Drôle de vie ► Cœur Maudit - end

Cœur Maudit griffait, mordait le plus fort qu'il pouvait, il voulait blesser la créature pour la faire fuir. Le renard réussi à propulser le matou au loin, il retomba lourdement au sol et échappa un grognement sourd, plus de rage que de douleur. Alors que le rouquin l'avait projeté sur le côté, il retournait sur lui pour l'attaquer. Le guerrier eu à peine le temps de se relever pour se remettre à l'attaque, que sa compagne de patrouille fonce sur l'animal en furie. Elle enchaînait rageusement les coups de pattes, et le renard commençait à faiblir. Elle est peut-être naïve, mais elle s'en sort plutôt bien. Je devrais lui témoigner plus de respect.

« Meurs, meurs, meurs, sale renard ! »

L'animal roux attrapa la guerrière par la peau du cou, et la jeta au loin. Le félin brun courut vers Esprit Lent, et la regarde avec des yeux inquiets. Elle va bien ? Avant qu'il n'ai le temps de lui demander, elle lui dit :

« Désolée, je devais le taper, il était vraiment trop méchant ! »

Alors que le renard approchait d'eux en grognant, l'air menaçant, la guerrière se releva, elle ne semblait pas trop blessée. Le mâle était prêt à l'aider pour qu'elle tienne sur ses pattes si jamais elle vacillait. Le matou réfléchi en vitesse. Faut le faire fuir, on n'arrivera pas à le tuer, mais le faire partir c'est possible. Hum... Puis il eu une idée :

« Si on le déstabilise, on peut le faire fuir je pense. Tu vas aller discrètement sur un côté pendant que je me charge de l'avant. Je te ferais un signe pour attaquer. »

Le guerrier se retourna vers l'animal et le fixa d'un œil mauvais. Il crachait sur la bête pour la provoquer, et surtout pour qu'il se concentre sur lui et non sur la minette qui accompagnait Maudit.

« Sale bestiole, je vais me faire un malin plaisir à t'étriper. »

Le mâle brun savait très bien que le renard ne le comprenait pas, mais ses paroles accentuaient l'agressivité apparente du matou. Une fois que Esprit Lent fut en place, il lui fit un signe de queue en direction de la bête pour lancer l'assaut. Il bondit en direction des mâchoires écumantes de rage du renard, pendant que sa camarade sautait sur son flan. Les griffes dehors, il reprenait les mêmes gestes que tout à l'heure, il essayait de blesser le rouquin au niveau des yeux pour l'aveugler. Avec ses crocs, il réussi à déchirer un bout de l'oreille de l'animal qui hurla de douleur et de rage. En revenant au sol, il jetait des coups de pattes en avant pour essayer de l'intimider. Il ne voyait la guerrière, alors il lui lança :

« Esprit Lent? Tout va bien? »

HRP:

Esprit Lent avait un peu ma à l'épaule. La chute n'avait pas été douce, mais elle s'en sortait sans trop d'égratignures. Le démon roux ne semblait pas ravi de leurs attaques, et on voyait que son sang commençait à bouillir dans ses veines. La guerrière n'était pas vraiment certaine qu'elle avait bien fait de l'échauffer encore plus ...

« Si on le déstabilise, on peut le faire fuir je pense. Tu vas aller discrètement sur un côté pendant que je me charge de l'avant. Je te ferais un signe pour attaquer. »

Elle l'observait avec le sérieux d'un enfant durant un jeu. Opinant vivement du chef, elle se coula en douce vers le côté du renard, dont l'attention était toute entière tournée chez Coeur Maudit. Le cœur de la tigrée se serra, elle espérait que le guerrier ne faisait pas un pari trop risqué ...

Une fois qu'elle fut environ à l'endroit indiqué, elle croisa le regard du matou, puis vit son signal d'attaque. Toutes griffes dehors, elle bondit sur la bête, lacérant ses côtes d'un air remonté. Touche pas à Maumau ! Elle mordit à pleines dents entre les côtes de l'animal, qui hurlait de rage et de douleur. La blessure était loin d'être superficielle, et il fut difficile de faire lâcher prise à Esprit Lent.

« Esprit Lent ? Tout va bien ? »

Elle leva les oreilles, ôta ses crocs de la fourrure rousse, juste avant que le renard ne décide de s'écrouler sur le côté, bloquant le bassin de la tigrée sous son poids. Il tentait d'attraper la gorge et les oreilles de la femelle, qui hurlait de panique.

