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Carte d'identité Âge: 33 lunes, août 2024 (naissance : juillet 2022) Description du personnage: Mentor/apprenti: Tempête de Suie (référent)
Sujet: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon] 05.11.22 23:55
Petite Feuille, de ses grands et beaux yeux verts, observe le ciel parfaitement bleu qui lui l'avise, sans un bruit. Un chant fluet se fait entendre, il parcourt la forêt jusqu'au camp du Tonnerre et les tympans délicats du petit – plus si petit – chaton ; c'est un pouillot véloce. Quelque chose tombe d'un arbre ; ce sont les feuilles, tremblantes et rougissantes de honte, qui descendent une à une dépossédées de leur socle. Feuille prend une grande inspiration, puis soupire, par le nez, longuement, comme lassée par le temps. Pourtant il n'en est rien. L'après-midi débute à peine et cela fait déjà de nombreuses minutes que Feuille est assise, le cou tordu et la tête en l'air, réfléchissant méticuleusement. Elle attend. Sa discussion avec son frère, la veille, lui a donné matière à penser. Quand elle se souvient de ce qu'elle a entendu, son pelage s'électrise.
« Pourquoi a-t-elle frappé Tempête ? » « Haha ! Ce sera une grande guerrière ! Mais bon, faudra apprendre à distinguer les ennemis des alliés quand même... » « Qu'est-ce qu'il lui a pris, à la gamine ? Faut éduquer ses gosses hein. » « C'est bien la fille de Masque de Serpent, ça ! »
Petite Feuille a toujours su que son frère, et bien... est un garçon. C'est pour elle une telle évidence qu'elle ne s'est jamais posé de question. Mais aujourd'hui, elle s'est rendue compte que ce n'était pas pareil, pour les autres, pour les adultes surtout. Elle n'y prêtait pas vraiment attention, puisque Glycine ne relevait pas tellement autrefois, alors Feuille pensait que ce n'était pas grave qu'ils se trompent tous un peu. Mais depuis l'« accrochage » de son frère avec Petite Tempête, tout a changé dans la tête de Feuille. Tout le monde est mauvaise langue avec son frère, il y a des moqueries, de l'incompréhension. De ses yeux elle a beaucoup scruté, de ses oreilles elle a beaucoup écouté ; maintenant elle voit clairement qu'il y a un problème, que ce n'est pas normal. Hélas, ce problème ne provient pas que des adultes. Petite Glycine lui a très bien expliqué pourquoi il a frappé Tempête. Celui-ci refuse, sous un prétexte indéfinissable, de traiter Glycine tel qu'il est : comme un garçon. Campé sur ses positions, il n'a pas cédé, jusqu'à ce que son frère de rage soit atteint, et frappe, tel un esprit vengeur.
Petite Feuille inspire à nouveau. Ses yeux se ferment. Les bruits d'une fourrure se frottant aux lierres se font entendre ; son oreille, elle le sait, tique en direction de l'antre de Moustache Hirsute. Feuille rouvre ses yeux, son cou s'abaisse, elle tourne son joli minois vers Petite Tempête qui sort de l'antre. Elle savait qu'il devait y retourner pour que le guérisseur du clan puisse vérifier sa blessure et la panser au besoin. La petite le regarde, pendant quelques longues secondes. Son pelage se gonfle, une crête se forme le long de son dos, les poils épais de son cou pourraient presque ressembler à ceux de son frère. Feuille retient un grondement au creux de sa gorge, il s'éteint avant de naître, s'effrite comme terre au soleil. Pourtant, son regard est extraordinairement calme. Peut-être vide. Elle l'attendait, alors elle se lève. Et vient se planter devant lui. L'astre solaire descend sur eux sa flaque chaude ; Feuille de ses reflets roux et blanc s'illumine telle une torche. Bien haute sur ses pattes, Feuille fait tout son possible pour paraître impressionnante, elle qui est encore si petite pour son âge. Mais ses genoux tremblent, et cela, personne ne saura jamais si, en cet instant, c'était sa rage ou son angoisse.
Sa pupille se plante droit dans celle de Tempête – chaton qu'elle ne connaît, d'ailleurs, absolument pas. Sa colère ne fait que grimper ; c'est une eau bouillonnante qui sévit au creux de son estomac, l'argile se met à fondre, à tout instant elle pourrait exploser. Petite Feuille a bien l'intention de le remettre en place, celui-là. Surprenant, pour une enfant si peu téméraire, si terrifiée par le monde et les gens, si timide, si émotive. Émotive, justement, et il s'agit de son frère. Sa peur est bien là, mais elle s'est emballée toute seule car sa colère Petite Feuille est incapable de la contrôler : elle mord, elle dévore, elle grince, elle prend toute la place. Feuille le sait, elle le sent. Elle fait tout pour se contrôler. De sa voix basse, presque chuchotée, elle s'adresse à Tempête :
« - Je dois te parler. »
C'est sans équivoque. C'est froid, ça dénote avec ce flamboiement qu'elle arbore comme une armure. L'enfant si douce et prévenante a bien pensé à aiguiser sa langue.
« - Je veux que tu t'adresses à Glycine comme il te le demande. »
Et elle ne flanche pas. Elle ne flanchera pas. Son bégaiement s'est rangé dans la même cage que sa peur. Petite Feuille prend grand soin d'insister sur les mots qui le méritent.
« - C'est un garçon, c'est important que tu le comprennes. J'ai compris maintenant que, justement, vous ne le compreniez pas, toi et de très nombreux adultes. Je ne veux pas tolérer ça. En fait, je crois que je m'en fiche que tu ne comprennes pas, nous sommes tous différents. Ce que tu dois savoir, c'est que je suis prête à tout pour faire respecter son genre. »
Elle ne le prononce pas très bien, ce dernier mot, peut-être qu'elle ne le comprend pas encore vraiment. Mais ce que Petite Feuille a pu saisir en revanche, c'est sa valeur précieuse, son besoin d'être protéger.
« - Je sais ce que tu vas dire. Qu'une pleurnicharde, un petit bébé comme moi ne pourra pas te faire grand chose. Et tu aurais raison. Je m'en fiche. Je soutiendrai toujours mon frère. »
Et soudain, c'est un sentiment très fort qui se manifeste ; elle est tellement fière de son frère, de sa force. Ses yeux n'ont pas flanché une seule fois.
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Sujet: Re: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon] 14.11.22 16:29
Sous l'œil de Lyssa... Feat. ◊ Petite Feuille & Petite Tempête
Si Petite Bécasse trouvait souvent le temps long, elle l'avait trouvé encore plus lorsque, furieuse et inquiète de leur escapade en solitaire avec Petite Nuit, Source de Secrets les avait punie dans la pouponnière. Et, par les moustaches de tous les chats des Etoiles, le temps était long !
