Râler c'est bien, à deux, c'est mieux ! [FT. Tempête de Suie]

Drôle de situation tout de même. A peine avait-elle quitter le centre du camp, qu'elle avait encore la colère qui lui monté, mais plus que ça, une profonde tristesse au fond d'elle. Son cœur devenait une cage dont les barreaux se resserraient de plus en plus. Elle avait si mal, elle qui était si proche de son oncle, le voir ainsi défendre cette peste.... Et l'autre trop idiote pour comprendre que Serre de Chouette la détestait de lui avoir voler son mentor. Et Son grand Père qui avait mis en place cette stupide règle si bien que les Etoiles même l'en avait puni, en lui grillant les poils.

Quelle pourriture vraiment, cette règle de mentor que l'on attitre plus si bien que les apprentis eux même choisissent. Du favoritisme irrespectueux, alors pourquoi ? Pourquoi sa seule envie était d'aller s'enterre dans un trous de lapin et de ne plus jamais en sortir ? Une idée bien sombre vient alors dans l'esprit de Serre de Chouette, une idée très étonnante venant d'elle. Elle se mit à marcher proche des racines, se dirigeant en direction du Rocher au Serpent.

Qui sait elle trouverait peut-être là bas du réconfort dans un serpent venimeux ? Peut-être même qu'elle pourrait l'attraper sans le tuer et l'utiliser contre Bécasse ? L'idée était alléchante, mais elle avait beau réfléchir, elle se doutait déjà de la réaction que les autres aurait contre elle. Alors pourquoi pas juste s'asseoir là bas et attendre qu'un d'entre eux se manifeste pour défendre son territoire. Elle aviserait ensuite.

Cependant une fois arrivée... Elle n'eut pas le courage de grimper sur les rochers. En fait, elle restait là assise en bordure de forêt à toiser les nuanciers grisâtre sur lequel quelques queues verte faisaient leurs apparition. L'herbe sous ses pattes avant devenaient de la bouilli tellement elle rentrait et sortait ses griffes pour ne pas craquer amèrement. Ce serait leur donner trop de plaisir que de craquer maintenant.

Quand il s’était levé, ce matin-là, Cœur Sauvage avait demandé à lui parler. Ne se doutant de rien, il l’avait suivi, ne soupçonnant pas un instant l’annonce que lui ferait la femelle. Elle allait devenir une ancienne, voilà ce que lui dit la chatte rousse. Elle l’annoncerait à leur retour à Étoile Foudroyante et passerait la journée à préparer son nid pour sa nouvelle tanière.

Mais Tempête de Suie avait du mal à digéré la nouvelle. Pour lui, il s’imaginait surtout que sa compagne ne voulait plus être en sa compagnie. Tout bas, il maudit sur sa mère, qui avait choisit pour compagnon le seul chat domestique du Clan. Et maintenant, il en subissait les conséquences. Il en avait envie, mais il ne voulu pas s’énerver sur Cœur Sauvage. Comme s’il avait un semblant de raison.

Tête basse, il suivait sa compagne, sur le chemin du camp, quand elle attira son attention pour lui pointer du bout de la queue, un de leur camarade. Pas n’importe quel camarade, il s’agissait de Serre de Chouette, sa nièce. Elle semblait se diriger vers les Rochers aux Serpents. Seule. Ce qui était dangereux. Il intima à Cœur Sauvage de rentrer, qu’il ramènerait la jeune guerrière au camp. La vétérane fronça les sourcils, peu encline à les laisser seuls au milieu des vipères, mais se reprit. Elle ne se sentait plus la force d’affronter une vipère.

Tempête de Suie observa un instant la guerrière rousse s’éloigner. Elle boitait, non ? Elle s’était blessé lors de la dernière chasse ? C’était pour ça, qu’elle allait chez les anciens, pour une blessure de rien du tout ? Il se retourna vers Serre de Chouette et se mit à la suivre.

Quand la guerrière brune s’arrêta au bord de la clairière, il fit craquer une brindille, comme pour s’annoncer, s’approcha tranquillement d’elle, lui effleurant l’épaule du bout de la queue.

