[Flash back, lune 17] Retrouvailles ? Enfin ? - Flair & Molly - end

C'était une fois de plus un échec. Flair, qui avait rejoint la tribu depuis quelques lunes maintenant, était un très bon pisteur. Je lui avais alors demandé de l'aide pour retrouver Petit Désert. Il était sur une bonne piste d'ailleurs lorsque nous sommes arrivés en ville ! Mais plus rien. Alors nous étions sur le chemin du retour, après deux jours d'enquête et de voyage. J'étais épuisée, et toujours plus dépitée. Je savais que ce n'était nullement la faute du matou qui m'accompagnait, mais au fond de moi, je ne pouvais m'empêcher de lui en vouloir de ne pas faire honneur à sa légendaire truffe pour venir en aide à ma fille. Alors je marchais à ses côtés, oreilles et queue basse. Nous étions plus très loin des Quatres Chênes, c'est à dire le territoire neutre des clans, ce sera possible de chasser une fois là bas. Pour rentrer à la tribu, il nous faudra reprendre des forces.

- Je sais que tu as fais de ton mieux, tu étais mon dernier espoir pour la retrouver. Maintenant... je crois bien que je ne vais jamais pouvoir la retrouver.

Je serrais les dents autant que mon cœur l'était. Mon espoir faiblissait de jour en jour. Soleil, je veux dire, Aurore était celle qui m'avait insufflé la vie lorsque j'étais au plus bas. Pourtant, mes échecs répétés commençaient sérieusement à prendre toute la lumière qu'elle m'avait donné.

- La route est encore longue à avant de pouvoir rentrer chez nous. Je te propose de faire une alte aux Quatres Chênes pour manger et se reposer un instant.

Je n'osais pas le regarder après cette recherche infructueuses

Fatigue. Flair était las. Las de deux jours de recherche qui n'avaient fini par mener à rien. Il était frustré, aussi. Pendant un moment, près de la ville, il avait cru retrouver la trace de Petit Désert, mais celle-ci s'était arrêtée net. Disparue ! Il ne comprenait toujours pas comment : un chat, un animal, ça laisse des traces, et plus elles sont anciennes, plus elles sont discrètes, mais c'est censé être progressif. Si les signes s'affaiblissent, c'est qu'on suit la piste dans le mauvais sens. S'ils se renforcent, c'est qu'on s'approche du but. Il avait cru atteindre son but, mais, tchac ! Fin de parcours, net, plus aucun signe de passage d'un chat. Après avoir fouillé la zone pour d'autres signes pendant des heures, il avait fallu se rendre à l'évidence : si c'était effectivement la piste de Petit Désert, alors elle était perdue.

Quelque part, pourtant, il y avait de l'espoir. Il avait trouvé des signes, peut-être aurait-il plus de chance une autre fois ? Mais son optimisme, tel une flamme alimentée par sa curiosité et son désir d'aider Curieuse Pénombre, s'était éteint. Seule restait la fatigue accumulée sur ces deux journées. Le matou gris n'osait imaginer la détresse de la mère, qui avait eu l'espoir de retrouver sa fille après tout ce temps.

- Je sais que tu as fais de ton mieux, tu étais mon dernier espoir pour la retrouver. Maintenant... je crois bien que je ne vais jamais pouvoir la retrouver.

Il lui répondit d'un demi-sourire dépité. Effectivement, il avait fait tout ce qu'il pouvait... Pourtant, entendre la chatte calico le lui dire ne compensait pas sa déception, son regret d'avoir échoué à la tâche. Il l'avait prévenue dès le début : après tant de temps, les chances de retrouver un chat, ou quoi que ce soit d'autre d'ailleurs, sont toujours minces. Il faut un bon nez et de bons yeux, et les siens n'étaient pas mauvais. Mais surtout, il fallait beaucoup de chance, et cette fois-ci, elle ne lui avait pas souri.

- La route est encore longue à avant de pouvoir rentrer chez nous. Je te propose de faire une alte aux Quatres Chênes pour manger et se reposer un instant.

D'ordinaire, cette suggestion l'aurait effrayé. Flair évitait en général de marcher sur les territoires des Clans, alors aller aux Quatre Chênes, cœur de ceux-ci ! Mais leur périple avait assez duré, et il ne protesta pas face à la perspective d'un chemin plus direct, ainsi que d'un peu de nourriture et de repos. La fatigue achevait de taire ses inquiétudes. Même s'il fallait passer au plus près des Clans pour y aller, les Quatre Chênes étaient une bonne idée.

