Quatre grandes paires d'yeux observent sans frémir le plus grand insecte qu'ils n'ont jamais vu. De son pas lent, la lucane girafe gravit sans le moindre effort la racine, écorchée et envahie par la mousse, qui transperce la terre aux abords de l'antre de Moustache Hirsute. Le soleil filtre au travers des larges ramures au-dessus d'eux, la carapace de l'animal luit sous ses rayons chauds et sa beauté est une découverte de la plus haute importance, semble-t-il, pour les deux chatons qui sont totalement absorbés par leur contemplation. Petite Feuille approche un peu plus encore son museau de l'animal, son souffle fait frissonner ses antennes noires. « Même pas peur... ! », se flatte-elle, encore étonnée de constater à chaque nouvelle découverte d'un insecte qu'elle ne ressent aucune crainte. Pourtant, comme tout ce qui existe, elle devrait en être effrayée et hurler et sauter en tout sens dès lors qu'elle en croise un. Mais c'est bel et bien tout l'inverse qui se produit : Feuille est tellement curieuse de ses petites et grosses bêtes rampantes et volantes, leur beauté la surprend toujours, elle aimerait tant apprendre pleins de choses à leur sujet.
« - 'Cine, regarde ! Y fait bouger ses grosses, heu... ses espèces de griffes ! »
La petite chatte jette une œillade vers son frère, toute sourire, qui lui aussi semble concentré sur l'insecte crapahutant ; sa queue frétille comme s'il s'apprêtait à bondir. Un jour, il sera un chasseur hors-pair, s'imagine sa sœur.
« - C'est marrant on dirait qu'il essaye d'attraper un truc avec, alors qu'y a rien, devant lui. Et t'as vu ses gros yeux ? J'ai l'impression qu'y voient pas, d'ailleurs... Il a pas de poils aussi, je me demande ce que c'est, de la peau ? Interroge-t-elle de son habituelle voix basse, quoique bien plus enjouée, tout en approchant ses coussinets de l'étrange créature. D'un vif mouvement elle la touche et se rétracte immédiatement, sans même se mettre à hurler à la mort. Haha ! J-je l'ai touché, tu as vu Glycine ? »
Toute fière – car, même si elle adore les insectes semblerait-il, c'est bien la première fois qu'elle s'ose à un contact direct, bien que fugace – elle se redresse de toute sa hauteur et se tourne vers Petite Glycine qui... s'en est allé. Elle dresse les oreilles, le cherche une seconde du regard, pour le voir un peu plus avant courir vers leur père, rentrant de patrouille. Le père et le fils s'accueillent chaleureusement à pattes ouvertes ; Masque de Serpent semble expliquer quelque chose à Petite Glycine, sans doute le déroulement de sa matinée.
« - Ah, bah super, merci de ton attention... Murmure-t-elle pour elle-même, un peu vexée. »
Elle fait la moue en les voyant s'éloigner ; « Peut-être qu'il n'aime pas les insectes finalement ? » souffle-t-elle en se rasseyant à côté de la racine. Quelque peu abattue, elle se reporte sur la lucane girafe qui, imperturbable, escalade toujours plus haut la vieille racine. « Je vais t'appeler « Pas d'Poil », du coup. » lui annonce Petite Feuille. Soudain, une idée filante illumine son esprit comme la lune dévoile la nuit. Sa mère ! Elle doit être rentrée elle aussi, « Je l'ai vu partir avec papa, ce matin... ! Si il est là alors ça veut dire... ». Petite Feuille se relève et se retourne vers la chatoyante clairière du camp du Tonnerre, cherchant Louve des Bois de ses grandes mirettes pleines d'espérance. Et elle la voit enfin ; sa mère traverse les ronciers pour entrer, puis étire tout son dos en baillant. Son cœur dans sa poitrine commence à battre plus fort, elle peut entendre ses veines pulser à ses oreilles devenues chaudes. Petite Feuille réfléchit à toute allure, à la fois excitée, paniquée et terriblement intimidée. En cet instant, perdu au fin fond d'une forêt à l'incertain avenir, le chaton n'a qu'un seul désir, être choyé par l'amour maternelle. Façonné par deux géants, ce minuscule colosse d'argile n'a pourtant jamais rencontré ce dont il a tellement besoin. Finalement Petite Feuille ne sait pas vraiment ce que c'est, mais elle lui manque tant. Son regard ne peut sortir du pelage de sa mère, tant elle aimerait être avec elle. C'est comme un rêve impossible, un morceau brillant par delà une surface aquatique, insaisissable, s'effaçant au gré des courants, brûlant sous le soleil mais se consommant du même feu. Arrachée à ses griffes lorsqu'elle s'est détachée du socle commun.