« MAUDIT ! JE SUIS COINCÉE, FAIS-LE PARTIR ! FAIS-LE PARTIR !! »

Elle se contorsionnait, les yeux noyés de larmes, échappant aux mâchoires de fer du renard. Une dent déchira la peau de son épaule tigrée, et elle poussait avec puissance la bête aux yeux fous, attendant l'aide de son ami, afin de se libérer de ce poids qui lui écrasait son corps à partir de ses cuisses.

Esprit Lent : 150/200
Cœur Maudit : 170/200
Renard : 100/200

HRP :

La bête faisait quelques pas en arrière. Il avait mal, s’était sûr. Ses hurlements de douleurs devaient s’entendre à des kilomètres. Dégage, vite. Le guerrier était à ras du sol, lançant de puissant coup de patte au renard. De la blessure, causée par le guerrier, s’échappait le liquide pourpre qui était indispensable à la vie. La bête avait réussi à touché l’oreille du matou, cependant la blessure était moins importante. Œil pour œil, dent pour dent…
Il n’avait toujours pas de nouvelle d’Esprit Lent, il ne voulait pas la rejoindre pour éviter que l’animal se concentre sur elle. Mais la créature rousse décide soudainement de s’écrouler sur le côté, celui où la guerrière était. Maudit ne savait pas si elle avait réussi à lui échapper, il commençait à avoir peur pour elle.

« MAUDIT ! JE SUIS COINCÉE, FAIS-LE PARTIR ! FAIS-LE PARTIR !! »

Ni une, ni deux, le guerrier fonça, crocs et griffes dehors. Il se mit alors entre les dents de l’animal et la guerrière. Ni pense même pas. Debout sur des deux pattes arrières, il gronda de rage et se jette sur sa gueule du rouquin. Il lui mord férocement son long museau pour qu’il parte. Il se battait avec la férocité du tigre, Maudit était dans une frénésie sans nom. En le lâchant, il fit le gros dos, le poil ébouriffé par la rage. Par son attaque le renard se relève et recule doucement. Il était plein de sang, le sien mélangé à celui des chats. Le matou brun recula vers sa camarade pour l’avoir dans son champ de vision. Il miaula d’une voix forte :

« Esprit Lent ?! »

En attend qu’elle réponde, le guerrier frappait l’air violemment quand le rouquin essayait d’approcher pour en finir avec les félins. Reste attentif, une erreur et c’est terminé pour nous. Il décide de se mettre à côté de la minette, elle était blessé, salement en plus. Son épaule était touchée. Elle semblait totalement paniquée. Rassure là, où elle ne se relèvera pas. D’un geste qui se voulait réconfortant, il pressa son museau sur Esprit Lent, et lui lécha le haut du crâne. Le guerrier espérait vraiment qu’elle aille bien, il s’inquiétait de plus en plus. Il lui dit, moins fort cette fois et de manière plus douce

« Tu vas bien ? T’inquiète pas, je suis là. Je te défendrais quoi qu’il arrive, même si je dois en mourir. »

Esprit Lent entendit le rugissement de son compatriote. Soulagée, elle cessa de hurler, et s'esquinta à tenter d'éviter les coups de mâchoire furieux du démon roux. Cœur Maudit se plaça entre elle et le monstrueux animal, qui avait les yeux exorbités par la rage et l'envie de leur déchiqueter les boyaux jusqu'à ce qu'ils ne soient plus que des paillettes d'hémoglobine.

Surpris par l'agressivité du mâle, le renard recula, cessant d'emprisonner le corps de la tigrée, qui se traînait en hâte vers son compagnon de galère. Leur assaillant n'était plus qu'un amas de morceaux de chair, le museau en charpie, les côtes auxquelles il manquait des touffes de poil, l'air globalement misérable.

« Esprit Lent ?!
- Je ... Je suis là ! »

Cœur Maudit tenait le renard en respect. Ce dernier hésitait à retenter une attaque, constatant à quel point ils étaient tenaces, mais également à quel point ils étaient fatigués. Certes pas autant que le rouquin, mais pas assez pour subir un déferlement de coups d'un adversaire aussi robuste que lui.

Encore un peu sonnée, elle sentit une pression sur son crâne, et constata avec étonnement que Cœur Maudit était l'auteur de ce geste affectueux. C'était à n'y rien comprendre ! Avant l'épisode du renard, il semblait l'ignorer, voire même la déprécier. Maintenant, il la rassurait comme une enfant ! Est-ce qu'il se moquait d'elle ?