Mais finalement, il fallait croire qu'il était impossible de garder la Bécasse enfermée bien longtemps. Que ce soit par difficultés à punir ou bien parce que la petite chatte brune était tout bonnement intenable, la jeune mère avait laissé son petit monstre s'échapper et voilà qu'elle avait bien rapidement détalé hors de son nid - qu'elle avait bien amoché lorsque par ennui elle avait tant bien que mal cherché à s'occupé - pour se retrouver dehors. Elle avait l'impression de ne pas être sorti depuis des lunes entières ! Alors que ca ne faisait pas si longtemps... Mais c'est que Petite Bécasse n'avait pas bien compris la raison de la colère de sa maman ! Source de Secrets les avait mené une fois jusqu'à la Rivière ! Alors pourquoi ne pouvaient-elles pas y aller par elles-mêmes ? Non, vraiment, elle n'avait pas comprit.
Mais qu'importe ! Elle était de nouveau libre et c'était dans une course digne d'un lièvre qu'elle avait quitté sa prison provisoire dans un cri joyeux. Et là bas, près de l'entré de la tanière de la Moustache des plantes, elle reconnue la fourrure rouquine de Petite Feuille. « EH PETITE FEUILLE T'AS VU... » Elle oubliait toujours que sa presque soeur n'aimait pas quand elle criait. Mais, elle s'était coupée au final. Pour autre chose cela dit. Elle n'avait pas vraiment fait attention que la soeur de Petite Glycine n'était pas seule. C'était simplement la première qu'elle avait vu ! Et encore moins attention au fait qu'elle parlait avec quelqu'un, qui plus est avec son grand frère, et de toute évidence, au sujet des difficulté de ce dernier avec le genre de Glycine.
Oh. Depuis que la Bécasse avait essayé de le confronter, elle ne lui avait plus vraiment parler. Elle se sentait encore un peu bête de ce qu'elle avait pu lui dire. Et ils étaient devant chez le guérisseur. Se pouvait-il que Petite Tempête ait encore mal ? « Oh oups. Pardon. J'voulais pas vous interrompre vous savez. Salut Petite Tempête. »
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Sujet: Re: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon] 02.12.22 20:14
C'était en bonne voie, disait-on. La cicatrice ne serait bientôt qu'un fin trait de chair nue et, dans un peu plus de temps, elle serait si fine qu'on n'y ferait plus attention. Petite Tempête n'aimait pas l'idée d'avoir été humilié, ni celle d'avoir été rayé, mais il s'accrochait à celle qu'il en aurait d'autre, au fond, des cicatrices. C'était un héritage de guerrier, elles clairsemeront son corps et noieront la première de leurs éclats glorieux.
Il les aura eut du haut de son utilité absolue pour le clan.
Le jeune mâle sortait tout juste de chez le guérisseur - rien à signaler ! - lorsqu'une boule rouquine, ardente, se planta devant lui. Il était plus haut qu'elle, dû abaisser son regard pour voir les yeux de Petite Feuille. La soeur de Glycine n'avait pas son courage, et pourtant, il sembla au chaton qu'elle n'avait pas les même yeux que d'ordinaire. Il y avait autre chose, là, au fond du vert.
« Je dois te parler. » C'était froid, indicatif. Tempête fronça légèrement les sourcils, toujours calme.
« Je veux que tu t'adresses à Glycine comme il te le demande. » C'était donc ça. « C'est un garçon, c'est important que tu le comprennes. J'ai compris maintenant que, justement, vous ne le compreniez pas, toi et de très nombreux adultes. Je ne veux pas tolérer ça. En fait, je crois que je m'en fiche que tu ne comprennes pas, nous sommes tous différents. Ce que tu dois savoir, c'est que je suis prête à tout pour faire respecter son genre. Je sais ce que tu vas dire. Qu'une pleurnicharde, un petit bébé comme moi ne pourra pas te faire grand chose. Et tu aurais raison. Je m'en fiche. Je soutiendrai toujours mon frère. »
Petite Tempête ne retint pas son soupir. Il s'apprêta à lui répondre, ouvrant la gueule lorsqu'une voix qu'il connaissait déjà bien interpella Petite Feuille. Comme une tornade, Petite Bécasse l'interrompit avant même qu'il ne puisse commencer. Elle se glissa près d'eux, puis sembla le remarquer. Elle eut comme un sursaut de lucidité et s'excusa sans le dire :
« Oh oups. Pardon. J'voulais pas vous interrompre vous savez. Salut Petite Tempête. - Bonjour, Petit Bécasse. Si tu ne courrais pas comme ça vers les gens, tu comprendrais plus vite s'ils parlent ou non. » Dit-il sur un ton calme. Il était donneur de leçon, mais il n'était pas particulièrement désagréable dans sa manière de le faire. C'était la pertinence de ses interventions et la place qu'il se donnait, le vrai problème.
Du reste, il reprit son souffle et revint à Petite Feuille. Contrairement à sa soeur, il n'était ni nerveux, ni bavard. D'un calme naturel frôlant le surnaturel, il ne s'énerva pas et ne montra pas de signe d'impulsivité envers la petite rouquine qui osait lui faire face. Il avait cru comprendre avec son grand-père l'importance de ne pas créer le moindre problème avec Petite Glycine et son genre - quoi que ce mot veille dire.
« Ecoute, Petite Feuille, je suis fatigué qu'on vienne m'embêter avec cette leçon. J'ai bien compris qu'il fallait respecter les choix de Petite Glycine et je trouve ça ennuyeux qu'on vienne me faire bourdonner les oreilles avec ça. » Bien.
Il reprit une nouvelle fois son souffle, gonfla sa poitrine. Admettre qu'il avait peut-être eut tort, il n'aimait pas ça, il ne le faisait qu'en rechignant. C'est pourquoi il afficha un air méprisant, il ne le contrôlait pas. C'était une forme de défense, pour lui.
« En suite- J'ai discuté avec Foudre de tout ça. Il m'a expliqué que ce n'était pas utile pour le Clan de venir tenir tête à Glycine. J'ai pas ses yeux et du coup, je ne pourrais jamais le comprendre. Moi, je trouve qu'il fait des histoires pour rien. » Il laissa une petite pause coulée avant de reprendre. « Mais- Mais comme je le comprendrais jamais, j'ai pas trop le droit de venir lui faire la morale ou lui tenir tête et ça, je l'ai compris. Donc ouais- Je vais appeler Petite Glycine comme il le veut. »
Il glissa un regard à Petite Bécasse. La chatonne n'avait pas eut l'occasion d'avoir ses conclusions nouvelles, il espérait tout de même qu'elle en soit satisfaite. Il se sentait tellement gonflé d'intelligence après avoir eut les enseignements brumeux de son chef de clan. C'est fou ce qu'il l'appréciait sans même réellement le connaître.
