Ombre Silencieuse - ancien membre

I. LE PERSONNAGE.

• NOM : Petite Ombre, Nuage de l'Ombre, Ombre silencieuse, Étoile Ombreuse/Silencieuse.
• GENRE : Masculin
• ÂGE : 20 lunes
• CLAN : Ombre
• RANG : Guerrier
• ORIGINE BIOLOGIQUE : Ombreux pur et dur
• FAMILLE : Flèche silencieuse (pnj père, ancien) Ombre Angélique (pnj mère, morte) Petite Étincelle (pnj sœur, morte)

II. LES DESCRIPTIONS.

Dévoué, il l'est. Ce mâle servira jusqu'à son dernier souffle la personne qu'il décidera de suivre, qui sera probablement son meneur. Il fera ce qu'il doit faire pour être utile, même si cette chose importe quelque chose de grave, comme le meurtre ou le mensonge. Ombre le fera bien, avec tout le peu d'âme qui lui reste enfoui en lui. Par contre, si quelqu'un lui demande un service à part celui à qui il doit obéir, il ne serait pas du tout dévoué ... Peut-être simplement pour l'ignorer.

Inébranlable est un autre trait de caractère qu'on pourrait donner à ce mâle. Peu de personnes dans sa vie on réussit à le faire réagir, je dirais même seulement une personne dans sa vie. On dirait qu'il a vécu sans sentiments, comme un automate qui se contente de faire ce qu'on lui dit. La vie n'est qu'une partie qui se finira sans encombre pour lui, comme une petite souris qu'on jette sans grand sentiment. Même si vous lui hurlez les pires méchancetés de ce monde, si vous lui avouez un amour profond et sincère, il ne fera que vous regardez sans grande réaction. Il est habitué. Il est comme ça. Aucun matou à ce jour n'a pu le faire rire ou sourire, ni pleurer, ni ressentir des sentiments qui bousculent son cœur et le font chavirer. Un mélange de feu, d'eau, de terre et d'air entre en collision pour fabriquer une carapace parfaite que même lui ne peut percer.

Indépendant est une de ses caractéristiques qu'il traîne avec lui depuis qu'il est tout petit. Il n'a jamais vraiment apprécié d'être mené par d'autres personnes par le bout du nez, ni qu'on s'occupe beaucoup de lui. Il a été élevé par une poigne de fer, il est devenu ce qu'il était et se fut terminé là. Après tout, que vaut des amis ? Des parents ? Il aime mieux être seul et se débrouille très bien, ne comprenant pas exactement encore bien la logique des clans. Les chats savent chasser, se battre, alors pourquoi ont-ils besoin de vivre en si grand groupe ? Pour tout vous dire, il ne sait pas pourquoi il reste dans son clan, mais il s'en fout. Il reste presque seul, rapporte des proies, dors et recommence sa journée.

Jusqu'à sa mort.

Intelligent, oh que oui. Ça ne paraît pas, n'est-ce pas ? Il a l'air du matou ignoble, violent et sans émotion, même idiot. Il a les trois premières, mais idiot, loin de là. Il a une étonnante facilitée à interpréter les mensonges, à lire dans le corps et les yeux de la personne. Il en sait beaucoup sur la vie des chats de son clan et peut élaborer d'excellente stratégie de chasse comme de guerre ; mais il cache cette qualité bien au fond de lui. Il ne la considère presque pas comme tel, mais plutôt comme un défaut qu'il ne devra jamais révéler à personne. Son cerveau pourrait faire des merveilles si seulement il le voudrait un peu.. Mais non.

Sans-pitié est ce qu'on voit quand on regarde ce chat. Il obéit aux ordres et ne ressens aucune émotion face à des victimes, ce qui fait de lui un parfait gant quand on veut envoyer tuer quelqu'un. Le geste de lever sa patte et de l'abaisser sur une gorge est rendu méthodique pour lui. Si son chef dit, il obéit, c'est tout. Il n'hésiterait même pas à égorger un chaton ou un apprenti, ses yeux reflétant un lac froid et distant. Même si dit un peu plus tôt qu'il a une intelligence bien à lui, il préfère ne rien imaginer et ne faire qu'obéir.