« Tu vas bien ? T’inquiète pas, je suis là. Je te défendrais quoi qu’il arrive, même si je dois en mourir.
- Mais ! Je veux pas que tu meures, moi ! »

Sa voix était un peu aiguë, un peu criarde, mais la guerrière avait retrouvé sa contenance. Elle se dressa sur ses pattes un peu endolories, et elle jaugea le monstre du regard. Il ne bougerait pas. Un instant, Esprit Lent fut tentée de relancer l'assaut. Elle s'avança imperceptiblement, ce qui eut pour effet de faire bander ses muscles à leur adversaire, avant de se raviser. Non, elle prenait trop de risques à agir de la sorte.

Pour une fois, il fallait qu'elle réfléchisse avant d'agir. Cœur Maudit semblait prêt à en découdre, mais il était aussi amoché. Pas aussi méchamment que le renard, mais un peu quand même. Esprit Lent ne voulait pas prendre le risque qu'il se blesse plus encore. Elle s'approcha en murmurant du félin, susurrant à son oreille :

« On en profiterait pas pour partir, maintenant ? Il est pas bien, et nous non plus. Il pourra pas nous suivre longtemps, il a trop mal, et nous, on gagne rien à le taper encore. Tu veux bien qu'on parte ? »

Désormais, Esprit Lent était plus nerveuse, moins ancrée sur ses appuis. Elle ne pourrait de toute manière pas lancer un assaut qui vaille le coup.

Esprit Lent : 150/200
Cœur Maudit : 150/200
Renard : 70/200

« Mais ! Je veux pas que tu meures, moi ! »

Elle est adorable. Alors qu’il voulait l’aider à se relever, cette dernière se remet sur ses pattes, comme si ce que je viens de lui dire, lui a donné des ailes. Tant mieux. Maudit se remit face à la bête pleine de rage. Elle faisait pitié à voir, son oreille déchirée, sa tête et son flanc ensanglantés. Le guerrier continuait de se montrer menaçant envers leur adversaire, il était encore bien capable de se battre sans problème. Le renard lui n’osait pas approcher, il semblait mal au plus haut point. Esprit Lent fit mine de s’approcher, comme prête à retourner au combat. C’est peut-être pas une bonne idée… Il s’approche de la guerrière pour lui parler mais elle le devance.

« On en profiterait pas pour partir, maintenant ? Il est pas bien, et nous non plus. Il pourra pas nous suivre longtemps, il a trop mal, et nous, on gagne rien à le taper encore. Tu veux bien qu'on parte ? »

La minette semblait nerveuse. Elle avait raison. Et puis même, la créature partirait d’elle-même comprenant que les deux chasseurs de l’ombre sont plus résistant que prévu, et puis il fallait que la tigrée s’occupe de sa blessure, elle était importante, du moins assez pour que Maudit s’inquiète. Doucement, sans quitter le rouquin des yeux, il lui a dit :

« Oui, tu as raison, pars devant, j’te suis. »

Le mâle reculait doucement, tout en crachant sur la bête. Cette dernière reculait elle aussi, le combat s’arrêtait là. C’est une bonne nouvelle. Satisfait, il retourne auprès de la guerrière. Il se met à côté d’elle, prêt à la soutenir si jamais elle se sentait mal. Il se rendit compte, une fois la colère passée, que lui aussi était bien touché. L’adrénaline du combat lui avait fait tout oublier. Son oreille était trouée, laissant la marque de dent de l’animal, et son épaule était entaillée. Encore, ils s’acharnent tous sur elle.

« Faut que tu ailles voir Esprit Soucieux, histoire que ton épaule ne s’infecte pas. »

Finalement, il s’était mis à apprécier la guerrière. Elle est peut-être très enfantine, mais ne reste pas moins redoutable. Et dire qu’il fallait un combat pour qu’il voit la valeur d’Esprit Lent. Le mâle de l’ombre se sentait un peu honteux de la manière dont il l’a traité tout à l’heure. Elle méritait son respect tout autant que les autres. Comme pour se rattraper, il lui lança :

« Tu veux de l’aide pour marcher ? »

Il était sincère, sans aucune once de moquerie. Il voulait lui montrer, autrement qu'avec des mots, qu'il se sentait coupable de l'avoir insulté. Elle est simplement plus joyeuse que les autres dans ce monde fait d'ombre et de ténèbres.

« Oui, tu as raison, pars devant, j’te suis.
- Mais ! ... »

La femelle faillit protester, puis se rappela que ses initiatives n'étaient pas toujours les bonnes. Si elle entravait le félin, elle risquait bien de plus l'ennuyer qu'autre chose, et elle ne voulait pas qu'il doive encore prendre des risques pour elle. Les deux opposants s'écartaient l'un de l'autre, à pas lents et prudents. Cœur Maudit sembla estimer que le renard n'était plus une menace, qui il se tourna vers la guerrière, qui observait la bête s'éloigner en claudiquant. Bien fait !