Petite Feuille hésite pendant un temps qui lui paraît éternel, le regard dorénavant fixé sur ses pattes. « Et puis zut... ! ». Sa tête se relève avec une certaine lueur de détermination au creux de la pupille, presque espiègle. Rapidement, Feuille se cache derrière la racine et se roule dans la terre encore légèrement humide des dernières pluies, puis elle fait de même dans les feuilles et la poussière. Son pelage, déjà plutôt malpropre, est maintenant particulièrement crasseux. Admirablement apprêtée, elle saute d'un clair mouvement au-dessus de la racine et de Pas d'Poil – mouvement dont elle ne se serait jamais sentie capable autrement, la motivation faisant splendidement son travail – et elle file droit en direction de sa mère qui semble se diriger vers les proies fraîchement déposées. Elle court si vite qu'elle manque de peu de ne pas freiner à temps ; heureusement, elle s'arrête juste devant Louve des Bois qui se retrouve bien surprise de la voir débouler ainsi. Feuille inspire bien fort et se lance :
« - Bonjour, m-maman ! Regarde, mince, c'est vraiment pas de chance... J'ai trébuché et, et je suis trrrès sale maintenant... »
Les deux grands yeux verts se fixent sans même ciller dans ceux de la mère Louve. La queue bien haute et le regard pétillant, Petite Feuille semble un peu trop fière pour que sa bêtise ne soit pas devinée. Mais cela, elle ne s'en rend aucunement compte. « Si maman me fait ma toilette, je serai la plus heureuse du monde... ! »
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Louve des Bois est devenue Maman. Aussi bizarre que cela puisse paraître, la guerrière se plaît dans son rôle de mère. Elle ne passe pas tout son temps à la pouponnière et ce rythme lui convient bien. Le fait de ne pas y vivre et de garder ses responsabilités de guerrière lui permet de profiter d’autant plus des moments passés auprès de ses chatons. Moins de moments mais des moments plus qualitatifs. Louve des Bois rentre à peine de patrouille lorsqu’elle observe de loin, Petite Feuille, entrain de jouer avec un espèce de scarabée. Amusée, la guerrière garde ses distances et observe sa fille se prendre d’intérêt pour l’insecte. Partagée entre nostalgie et rancœur, elle repense à son ancien mentor : Aile de Mouche. Lui aussi était obsédé par les insectes… Elle se met à repenser à son premier entraînement, le cœur lourd. Je me demande ce qu’il est devenu depuis son … Départ.
La guerrière tourne les talons vers l’extérieur du camp afin de récupérer une souris qu’elle avait caché non loin de là lors de sa patrouille. Rapidement, elle est de retour au camp. Elle rentre par le rideau de ronce et s’étire, posant la souris sur le tas de gibier. La petite rouquine l’observe mais n’approche pas. Chacun son tour, pense la guerrière. Elle fait mine de ne pas avoir vu sa fille et regarde la situation d’un œil lointain. La guerrière est surprise lorsqu’elle la voit faire demi-tour pour se rouler dans la poussière. La rouquine se redresse et se lance à toute vitesse en direction de Louve des Bois. Elle s’arrête tant bien que mal au pied de la mère pour demander :
« - Bonjour, m-maman ! Regarde, mince, c'est vraiment pas de chance... J'ai trébuché et, et je suis trrrès sale maintenant... »
Louve des Bois fronce le nez. Elle a bien vu que Petite Feuille s’est roulée volontairement dans la poussière. Elle a sans doute besoin d’attention. Sa fille la regarde avec deux grands yeux verts brillants et le torse bombé. Louve des Bois ronronne et l’attrape par la peau du cou pour se poser plus loin, à l’ombre sous le promontoire. Elle s’allonge et pose sa fille entre ses pattes. Elle commence sa toilette et la questionne :
« Tu as trébuché ? Tu es sûre … ? »
La tacheté prie tout le Clan des Etoiles que sa fille ne lui mente pas. Si ça commence comme ça … Ou est-ce que nous allons finir ?