« C'est bien de vouloir défendre ton frère. Tu devrais mettre cette énergie au service du Clan. »
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Sujet: Re: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon] 16.12.22 1:03
Sa queue se balance ; non pas furieusement, mais comme une plainte attentive, un hululement lointain, presque lugubre. Ce qui fait le plus peur dans la vie, c'est souvent ce qui va potentiellement arriver. Petite Feuille ne sursaute même pas lorsque Petite Bécasse arrive en trombe à ses côtés. Pas un mouvement. Si, peut-être ce tremblement des moustaches. En fait, elle l'avait repérée bien avant qu'elle ne soit auprès d'eux, Bécasse n'étant pas des plus réputés pour sa discrétion. D'un mouvement d'oreille tout doux, accompagné d'un clignement de paupière, elle salue le chaton brun, sans un mot néanmoins. La petite est trop focalisée, s'arracher à la contemplation de son interlocuteur premier lui est impossible.
« - Oh oups. Pardon. J'voulais pas vous interrompre vous savez. Salut Petite Tempête. - Bonjour, Petite Bécasse. Si tu ne courrais pas comme ça vers les gens, tu comprendrais plus vite s'ils parlent ou non. »
Ses yeux se plissent. « Vas-y, balance-les, tes mots acerbes, donne-moi une bonne raison d'élargir la plaie. Vas-y. », le contenu frissonne de colère maintenue en laisse, la vengeance est une méchanceté en soit. Petite Feuille se sentait, il y quelques instants encore, remplit de ce sentiment de fierté très puissant pour son frère. Sentiment qui n'a pas disparu. Mais là, là il y a quelque chose qui grignote, elle le sent. Elle le sentait déjà quand elle se préparait à confronter Petite Tempête.
« - Écoute, Petite Feuille, je suis fatigué qu'on vienne m'embêter avec cette leçon. J'ai bien compris qu'il fallait respecter les choix de Petite Glycine et je trouve ça ennuyeux qu'on vienne me faire bourdonner les oreilles avec ça. »
Surprenant. Petite Feuille ne s'attendait pas à cela. Sa tête penche de côté, Méfiance glisse quelques doux mots à son oreille comme si cela pouvait calmer sa propre tempête, celle qui est invisible, dans son estomac d'acide. Patiemment, elle attend les aboutissants de son discours, car elle sait pertinemment qu'il n'en a pas terminé.
« - En suite- J'ai discuté avec Foudre de tout ça. Il m'a expliqué que ce n'était pas utile pour le Clan de venir tenir tête à Glycine. J'ai pas ses yeux et du coup, je ne pourrais jamais le comprendre. Moi, je trouve qu'il fait des histoires pour rien. … Mais- Mais comme je le comprendrais jamais, j'ai pas trop le droit de venir lui faire la morale ou lui tenir tête et ça, je l'ai compris. Donc ouais- Je vais appeler Petite Glycine comme il le veut. C'est bien de vouloir défendre ton frère. Tu devrais mettre cette énergie au service du Clan. »
Ô mer à l'insurmontable courroux ; l'enfant se laisse petit à petit envahir par ton venin. Petite Tempête développe, presque trop lentement, son discours, alignant un par un ses petits mots. De sa queue elle balaye les paroles de son interlocuteur. Tout doucement, étrangement, sa pupille se fend en délicates lames : bientôt sans doute, Feuille ne contiendra plus l'écume bouillonnante. Lente implosion, comme une agonie. « C'est ce donneur de leçon débile qui me demande d'être au service du clan, là ? Y se prend pour qui lui, le chef ?! Je vais t'écraser ! Je vais te broyer les côtes et dévorer tes yeux ! Tes yeux de laiderons, tu critiques Glycine mais regarde-toi ! Il est bien plus beau que toi ! Plus fort ! Moi aussi je suis plus forte, PLUS FORTE ! … Calme-toi Feuille, calme-toi. Respire. » Elle se calme, elle respire. Elle tremble aussi. De ses pupilles elle ne le quitte pas un instant des yeux, incapable de flancher. « Je le déteste ! Il a blessé mon frère je le déteste ! Ce bobo, là, c'est qu'un truc de bébé, c'est pas lui qui a souffert. Mange ton air suffisant et vomis-le ! C'est dégueulasse !! » Elle se calme, elle respire. Petite Feuille fait tout son possible pour se maintenir à la surface. Mais elle sent qu'elle brûle. « Tu veux pas comprendre mon frère surtout, hein ? Tu veux pas hein ?! Tu le fais exprès, ça t'amuse, tu te marres bien, toi aussi tu ris dans son dos ?! Je vais te faire comprendre moi ! Tu vas comprendre ce que c'est que la douleur ! Celle des CRIS ! ! Ceux qui te hurlent dessus ! Qui te détruisent le cerveau !! » Les cris, ça elle sait trop ce que c'est. Il y a quelque chose qui a vrillé.
Et pourtant, elle répond d'une voix si calme. D'une voix si calme alors que sa fureur transpire ; par ses fentes distordues, son souffle chaud qui se propage par le nez, ses pattes qui tremblent tant qu'on les croirait prêtes à céder.
« - Tu es intelligent, Petite Tempête. Et doué pour donner des leçons, qui me sont inutiles. Ravale-moi ce visage méprisant, si tu me croyais aveugle c'est raté. »
Sa queue se balance, mais cette fois-ci la rage – le haine ? Peut-être bien – est tout à fait audible. Si sa crête s'était abaissée l'espace de quelques instants, la voici qui reprend la courbe de son dos. Un sourire inquiétant prend place sur ses lèvres, elle plisse ses yeux avec une fausse amitié, la tête légèrement inclinée. Elle parle lentement, de son timbre habituel et bas, contrastant directement avec l'ambiance moite qu'elle impose.
« - C'est bien, que tu ai compris au moins une chose. Haw, mais là... tu m'exaspères sévère. Je vais t'expliquer pourquoi. »
Petite Feuille marque une pause. Là, ses tremblements se stoppent net, trop soudainement peut-être. « Je vais t'expliquer. Oh, oui, je vais t'expliquer ! ». Quelque chose l'a croqué, en fait, c'est comme si elle n'était plus elle-même. Pourtant, ces crocs dégoulinants, plantés là, ça c'est elle. C'est bel et bien Petite Feuille. Ah, où est son miroir de raison ? Où es-tu ?
« - Tu es exactement comme tout le monde. Vous êtes tous exactement les mêmes. Incapables de me comprendre. Incapables de comprendre mon frère. Vous nous détestez, je peux le sentir dans la puanteur de vos poils. Vous, vous êtes la parfaite petite portée. Je le sais très bien. C'est très bien comme ça, nous resterons vos bêtes noires, avec Glycine. Ça te satisfait, tu aimes ça ? »
Son corps est brûlant, un tintamarre interne s'est formé. C'est comme une bulle énorme, tout à fait prête, à se laisser exploser le crâne. « Je vais le faire, je vais le faire... ».
« - Tu vois ? Tout ça, t'arrive à le comprendre aussi, non ? La peur ? Tu vas te remettre à chouiner comme lorsque Glycine t'as frappé ? Je pourrais le faire aussi, juste pour tester ? »
Ça y est presque. Ça claque, ça couine, ça grince ; c'est maintenant dans ses tympans, c'est comme si tout ces bruits, tout ce qui a pu lui faire du mal jusqu'à aujourd'hui, c'était rallié en un concert effroyable.
