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Adieu les filles

Lune 25 - 83 lunes

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C'est qu'un jour pas fait comme un autre dans lequel Gueule de Glouton entame rien que son deuxième goujon. C'est que les goujons, on n'en attrape pas tout le temps et puis il peut bien se le permettre parce que bientôt, la meute de chatons de la pouponnière en mangera aussi. Qu'est-ce qu'ils vont lui dire de toute façon, les autres ?

C'est lui, le lieutenant et puis il est parti toute la matinée sur le territoire pour casser du venteux s'il en trouvait par malheur. Aujourd'hui, c'est un guerrier quelconque qu'il honore de sa présence (quelle bande de lèche-culs vraiment) et qui ne trouve d'ailleurs rien à redire sur ce deuxième goujon.

Il écoute à peine ce que lui raconte l'autre matou, trop occupé à dévorer la belle pièce écaillée tant et si bien que lorsqu'une écaille le surprend au fond de sa gorge, il toussote deux ou trois fois avant de replonger ses crocs dans la chair humide de son filet-mignon personnel. Le goût ne le surprend plus contrairement à ce bout qui glisse sur sa langue et se coince sur l'écaille, obstruant le conduit.
Le lieutenant tonne dans une nouvelle toux plus brute mais bientôt le morceau s'emmêle autour de la plaque rigide et est rejoint par une partie du reste qu'il mâchait; l'autre étant brusquement recrachée aux pattes de son voisin. En face, le guerrier s'est tu et le fixe les yeux écarquillés, terrifié de la grimace que Gueule de Glouton lui rend. Le gros mâle s'affole un peu (personne ne va l'aider ?!) et se redresse en déployant son cou de sorte à ce que l'obstruant puisse passer mais rien n'y fait; ni le fichu poisson ni l'air ne circulent. Il s'étouffe !

Il écarquille à son tour les yeux, cherche un sauveur autour de lui mais rien n'y fait il a beau tousser, rien ne vient car il n'y a plus d'air dans ses poumons qui puisse chasser l'écaille et le poisson. Alors, pour de bon, Gueule de Glouton panique et s'agite. Si on l'approche, il s'ébroue violemment et bouscule et aucun son ne sort de sa bouche que la désagréable déglutition vaine qui accumule sa salive dans la gorge bouchée.

Il ne se débat pas trop longtemps puisque l'embonpoint aidant, il arrive bientôt à bout de souffle. Son gros ventre se soulève, le diaphragme se contractant et se décontractant impuissant. Mais rien ne sauve Gueule de Glouton et il s'écroule, le regard bientôt vide et la tête pleine de mots qui ne peuvent que se bousculer contre l'écaille de goujon et la délicieuse chair qui vient de l'étouffer au milieu de son propre Camp et sous les yeux de tous les hypocrites qu'il méprisait.

Gueule de Glouton s'esclaffait en #1d6b51.
(lolz rest in pepperoni)


Illustration de Oriana/Fleur de Sureau !

Première illu by Waki:

Adieu les filles.

Petit Rat était de sorti, pour une fois. Et pour cause, il avait droit d'aller voir de plus près le tas de gibier. Il aimait bien sentir les différentes proies et tant qu'il n'essayait pas d'en mâchonner tout seul. De toute façon, il tenait solidement entre ses petit croc sa petite branche de noisetier que son Crème de Papa lui avait apporter tout spécialement pour lui. La veille, un des anciens, Pelage d'Automne si il ne se trompait pas, avait accepter qu'il lèche un peu du poisson qu'il avait pris. Le petit s'en était donner à cœur joie et avait donner de grands coup de langue sur la chair tendre dès lors qu'on l'y avait autoriser. S'était encore trop dur à mâchouiller sous ses petites dents mais il appréciait déjà le goût, c'était mieux que son bâton chéri où que la mousse. Même si Petit Rat restait sans doute le premier de ses adelphes à se précipiter dans le giron de Muguet au final.