- Tu as raison. J'espère que les proies, elles, ne nous échapperont pas aussi facilement... Allons-y.

Il se mit en route aux côtés de Curieuse Pénombre, et essaya de se laisser distraire par l'environnement : les arbres, les plantes, les fumets de quelques animaux passant fréquemment dans le coin... Mais rien de tout ça n'arrivait à endiguer ses émotions - déception, regret, honte. Peu importe ses efforts, la situation était la même : sa camarade de Tribu avait placé sa confiance et ses espoirs en lui, et il l'avait déçue.

- Tu as raison. J'espère que les proies, elles, ne nous échapperont pas aussi facilement... Allons-y.

Il semblait tout autant déçu que moi. Il était vraiment impliqué dans cette recherche ! Je l'ai vu, la truffe collée au sol pour essayer de retrouver ma toute petite. Elle devait être terrifiée avec ces humains malodorants. Alors... peut-être qu'elle était heureuse et qu'elle ne se souvenait plus moi, ni de son frère, ni des histoires que je lui racontais sur le clan du Tonnerre. Elle a peut-être oublié que sa grand mère était une belle et forte guerrière, et qu'elle avait hérité de son nom, parce que Petit Désert était aussi belle et forte qu'elle.

Je réfléchissais trop à ce qui pourrait ou ne pas être, mais comment m'empêcher ? Cela fait de nombreuses saisons que je la recherche, plus le temps passe et moins il y a de trace. Flair me l'avait bien confirmé d'ailleurs.

En arrivant aux Quatres Chênes, je levai le museau pour sentir une souris ou autre chose. Les effluves me rappelait tellement mon ancien chez moi. Je regardais rapidement vers le territoire du clan du Tonnerre, me réconfortant avec les souvenirs de ma maman lorsqu'elle était avec moi et mes frères et sœurs de lait. D'ailleurs, l'odeur d'une souris me titilla le nez. En position de chasse, prête à me jeter sur elle, j'attendais le bon moment. Et puis clac ! En un croc, je tuais la proie. Je l'apportai à Flair.

- J'ai trouvé cette souris. On la partage ? Je t'avoue je n'ai pas très faim, c'est vraiment histoire de reprendre un peu de force.

Je mâchonnais un petit bout. Malgré tout, c'était une bonne souris grassouilllette. Après avoir pris ma part, je m'étirais de tout mon long. Il nous reste encore pas mal de chemin avant de rentrer chez nous. Je n'avais qu'une hâte, me rouler en boule dans mon petit nid, et sombrer dans un long sommeil. Demain, j'aurais de quoi faire pour aider à la tribu. Elle se développe de plus en plus et nous devenons une grande et belle famille, unie, loin de la guerre et des combats. Au moins, je peux continuer à vivre pour ça. Et lorsque des petites pattes de chatons commenceront à voir le jour, j'aiderais les mamans. Il faut bien que je me donne une raison.

- Merci Flair. Tu as essayé de m'aider, et tu as fait de ton mieux. Tu sais... peut-être que ma Petit Désert est heureuse avec les bipèdes ? Elle a peut-être trouvé quelque chose de positif chez eux que je n'ai pas su voir... ce serait égoïste de la sortir de là si elle y est heureuse ? J'essaie de me réconforter comme je peux, pardon !

J'essayais d'adoucir un peu l'atmosphère, je ne suis pas sûre que c'était une réussite. Je n'ai jamais été douée pour ce genre de choses.

Les Quatre Chênes étaient enfin en vue. Le bout de trajet avait eu lieu en silence, aucun des deux compagnons de voyage ne sachant trop quoi dire. Une fois arrivés, sans un mot, Curieuse Pénombre se mit en chasse. Il la regarda faire, immobile, ne souhaitant pas effrayer la proie qu'elle avait senti non loin. Un saut, un coup de dent et hop ! C'était fini. Flair admira sa technique bien rodée. Une souris pendant de sa gueule, elle lui apporta et la déposa au sol.

- J'ai trouvé cette souris. On la partage ? Je t'avoue je n'ai pas très faim, c'est vraiment histoire de reprendre un peu de force.

- Oh, avec plaisir, merci !