Sang-froid exceptionnel, dirais-je. Il a une chance immense de se sortir de toutes les situations sans paniquer, son cerveau roulant à toute vitesse. Il sait rester calme et analyse la situation dans un rien de temps, comme s'il regardait la scène dans plusieurs angles différents. On n'a jamais vu ce matou réagir et paniquer brusquement, le regard fou. Tout est programmé chez lui. Tout, du bout de ses oreilles jusqu'à la fin de sa queue. De toute façon, à quoi bon paniquer ? S'il doit mourir, il le fera sans encombre et ça sera tout.

Muet, en tant que tel, n'est pas tellement un trait de caractère, mais il s'impose d'expliquer comment ce chat est. Il est né avec la voix, a vécu avec sa voix, vit encore avec une voix, mais ne l'utilise que très rarement. Il préfère utiliser ses yeux, son museau, ses oreilles et son corps. Sa bouche ne s'ouvrira que dans de très rares occasions, exemple si son chef lui demande son avis ou autre. C'est donc très possible que si vous lui posiez une question, il vous regarde avec indifférence et continue sa route comme s'il ne vous avait jamais rencontré. Beaucoup de personnes le laisse tranquille pour ça.

Pour finir, quelques traits de caractère anodins qui terminent cet ombreux ; il ne croit pas au clan des étoiles et n'y a jamais vraiment cru. Des chats morts parlant dans les rêves ? Son esprit ne peut imaginer ce truc étrange.

Ah.

Et au fond de lui, il cache une minuscule étincelle de haine. Un petit bouillonnement caché parmi le silence, un début de volcan qui veut hurler et prendre de la place, emplir le corps vide de lui-même. Il se déteste comme il déteste son père.

Mais il s'en fout.

Vous trouveriez ça étrange si je vous disais que Ombre Silencieuse est un beau chat ? Et bien il l'est. Il est même magnifique, histoire d'achever l'ironie du sort. Il aurait pu avoir de beaux enfants, avoir une belle femelle, un sourire pétillant sur son visage et des yeux enflammés d'une joie de vivre éclatante.

Mais est-ce qu'il s'en fout ?

Oui.

Laissez-moi vous expliquer la force de son corps se mélangeant à la douceur. Il a une démarche légère, comme si son corps flottait dans l'air, une élégance d'ange. Il frôle le sol comme s'il s'agissait de nuage soyeux qu'il ne devait à tout prix pas briser. Le voir se balader rappelle un coucher de soleil aux milliers de couleurs éclatantes, un sourire échangé dans la forêt, des éclats de rire s'envolant tel des oiseaux. Un véritable régal pour les yeux.. Et en parlant de ceci, sa démarche s'harmonise étonnement bien avec sa carrure. Il est légèrement plus grand que la taille moyenne, mais pas comme un géant qui dépasserait tout le clan.. Non non, une grandeur pour aller avec ses muscles fins et léger qui lui permette de courir à une vitesse surprenante. Avez-vous dit que le clan du vent courait vite ? Parfois, on pourrait penser que ce mâle n'est pas du tout à sa place dans l'ombre.. Mais passons.

Brun, caramel, auburn. Un splendide pelage aux couleurs que prennent l'automne quand il touche à sa fin, hésitant entre un brun rouge ou alors un brun sombre, ne sachant pas vers quoi se tenir. Qualifions donc sa couleur de brun doré, avec des reflets roux joliment placé sur tout son corps finement taillé. Pas une tache ne vient troubler ce régal pour les yeux, aucun point noir ni de bande tigré. Simplement une vague mi-longue douce et soyeuse, tout le temps bien entretenu. Surprenant, n'est-ce pas ? Sa beauté l'est tout autant, car je termine par ce qui couronne son angélique physique.

Ses magnifiques yeux. Si beau que personne ne pourrait décrire qu'est-ce qu'on voit en pénétrant dans ce déluge. Du bleu, oui, mais peut-on apercevoir de l'azur ici ? Et du vert là-bas ? Un amalgame et tourmentant regard passant du bleu cristallin au turquoise, puis de l'azur au bleu sombre de la nuit. Cette jolie couleur diffère entre autre au passage de la lune et du soleil, ou alors simplement parce qu'il le veut. Qui sait ? Ce regard est tellement pénétrant qu'il semble vivre de lui-même. Si ... Étonnant, car la couleur est définitivement marquée par des yeux sans vie, détaché de tout monde. On dirait presque que son corps est désactivé, qu'il marche comme un ange, oui, mais un ange déchu. Que son regard perçant et déstabilisant soit magnifique oui, mais sans vie pour le rendre captivant. C'est bien dommage.