Un ange passe, l'instant lui semble éternel, effacé par l'infini éphémère du temps sans que l'on ne sache s'il dure ou s'il stagne. Finalement, sa mère s'abaisse vers elle pour saisir la peau élastique de son tendre cou ; Petite Feuille ronronne à son tours, plus fort sans doute qu'elle ne l'a jamais fait. Louve des Bois vient la déposer à l'ombre de la roche, entre ses deux grosses pattes Feuille se prélasse et se laisse dorloter avec un sourire, sincère, accroché à la gueule. Ainsi installée, la petite se sent revivre ; aujourd'hui, tout va bien, la journée est belle, elle a rencontré un nouvel insecte et surtout sa mère est là pour lui faire sa toilette. Non pas que Petite Feuille n'aime pas se faire nettoyer par d'autres adultes, mais lorsqu'il s'agit d'elle, l'instant a un goût, une odeur, une sensation particulièrement différents. Quelque chose se passe en elle, c'est un soleil qui réchauffe son pelage, c'est un fruit d’amour qui entache les cœurs. Le bruit est rugueux, il passe en tout sens pour récurer la crasse que Feuille s'est mise sur le poil. Parfois ça tire un peu, mais elle trouve le geste si doux et agréable que jamais elle ne se plaindrait de quoi que ce soit. De temps en temps, elle jette un regard timide mais joyeux à sa mère, bien que la plupart du temps elle reste ainsi, les yeux fermés, pour profiter le plus possible.
« - Tu as trébuché ? Tu es sûre … ? »
Feuille sursaute, pas tellement de surprise mais seulement elle ne s'attendait pas à cette question. Pour être honnête, elle se sentait assez fière de sa bêtise car c'est ce qui lui a permis de se retrouver dans cette situation mais... Une pointe de culpabilité se glisse en elle, car bien qu'elle soit encore toute jeune elle sait pertinemment que le mensonge est puni. « De toute façon, maintenant, j'ai plus besoin de faire semblant... ? » se dit-elle, et bien qu'elle ait un peu peur de se faire gronder elle avoue d'une faible voix :
« - … Et bien... En fait pas vraiment. Je me suis roulée en cachette... »
Petite Feuille baisse ses oreilles, se sentant un peu ridicule maintenant. Sa mère ne la grondera sans doute pas trop fort, du moins, c'est ce qu'elle espère. « Mais, d'ailleurs... comment maman a deviné... ? »
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Louve des Bois n’a jamais connu sa mère et ça l’a toujours travaillé. Elle était guérisseuse du Clan du Tonnerre et est morte attaquée par des chiens. Jamais elle n’aurait pensé être capable de s’occuper de chatons ; il faut dire qu’elle est bien épaulée : Masque de Serpent est un très bon père et Lycaon un oncle merveilleux. La guerrière ronronne en regardant sa fille, installée entre ses pattes. La rouquine lui répond finalement :
« - … Et bien... En fait pas vraiment. Je me suis roulée en cachette...»
La femelle hoche la tête et adresse un sourire à sa fille. Elle a sa petite idée de la raison pour laquelle Petite Feuille a fait ça mais la guerrière préfère lui demander directement pour avoir la justification de la jeune :
« Et tu saurais me dire pourquoi tu as fait ça ? »
La guerrière continue de laver sa fille, heureuse d’avoir du temps à lui consacrer. Elle pense à beaucoup de choses tout en s'occupant de la jeune : qu'est-ce que penserait ma mère de me voir ainsi ? serait-elle heureuse ? satisfaite ? aimerait-elle ses petits enfants ou bien ... se comporterait-elle comme Coup de Foudre ?