Après l'avoir remerciée, Flair prit sa part de souris, reconnaissant. Il sentit ses forces se renouveler, et avec elles, son appétit revenir. Peut-être pourrait-il trouver une autre proie non loin ? La souris que Pénombre avait attrapée n'avait pas eu le temps de couiner ; d'autres seraient peut-être encore dans les environs. Tandis que la femelle tricolore s'étirait, Flair fit appel à ses sens, espérant sentir une autre souris, ou apercevoir un écureuil du coin de l’œil. Il ouvrit la gueule pour maximiser ses chances, laissant encore plus de senteurs lui parvenir.

- Merci Flair. Tu as essayé de m'aider, et tu as fait de ton mieux. Tu sais...

Il écouta Curieuse Pénombre d'une oreille, mais quelque chose le troublait. Il fit quelques pas, sans trop s'éloigner de sa position de départ, cherchant des traces parmi les plantes. Quelque chose était passé non loin d'ici, et l'odeur lui semblait vaguement familière... Mais qu'était-ce ? Ce n'était pas une proie. Ce n'était pas un renard, pas un blaireau... Il inspecta son environnement proche du regard, à la recherche d'un signe quelconque - empreinte dans de la terre plus boueuse que prévu, feuilles ou branches récemment pliées...

!!

- ... ce serait égoïste de la sortir de là si elle y est heureuse ? J'essaie de me réconforter comme je peux, pardon !

- Attends une seconde... Qu'est-ce que-

Le souvenir lui revint. Ma piste ! se dit-il. L'odeur était cachée au milieu des effluves de la forêt, voilà pourquoi il ne l'avait pas tout de suite reconnue. Mais pas de doute, c'était celle qu'il avait suivie la veille jusqu'à en perdre la trace. La retrouver ici, par hasard, défiait toutes ses attentes. Il agita sa queue en un signe à Curieuse Pénombre, l'invitant à le suivre.

- L-la piste ! J'ai la piste ! Il y a la même odeur qu'en ville, juste ici !

Le félin au poil gris abaissa son museau, plus proche du sol, furetant à travers l'herbe dans l'espoir de trouver plus de traces. Il relevait la tête toutes les quelques longueurs de queue, alternant entre suivre l'odeur et chercher des traces physiques. Flair finit par trouver une preuve du passage d'un chat : quelques poils accrochés à une branche d'un arbuste, portant toujours cette même odeur, ainsi qu'une traînée de plantes et d'herbes dérangées par le passage récent d'un animal. Flair s'approcha doucement du buisson vers lequel la piste le menait, le cœur gonflé d'espoir. Cette fois-ci, il la tenait, c'était sûr. Il ne supporterait pas de décevoir Curieuse Pénombre deux fois.

- L-la piste ! J'ai la piste ! Il y a la même odeur qu'en ville, juste ici !

J'arrêtais mon grand discours, j'arrêtais tout simplement de bouger. Il parlait de mon chaton ? Il était vraiment en train de dire qu'il sentait son odeur là ? Mais qu'est-ce que je disais qu'elle serait plus heureuse avec les bipèdes ?? Jamais ! Je suis plus débile qu'un renard pour penser une chose pareille ! Le désespoir ça rend bête. Alors sans rien dire je suivais Flair. Je voyais les traces sous sa truffe, je sentais effectivement cette odeur. Mon poil s'ebouriffait en reconnaissant l'odeur de mon petit. Elle était différente mais c'était bien elle. Je ne tenais plus sur mes pattes, et je n'étais plus concentrée par mon environnement. Je plaçais tous mes espoirs en Flair pour la retrouver. Derrière chaque buisson je m'attendais à la voir.

- Petit Désert ? Ma chérie... c'est bien toi?