Mais puisque nous sommes dans la beauté de ses yeux, contemplant la suite de son visage taillé finement, comme dans un charmant bout de diamant. Il a de belle et longue oreille effilée, un museau beige-brun, de fines et noires moustaches et une belle mâchoire développée où brillent d'efficaces canines tranchantes. Faites pour tuer, tout comme les griffes qui ornent ses douces pattes à l'air si inoffensive. Finalement, sa queue fine et longue se mouvant dans le ciel comme un drapeau libre est un spectacle particulièrement charmant à voir, surtout pour les femelles qui lorgne souvent ce jeune mâle inaccessible. Dire qu'il pourrait avoir tellement de cœur, ce matou encore jeune... Mais il s'en balance, de plus que le physique n'a plus tellement d'importance pour lui.

Comme on dit, l'habit ne fait pas le moine.

III. L'HISTOIRE.

C'était une nuit fraîche de l'été, une belle nuit, une nuit jeune et resplendissante de magnifiques étoiles. Une nuit démontrant avec fierté sa magnifique toison étoilée, une soirée qui exposait à tout le peuple sa grosse et pulpeuse lune qui éclairait son audience. Celle-ci ne pouvait qu'être charmé par ce beau spectacle qui s'offraient devant leurs yeux, comme si le monde avait arrêté de tourner pour chacun d'entre eux. Comme si le monde avait arrêté le monde spécialement pour eux, comme si le monde avait retenu son souffle que pour chacun et chacune être.. Un moment pour eux.

Sauf pour un chat.

Car nous ne sommes pas dans un monde formé de paillette et de bisounours, mais bien un monde ferme et dur dans lequel grandisse des créatures qui meurent quelque temps plus tard. On meurt, on vit ... Mais avant, on naquit, comme ce fut le cas ce soir-là de deux chats.

Un monstre et une étincelle.

Un tueur et une héroïne.

Une lune et un soleil.

Ironique, n'est-ce pas ? Mais c'est bien l'histoire de ce matou. Et laissez-moi vous la raconter, car elle cache plein de secret et de détails que vous allez devoir remarquer pour apprendre à connaître le caractère qu'a forgé Ombre Silencieuse au fil de sa vie.


Comme dit plus tôt, ce jeune mâle naquit dans une soirée ou tout semblait aller mieux pour les chats de la forêt. Si seulement ils avaient pu prévoir sa naissance, je crois que tout le monde se serait précipité sur le petit chaton naissant pour le déchirer. Oui. Violent a énoncé, mais même vous, vous auriez fait ça. Pourtant, comment ce jeune chaton avait tellement pus faire de mal ?

Sans vous cacher de choses, sa première erreur fut de naître.

Ce fut un accouchement difficile pour Ombre Angélique, c'est le moins qu'on puisse dire. La sœur de notre beau personnage principal sorti sans encombre, glissant sur la mousse de la pouponnière comme un cadeau qu'aurait offert le clan des étoiles. Le cri joyeux de Flèche Silencieuse avait même réussi à faire sourire le guérisseur à l'air inquiet ; c'était aussi simple que ça. Un beau cadeau d'une couleur identique à celle de sa mère, une charmante couleur grise tachetée, de petits cris couinant poussés et des éclats de rire dans une tanière.

Suivi d'un hurlement déchirant.

Bien sûr, les deux mâles présents dans l'endroit confiné avait tout de suite retrouvé leurs silences et la patte du vieux guérisseur était allé se placer sur le ventre de la femelle, sans rien dire d'autre de plus que " un autre s'en vient ". D'autres auraient souri avant de pousser encore une fois, mais ce n'est pas l'émotion qu'affichait la chatte présente. Une indescriptible douleur sourde et puissante parfumait ses traits déchirants, alors que la langue du père venait délicatement se poser sur son front. Ce qui fut ironique dans cette scène habituellement normale d'accouchement fut que le deuxième chaton sorti en même temps du corps de sa mère que l'âme de celle-ci s'envolait dans son corps. Le jeune ne cria que quelques secondes, enterré par le hurlement de son père et ceux de sa sœur. Ce fut donc la première erreur du jeune naissant : sa famille aurait été heureuse sans lui. Mais il fut l'erreur de naître.