Un grondement sourd et grave se forme dans sa gorge ; elle n'a pas pu le retenir. Elle ne peut plus. Griffes dehors, Feuille avance une patte, le regard pointé sur Tempête. L'air déjà chaud, devient aussi acide que le cœur de la petite, elle suffoque, elle pourrait vraiment arracher ses yeux. Le visage de Feuille est presque sans émotion, puisque son expression aimable l'a quittée, si ce n'est ses yeux qui hurlent une agressivité que personne ne lui a jamais connu. Juste à temps. Une pointe de lucidité s'accroche à son cerveau, pendouille quelques secondes comme un ver de terre tenu par le bec de l'oiseau. Juste à temps. Cette lueur diffuse Petite Feuille la saisit, elle lui permet de reprendre son souffle ; elle inspire une si grande quantité d'air qu'elle se met à tousser. Comme si elle n'avait plus respirer pendant de très longues secondes. À nouveau tremblante comme feuille morte sous le vent, elle recule cette patte transpirante prête à tout – c'est elle la coupable de ce qu'elle souhaite – secoue ses oreilles. Sa tempête est retournée dans sa coquille, pour l'instant. Tout entière elle recule encore, pourtant tout son corps semble forcer avec une insoutenable puissance vers l'action inverse. C'est comme si des voix hurlaient « Saute-lui dessus ! Saute-lui dessus ! ». Mais elle est plus forte que ça. La lutte contre elle-même n'est pas finit.
« Calme-toi Feuille, calme-toi... Nuit ne voudrait pas que tu blesses son frère... »
HRP:
Bon. Me suis peut-être un peu emporté sur ce coup là J'espère que vous vous plairez à lire ce gros pavé autant que j'ai pris de plaisir à l'écrire. Je me suis beaucoup amusé ! Oui Feuille a un peu péter les plombs mais tranquille everything is fine (Tempête tkt elle ne va pas te frapper). Je sais pas si vous avez l'image en tête, mais cette violence et cette rage incontrôlable que Feuille possède en elle c'est inspiré de Nausicaä ! Je suis content d'avoir pu développer ce trait là chez Feuille, c'est très important. Pour l'instant, sachez qu'il n'y a que Tempête et Bécasse du coup qui ont assisté à... à ça x')
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Sujet: Re: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon] 28.12.22 21:27
Sous l'œil de Lyssa... Feat. ◊ Petite Feuille & Petite Tempête
La réponse de son frère aîné se fit presque du tac au tac ce qui fit se baisser les oreilles de la Bécasse. Petite Tempête était toujours aussi strict. C'était à se demander s'il pouvait seulement s'amuser de temps en temps. Parfois, la petite rouquine se posait sérieusement la question. « Oui, pardon.. » lâcha-t-elle tout de même dans un vague marmonnement, espérant que ça contenterai son frère.
Ce ne fut que lorsque ce dernier reprit la parole pour faire suite à la discussion qu'il avait visiblement débuté avec Petite Feuille que Petite Bécasse comprit la teneur de la conversation. Elle coula son regard vers le sol. La dernière fois qu'elle avait discuté de cela avec Petite Tempête, elle l'avait blessé. Elle avait pourtant plus ou moins obtenu gain de cause puisqu'il avait décidé de faire un effort et de nommer Petite Glycine comme un garçon. Mais Petite Feuille ne devait pas vraiment être au courant. Et maintenant que son aîné était lancé dans ses explications à ce sujet, la Bécasse n'osait plus vraiment intervenir. Elle fut néanmoins surprise d'apprendre que son frère avait parlé de ce sujet avec Etoile Foudroyante. Ca voulait bien dire qu'il faisait des efforts !
Mais en fait, s'il le nommait avec il, il le faisait en considérant qu'il s'agissait d'un caprice, ce qui fit grimacer sa soeur. Elle coula un petit regard avec Petite Feuille qui semblait peu satisfaite de cette réponse. Elle l'avait jamais vu comme ça en fait. Et face aux mots acerbes de la timide et discrète Petite Feuille, Petite Bécasse se sentit soudain bien mal. Elle le pensait vraiment ? Pourtant, elle, elle aimait tout le monde ? Est-ce que la soeur de son copain la détestait elle aussi ? Est-ce que c'était parce qu'elle faisait trop de bruit ? Est-ce qu'elle pensait qu'elle ne les comprenaient pas ? peut-être que c'était vrai, la Bécasse dans son besoin de toujours s'exprimer de toute sa voix ne semblait jamais vraiment comprendre le besoin de calme de cette dernière.
Ses oreilles s'étaient plaquées sur sa tête. Et voilà que la petite chatte menaçait son frère. Elle se met alors à grogner, à s'avancer vers le chaton et Petite Bécasse à peur. Elle a peur pour son frère. Elle ne veut pas qu'ils se bagarrent ! Petite Tempête avait déjà été frappé par Petite Glycine, et même s'il devait encore apprendre certaines choses, il faisait des progrès ! Il ne le traitait déjà plus comme une fille ! C'était déjà un commencement... Et alors qu'elle pensait vraiment que Petite Feuille allait frapper son frère, elle donna un coup d'épaule à se dernier pour se placer devant lui. « Arrête Petite Feuille ! » Son cri est rendu aigu par son inquiétude. Mais voilà que la petite rouquine se met à tousser et à trembler. Petite Bécasse ne comprend pas. Elle ne comprend pas pourquoi elle avait changé de la sorte. Pourquoi elle faisait si peur tout d'un coup. Finalement elle se recule.
« Tu sais, moi je pense pas que vous êtes bêtes noires. Déjà parce que Glycine il est même pas vraiment noir mais gris ! Et toi t'es pas noire du tout ! Alors que Nuit bah elle est déjà super plus noire ! Et c'est super joli quand même d'être une bête noire ! Et moi j'vous détestes pas ! Tu sais, j'suis super triste quand tu dis qu'on vous déteste. Moi j'aime Glycine ! Et toi aussi même si toi tu m'aimes pas. J'suis désolée si tu m'aime pas... » Elle baissa la tête, une petite mine sur le visage. Réellement blessée. « Mais tu sais, se battre ça sert à rien ! En plus, Tempête il a déjà un peu comprit ! Regarde, il a bien décidé d'appeler Petite Glycine correctement ! Et puis.. Et puis.. il lui faut juste du temps pour vraiment comprendre. Et le frapper ca aidera vraiment rien ! En plus, tu sais je lui avait déjà fait une leçon hein ! Même qu'il m'avait dit qu'il ferait des efforts, hein qu'c'est vrai Tempête ? » Elle voulait vraiment arranger les choses. Elle voulait que tout le monde se sente bien. Elle voulait que Petite Feuille pardonne les difficultés de Tempête et elle voulait protéger son frère de la colère de la sœur de son ami. Et essayer d'oublier les griffes qui semblaient faire saigner son coeur. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se demander si Petite Feuille la détestait vraiment. Et est-ce que Glycine pensait de la même façon ?