« - Et tu saurais me dire pourquoi tu as fait ça ? »
Sa mère prononce la question fatidique, tout en continuant de lécher le corps bien crasseux de sa petite. Les poils de Petite Feuille se hérissent de gêne, de honte et de culpabilité mélangées, car, tout de même, elle ne peut pas lui avouer ses raisons comme ça. La langue de sa mère passe en rythme régulier, à contre sens sur sa nuque, faisant se pencher en rythme tout aussi régulier sa fille d'avant en arrière. En réalité, Petite Feuille pourrait très bien lui expliquer qu'elle souhaitait simplement une excuse pour passer du temps avec elle ; hélas, pour son âge, elle se pose déjà beaucoup trop de questions et ses émotions bien trop fortes, elle ne souhaite que les effacer. Alors Feuille demande timidement :
« - C'est pas grave si je te dis que c'est un secret... ? »
Un papillon orange passe sous leurs yeux ; la queue de Petite Feuille ondule en suivant le déploiement de ses ailes gracieuses. Elle réfléchit vite, s'inquiétant de la réaction de sa mère. Feuille s'attendait à se faire réprimander un peu pour sa bêtise, mais finalement sa mère ne démontre que de la curiosité. Est-ce que c'est normal ? Est-ce que ça veut dire que c'est anodin de se rouler par terre ? Est-ce qu'au contraire ce silence, au devenir pesant, présage une tempête inarrêtable de colère qui marquera à tout jamais son arrière train au fer rouge tant la punition sera mémorable ? L'imagination de Petite Feuille s'est déjà envolée bien trop loin, un frisson parcourt son dos collant et déjà hirsute. C'est comme si elle pouvait déjà entendre les grosses voix des adultes la gronder pour ses idioties.
Alors elle ferme ses yeux et se recroqueville entre les pattes de Louve des Bois, attendant sa sentence.
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Louve des Bois aime inconditionnellement ses petits. Elle est bien belle à donner des leçons à Cœur de Puma en lui expliquant qu’il faut dire à ses proches qu’on les aime lorsqu’elle-même n’applique pas ses propres conseils. La question de la guerrière semble raisonner comme une sentence dans les oreilles de la chatonne rousse. Elle continue la toilette de sa fille tout en attendant sa réponse, se laissant rêver à quelques imaginations : « - C'est pas grave si je te dis que c'est un secret... ?»
Curieuse, Louve des Bois prend cette discussion avec Petite Feuille comme un jeu. La guerrière attend quelques instants avant de répondre, regardant sa fille se recroqueviller contre elle. Elle saisirait presque sa tête entre ses pattes par peur de réprimandes. L’air taquin, la guerrière donne un couop de langue sur le front de la femelle et lui chuchote dans l’oreille : « Huuum … Un secret ? » Elle laisse planer le doute et elle se laisse rouler sur le dos, portant sa fille à bout de patte au-dessus d’elle : « Que me caches-tu ô grande guerrière du Tonnerre ? »
Louve des Bois donne un grand coup de langue sur le front de Petite Feuille, qui l'observe avec de grands yeux implorants. Puis sa mère se penche vers son oreille pour lui murmurer quelques mots, faisant agréablement frémir sa fille :
« - Huuum … Un secret ? - Voui... glisse Petite Feuille. »
D'un coup, Louve des Bois attrape sa fille entre ses grandes pattes et se laisser glisser sur son dos, emportant Feuille au-dessus d'elle. La petite lâche un couinement de peur, bien vite remplacé par un rire étouffé quand sa mère enchaîne :
« - Que me caches-tu ô grande guerrière du Tonnerre ? »
Feuille rit de bon cœur, rassurée par le ton de sa mère qui semble tout aussi amusée qu'elle. Secouant ses grosses pattes de chaton dans le vide, elle se sentirait presque voler.
« - J'ai p-pleins de secrets ! Mais je vais t'en dire un... en fait, elle murmure, j'ai découvert un monstre TERRIBLE au camp ! Elle s'exclame maintenant. Mais t-t'inquiète pas, je vais l'arrêter... ! »
Avec ses pattes toujours pendues dans le vide, elle fait mine de s'attaquer à un ennemi imaginaire, prouvant à sa mère l'impressionnante ampleur de ses capacités. Puis elle la regarde, droit dans les yeux, espérant la rendre fière.