Un soleil étincelant était dans le ciel cette journée-ci, ayant chassé cette magnifique lune depuis maintenant trois lunes. Ne cherchons pas plus loin que ça, c'était tout simplement une journée normale. Une journée bien basique, certain ; mais vous ne voulez pas savoir ça, n'est-ce pas ? Je ne vous fais pas languir plus longtemps.

Et oui.

Au centre du campement trônait là un petit chaton gris qui se roulaient dans la poussière, accaparés par les messes basses échangées par certains apprentis jaloux du regard tendre que les mentors adressaient à cette chatonne de trois lunes. Les anciennes roucoulaient, les guerriers souriaient en coin, même la cheffe avait sorti le bout de son museau pour esquisser un petit miaulement amusé. Cette jeune femelle était une petite flamme pour tout le monde, joyeuse, courant partout, déjà rigolote pour son âge.. Son nom lui allait parfaite. Bref, Petite Étincelle attirait toute l'attention sur son jeune corps de chaton, comme si elle était la seule jeune au monde.. Mais elle ne l'était pas. Il y avait aussi son frère, le petit matou ressemblant poil pour poil à son père, à détail près de ses jolis yeux innocents. Pourtant, comment expliquer que personne ne semblait joyeux vers lui, ce jeune mâle encore plus beau que sa grande sœur ? Car il était tout le temps avec son père.

Un grand nombre de personnes réagissaient à la mort de ses morts proches avec colère et férocité, ou alors avec une plus grande tristesse, aussi grande que des larmes pourraient former un immense lac. Mais Flèche Silencieuse n'avait eu aucune des deux réactions. Sa seule réponse à la réalité avait été un acharnement intensif sur son fils, une obsession sur son dernier né, une espèce de fixation sur ce jeune mâle aux yeux que portaient sa défunte compagnonne. Il lui parlait tout le temps avec diverses paroles fiévreuses, l'amenaient en balade au bord de grandes rocheuses et plaisantait avec lui sur le fait de le jeter par-dessus bord. Il le regardait nuit et jour, le couvait tellement intensément que certaine personne se demandait si ça ne devenait pas une obsession maladive. C'était sûrement ce qu'il avait envers lui. Une espèce de besoin intense envers Nuage de l'Ombre, et s'en était épeurant.. Mais le petit ne s'en souciait pas. Il était heureux d'accompagner son père dans la forêt, de jouer avec la Petite Étincelle de sa vie et de rire à gorge ouverte, de taquiner les apprentis femelles.. De tout faire à son plaisir.

Mais il ne voyait pas le regard que lui adressait son père pendant qu'il dormait. Un trou béant d'émotion.


On aurait pu parler d'apprentissage comme d'une étape de la vie que chaque chaton aimait passer. Comme si chacun d'eux rêvaient de courir dans la forêt, le pelage au vent, de hurler comme un chien pour rire avec ses copains et de nager dans une rivière. Cela avait l'air sympathique, allant même à dire que ça l'était. Oui, bien sûr, que dis-je, tout le monde aimait ce passage, non ?

Nuage de l'ombre s'entraînait. Il tournait son regard vers son mentor, puis, regard de six lunes contre celui de trente-deux, le dernier se détournait, un étrange malaise sur les yeux. Puis il s'entraînait jusqu'à devenir bon. Tout simplement. Un orphelin sans famille, une tache dans les engrenages bien cirées de la vie de clan.

Vous vous demandez si je n'ai pas passé un passage, n'est-ce pas ? Comment le jeune avait pu devenir sans famille et muet en trois lunes ?
C'est une drôle d'histoire. Une histoire qu'on raconterait pour rire, comme une blague d'un chat qui fonce dans un tronc d'arbre. C'est trop idiot pour y croire, trop dramatique. Insensé.

Revenons une demi-lune en arrière, alors que le jeune chaton qui avait trois lunes c'était bien développé depuis. Il était très proche avec sa sœur, celle-ci était le joyau qu'il chérissait le plus au monde. Son père étant encore obsédé par lui, vous comprendrez donc que le petit chaton ne se posa pas de question quand il l'amena au milieu de la nuit au bord d'une rivière, pour regarder les étoiles. Petite Ombre était bien content de cette petite soirée improvisée et avait passé quelques minutes à frapper l'eau avec sa petite patte fragile, se sentant en sûreté avec son paternel.