Mais là, il était assis, à observer une drôle de bête pas très belle qu'on avait rapporter sur le tas. Un truc tout maigre avec de grandes dents jaune. Un ragondin lui avait on dit. Lui tout ce qu'il y voyait, c'était le "rat" dedans. Les gros yeux noir était voilé, mais ses yeux à lui, ils étaient pas comme ça alors ça faisait quand même un petit peu moins peur. Mais le ra-machin il avait quand même pas de poil sur ses pattes. Aussi, Petit Rat fixait alternativement ceux du gibier et les siennes, se soulageant finalement que même si on voyait un peu sa peau, lui il en avait des poils. Et il en était là quand un drôle de bruit - un peu semblable aux haut le cœur qu'il avait quand il avalait sans le vouloir un peu trop d'herbe - le fit tiquer.

Plaqué au sol, son boût de bois toujours en gueule, le chaton s'avança jusqu'à voir le deuxième, où troisième ? Il savait pas encore trop, chat le plus important du clan qui gesticulait. Mais du coup ce devait être le quatrième où cinquième plutôt parce que avant il y avait sa Mumaman, son Crème de Papa, ensuite ... Étoile Déchiré et ... Le chaton cessa d'y penser quand il vit les pattes du gros chat, qui battait l'air. Il lâcha son bâton pour miauler tout bas. Faut vomir ... Quand on mange trop d'herbe, faut vomir ... Et c'était jamais agréable de vomir et il comprenait que l'autre était en train de se battre pour pas vomir là, devant tout le monde. Mais voilà, l'adulte cessa bientôt de bouger et Rat redressa les oreilles, surpris.

- Bha, il vomit pas ?

A l'évidence non ... Mais Petit Rat du coup se demandait pourquoi il ne bougeait plus. Lui il courrait toujours se cacher quand il avait besoin de vomir, il faisait pas semblant de dormir. Il avait déjà essayer mais ça revenait chatouiller en dedans et après ... Il avait vomit sur Éclipse la fois là et fallait voir comme Clicli elle avait été furieuse ...

ADIEU LES FILLES

ft. Le Clan

Comme tout les derniers jours, Petite Anguille était de sortie en compagnie des autres chatons de la pouponnière. Maman était là, Papa devait être occupé. Il s'était bien fait remonter les bretelles quand il s'était échappé pour aller dans l'antre des guérisseurs, mais le soucis n'avait pas été sa fugue, plutôt sa rencontre avec Nuage Rieur. Il ne l'aimait pas, l'Handicapée. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi Papa et Maman prenaient sa défense, à elle, plutôt qu'à leur propre fils, la chair de leur chair, leur propre sang. Il avait fait la gueule pendant un petit moment, boudant dans son coin, restant le plus clair de son temps avec Petit Rat, forçant ses parents à s'intéresser à lui plutôt qu'à l'autre Inutile.

Enfin, cela semblait marcher, parce que ces derniers jours, Papa et Maman l'entraînaient en dehors de la pouponnière assez souvent. Il allait bientôt avoir deux lunes de toute façon, il était déjà un grand maintenant! Assez pour sortir sans la surveillance intempestive de ses parents. Aujourd'hui, c'était balade dans le camp, à la découverte des inconnus qui ne le seraient bientôt plus. Mais tout ça fut interrompu de façon abrupt par une quinte de toux bruyante venant du plein centre du camp. Petite Anguille ne prit pas plus de temps pour se retourner et fixer la source de ce brouhaha. Gueule de Glouton. Le petit gris ne savait pas qui il était, il avait entendu parlé d'un chat brun, il pouvait reconnaître son pelage, mais il était incapable de dire qui il était ou ce qu'il était. Il pencha la tête, intéressé par la situation. Redressant la tête, il secoua sa mère du bout de la patte.

