Tombée du ciel - pv Luciole

Elle souffle un bon gros coup avant de bander ses muscles. Après plusieurs jours d'entrainements elle se sent enfin prête à s'attaquer à des arbres plus conséquents. Qui aurait cru que elle la chatte des villes se découvrirait une passion pour l'escalade des arbres suite à une discussion avec une infirme ? On aurait dit un début de mauvaise blague, de celle qu'on pouvait entendre filtrer d'une cage que tout le monde préférait éviter d'approcher. Elle chassa le mauvais souvenir et s'élancer de toutes ses forces vers le ciel. Elle sentit ses muscles s'actionner, son corps se tendre, ses griffes briller au soleil.

Ses pattes avant vinrent taper le tronc de l'arbre en premier, s'y enfonçant d'un geste sûr alors que son arrière-train se rabattait au plus proche de l'écorce. Juste le temps de pouvoir à nouveau se propulser vers la branche qu'elle visait et de l'atteindre adroitement. Un peu de bois vola derrière elle, trahissant son passage. Les griffes fermement planté dans la branche sélectionnée elle bondit vers la plus proche afin de poursuivre sa progression vers la cime. Concentrée sur ses choix de branchages, elle gravit ainsi lentement mais avec assurance le cèdre massif qu'elle avait choisi jusqu'à ce que les branches soient trop rapprochés et les feuillages trop touffus pour qu'elle puisse les traverser.

Elle tourna la tête vers le bas et découvrit avec satisfaction qu'elle était au point le plus culminant de tous ses exercices d'escalade. Elle redescendit prudemment vers le bas du cèdre. Très bien, maintenant venait la partie la plus difficile de son entrainement : avancer d'arbre en arbre. elle commençait tout juste à le faire et devait donc bien faire attention dans ses manœuvres. Le sol devait se trouver à deux bons mètres ce qui limiteraient le risque de blessure en cas de chute. Elle inspira profondément et s'élança. D'abord très prudemment puis de façon de plus en plus assurée. Elle bondissait de branche en branche, d'arbre en arbre. Après un bon moment de course elle finit par relâcher son attention. Grosse erreur. Sa patte arrière loupa sa prise et elle se retrouva suspendu le bas du corps dans le vide. Merde.

Bon que lui a dit la maman de Molly dejà, que faire dans ce genre de situation ? déjà, ne pas paniquer. elel se force à se calmer, s'agiter de l'aidera en rien, elle perdra juste des forces. ensuite, estimer la situation. Elle force sur ses pattes avant pour se redresser mais elle à déjà trop usé de ses muscles et il lui est impossible de se relever. Un coup d'oeil vers le sol lui indique que se laisser tomber pourrait lui occasioner une nouvelle blessure. elle estime en avoir assez comme ça. Bon. peut-être que paniquer est louable finalement.

« - Ne bouge pas, j'arrive ! »

Elle sursaute en entendant la voix venue de nul part et manque de lâcher sa prise. Elle renfonce ses griffes aussitôt dans la branche tandis que son corps s'agite brièvement pour retrouver son équilibre. Il ne mùanquait plus que ça. Un témoin. En humant l'air elle constate avec horreur qu'il s'agit d'un chat de clan. est-ce que cela signifie qu'elle est sur le territoire ? Le sol et les cimes ne peuvent pas appartenir à un clan... pas vrai ? Misère.

Un léger bruit de bruissement lui indique que l'inconnu est en train d'escalader l'arbre à son tour pour venir à son aide. Bon, au moins il n'a pas décidé de la regarder s'écraser, ce devrait être un bon signe. D'ailleurs, alors que le matou s'approche elle identifie finalement qu'il s'agit plutôt d'un elle. Sa sauveuse la saisit alors par la gorge. elle se raidit brièvement, l'imaginant la balancer avec un rire machiavélique de la branche. mais non, la femelle est là pour l'aider et l'assiste à remonter jusqu'à son perchoir.

« - C'est bon, tout est finit, tu ne risques plus de tomber. »

Clouée à la branche, les pattes enserrant encore de frayeur le bois dans une étreinte étrange, elle n'ose pas se relever. De un, par qu'elle a peur de retomber. De deux, parce que l'inconnue est toujours là et qu'elle n'a pas envie de croiser son regard. Il y a un moment de flou où chacun reste ainsi dans sa position. puis elle finit par comprendre que l'autre chatte n'a pas l'intention de repartir comme de rien n'était. Merde, elle va devoir s'expliquer et surtout-

M-merci. La honte.

« - De rien. »

Elle doit se retenir de l'envoyer bouler tant ses oreilles sont rougies d'humiliation de s'être retrouvée dans cette mauvaise posture face à une inconnue. Encore. Et puis elle n'est plus sûre d'être dans son droit de promenade maintenant, si ça se trouve elle a trépassé une frontière et est en tort. Dans ce cas mieux vaut éviter de se montrer désagréable. Après tout elle n'a pas encore les pattes sur la terre ferme. Elle se force à se décontracter un peu tout en restant prostrée.

« - Ton nom ?