Il ne se posa pas de question non plus quand il reçut un coup à la tête, le faisant chanceler et hoqueter bruyamment pour reprendre l'air.

Il ne réalisa pas non plus quand son père sorti ses griffes et lui hurla que sa mère était morte par sa faute, que ce n'était qu'un monstre ignoble. Il se recroquevilla doucement et attendit la fin de la colère de son père, qui, drôlement, ne vint jamais. À la place, il s'approcha du jeune et le plaqua par terre en lui hurlant dans les oreilles, puis leva une patte.

Ombre Silencieuse ne sut jamais, ce soir-là, pourquoi il ne s'était tout simplement pas laissé mourir. Un instinct, j'imagine. Cet instinct-ci fut sa deuxième plus grande erreur.

Il se débattit de toutes ses forces, son regard turquoise ayant viré au plus profond des bleus, celui de la panique. Il essaya tant bien que mal de se sortir de là, poussant de petits cris qui aurait à peine été entendu par un oiseau. Ce manège une minute qui sembla une lune pour le petit, son regard commençant à capituler peu à peu. Puis, tout d'un coup, comme si le clan des étoiles avaient interrompu ce combat déloyale, le poids s'enleva de lui. Il toussa brusquement jusqu'à sentir un violent haut le cœur secouer son être entier, puis vomit tripe et boyaux dans la rivière et sur son pelage. Il ne pensa même pas à se tourner pour voir pourquoi son père l'avait lâché.

Et vous voulez que je vous dises quelques choses, jeunes chats ? Son père ne l'avait pas lâché, loin de là.

C'était sa petite sœur qui, dans un élan de bravoure, avait planté ses crocs dans la queue de leurs pères à tout deux. C'est ainsi que s'en fut une petite bataille dans laquelle un récolta un œil crevé et une estafilade sur la patte, l'autre un carnage complet. Les deux étaient étendus sur le sol dans leurs sangs respectifs, mais l'un riait tan disque l'autre suffoquait, des rivières de sang ruisselant sur son pelage. Le jeune se précipita vers sa sœur, un regard paniqué dans les yeux. Il essaya tant bien que mal de poser ses pattes sur la blessure de sa sœur, de sa meilleure amie, de son amour, mais il ne parvint qu'à faire sourire celle à qui il essayait de sauver la vie. Celle-ci leva ses magnifiques yeux orangés vers le ciel et reçut une petite goutte de pluie sur le museau, ce qui la fit partir à rire. Puis, elle s'éteint après avoir fixé des yeux sérieux dans ceux de son petit frère et d'avoir lancé un " je t'aime, petit frère " douloureux. Ce soir-là, on retrouva après plusieurs heures, le corps de Petite Étincelle étendu sur un sol froid, Flèche Silencieuse riant à gorge déployée et Petite Ombre, le regard perdu dans la pluie qui s'abattait sur son pelage. La dernière phrase qu'entendirent les chats du clans choqués par cette scène fut le petit matou qui miaula d'une voix détachée :

- Est-ce mes larmes qui tombent du ciel, ou l'averse qui coule de mes yeux ?



Personne ne reparla jamais plus de cet incident. Personne ne reparla jamais plus de la phrase qui avait choqué le clan. Personne ne reparla jamais plus de l'exil de cet ancien ombreux complètement fou et du guerrier sans sentiments qui faisait chaque fois la même chose, jour après jour. Il ne restait que quelques chats encore en vie qui avait assisté à cette scène et il n'en parlerait plus jamais. Parce que c'était tout simplement cela.

Et la vie continua sans que personne n'en reparle jamais.

Mais qui sait, peut-être qu'un jour, les regards du matou dirigés vers la forêt feront peut-être plus que d'avoir un soupçon haineux. Peut-être qu'un jour, ce seront les crocs et les griffes du chaton qui accompagnait Étincelle lors de sa mort qui décortiqueront la gorge de son père maintenant solitaire.

Peut-être un jour.

IV. DERRIÈRE L'ECRAN.