« - Maman! Maman! R'garde, l'est trop con 'sait pas manger! Aha! Trop nul! »

Lâchant un rire moqueur, il retourna son attention sur la scène; pour y découvrir un chat qui se tordait dans tout les sens, tentant de déloger ce qui l'empêchait de respirer. Le monstre de muscles, ou plutôt de gras, bascule sur le côté, avant de s'écrouler dans la poussière, continuant à se secouer sur le sol dans une tentative vaine de s'en sortir. Et puis, finalement, un silence pesant s'installait sur le camp entier, tout les yeux sont rivés sur le lieutenant, personne ne sait quoi faire, quoi dire. Qu'est-ce qu'il se passe? Patte Nocturne, qui était censé être accompagné de toute sa fratrie, soulignait le fait que le lieutenant dort les yeux ouverts. Le jeune chaton gris sentait que la tension monte, et il ne sait pas quoi faire, ou quoi comprendre, son large sourire moqueur toujours sur les babines. Il redressa légèrement son regard vers sa mère, détaillant son visage et son expression pour bien comprendre ce qu'il se passe.

« - Maman? Pourquoi il bouge plus? »

Même pas caché pour dévisager de haut en bas le gros lieutenant, Nuage de Crabe fixait Gueule de Glouton avec une attention déconcertante, essayant de voir leurs points communs. Pour ce qui était de leurs pelages, ils n'avaient rien à voir, Gueule de Glouton était brun, crème, noir alors que lui avait de multiples nuances de roux, mais leur similitude  - l'apprenti venait de le remarquer - reposait dans leur carrure : si Nuage de Crabe était imposant, Gueule de Glouton l'était encore plus, et c'est ce point exactement qui permit au plus jeune des deux d'afficher un sourire fier à ses camarades. Si ce gros sac a pu devenir lieut' en étant si gros, moi j'ai toutes mes chances..

...

J'ferais mieux de le défier maintenant même, il est temps de laisser sa place à la jeunesse! Et sans attendre une minute, Nuage de Crabe se leva, bombant le torse comme s'il était alpha, se dirigea vers ce gros tas, bien déterminé à lui mettre un coup pour le faire fléchir et ainsi l'affaiblir. C'est ce qu'il fit avec une férocité de prédateur, délogeant ainsi un beau petit poisson dont il connaissait pas le nom. Par contre, j'me bats pas sans prendre de force, déjà qu'lui il a deux poissons pfeuh. L'apprenti ne prit pas la peine de reprendre sa place, dévorant la proie à même la poussière du sol sans quitter des yeux le lieutenant. Mâchant furieusement la chair du poisson, le gros rouquin imaginait comment s'attaquer à l'alpha. D'abord il faudrait le défier, pis attendre qu'il lève son gros cul, et enfin lui administrer un coup terrible qui le désarmerait tellement longtemps que le lieutenant ne comprendrait même pas ce qu'il lui arrive. Le plan état fait, il ne fallait plus que de l'exécuter ! Reportant son regard sur son repas pour s'assurer qu'il ne laissait aucune miette - il ne se le pardonnerait pas -, une petite voix retentit, l'appelant :

"Monsieur Nuage de Crabe, viens voir, le monsieur là il danse tout bizarre !!"

Nuage de Crabe rejoignit le jeune chaton d'un pas lourd, observant la scène qui se déroulait devant ses yeux ambrés. Gueule de Glouton semblait s'étouffer, mais le pas de l'apprenti était toujours aussi lent. Lui il s'étranglait tout le temps avec sa bouffe, mais il ne se trémoussait pas de la sorte pour autant. Le temps qu'il arrive à la hauteur du chaton noir, tout s'était calmé : Gueule de Glouton ne bougeait plus, il était sur le sol, les yeux complétements ouverts.

"C’est rigolo, il dort les yeux tout ouverts !
- Mais nan il dort pas loulou enfin !, s'exclama-t-il. Il fait semblant parce qu'il sait que j'allais venir l'détruire pour prendre sa place et qu'il veut pas se battre."

Nuage de Crabe se rapprocha du lieutenant, inerte.

"Hein vieux papi qu'c'est vrai ?"

