[BLIZZARD] Les esprits jouent des tours ! [Feat.Nuage de Saumon] - abandon

[Simple information : les nouveaux sujets de blizzard ne sont plus comptabilisés, le redoux arrive, donc ce RP ne comptera pas l'event]

Ce matin, comme depuis toujours, Nuage de Saumon s'était réveillé contre son frère et sa sœur, particulièrement bien installé cette fois. En effet, le plus craintif de la fratrie avait trouvé sa place, lové contre Nuage de Truite, tandis que Nuage de Brochet s'était endormi contre son bassin, le réchauffant alors à la perfection. L'éveil fut plus cruel puisque c'est le départ de son fraternel qui l'extirpa de son long sommeil. Le froid s'en prit immédiatement au matou sable. Avec ce blizzard, et la récente nomination de son mentor, l'entraînement du tout jeune apprenti avait été mis sur la touche. Alors, tandis que Rivière Sombre courrait dans tout le Camp, énervé par les guerriers qui dormaient encore, Nuage de Saumon pouvait profiter de ses dernières grasses matinées.

Se sachant incapable de retrouver les bras de Morphée, le récent novice se dit qu'il allait sortir de sa tanière aujourd'hui. Avant cela, il s'accorda un brin de toilette, comme il le faisait dans la pouponnière, sous les indications très strictes de sa mère. Eh oui ! l’apparence était sur le podium des priorités de Fleur de Pavot, qui lui rabâchait toujours qu'il lui fallait faire bonne impression pour séduire les femelles et impressionner les autres mâles. Vous m'direz, ce n'est pas Nuage de Saumon qui impressionnerait qui que ce soit, avec sa bouille encore enfantine et son air constamment désolé d'exister.

En sortant de la tanière des apprentis, il fut instantanément agressé par la bise glaciale. Cette dernière s'infiltra sous son pelage encore duveteux, et le fit frissonner à une vitesse déconcertante. Il aurait bien fait demi-tour pour rejoindre son nid douillet, mais le regard neutre de son père, qui venait de l'apercevoir de l'autre bout du Camp, le convint qu'il n'avait pas intérêt à écouter l'appel du confort. Ciel Orageux était un mâle massif et très autoritaire. Et bien qu'il aimait son fils de tout son être, il ne supportait pas d'avoir engendré un être faible et soumis à ce point. Le guerrier gris avait depuis toujours terrifié Saumon, qui l'évitait au maximum. Bien heureusement, son père ne vint pas à sa rencontre et se contenta de le suivre du regard. Pris de panique, presque suant, le novice aux yeux bleus feint d'avoir quelque chose à faire et rejoint la Rivière.

Il n'eut qu'à la remonter pour se retrouver suffisamment loin du Camp. Là, il marqua une pause, et observa attentivement les alentours, guettant son paternel. S'il découvrait son fils seul ici, il lui offrirait forcément de sacrées remontrances ! Et pour sûr, puisqu'Étoile du Corbeau avait interdit aux guerriers de sortir seul durant le blizzard... alors un novice sans entraînement ! Mais la cadence des flocons avait ralenti, et ne menaçait plus vraiment, bien qu'un risque de rechute n'était pas à amoindrir. Une fois certain d'être seul, Nuage de Saumon s'ennuya. Juste à ses pattes, la rivière était complètement gelée, et c'est à ce moment qu'il comprit qu'il s'était arrêté juste sur elle. Déblayant sommairement la neige, il se retrouva bientôt face à son propre reflet. Alors, après avoir regardé une dernière fois autour de lui, il se lança dans une série de grimaces toutes plus horribles les unes que les autres. Lorsque tout à coup...

« Ah ! Aïe ! »

Il sentit un poids le bousculer. Pris de panique, il n'avait pas pu retenir ses cris surpris, alors qu'il se retrouvait plaqué contre la surface froide et dure. Il sortit les griffes, prêt à les planter dans la glace si on le traînait, et il ouvrit la gueule, prêt à hurler combien il paierait pour qu'on l'épargne. Il n'osa même pas poser ses yeux sur son agresseur, persuadé que cet affront le rendrait encore plus cruel envers lui. Soudain, la masse qui l'écrasait disparut aussi vite qu'elle était apparue. Hésitant, Nuage de Saumon, alors sur son flanc, releva la tête et ouvrit ses paupières.

« Désolé, je t'ai pris pour un gibier, mon esprit me joue des tours... » tonna une voix masculine et juvénile.

Il s'agissait d'un autre jeune, au pelage crème et au regard bleu saphir. Il venait de s'asseoir à quelques queues de souris de l'infortuné, bien droit, et bombant le torse. Ah, t'es fier de ta connerie j'espère, j'ai failli faire un arrêt cardiaque..., songea alors la victime, soulagé. Sans le quitter des yeux, faussement préparé à agir si on l'attaquait à nouveau, l'apprenti de la Rivière se redressa en face de son homologue, tandis que l'autre continuait.

« Je suis Nuageux Désert, apprenti du Clan du Tonnerre, qui es-tu ? »

Les oreilles plaquées en arrière, Nuage de Saumon comprit que c'était à son tour d'interagir. Bien que les novices l'intimidaient moins que les félins adultes, le chaton au regard bleu n'en demeurait pas moins de marbre lorsqu'un mâle ennemi plus âgé que lui lui tombait dessus sans crier gare. Il aurait pu, alors, faire comme s'il restait digne, ou s'énerver qu'on ose le confondre avec une vulgaire proie, au lieu de quoi il baissa la tête et leva les yeux vers son agresseur involontaire, d'un air soumis, et répondit tout bouleversé :

« M-Mon nom est... » Il se reprit. « Enfin, je m'appelle Nuage de S-Saumon. Du Clan de la Rivière... Et toi ? »

Lorsqu'il se rendit compte de la stupidité de sa question, il se crispa, inquiet de l'image qu'il renvoyait à son adversaire. Gêné, et pris de panique, il ne sut que sourire exagérément, d'un air objectivement idiot.