« Faut que tu ailles voir Esprit Soucieux, histoire que ton épaule ne s’infecte pas. »

Elle opina énergiquement du chef. Elle espérait juste que son frère ne ferait pas tout un plat de ses blessures, elle n'allait pas terminer estropiée ! Au contraire, la guerrière regardait maintenant ses plaies avec une certaine excitation. Elle allait avoir des vraies cicatrices de combattante ! Dans quelques lunes, on la regarderait avec crainte et admiration, et elle raconterait fièrement le récit de son premier combat contre un renard. Enfin, elle omettrait sans doute quelques détails qui ne valaient pas vraiment la peine, hein !

« Tu veux de l’aide pour marcher ? »

Un peu surprise, Esprit Lent remarqua qu'elle boitait un peu. Ses cuisses étaient encore faibles, et elle aurait sans doute refusé l'aide du guerrier si elle n'avait pas vu combien elle en avait eu besoin quelques instants auparavant. Il n'y avait pas de honte à se reposer sur mieux portant que soi, et c'est avec un grand sourire qu'elle répondit !

« Oui, je veux bien ! C'était pas très chouette, quand il m'est tombé dessus ! »

Cheminant vers le campement, Esprit Lent ne put s'empêcher de briser le silence en demandant :

« Dis, tu avais déjà combattu un renard ? Et ... Merci beaucoup de m'avoir défendue comme ça. D'habitude, je me défends comme une grande, hein ! Mais là, heureusement que tu étais là, sinon il m'aurait mangée toute crue. »

HRP :

La minette blessée boitait un peu, mais assez pour que Maudit pense qu’elle ai besoin d’aide. De son grand sourire habituel, elle lui répondit :

« Oui, je veux bien ! C'était pas très chouette, quand il m'est tombé dessus ! »

A ses mots, il se mit juste contre Esprit Lent pour qu’elle puisse prendre appuie sur lui pour éviter de se faire plus mal encore. Le guerrier se sentait fier d’avoir protégé sa tribu, d’avoir défendu Esprit Lent, du mieux qu’il avait pu évidement. Mais une pointe de honte piquait son cœur. Pendant longtemps il avait considéré sa camarade comme une femelle stupide bonne à chasser les papillons ou les petits insectes avec les chatons. Elle s’était montrée redoutable contre le renard, et de se fait, elle avait mérité le respect du félin. Il avait douté de ses compétences à cause de son comportement, mais il a bien comprit ce jour là, qu’il avait fait une grosse erreur. Je ne dois jamais sous-estimer mes adversaires, il doit en être de même de mes camarades. J’ai été bien stupide de penser qu’elle était incapable de rien.

Alors que les deux guerriers se dirigeaient vers le camp, un silence s’était fait. Maudit n’a jamais été vraiment bavard, toujours réservé et distant envers les autres depuis qu’il possède le rang de combattant. Avoir perdu sa famille a fait de lui une fleur qui ne s’ouvrira jamais, sauf à une lune nocturne la plus brillante qui soit. Esprit Lent prit la parole, brisant le silence qui les tenaient tous les deux :

« Dis, tu avais déjà combattu un renard ? Et ... Merci beaucoup de m'avoir défendue comme ça. D'habitude, je me défends comme une grande, hein ! Mais là, heureusement que tu étais là, sinon il m'aurait mangée toute crue. »

Je protège les miens, même si je dois en mourir. Pour le mâle, tout fonctionne par l’honneur, protéger les membres de son clan, mourir pour les siens lors qu’un combat contre un autre clan ou une quelconque menace… C’était quelque chose qui comptait énormément pour le matou. Il essayait de ne pas trop s’attacher à un chat en particulier dans sa tribu, pour éviter justement le favoritisme que ça pouvait occasionner. Mais il s’avait bien qu’un jour se serait inévitable.

Quand au renard, dans sa jeunesse il en avait déjà vu un. Il décida de lui raconter ce souvenir, même si son père était présent dans cette image qu’il gardait au fond de lui, après tout, Esprit Lent n’était pas méchante, elle ne se servirait pas de sa mémoire contre lui.

« J’en avais déjà vu un de renard, j’étais qu’un apprenti ce jour là. J’étais en patrouille de chasse avec mon père. Et une bestiole semblable à celui qu’on vient de voir nous a foncé dessus. Mon père m’a défendu avec la force des clans d’antan. Mais seul contre un renard il ne faisait pas le poids. J’étais terrifié par ce monstre qui était immense pour moi. D’autres guerriers du clan sont arrivés juste à temps pour l’aider. »