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Sujet: Re: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon] 10.01.23 11:46
« Tu es intelligent, Petite Tempête. Et doué pour donner des leçons, qui me sont inutiles. Ravale-moi ce visage méprisant, si tu me croyais aveugle c'est raté. C'est bien, que tu ai compris au moins une chose. Haw, mais là... tu m'exaspères sévère. Je vais t'expliquer pourquoi. » Les oreilles de Tempête se plaquèrent immédiatement contre sa nuque. Une grimace lui échappa alors qu'il se referma sur lui-même, sur la défensive. Il ne comprenait pas la réaction de Petite Feuille et ses remarques le courrouçaient.
« Tu es exactement comme tout le monde. Vous êtes tous exactement les mêmes. Incapables de me comprendre. Incapables de comprendre mon frère. Vous nous détestez, je peux le sentir dans la puanteur de vos poils. Vous, vous êtes la parfaite petite portée. Je le sais très bien. C'est très bien comme ça, nous resterons vos bêtes noires, avec Glycine. Ça te satisfait, tu aimes ça ? » Petite Tempête était définitivement perdu. Non seulement le discours de la rouquine se perdait dans la colère qu'elle dégageait, rendant hermétique le jeune chat en face d'elle, mais en plus, il ne comprenait pas de quoi elle parlait. S'il saisissait l'idée qu'il n'aimait pas Glycine, mais alors pas du tout- Et bien, il ne pensait pas avoir le moindre ressentiment envers sa soeur. De fait, il eut la sensation que la petite cherchait à se victimiser, à mettre sur son dos toute la souffrance du monde.
Et ce qui le fit le plus tiquer, ce fut le mot parfait. Feuille n'avait aucune idée du travail de chacun pour maintenir l'ordre dans une portée si grande. Feuille avait le temps de s'occuper de son frère. Elle avait le temps de voir ses parents. Elle ne devait pas partager.
Feuille était une petite chose égoïste, une idiote qui se sentait persécuté. Et à ce moment précis, Tempête sentit une rage monstrueuse montée en lui. Un sentiment auquel il était trop familier, qu'il n'identifia pas, un ouragan dans son ventre.
« Tu vois ? Tout ça, t'arrive à le comprendre aussi, non ? La peur ? Tu vas te remettre à chouiner comme lorsque Glycine t'as frappé ? Je pourrais le faire aussi, juste pour tester ? »
Il la haïssait.
Non, non, il n'allait pas chouiner, mais elle... Qu'elle bondisse ! Il lui ferait voir. Il lui arracherait les yeux, s'il fallait ! Elle ne pourrait plus voir son air méprisant, n'est-ce pas ? Le grondement ne fut qu'une motivation de plus. Il releva la queue, gonflée, les yeux plissés et les griffes sorties. Il ne dit rien, ne bougea pas. Mais il se tenait prêt, prêt à lui faire mordre la poussière et- il le savait - il en serait pleinement capable.
« Arrête Petite Feuille ! » En moins d’une seconde, sans qu’il ne l’ai vu, sa sœur s’était placée entre eux. Elle était paniquée et tandis que l’autre s’étouffait avec sa colère, Bécasse se recula légèrement. Tempête ne bougea toujours pas, lui-même – bien qu’il n’en montre rien – était surpris de la réaction de sa sœur.
« Tu sais, moi je pense pas que vous êtes bêtes noires. Déjà parce que Glycine il est même pas vraiment noir mais gris ! Et toi t'es pas noire du tout ! Alors que Nuit bah elle est déjà super plus noire ! Et c'est super joli quand même d'être une bête noire ! Et moi j'vous détestes pas ! Tu sais, j'suis super triste quand tu dis qu'on vous déteste. Moi j'aime Glycine ! Et toi aussi même si toi tu m'aimes pas. J'suis désolée si tu m'aime pas... Mais tu sais, se battre ça sert à rien ! En plus, Tempête il a déjà un peu comprit ! Regarde, il a bien décidé d'appeler Petite Glycine correctement ! Et puis.. Et puis.. il lui faut juste du temps pour vraiment comprendre. Et le frapper ca aidera vraiment rien ! En plus, tu sais je lui avait déjà fait une leçon hein ! Même qu'il m'avait dit qu'il ferait des efforts, hein qu'c'est vrai Tempête ? » Tempête ne détacha pas une seule seconde son regard de la chatonne rousse. Son regard alliait un parfait mélange de mépris et de rage. Les mots qu’elle avait prononcés, elle allait les regretter… Mais il ne pouvait pas laisser libre court à sa colère ici, pas face à sa sœur qui déployait tant d’effort pour le protéger.
Il mit un certain temps à répondre un soupir, puis à articuler calmement :
« Oui, je fais des efforts. C’est naturel, en fait. Glycine n’a pas à souffrir de ça- Par contre, ça m’empêchera jamais de ne pas l’aimer. Un peu comme toi, Feuille. Parce que t’as raison… Avant, j’en avais rien à faire de toi. » Et il s’approcha. Un petit pas, il la surplombait. « Maintenant, je te déteste vraiment. T’es qu’une chouineuse parano. Confonds pas l’indifférence avec la haine. La haine, ça ressemble à ça. » Et il planta son regard dans le sien. Il était calme, tellement calme. Anormalement calme. Et chaque mot vibrait d’une colère sourde.
« Tu sais pourquoi on est parfait, nous, et pas toi ? Parce qu’on travaille tous très dur. Une fois, Petite Bécasse et moi on s’est disputé et, tu sais quoi ? Bah on a parlé sans sortir les griffes. Mais je crois que vous êtes trop bêtes, toi et ton frère, pour savoir faire ça. » Il se pencha un peu vers elle. Il parlait moins fort, mais son ton prenait des accents de menaces.
« T’as voulu te défouler sur moi parce que t’es triste d’être toi, en fait. Mais tu sais quoi ? T’aurais pas réussit à m’faire chouiner. Ton frère il est fort, toi t’es nulle… Et, en plus, même si tu m’avais blesser, c’est toi qu’aurait chouiner parce que tu sais faire que ça. Tu veux que j’te prenne pour la bête noire, en fait ? Bah je vais te montrer ce que ça fait… » Et il s’approcha de son oreille, prenant une grand inspiration, pour y hurler de toute la force de ses petites poumons :
« D’ÊTRE LA BÊTE NOIRE ! »
Puis il se redressa, toussa un peu. Son regard gelé se posa sur Petite Bécasse. Il eut un nouveau soupir.
« Désolée, petite sœur. Elle m'a agacée. »
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Sujet: Re: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon] 14.01.23 21:38
« - Arrête Petite Feuille ! »
Elle avait déjà arrêté. Mais ses oreilles se dressent et un regard, impuissant, se laisse tomber sur Petite Bécasse. L'espace de quelques secondes, elle a été si forte, elle a véritablement senti quelque chose gronder dans son corps. Mais elle s'est refusée à la violence et Bécasse est comme un phare dans une nuit rouge alors Feuille s'accroche, du mieux qu'elle le peut, à ses grands yeux bleus.
