule de poils frissonner, sa pelisse éparse et fine comme un duvet de poussin trempée, et il se sentit soudain complétement stupide.

Et paniqué. Juste un peu.

"Oh, hé, heu... Viens par là !"

Pour accélérer le mouvement, il attira le chaton à lui d'une grosse patte maladroite. Qu'est-ce que c'était petit et frêle, ces bêtes là ! Chardon ne se sentait pas tellement à l'aise, et ça ne s'arrangea pas quand il baissa la tête pour donner un gros coup de langue sur la tête de Petit Ru, mais de sécher un peu le petit était sa seule priorité. Tant pis si il se trouvait bête.

"Bon, alors, leçon numéro un, j'imagine... L'eau, c'est mouillé, et quand on en a plein les poils, on attrape vite froid."

Il continua à lécher la fourrure trempée du chaton, ramenant son propre corps près de lui, histoire que sa chaleur se diffuse un peu sur lui.

Petit Ru était d'accord - c'était l'heure de rentrer. Comme quoi, même les chatons débordant d'énergie avaient leur limites... Et arrivaient à être raisonnable. Malgré lui, Chardon Marbré fût satisfait de ce constat. Ce chaton là ferait sûrement un bon apprenti, si il arrivait à obéir et à mettre de côté son excitation quand la fatigue le gagnait.

Et en plus, il le remerciait.

C'était du bois dont on faisait les bons guerriers, ça ne faisait aucune doute. Bon, ces réflexions digne d'un ancien ravi de voir que la nouvelle génération était polie n'étaient pas tellement du genre de Chardon, il garda donc ça pour lui, et se contenta de se redresser, abandonnant sa vaine tentative de toilette de son petit élève du jour:

"Bien. Rentrons, alors. Je vais te raccompagner à la pouponnière."

Une nouvelle fois, il manqua de dire "vers ta mère", sa langue trébuchant sur le mot tandis que son bon sens le sermonnait. Comme si il ne le savait pas, à la fin, que Jaguar d'Opale n'attendait pas gentiment à la pouponnière le retour de son petit...

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