- Qu’est-ce que tu fais toute seule ici ? On t’a jamais appris que c’est dangereux, une vipère ?

Il s’assit aux côté de la femelle, la tête légèrement penchée dans sa direction pour l’écouter. Il crû bien apercevoir un air maussade, au visage de la jeune chatte, elle qui était habituellement si pétillante.

- Est-ce que tu veux en parler ?

Comme ça, il ne penserait plus à sa compagne qui ne voulait plus de lui.

Drôle d'ironie, elle qui voulait être seule voilà qu'elle se retrouve a entendre une brindille se briser. De quoi avertir toutes les vipères du coin de sa présence. Les oreilles de la femelles se rabattent sur son crâne. Elle était prête à gronder l'apprenti qui viendrait la déranger dans son envie de solitude, mais lorsqu'elle tourna la tête elle ne fut que surprise en voyant là son oncle. C'était Tempête de Suie, un de ses parenté qu'elle ne côtoyé que très peu, trop peu peut-être, si bien que ca devait être la deuxième ou troisième fois qu'elle se trouvait seule avec lui. Les patrouilles de chasses ne comptant pas. Serre de Chouette redressa ses oreilles l'air de rien, il fallait paraître approximativement normal.

- Qu’est-ce que tu fais toute seule ici ? On t’a jamais appris que c’est dangereux, une vipère ?

Ironie, quel malheur voilà qu'elle allait devoir se le coltinait si elle comprenait bien. Sinon il n'aurait sans doute pas fait cette remarque. Elle se retient pourtant de maugréer des paroles cinglantes sur le fait qu'elle n'était plus une apprentie et qu'elle n'avait pas besoin d'être surveiller de la sorte. Mais elle ne le connaissait pas bien et elle ne savait pas comment il réagirait à ce caractère de chien qu'elle avait ces derniers temps. Il du remarquer sa mine des plus renfrogné, car le commentaire qui s'en suivis le laisser penser.

- Est-ce que tu veux en parler ?

Au final il semblait moins froid que les dernière fois où elle l'avait aperçu, d'habitude il lui paraissait plutôt agressif et fourbe, mais là il avait ce quelques choses que les félins peiné ont, comme ce petit air affaiblit par une mauvaise nouvelle, il ne laissait pourtant rien paraître, mais il était pourtant plus doux. Elle réfléchit un long moment, puis elle se dit que finalement se rapprocher de cet oncle pourrait peut-être faire de la peine à Coeur Brisé ? Lui qui lui en avait fait tant ces derniers jours.

-C'est compliqué.... soupira d'abord Serre de Chouette. Disons que je me sens profondément seule et abandonné en ce moment, surtout ces dernières lunes. Depuis la perte de Coeur de Loutre en fait....

Surtout ne pas trop s'étaler dans les détails, car c'était souvent ainsi que l'on se retrouver à trop en dire et pire à se faire avoir dans des pièges qui ne sont plus contrôlables.

Elle eût d’abords l’air mécontente, mais finalement Serre de Chouette s’ouvrir tout doucement à lui. C’était la mort de Cœur de Loutre qui la touchait. Evidemment, ça ne pouvait être que ça. La guérisseuse était morte encore tout récemment. Le mâle ne s’était pas trouvé trop affecté, il ne s’en était jamais senti trop proche. Mais, il ne voulait pas l’abandonner dans cet état. Alors, doucement, il posa la queue sur l’épaule de sa nièce.

- Je n’aurais pas la prétention de dire que je connais ce que tu ressens actuellement, je n’ai perdu personne de ma fratrie. Je ne saurais pas trouver les mots pour te réconforter. D’ailleurs, peut-être que tu n’en a pas envie.

C’était maladroit, parce qu’il ne savait pas quoi dire. Il ne pourrait pas trouver les mots justes pour la consoler. Tempête de Suie préféra se taire et rester là, silencieux. Le guerrier voulait lui faire comprendre qu’il lui prêtait une oreille pour l’écouter, et une épaule pour pleurer. Un soutient silencieux, en soit. Mais peut-être que ça aussi, elle n’en voulait pas.