« - T'as vu ? Ah et au fait je l'ai appelé... « Pas d'Poil » ! »
Feuille fait la grimace, une canine menaçante de sortie, théâtralisant le nom de cette bête furieuse. Mais que sa mère se rassure : Petite Feuille sera là pour la protéger bien sur !
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La petite rouquine rigole, amusée. Louve des Bois est heureuse de pouvoir passer un peu de temps avec sa fille, loin des responsabilités. Ce moment hors du temps satisfait grandement la guerrière tachetée. Elle regarde sa fille, fière de ce qu’elle deviant. Elle ne la voit pas vraiment grandir et aimerait être plus présent pour ses deux petits mais la guerrière n’est pas à l’aise avec cette lourde responsabilité. « J'ai p-pleins de secrets ! Mais je vais t'en dire un... en fait, j'ai découvert un monstre TERRIBLE au camp ! Elle s'exclame maintenant. Mais t-t'inquiète pas, je vais l'arrêter... !»
Les pattes de la petite batte dans le vent, griffes sorties. L’ennemi imaginaire semble donner du fil à retordre à la petite. Louve des Bois sourit, amusée : « T'as vu ? Ah et au fait je l'ai appelé... « Pas d'Poil » ! » Elle ronronne en apercevant la canine de sa petite. Elle la dépose au sol et la pousse du bout du museau pour la faire rouler. La guerrière se plaque au sol, la queue balayant l’air et les yeux en deux feintes « - Dis-moi … Que ferais-tu face à une féroce guerrière ennemie ? »
Louve des Bois repose doucement Petite Feuille au sol, avant de venir la pousser de son gros museau, faisant rouler Feuille sur elle-même. La petite rit en relevant la tête vers sa maman, toujours étalée par-terre. Et Feuille peut observer Louve des Bois se ratatiner sur elle-même, la queue fouettant l'air. Un instant, Petite Feuille prend peur : aurait-elle fait une bêtise ?
« - Dis-moi… Que ferais-tu face à une féroce guerrière ennemie ? »
Feuille se relève tout à coup, son pelage blanc et roux ébouriffé et sa crête gonflée. Néanmoins elle toussote, quelque peu intimidée par la silhouette tout en puissance de sa mère, qui lui fait face.
« - Je lui fonce droit dessus, yata ! »
D'un mouvement aussi vif que puisse le permettre un corps de chaton, Petite Feuille s'élance droit sur les pattes avants de sa mère qu'elle mordille sans serrer. Puis la petite boule de poil bascule et roule sur elle-même comme pour éviter un coup invisible et court tout droit sur la queue de sa mère qu'elle tente d'attraper avec ses petites pattes.
« - Ah, c-c'est pas facile... ! »
Feuille abandonne la bataille pour plutôt s'attaquer aux flancs de Louve. Elle les tape sans s'arrêter, bien que ses petits coups doivent plutôt ressembler à un agréable massage pour sa mère. Mais Feuille n'en démord pas ; elle est certaine de se battre – pour de faux – comme la plus grande des guerrières !
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La demande de la guerrière redonne une poussée d’énergie à la chatonne qui se redresse sur ses pattes de sa petite hauteur. Elle toussote, laissant échapper un ronronnement à sa mère avant de lancer l’attaque : « Je lui fonce droit dessus, yata !» Faisant semblant d’être surprise, Louve des Bois laisse sa fille lui foncer dessus la tête la première. Elle se jette sur ses pattes, s’empressant de la mordre. Elle se laisse glisser sur le côté et tente d’attraper la queue de sa mère qui virevolte dans les airs arrachant un couinement à la petite : « Ah, c-c'est pas facile... ! »
La guerrière ronronne en voyant sa fille baisser les pattes. La rouquine bondit rapidement sur les côtes de la tacheté. Elle ne lâche pas et continue la bagarre avec beaucoup d’entrain. Louve des Bois se redresse, limitant très vite les attaques de sa fille au vu de la différence de taille : « - Tu seras une féroce guerrière. Dis moi … Tu aimerais avoir qui comme professeur principal pour ton entraînement ? » L’heure est au confidence et Louve des Bois compte bien mener son enquête sur l’ensemble des préférences de sa fille.
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