L'apprenti tapota l'épaule du brun qui ne bougea pas d'un poil avant d'approcher sa tête de celle de l'autre matou. C'est alors que les oreilles de Nuage de Crabe se plaquèrent soudainement sur son crâne et un frisson glacial parcourut son échine lorsqu'il réalisa enfin : Gueule de Glouton était mort, et je l'ai vu et j'ai rien fait.. Essayant d'ignorer ce sentiment étrange qui se formait dans son ventre et qui serrait sa gorge, le rouquin se retourna pour afficher un sourire des plus normal à Patte Nocturne. 

"Viens mon grand, je crois que j'ai vu une super belle fleur par là-bas"

ADIEU LES FILLES - LUNE 25 - AGE 64 L.


Ça aurait pu être une belle journée, comme toutes les journées qui se passaient depuis la naissance de mes enfants. Déjà âges de deux lunes, les petits ne pouvaient plus être cantonnés qu’à la pouponnière. Tous les jours, il fallait qu’ils vagabondent dans le camp. L’heure du dîner, je leur conseillais de ne pas jouer trop près du tas de gibier pour ne pas déranger les guerriers qui prenaient leur repas. Mais la curiosité envers la nouvelle nourriture solide les poussait à désobéir à cette règle. Pas Patte Nocturne, qui ne voudrait pas aller à l’encontre de sa maman. il était près de la rivière, à une distance de sécurité. Je ronronnais à la vue de mon petit garçon responsable. Patte de Brume et Petit Étourneau devait jouer à la bagarre quelque part, je les repérerai vite au vacarme qui en découlera, Petit Pêcheur devait rêver à l’ombre de la pouponnière et Petite Éclipse suivait "discrètement" Petit Rat, vers le tas de gibier. Elles était sûrement vouloir se venger de l’incident de l’autre nuit, où son frère lui avait vomi dessus. Je me levai donc pour les ramener gentiment loin du gibier, avant que Petit Rat ne lèche tous les poissons et que Petite Éclipse ne lui bondisse dessus, les emportant tous les deux au milieu des proies. Et si je pensais que des cris viendraient déranger le camp à cause de mes chatons qui se battent ou se chassent, je ne m’attendais pas que le lieutenant soit l’épine du spectacle.

Devant l’horrible realité du corps d’abord tressautant, puis vide de vie de Gueule de Glouton, le camp se figea un instant. Puis directement, mon esprit chercha mes chatons.

" Patte de Brume, Petit Étourneau, à la pouponnière ! Maintenant ! " hélais-je aux sportives. Elles devraient m’entendre d’où elles étaient.

Je continuai mon chemin vers le tas de gibier, mais à la limite de la course désormais. Petite Éclipse avait cessé sa filature, totalement intriguée par l’étrangeté de la scène. Je la pris entre mes crocs pour l’empêcher de filer autre part. Petit Rat était prostré derrière les proies, murmurant que Gueule de Glouton n’avait pas vomi. Je fis un geste doux de la patte pour attirer son attention à moi.

" f'iens mon 'etit Rat, laich'e le monch'ieur, on rentre. " articulais-je avec le corps de la fille en bouche.

Sur mon chemin du retour, avec deux chatons sur les six, mon regard vit Patte Nocturne qui s’approchait du lieutenant sans vie. Mon poil d’échine s’herissa mais je ne pouvais lâcher Petite Éclipse pour éloigner mon fils de tout ça. Heureusement, Nuage de Crabe prit les choses en pattes et détourna son attention en parlant de fleurs sûrement imaginaire. Le petit noireaud avait déjà sa réputation d’anthophile. Je fus reconnaissante envers l’apprenti d’ordinaire bourru et je le remercierai plus tard pour ce geste, sûrement avec un nid bien tressé et moelleux.

Je finis donc mon chemin pour placer Petite Éclipse dans la pouponnière et guider à l’aide de ma queue Petit Rat dans l’antre aussi. Je regardais qui était autour de nous et vit Nuage du Ru figé. Je l’appelai d’une voix forte pour le presser de bouger.

" NUAGE DU RU ! Va chercher Nuage de Poulpe et Feuille de Saule, VITE ! "

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Bouquet de Muguet
#669966
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