Elle prend sur elle et décide de redresser la tête pour croiser le regard de sa sauveuse. Elle se rend alors compte que l'autre la fixe intensément. Depuis combien de temps ? Brutalement elle se souvient d'à quoi elle ressemble. A force de ne pas se regarder et de trainer dans son coin pendant des jours elle en oublie qu'elle ressemble à ça. Déjà qu'elle écope de regards surpris à la Tribu, pas surprenant d'un chat de clan la dévisage comme une bête curieuse. Elle toussote pour se donner un peu de consistance.

Je hm Ecarlate. Répond-t-elle enfin.

« - Oh, « Écarlate », vraiment ? »

C'est la première fois qu'elle dit son nom à un chat de clan il lui semble. ou alors juste elle se souvient plus; mais en tout cas c'est la première fois qu'un félin à cette réaction à l'entente de son nom. Est-ce que l'autre se moque d'elle ? C'est pas très gentil. en plus elle est très fière de s'être trouvé ce nom là. Elle a envie de lui siffler qu'elle aurait bien aimer avoir des parents pour qu'ils lui donnent un nom mais elle se retient. Si ça se trouve elle en fait trop, ou elle a mal compris.

Elle sursaute quand l'autre se rapproche encore davantage d'elle. Ca lui donne l'impression d'être une bête curieuse, un jouet pour chaton particulièrement amusant. Ca lui plait pas du tout. Elle plisse le museau en constatant que la femelle a pas l'air de vouloir reculer. Alors c'est elle qui recule d'un pas et la forme de la branche la pousse à devoir se redresser malgré elle. Ca lui fait se rendre compte qu'en fait elles font presque la même taille. Maintenant leurs yeux sont au même niveau.

« - Mon nom est Luciole des Bois, guerrière du Clan de l'Ombre. Si tu le peux, je t'invite à me suivre. »

Elle réagit pas parce que en vrai elle s'en fiche un peu quoi. Déjà elle a pas demandé parce que ça l'intéresse pas alors pourquoi l'autre lui dit. Ensuite ça sent vraiment le roussit cette histoire de présentation et ça lui confirme parce que apparemment elle doit suivre sa sauveuse. Et pour aller où ? Jusqu'à son clan ? Très peu pour elle, merci bien. Et puis elle a d'autres problèmes en ce moment. Notamment le fait qu'elles ne sont toujours pas redescendues à terre.

Et on descend comment ? Elle lâche, espérant que ça mettrait fin à l'injonction.

Elle regarde l'autre se préparer à entamer le chemin de la descende sans plus de préoccupation pour elle. Elle se dit que c'est vraiment bien la peine qu'on lui sauve la mise pour ensuite la laisser dans l'embarras ainsi. Mais heureusement la chatte ombreuse se retourne à sa question... pour la fixer d'un air étonné. Ah super.

« - Tu ne sais vraiment pas... ? »

Elle rougirait presque de honte à la question. Elle est à la fois franchement vexée et très embarrassée d'être prise en défaut comme ça. si elle sait, la maman de Molly lui a expliqué. mais elle a eut tellement peur d'y laisser sa peau tout à l'heure qu'elle ne se sent pas en capacité d'appliquer la méthode qu'on lui a enseigné. Elle aurait bien aimé être encore un chaton et qu'on la porte jusqu'en bas. Manque de chance ce n'est plus le cas.

« - Tu n'as qu'à me regarder. Je vais descendre la première et, après, fais comme moi. Si tu glisses, je te rattraperai ; j'ai de la force ne t'inquiète pas. »

Plus facile à dire qu'à faire mais elle obtempère. déjà parce qu'elle n'a pas le choix. ensuite parce que l'autre femelle fait l'effort de prendre le temps de lui montrer elle ne va pas cracher dessus. Elle s'approche à pas mesurés afin de suivre la descente de l'autre avec attention. A la regarder faire ça n'a pas l'air si compliqué mais elle sait bien que dans les faits les choses ne vont pas se passer comme ça. Et hop, voilà l'autre déjà en bas.

« - À toi ! »

O...K... Elle lâche avec peu d'assurance, et surtout pour ell-même.

Elle inspire à grand coup pour se donner du courage avant d'entreprendre à son tour la descente. les muscles bandés par l'effort, le regard rivé sur le tronc et les griffes fermement planté à chaque prise, elle progresse très lentement mais sûrement vers la terre ferme. A voir le sol se rapprocher de plus en plus elle sent le soulagement l'envahir. peut être est-ce cela qui lui fait baisser sa concentration,. ou juste une mauvaise prise. ou sa poisse récurrente. Mais toujours est-il qu'à un mètre du sol voilà sa patte gauche qui dérape.

La descente finement orchestrée devient une glissade express et le dernier mètre disparait en un clignement d'œil. Là voici qui passe de cramponner au tronc à assise au sol dans un mélange de mousse décrochée et d'éclats de bois. ca n'a pas été particulièrement bruyant ou dangereux. ce qui est embêtant c'est plutôt qu'elle vient de s'emplafonner l'autre et les voici tête contre tête, les fourrures emmêlées.

Ahem désolée. Elle marmonne.

Elle s'empresse de reculer afin de relaisser de l'espace vital à la femelle ombreuse. prétextant de s'ébrouer, elle entame un nettoyage de son pelage tout hérissé et encrasser d'éclats de branches. Ca lui permettra d'être propre et de ne pas recroiser le regard de l'autre tout de suite. Peut être que quand elle aura redressée la tête, la guerrière aura finalement décidée qu'il est mieux que chacune aille de son côté.