« - Tu sais, moi je pense pas que vous êtes bêtes noires. Déjà parce que Glycine il est même pas vraiment noir mais gris ! Et toi t'es pas noire du tout ! Alors que Nuit bah elle est déjà super plus noire ! Et c'est super joli quand même d'être une bête noire ! Et moi j'vous détestes pas ! Tu sais, j'suis super triste quand tu dis qu'on vous déteste. Moi j'aime Glycine ! Et toi aussi même si toi tu m'aimes pas. J'suis désolée si tu m'aime pas... - N-non, c'est faux... je t'aime bien Bécasse... je s-sais pas ce qu'y s'est passé... ? »
Feuille parle si bas, c'est comme si personne ne pouvait l'entendre. Son minois se fait d'autant plus désespéré. « J'ai vraiment... dis tout ça ? J'ai vraiment... ? ».
« - … Mais tu sais, se battre ça sert à rien ! En plus, Tempête il a déjà un peu comprit ! Regarde, il a bien décidé d'appeler Petite Glycine correctement ! Et puis.. Et puis.. il lui faut juste du temps pour vraiment comprendre. Et le frapper ca aidera vraiment rien ! En plus, tu sais je lui avait déjà fait une leçon hein ! Même qu'il m'avait dit qu'il ferait des efforts, hein qu'c'est vrai Tempête ? »
Petite Feuille voudrait passer de longues minutes à s'excuser auprès de Bécasse. Peut-être auprès de Tempête aussi... Elle ne voulait surtout pas faire peur, ni être méchante, acerbe, mauvaise. Feuille est bien trop petite, pour comprendre pleinement et finement ce qu'il s'est produit dans son cerveau. Elle voulait seulement lui faire comprendre qu'elle était présente pour son frère et que c'était mal de refuser de le voir comme un garçon, de dire que c'est un « caprice »... Ça a dérapé, sans qu'elle ne sache réellement comment. Feuille jette un regard œil à Petite Tempête et s'avance tête basse, la gueule ouverte pour prononcer quelques mots, mais le grand chaton la coupe avant même qu'elle ne commence. Attentive, elle le regarde en pinçant sa lèvre d'une canine acérée, prête à recevoir moult reproches pour son attitude.
« - Oui, je fais des efforts. C’est naturel, en fait. Glycine n’a pas à souffrir de ça- Par contre, ça m’empêchera jamais de ne pas l’aimer. Un peu comme toi, Feuille. Parce que t’as raison… Avant, j’en avais rien à faire de toi. »
Première méchanceté. Oh, pour l'instant ça ne ravive pas sa tempête, Feuille s'en veut beaucoup. Elle ne souhaite pas se laisser emporter puis s'échouer à nouveau. Alors elle encaisse, et le laisse poursuivre sans rien dire. Petite Tempête s'approche d'elle, doucement.
« - Maintenant, je te déteste vraiment. T’es qu’une chouineuse parano. »
« Logique. Et probablement vrai. » Pourtant, juste à l'intérieur, les remous reprennent de l'élan. C'est un remous qui se cloîtrait derrière de larges caillasses, elles sont pleines de coquillages. C'est joli, mais ça coupe.
« - Confonds pas l’indifférence avec la haine. La haine, ça ressemble à ça, annonce-t-il, le regard dorénavant planté dans celui, attristé, de Feuille qui ne cède pas pour autant. Tu sais pourquoi on est parfait, nous, et pas toi ? Parce qu’on travaille tous très dur. Une fois, Petite Bécasse et moi on s’est disputé et, tu sais quoi ? Bah on a parlé sans sortir les griffes. Mais je crois que vous êtes trop bêtes, toi et ton frère, pour savoir faire ça. »
La suite des reproches. Feuille s'y attendait, ce n'est rien. Pourtant ses dents se serrent, sa canine sur la lèvre fait ressortir le goût du sang tandis que sa queue, loin derrière, remue frénétiquement. La petite se ratatine au fur et à mesure que Tempête se penche vers elle. « C'est pas grave Feuille, ça va passer... Il est méchant parce que toi aussi tu as été méchante. Parce que t'es une mauvaise personne. ». Son cœur bat plus vite ; elle pense à son frère, et l'idée de fracasser Tempête pour l'avoir traité d'imbécile lui traverse l'esprit mais elle refuse. Elle refuse et une larme se forme au creux de son œil droit, alors que ses paupières se verrouillent.
« - T’as voulu te défouler sur moi parce que t’es triste d’être toi, en fait. »
« Oui. »
« - Mais tu sais quoi ? T’aurais pas réussit à m’faire chouiner. Ton frère il est fort, toi t’es nulle… »
« Oui, c'est vrai. »
« - Et, en plus, même si tu m’avais blessé, c’est toi qu’aurait chouiner parce que tu sais faire que ça. »
« Oui... »
« - Tu veux que j’te prenne pour la bête noire, en fait ? Bah je vais te montrer ce que ça fait… »
« Non... », ses yeux se rouvrent.
« D’ÊTRE LA BÊTE NOIRE ! »
Son regard s'écarquillent, elle se redresse et sa gueule s'ouvre sur un hurlement silencieux. L'onde affreuse d'une terreur traumatique s’assoit juste au fond de sa pupille, elle danse telle une fée de Lune, de celles qu'il faut fuir à tout prix. Feuille roule, roule et roule dans son esprit, elle s'effare plus encore à chaque instant puisque les monstres dévoilent leur museaux d'argent ; brillants comme des lames ils essuient leur poisse sur les poils de la mal-née qui voudrait crier à son tours. Mais elle ne peut pas. Feuille reste là, immobile.
Tempête, il, s'est, penché, à, son, oreille, et, il, a crié, aussi, fort, qu'il, le, pouvait.
Ça forme un bruit dans son tympan, un bruit continue qui ressemble à tous les hurlements qui l'ont percé jusqu'à aujourd'hui :
tak-tak-tak-tak-tak-k-k-k-kkkkkk-hiiii-hihihihihi-iiiiiiiiiiiiiaaaaaaAAAAAAAAARRRRRR fttrlmerlmzellmlmelezgrkvvvvvvvvvvvvvvu AAAAaa iiii ii i
Elle a envie de vomir soudain. Tous ces sons embuent son cœur et elle n'entend même pas Tempête s'excuser auprès de sa sœur.
Les coquillages s'ouvrent et la falaise qui la retenait se brise, à jamais ; mais cette fois ce n'est pas la colère qui l'anime. C'est la peur innommable, la terreur d'un traumatisme de naissance qui renaît en cet instant de grâce : Feuille n'est pas paralysée. La gueule toujours ouverte sur cet hurlement qui refuse de passer le portail muselé, Petite Feuille est vive. Son regard autrefois vide se remplit de toute cette rage, de sa peur, de sa tristesse, la détresse poursuivie par la mort et ses grandes dents.