- Tu n’es même pas obligée d’accepter ma présence. Mais j’avoue être inquiet pour toi.

C'était étonnant d'avoir un oncle que l'on ne connaissait pas et de considérer un chat totalement étranger à la famille comme une oncle. Elle comparait Tempête de Suie et Masque du Serpent, l'un elle l'avait tout de suite accepter dès son plus jeune âge, l'autre, elle l'avait a peine croisé durant des patrouilles. Pourtant, c'était Suie qui était là ce jour-là posant sa queue sur ses épaule de manière inquiète.

- Je n’aurais pas la prétention de dire que je connais ce que tu ressens actuellement, je n’ai perdu personne de ma fratrie. Je ne saurais pas trouver les mots pour te réconforter. D’ailleurs, peut-être que tu n’en a pas envie.

Il l'avait dit ce n'était pas du tout réconfortant, et ca ne fit qu'amplifier cette sensation de tristesse dans son cœur, bien qu'il restait là silencieux, à l'attente d'un mot ou un autre qui sortirait du gosier de sa nièce. Elle se taisait. A quoi bon parler à quelqu'un qui ne pourrait pas vous consoler se demander-t-elle. Mais ce fut encore plus étonnant d'entendre la suite.

- Tu n’es même pas obligée d’accepter ma présence. Mais j’avoue être inquiet pour toi.
Inquiet pour une nièce que l'on avait à peine côtoyé Elle repensait à Arc-en-Ciel sa tante sur qui petite elle se baladé sur le dos, pour traverser le camp remplit de boue. Puis elle revit des image amusante avec ses sœurs, la course dans les bois avec Loutre, les papotage entre fille avec Sourire Renard et Loutre. Les commérage en famille quand Coeur Brisé les rejoignait.... Coeur Brisé, rien que de penser à lui, lui faisait l'effet d'un étau au coeur, leur dispute l'avait marqué et elle se mit à griffer violemment un morceau de terre devant elle. Sa soudaine laissait place à une phrase sortie dans un souffle.

-Tout ça c'est la faute de cette Bécasse !


Elle avait tout dit, en une phrase elle avait résumé le fond de ses problème actuel, l'apprentie de son oncle avait envenimé leur lien si précieux au yeux de Serre de Chouette. Qu'est-ce que penserait Coeur de Loutre en la voyait, elle qui était si douce et aimante avec les apprentis. Elle fit volteface en regardant Tempête de Suie dans les yeux, des siens fendus.

-Tout çà c'est de sa faute à elle, à cause d'elle j'ai tout perdu !

Serre de Chouette se mura d’abord dans le silence, Tempête de Suie écouta le silence. Les oiseaux chantaient autour d’eux, comme s’il n’avait jamais de soucis, infatigables. Il aurait pu apprécier ce moment, mais il avait la tête et le cœur trop pleins pour ça.

Il se reconcentra sur Serre de Chouette quand celle-ci lui parla. Pas pour le chasser, juste pour lui livrer ce qu’elle avait sur le cœur. Elle rejetait la faute en boucle sur Nuage de Bécasse. Nuage de Bécasse qui lui avait soi-disant tout prit. Il se creusa un instant la tête pour savoir qui était la novice dont elle parlait. Ah oui. La fille de Source Fleurie.

La guerrière semblait avoir une certaine animosité contre la novice. Elle se disait être seule, qu’on lui avait tout prit. Le guerrier laissa flotter un petit instant le silence, réfléchissant à ses mots.

- Tu dis être tout seule, mais il me semble que ce matin j’ai mangé avec Belle Châtaigne. J’ai aperçu Bec Croisé, ce matin. Quand je me suis réveillé, j’ai vu Sourire de Lièvre dormir, pourtant. Ce que je veux dire, c’est que, tu n’es pas toute seule. Nuage de Bécasse ne t’as pas tout prit.

