become a cloud | ft. Ronce -end

Ma petite sœur s’offensa, pas très étonnant, j’y pouvais rien si elle n’est pas douée moi. J’allais pas lui dire non plus que j’étais juste supérieur à elle niveau.. niveau tout. Enfin, elle a sûrement du le deviner en voyant à quel point mes histoires étaient juste plus cool que les siennes !

- Eeh, d'abord c'était même pas ça, t'as gâché la chute de mon histoire ! C'était ma queue !

Ahah, mais qu’elle est bête ! Ça en devenait drôle ! Enfin, j’allais pas l’avouer, donc pour lui faire comprendre que c’était pas incroyable je fis semblant de bailler. Mais je ne pus m’empêcher de pouffer, alors je finis par rire un bon coup.

- Ok ok, je l’admets tu es suffisant idiote pour être drôle ! Ricanai-je. Elle reprit, répondant à ma question ; - Ahah ! Moi j'aurais le lieutenant comme mentor ! Et j'aurai sûrement eu le chef si il avait pas été déjà pris ! rêva-t-elle.

Oui, on peut dire « rêver », car le lieutenant, ou plutôt la lieutenante, devait être bien trop occupée pour cela. Et puis… Si elle ne l’était pas, je ne suis pas certaine qu’elle s’occuperait des trois chatons les plus turbulents de la pouponnière ! Soudainement, juste le temps d’une pensée, je senti une sale patte m’arriver à la joue accompagnée d’une jolie boule de boue tout gluante. Beurk !

- Surprise ! Pouffa-t-elle, fière de sa bêtise. - Mais ! Ce n’est pas drôle du tout… répondis-je, boudeur.

Je me précipitai à la minuscule flaque d’eau qui traînait là pour enlever tant bien que mal l’horrible terre visqueuse de mon joli visage, avec une cicatrice mais joli quand même, même si ça ne faisait qu’étaler une pauvre tache marron sur mes poils blancs. Pfff… Bravo pour le baptême de demain ! Puis, pendant que j’étais bien affairé à me nettoyer, je vis que de drôles de petites boules blanches s’étaient mises à tomber du ciel subitement… Serait-ce… De la neige ?

- Waouh ! Regarde ça ! s’exclama ma sœur, tout aussi émerveillée que moi. – Je me souviens , maman nous avait dit qu’il neigeait le jour de notre naissance ! Et là, la veille de notre baptême… Viens, allons jouer !

Un des flocons se posa sur ma truffe, alors, joueur, je me mis à faire des bonds digne d’un lièvre –mais qui ne pue pas attention !- pour attraper la neige. Mais elle arrivait toujours à dévier sa trajectoire, et moi dans tout ça je me retrouvais bien penaud. Je m’assis alors, observant le spectacle, étant donné que je ne pouvais pas y participé. Assez vite, une fine couche blanche recouvrait le sol. Et quand on marchait dessus… Ça devenait tout mouillé, gadouilleux, désagréable. Brrr, je n’aurais pas aimé être recouvert de ça… C’est alors que je poussai brusquement ma sœur pour la déséquilibré pendant un moment inattention, en espérant la faire suffisamment chaviré pour qu’elle y tombe. « Allez, vas-y !! »

La pauvre petite choute ! La voilà toute mouillée, de la tête aux pattes ! En même temps, à vouloir se frotter au sublimissime Petit Pin était là une grossière erreur !

NAN MAIS CA VA PAS LA TÊTE ! T'VA VOIR ! S’énerva-t-elle comme une pauvre chatonne d’une lune.

Alors, agacée, elle me fit basculer à son tour et je tombai grossièrement dans la neige. Ahah ! Alors, fièrement, je me relevai pour m’empresser de la secouer. C’est ainsi qu’on partit en « gueruerre » et on a bien pu rigoler comme ça pendant des longues minutes. On ne faisait pas vraiment attention si des guerriers pouvaient entendre nos bêtises ou non, mais de toute manière ils étaient bien trop bouchés et fatigués pour ça ! Une fois qu’on était épuisés à force de se faire mordre la neige mutuellement, on décida qu’il était temps de faire une pause.

- On a plus qu’à faire confiance à maman pour tout laver demain ! Plaisantai-je.

Je m’assis dans la neige humide, je l’étais déjà tout autant quoi qu’il en soit, pour reprendre un peu mon souffle. Je cherchai une idée pour cloturer la soirée dignement, quand j’eus un éclair de génie :

- Et si on faisait le mélange qu’on voulait faire tout à l’heure ? Proposai-je, enthousiasmé.

Aussitôt, oubliant la fatigue, je m'empressai de dresser une liste mentale de tous les ingrédients qu'il faudrait aller chercher. Voyons...

- Je sais ! On a qu'à trouver une noix vide. Ensuite, on y mixte quelques trucs genre... Tout ce que tu trouves de bien dégueu' !

Sans attendre son accord, j'accouru dans un coin de la clairière où je pensais trouver une noix. Vers les arbres, les buissons, en dessous de la neige humide, derrière la tanière des apprentis -discrètement, bien sûr !- je n'avais rien vu ! Pourtant, il n'y a pas si longtemps que ça, on pouvait en trouver juste en soulevant les feuilles. Mais maintenant, tout semblait volatilisé ! Déçu, je me creusai la tête pour essayer de trouver un autre support, et tout ce que je pu trouver c'est une pauvre branche creuse. Alors oui c'est plus gros qu'une noix, mais y'avait des trous partout... En chemin, je pris soin de ramasser un peu de boue et tiens... Une chenille qui passait par là. Je revins vers ma sœur qui elle aussi semblait affairée.

- Alors, tu trouves quoi toi ?

On regroupa en un petit tas toute notre collecte, et bien déçu, j'étais forcé d'admettre qu'on ne pouvait pas en faire grand chose, et encore moins en faire une mixture qu'un chaton naïf aurait pu goûter. Cependant, avec la boue...

- J'ai une idée ! On pourrait cacher de la boue dans un nid !

Alors que ma sœur partait en trombe vers la tanière des guerriers, je ramassai la boue nécessaire au plan puis la suivie comme je pus. Bien que je faisais tous les efforts pour être discret, elle non, et son manque d'attention paya. A peine arriver devant les gros fainéants censés dormir que justement, un se réveilla pour nous renvoyer lâchement. Je failli lâcher un grognement quand je me retins par peur d'empirer les choses, si j'en réveillais d'autres, on se ferait encore plus gronder.

Mécontent, je repartis dans l'autre sens avec ma sœur. Même si on était retournés, je pouvais sentir le regard pesant du guerrier qui devait nous surveiller pour s'assurer qu'on retournait bien se coucher. Car en plus, il nous a obligé à pioncer comme eux ! Heureusement pour lui, avec une soirée pareille, j'étais suffisamment fatigué pour ne pas le contredire. Hmpf.

Une fois de retour dans la pouponnière, on se blottit aux côtés de maman et de Petite Feuille qui, elle, dormait à pattes fermées. Envieux, je fermai les yeux pour essayer de m'assoupir à mon tour. Mais, alors que j'étais somnolant, Petite Ronce me chuchota :

- Eh, Petit Pin... C'était bien, hein ? On le refera ? Je répondis, d'une voix faible et fatiguée : Promis...

Et juste avant de m'endormir, j'adressai une dernière pensée à mon baptême de demain et à mon futur mentor, souriant.

out pour moi ✩