D'un bond puissant, étonnant pour une si frêle créature, Feuille se jette sur le côté droit de Tempête. Surpris, ce dernier parvient à réagir vite. Il se retourne face à celle qu'il a détruite et se recroqueville ; il cache ses flancs, doux, mous, exposés.
Il y a comme un craquement.
Clac, ou crac on ne sait pas tellement.
Feuille claque ses crocs dans le vide lorsque Tempête la repousse d'un coup de patte bien placé au visage. La puissance du monstre adverse fait vriller les naseaux du chaton et les filaments pourpres se frayent un chemin pour se laisser gicler au sol. Elle recule, à bout de souffle, un instant déconcertée.
« - Aah...ahh... ahhh... »
Le sang coule sous son menton et le regard de Feuille vient s'accrocher à nouveau sur Tempête : il ne lui ressemble plus du tout. Immense, terrifiant, sa gueule est ouverte et elle est remplit d'yeux innombrables qui la regardent sans dire le moindre mot. Les tympans de Feuille commencent à cuire lentement, comme si elle devenait sourde. Ça ne dure en réalité qu'une fraction de seconde. Habilement, Petite Feuille se faufile près de ses grandes pattes, dans l'espoir de le désarçonner, et elle s'accroche de toutes ses forces à sa croupe.
Il faut absolument que ce monstre s'en aille. Il faut qu'il s'en aille avant qu'il ne la dévore.
« Ahh... aaahh... Papa ! Maman ! Au secours ! J'ai peur, ils crient ! Tous ! Viens m'aider, pitié, pité ! … Arrêtez de crier ! Maman !!! »
HRP:
Feuille réagit comme n'importe quel animal terrifié : en fuyant ou en attaquant. Elle a choisi l'attaque Je précise, au cas où, mais elle a un traumatisme lié aux sons forts qui s'estompe petit à petit. Grâce à Tempête, il est à nouveau plus fort que jamais ! Enfin, elle sera surtout traumatisé par cet hurlement en particulier, pour elle Tempête sera quelqu'un de dangereux : à tout moment il pourrait le refaire.
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Sujet: Re: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon] 01.03.23 15:56
Sous l'œil de Lyssa... Feat. ◊ Petite Feuille & Petite Tempête
Petite Bécasse n'aimait pas du tout la tournure que prenait la situation. Ce n'était pas ce qu'elle avait en tête en rejoignant la petite rouquine - et son frère par la même occasion - mais alors, pas du tout ! Et elle ne comprenait rien à ce qui se déroulait sous ses yeux. La soudaine agressivité de Petite Feuille l'inquiétait, même si elle s'était visiblement déjà calmée. Et cette dernière bégayait déjà une sorte d'excuse teinté d'incompréhension. Mais cela n'eu pas vraiment le temps de toucher la bruyante Bécasse. En temps normal, elle aurait certainement explosé dans des cris et autres piaillements de soulagement et de bonheur - après tout, ce n'était pas rien ! - mais les petits mots maladroits de sa camarade de pouponnière n'eurent pas le temps d'arriver jusqu'à son cerveau et de prendre tous leur sens que la voix de son grand frère s'élevait.
Et les choses ne s'arrangeaient pas. Ce n'était pas les bons mots que disait Petite Tempête. Non, ça ne se passait vraiment pas comme il fallait. Les oreilles de Petite Bécasse étaient écrasées sur son crâne alors qu'elle avait commencé à observer tour à tour le petit mâle et la petite femelle, nerveuse. Petite Feuille semblait désormais presque se ratatiner tandis que son frère explosait dans toute sa froideur, son mépris, sa haine. A mesure des mots tranchants de Petite Tempête, sa soeur gémissait des petits non et arrête tout bas. Plus bas qu'elle n'avait jamais atteint. Elle qui était toujours éclatante, explosive, qui ne savait pas chuchoter, qui savait à peine parler sans hurler. Voilà qu'elle ne laissait plus que quelques mots s'échapper dans des souffles à peine audible.
Et Petite Tempête venait d'aller à l'encontre de la tentative de la Bécasse. Petite Glycine n'était pas une bête noire. Et Petite Feuille non plus. Mais voilà que son frère venait de hurler de tout son souffle, si fort que même Petite Bécasse en avait finalement sursauté. Hurlant cette expression que Petite Feuille avait utilisée la première. Si fort que le jeune mâle en avait même toussoté. Il s'était excusé dans un soupir auprès de sa soeur. Mais ce n'était pas auprès d'elle qu'il fallait s'excuser ! C'était à Petite Feuille qu'il avait fait le plus mal ! Parce que Petite Feuille n'aimait pas quand il y avait des gros bruits. Elle n'aimait pas ce qui criait - elle le savait parce que c'était pour ça qu'on l'envoyait souvent, elle, jouer dehors, elle qui criait tout le temps. Et Petite Tempête avait fait exprès de crier le plus fort qu'il pouvait.
Ce n'était pas gentil. Et les oreilles toujours écrasées sur sa tête, Petite Bécasse s'apprêtait à le faire remarquer, elle avait même ouvert sa bouche dans une expression entre choc et tristesse mêlés. Mais une fois encore, tout allait trop vite. Tout allait toujours trop vite pour elle. Pour son esprit trop lent. Et Petite Feuille avait attaqué. Une tentative qui s'était retourné contre elle. Mais muée par la peur, cette odeur immonde qui lui collait au poil, elle n'avait pas dit son dernier mot et s'était lancée de nouveau sur le petit mâle. Et les yeux exorbités, Petite Bécasse ne parvenait plus à détacher son regard des petites gouttes de sang qui avait glissé et était tombé dans la poussière. Elle n'était même pas certaine d'à qui il était. Celui de Petite Feuille ? Qui avait été blessé par la contre-attaque de Petite Tempête ? Ou bien celui de Petite Tempête qui aurait finalement été touché contrairement à ce qu'elle avait cru de prime abord ?
De grosse larmes se formèrent sous ses yeux. Elle ne voulait pas que son frère saigne. Elle ne voulait pas que Petite Feuille saigne. Elle voulait juste s'amuser avec elle, avec lui, avec eux. Avec tout le monde. Elle voulait leur montrer qu'elle n'était plus punie. Qu'elle pouvait de nouveau sortir, qu'ils pourraient de nouveau jouer ensemble. Mais maintenant il y avait du sang. Quelques gouttes mais du sang quand même. Et la dernière fois que Petit Tempête avait vraiment saigné, il avait gardé les vilaines traces de griffures sur son nez. Elle ne voulait pas qu'il ait de nouvelles marques. Et elle ne voulait pas non plus que Petite Feuille en ait non plus !