Ma voix tremblait. Mon corps entier aussi. Je reconnaissais cette odeur. Je nous revoyais tous les trois dans la cachette que j'avais fais à l'abri des mains des bipèdes, avec les histoires que leur racontait. Je jouais tous les jours avec eux quand ils ont commencé à marcher, même maladroitement, j'ai fait tout mon possible pour veiller à leur sécurité, à leur bien être, parce que c'était ma mission. Ils étaient venus au monde dans l'endroit que je voulais éviter à tout prix. Parce qu'après, j'ai été séparé d'eux, et privée de leur enfance. Privée de les voir grandir, de les voir devenir beaux et fiers chasseurs. Ils m'ont été enlevé, et avec eux, toute ma vie s'est envolée. En proie à mes ombres, je ne voulais tout simplement plus vivre. Ils n'étaient plus là et je ne pouvais plus les retrouver alors à quoi bon? Je ne saurais dire si c'était de la bonté ou de la pitié qui a poussé ce bipède à m'ouvrir la barrière transparente. Dans tous les cas j'allais droit dans ma dernière demeure. Anciennement Soleil est venu illuminer mon coeur, me donnant l'espoir qu'un jour je finirais par retrouver mes enfants. Et là, nous sommes des saisons après ça, avec un chat au flair légendaire, en train de trouver une piste de passage de mon enfant. Il n'y a qu'elle que je peux espérer revoir. Le temps n'avait plus d'importance, et la seule chose que j'attendais, c'était de voir le beau pelage doré de Petit Désert. Je n'ai jamais été aussi proche de la retrouver.

- C'est maman, et c'est un ami avec moi. Dis-moi que c'est toi...

RETROUVAILLES, ENFIN ? - LUNE 17 - AGE 33 L.


J'avais été très reconnaissante envers Morsure de Requin, Nuage de Poulpe et Coeur Brisé, de m'avoir sauvée de ce Monstre de chaleur. Etrange situation que j'avais déjà croisé dans le jardin de mes affreux Bipèdes la grande grise et le marbré. Il fallait croire qu'on était destiné à se revoir. C'était des bons chats. J'en étais déjà persuadée mais là, c'était définitif : rien ne valait la compagnie d'autres chats. Les Bipèdes étaient horribles. Je ne voulais plus jamais en voir un. Bon, j'ai été obligée de survivre à leur présence durant cette nuit, où ils démantelaient leur nid géant rouge et blanc. Mais ils étaient partis. J'étais désormais seule, cachée dans un buisson, attendant une visite d'un de mes sauveurs. "On reviendra t'aider !" avaient-ils promis. Et je n'en doutais pas. Je ne pouvais pas faire grand chose d'autre que les attendre, sans patte du tout, ni les miennes, ni celles de Monstre, que le Monstre avait gardées avec lui. J'aurais pu me trainer quelque part, mais où au final ? Puis j'étais trop fatiguée, trop secouée par ma libération et la peur que j'ai eue d'être mangée vivante par le Monstre. Rester enroulée sur moi-même sous un buisson me semblait la situation la plus confortable pour le moment.

J'entendis des chats passer, comme quelques uns étaient de passage rapidement dans cette zone. Mais si ce n'était pas mes trois sauveurs, je ne réagissais pas. Tout expliquer de nouveau à un inconnu ? Je n'avais pas l'énergie pour ça. Donc je restai silencieuse, pas d'appel à l'aide. J'attendais qu'ils passaient. Sauf que ceux là ne faisaient pas que passer. Je les entendais fureter partout, je pense aussi avoir entendu un couinement de souris. J'ouvris un oeil à moitié. Manger hein ? Il était vrai que la faim commençait à dépasser la fatigue. Mais pas de nourriture de Bipède ici. Personne viendrait me nourrir. Les deux chats s'exclamèrent, sûrement sur leur proie, puis encore plus à propos d'une piste et... silence totale. C'était intrigant. J'ouvris mon deuxième oeil, mais je gardais ma position en boule. Mes oreilles scannèrent les environs pour "voir" où les deux chats se trouvaient. Ca se rapprochait de moi. Inconsciemment, je me repliai plus sur moi-même. Je n'avais pas peur mais je n'avais pas beaucoup envie que d'autres chats que ceux qui m'avaient aidée me trouvent. Mais jamais je ne m'étais attendue qu'elle me trouve à ce moment.

Ce camaïeu de couleurs qui ornait sa fourrure était telle que je m'en souvenais quand j'ai été arrachée à elle il y a des saisons. Sa voix était aussi douce que celle qui m'avait conté des histoires lorsque j'étais chaton. Ses yeux brillaient d'un bleu que je n'avais jamais oublié. Elle prononça ce nom que je n'avais plus entendu depuis mes deux lunes mais qui était seulement permis à elle et mon frère de prononcer: " Petit Désert ". Mes yeux s'illuminèrent, mes oreilles étaient droites sur mon crâne, traduisant ma surprise. Elle prononça les mots magiques..