Il fit un pause, pour chercher d’autres mots. Ce n’était vraiment pas son fort, ce genre de discours. Il voulait que la jeune femelle comprenne son message. Peut-être que la femelle ne l’entendrait pas de cette façon, mais il espérait qu’elle comprendrait.

- Ce que je veux dire, c’est que, t’es pas toute seule. Des fois, les liens, ça se fait, ça se défait et ça se répare aussi. Le fait que Nuage de Bécasse s’entende avec Cœur Brisé ne devrait pas t’empêcher de bien t’entendre avec lui.

Tempête de suie n'avait pas si tord, oui elle n'était pas complètement seule. Bec Croisé, qu'elle voyait quand même souvent dans le camp était un véritable amour avec ses sœurs et elle, bien que plus souvent rapproché de Sourire de Lièvre. Sa mère Belle Châtaigne et elle même s'était beaucoup rapprocher depuis la mort de Cœur de Loutre. Renard d'Ambre, qui est sa sœur de sang, sa jumelle, n'avait jamais vraiment eut besoin d'être proche d'elle pour la comprendre, et en ce moment, elle semblait s'éloigner plus encore. Quant à Sourire de Lièvre sa sœur de lait, il était facile de l'aborder et de l'apprécier et chaque instant a ses côtés était une douceur à son cœur.

Il avait donc raison sur le fait que Serre de Chouette ne s'était pas fait déposséder de tout, sa famille étant l'argument parfait. Cependant elle l'avait déposséder d'une chose importante à ses yeux, le lien puissant qui les unissait elle et son oncle. Quoi que, dans sa tête la pensée des dernières paroles que lui avait adresser Brisé lui revinrent. Elle resterait toujours sa première et unique première apprentie.

- Ce que je veux dire, c’est que, t’es pas toute seule. Des fois, les liens, ça se fait, ça se défait et ça se répare aussi. Le fait que Nuage de Bécasse s’entende avec Cœur Brisé ne devrait pas t’empêcher de bien t’entendre avec lui.

Vrai à nouveau. Mais qui était cet oncle à qui elle n'avait jamais parlé et qui pourtant avait de bon conseil ? Elle le dévisageait un instant avec perplexité, la gueule légèrement entrouverte. Donnant à la guerrière un air niais et légèrement candide. Elle finit par secouer son museau pour en faire sauter l'expression bizare qui s'y était figer, avant de demander à Tempête de Suie.

-Comment ça va toi sinon ? Et comment sa se fait que l'on n'est jamais réellement discuter ainsi ?

Quand elle comprit ce que voulu dire Tempête de Suie, Serre de Chouette eût une moue un peu niaise au visage. Ce qui fit doucement rire son oncle. Mais quand la plus jeune lui demanda pourquoi ils n’avaient jamais parlé, le plus vieux gratta la terre un peu gêné.

- Eeeeeerhm, comment dire ? J’ai été jeune et con, quand j’étais plus jeune, je tapais sur les membres de ma fratrie, ça a brisé des liens. La seule qui me tenait tête, c’était ta mère. Bon, de l’eau à coulé sous les ponts depuis et je me suis assagit en vieillissant mais on est pas très proches. On passe des moments ensembles de temps en temps, mais c’est rare.

Est-ce qu’il le regrettait ? Pas vraiment, ça lui allait bien comme c’était. Pour être honnête, l’idiotie de Tête de Chêne et la paresse de Bois Fleuri lui tapaient grandement sur le système. Il n’appréciait vraiment que pleinement la présence de Belle Châtaigne, mais bon, chacun sa vie. C’était bien ainsi. Pas besoin de faire semblant de s’apprécier.

- Enfin, t’en reste pas moins ma nièce, ça m’empêche pas de t’apprécier et de te souhaiter tout le bonheur du monde, bien sûr. Et même si ta mère et moi on est pas particulièrement proche, te sent pas gênée de venir me voir quand ça va pas, hein. Je serais content de t’apporter des conseils.

Il se tut, juste pour apprécier le silence. C’était ça, oui, si les adultes ne s’entendait pas, ce n’était pas obligé d’être pareil pour leur enfant. Même si la différence d’âge était plutôt flagrante, entre eux.