« ARRETEZ ! » Avait-elle tenté, sa voix tremblante sous l'émotion. « Arrêtez. Arrêtez. Arrêtez. » Elle voulait que tout s'arrête. Qu'ils arrêtent de se détester. Elle voulait que Petite Tempête aime Petite Glycine et Petite Feuille. Elle voulait que Petite Glycine n'ait jamais blessé Petite Tempête. Que Petite Tempête n'ait jamais traité Petite Glycine de fille. Que Petite Feuille n'ait pas eu envie de défendre son frère. Qu'elle ne se soit pas énervé et que son frère ne lui ais jamais répondu. « S'il vous plait arrêtez. Arrêtez. » Ils avaient tous le même âge, c'était leur maman qui s'était occupé le plus d'eux. Ils étaient censés être tous amis.
Pourquoi les choses ne se passaient pas comme elles l'auraient dues ?
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Sujet: Re: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon] 04.03.23 11:46
« Aah...ahh... ahhh... »
Il n’y avait pas que Feuille qui tremblait. Tempête se tenait face à elle, vibrant de terreur. Elle n’avait plus l’apparence frêle et fragile de cette petite qui parvenait à peine à sortir de la pouponière, ni même cette arrogante et infecte chatonne qu’elle avait voulu mimer.
Non, Feuille ressemblait à une bête et, Petite Tempête, il en était le miroir. Le ventre plaqué au sol, le dos courbé et le poil gonflé, les oreilles en arrière, il la fixait de ses deux gros yeux écarquillés.
Il avait été vif, l’avait repoussé, mais il se refusait à sortir les griffes. blesser les autres membres du clan… Blesser les autres c’était-
Ce n’était pas-
UTILE. Alors pourquoi cherchait-elle à le faire ?
Et subitement, il la vit réitéré l’attaque. Bondir vers lui, vive et plus agile qu’elle ne l’avait jamais été. Fallait-il qu’elle soit si terrifié qu’un monstre avait prit sa place, subitement ? Il la sentit venir sous son ventre. Il se dressa sur ses pattes arrières en cherchant à reculer et il martela sa tête de coup de pattes. Il y mit toute sa force, toute sa peur.
Et toute sa rage qu’il sentait, subitement, se glisser en lui, pernicieuse. Grimper aux branches de la raison et s’infiltrer dans ses veines.
Et de terreur, son visage se déforma de haine alors qu’il tomba sur le dos. Et il frappe avec ses longues pattes arrières, avec violence, avec rage, avec… Avec-
« ARRETEZ ! »
Il cligna des yeux, comme s’il s’éveillait d’un rêve. Il n’avait pas fait ça pour que sa sœur soit blessée. Mais, il en était pleinement conscient, elle le serait forcément. Il ne la voyait pas, sa vision était troublée par toutes ses émotions, mais il pouvait deviner au timbre de sa voix qu’elle ne souriait plus.
Elle n’avait pas hurler de joie.
Alors, s’il s’arrêta, ce ne fut pas pour épargner Petite Feuille ou, au contraire, par peur d’elle. Il se stoppa, laissant la rouquine le frapper encore si elle le voulait, parce que blesser les autres membres du clan, ce n’était pas utile.
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Sujet: Re: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon] 07.03.23 1:53
Lycaon s'était levé tôt ce matin, ou plutôt il avait décidé d'abandonner son nid, après nuit une sommeil particulièrement courte, et entrecoupée. Il quitta la pouponnière dès l'aube, pour se promener sur le territoire et chasser un peu. Rien d'extraordinaire, donc.
Il avait passé plus de temps à juste écouter les oiseaux qu'autre chose, ainsi ne revenait-il qu'avec deux pauvres musaraignes, déjà plus affaiblis, qu'il s'empressa tout de même d'amener sur le tas de gibier, à peine à l'entrée du camps. Du moins c'était ce qui était prévu. Car ce qu'il entendit le stoppa net. Un cri, parlant de bête noir, et une voix ressemblant à Petite Tempête. Lachant ses prises, il se précipita vers la nurserie, se demandant s'il y avait une autre bagarre entre Glycine et Tempête. Il allait lui aussi hausser le ton, après avoir entendu l'hurlement de supplication de Bécasse quand il rentra dans l'abri, et fut frappé par l'odeur immanquable de peur qui occupait tout l'espace intérieur. Et tout ça venait de Feuille, principalement. Il se coupa donc net, parler fort en présence de la roussette était la pire chose à faire.
Cette dernière avait l'air tout simplement terrifiée, du sang s'écoulant de ses narines tandis qu'elle donnait de faibles coups de pattes à Tempête, qui ne ripostait pas, tout cela avec une bécasse qui semblait dépourvue, et désespérée.
Que s'était-il donc passé pour créer une si vive émotion chez sa nièce? Après avoir éliminé l'idée que Tempête l'ait attaqué physiquement, il fit un lien potentiel: le cri de tout à l'heure n'avait pas l'air d'être du à l'horreur , est-ce que ça avait ça l'attaque, et Feuille de part sa peur des sons avait vrillée? Il ne voyait que ça, mais cela paraissait très extrême comme changement, il n'aurait pas pensé que les bruits provoqueraient ...ça.
Qu'importe. Il fallait s'occuper de la situation. Il saisit délicatement Feuille dans sa gueule, séparant ainsi les deux petits avant de la poser un peu plus loin, et d'aider Tempête à se relever correctement d'une patte. Etant seul, la hiérarchisation était nécessaire. Physiquement, ils allaient visiblement tous les deux bien, les quelques gouttes de sang n'étaient plus assez plus le faire paniquer. Il l' emmènerait voir le guérisseur, au cas ou, mais pas besoin d'y courir. Discuter maintenant , tout de suite serait bien inutile , il en avait conscience: le plus urgent était de calmer la situation. Feuille semblait la plus nécessiteuse, ainsi après l'avoir posé, l'enroula-t-il sans serrer de sa queue , frottant son dos avant de murmurer tout bas, tout doucement, pas trop proche de ses oreilles."Chhh, tout va bien , respire"
Après ça, soit quelques secondes à peine,il se tourna vers les deux autres, toujours en continuant ses gestes envers Feuilles, pour aider à la calmer, mais pour aussi maintenir une barrière physique. Il épousseta quelques poussières par-ci, par-là du jeune mâle histoire de vérifier l'absence d'une quelconque plaie, avant de mettre son regard à son niveau et de demander:"Tu vas bien, rien de cassé?"
Attendant évidemment la réponse, il se tourna enfin vers la dernière, lui donnant une léchouille sur le haut du crane avant d'y poser très légèrement son museau pour lui dire doucement "C'est bon c'est fini" répondant ainsi à sa plainte précédente.
"On va évidemment parler de ce qui vient de se passer, et vous allez m'expliquer reprit-il d'un ton légérement moins doux, en se relevant, même s'il avait quelques hypothèses, il n'y avait de conclusions hâtives à tirer tant qu'il n'aurait pas toutes les versions. mais d'abord, si vous avez mal quelque part, on va de suite voir Nuage Hirsute."
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By Frui
Merci à Lou
Lycaon's:
Une oeuvre d'art signée Lou
Mille mercis Lou!
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Sujet: Re: Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon]
Sous l'oeil de Lyssa, ou comment allumer une torche [avec Petite Tempête, Petite Bécasse et Lycaon]