C'est maman.

" ... Maman ? "

Une force nouvelle m'habita. Cette mission que j'avais depuis des lunes et des lunes, que je pensais irréalisable. Je poussai sur mes pattes avant pour me relever un peu hors de ce buisson. Elle était là, elle était bien là. Mes oreilles s'écrasèrent sur mon crâne pour accompagner les larmes de joies, mon désespoir s'envola. La voix tremblante, j'accueillis celle que j'attendais depuis que mon malheur avait commencé.

" Maman ! Maman !! M-Mamaaan ! " éclatais-je en sanglots.

Molly
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Elle avait dit maman. Elle avait dit... Maman. Mon cœur s'est arrêté en voyant ma boule de poil dorée se diriger vers moi. Elle pleurait et n'arrêtait pas de dire maman. C'était bien mon tout petit que j'avais gardé en moi pendant deux lunes, que j'avais nourri et éduqué pendant les 3 premières lunes de sa vie. Son enfance m'a été enlevé et pourtant je la reconnaîtrais entre mille. Elle ressemblait tellement à sa grand-mère. Belle et forte. Mon tout petit.

Sans demander mon reste, je fonçais sur elle pour la protéger de tout. La protéger de tout ce qui pouvait lui vouloir du mal. Même les branches étaient devenues mes ennemies si elles se mettaient en travers de ma route. J'enfouis mon museau dans son pelage pour respirer son odeur. Elle était bien là. C'était bien elle.

- Oh mon petit, mon tout petit... Maman est là, je ne te laisse plus jamais

Elle était peut-être devenue adulte, mais je ne le voyais pas comme ça. Elle était encore chaton pour moi, encore mon petit qui avait besoin de moi. Je passais mes pattes autour de son coup pour l'aggriper et commencer à lui lecher l'arrière de la tête. Plus jamais les bipèdes me la prendront. Et c'est alors que j'ai remarqué quelque chose d'étrange avec ses pattes arrières. Elle n'en avait plus. Quoi ?

- Ma chérie qu'est-ce qui t'es arrivé ?? Qui a osé ? Raconte moi.

Quelqu'un avait mutilé la chair de ma chair. Je pleurais de joie de la retrouver, de colère par ce que je venais de découvrir. Oser s'en prendre à mon petit chaton.

RETROUVAILLES, ENFIN ? - LUNE 17 - AGE 33 L.


L'étreinte de la retrouvaille était si douce. Désormais, c'était comme si je n'avais jamais perdu ma maman. Je ronronnais de plus belle, malgré que cela soit entrecoupé de petits sanglots encore. Quand ma maman pris ma tête pour faire ma toilette derrière les oreilles, je me laissai totalement faire, car j'attendais ça depuis maintes lunes. Mon plus grand rêve s'était réalisé. Le temps pouvait s'arrêter, j'en serai heureuse. Mais la toilette se stoppa quand Maman découvrit tout ce qu'elle avait loupé de mon enfance, notamment ce petit détail que j'avais oublié tant j'étais comblée : il me manquait deux pattes. Et cela ne plu pas du tout à ma maman. A-allait-elle me rejeter car je n'étais plus aussi parfaite que quand j'étais chatonne ? Honteuse et triste, je lui dis la raison de leur absence. On ne mentait pas à sa maman.

" Les Bipèdes *hic*, quand ils m'ont enlevée je.. J'ai voulu m'enfuir et revenir près de toi Maman. Mais leur Monstre gardait le nid, et... quand je suis sortie... Il *hic* m'a mangé les pattes... Et maintenant j'ai.. "

J'avais des pattes de Monstre...

" J-je n'ai plus de paattes. M-mamaaaaaan, j-j'ai perdu mes paaatteesss. "

Et je pleurai comme j'avais voulu pleurer dans le giron de ma maman à l'époque où je m'étais réveillée sans patte. J'enfuis mon visage dans le col de sa fourrure. Déjà juste sentir son odeur -ente deux reniflements- m'apaisait de tout mon malheur. Je me serrai fort contre elle. Mes pleurs s'étaient calmés, alors dans un murmure encore usé par mes précédents sanglots, je fis une demande à ma maman.

" Ne les laisse plus jamais me prendre maman, s'il te plait .. "

Plus jamais loin de toi.

Molly
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