S I L E N C E - WALKS IN THE NIGHT

I. LE PERSONNAGE.

• NOM : Silence.
• GENRE : Femelle.
• ÂGE : 36 lunes.
• CLAN : Solitaire.
• RANG : //
• ORIGINE BIOLOGIQUE : Mère: Solitaire ;
Père: Exilé du Clan de l'Ombre.
• FAMILLE : Mère: Douce. (morte)
Père: Morsure du Crépuscule. (mort)

II. LES DESCRIPTIONS.

Une petite ombre se glisse délicatement entre les arbres, faisant onduler sa queue. Ses yeux d'argents brillent à la lumière de la lune. On peut juste entrevoir ses contours de loin, mais on ne peut savoir ce qui se cache à l'intérieur de cette féline. Voulez-vous le découvrir ?

Mystérieuse est cette panthère qui se cache derrière son aspect de guerrière endurcie; elle parle peu aux inconnus, ne dit rien à propos de son histoire, de sa vie avant. Un véritable brouillard se dessine autour d'elle. Et on s'y perd sans un guide pour nous éclairer. Elle cerne les autres avant d'engager une conversation, les jauge, essaye d'évaluer leurs points faibles et forts. Les curieux se feront remettre à leurs places si ils tentent de percer la carapace qui enveloppe Silence. Elle est une fine stratège et ne dira rien à ceux en qui sa confiance n'a pas été accordée. Retenez-le; elle vous analyse avant de miauler.

Indomptable, elle l'est aussi. Et pas qu'un peu. Rebelle sur les bords et peu encline à se laisser marcher sur les pattes, elle ne se plie pas face aux chats qui ne prouvent pas leur autorité et leur force. Cependant, Sil' est plus que capable de prouver son respect envers quelques félins; ceux-là ont en général témoigné leur confiance en eux, et notre chatte sait qu'elle ne doit faire son insolente. Montrez-vous vaillant, et Silence vous respectera.

Réflexion, ténacité et détermination sont des mots qui la décrivent à merveille. Analysant avant de se lancer dans une aventure, elle ne laisse pas embarquer n'importe ou avec n'importe qui. La méfiance est un trait de caractère qu'il faut souligner. Aussi, elle encaisse et ne laisse pas facilement atteindre par des coups ou même des insultes. Cette demoiselle a une forte confiance en soi, voyez-vous. Enfin, sa détermination est sans faille, jamais vous ne pourrez lui enlever son but premier en le détournant par un autre. Ne tentez pas d'échapper à ses griffes si vous vous faites poursuivre par notre panthère de la nuit.

Vous la croyez sans défauts ? Incapable de se sentir blessée ? Eh bien non, malheureusement. Silence en a, oui. Un peu comme des fissures sur un grand mur blanc. Rien ne peut être parfait après tout.

Déjà, sa peur des espaces confinés, des galeries, des tunnels, des grottes. La peur de ne pas pouvoir sortir, de se sentir piégé à l'intérieur d'un espace relativement restreint. Alors elle panique lorsque elle sent qu'aucune sortie toute proche est possible; elle tremble et se met à respirer plus vite, parfois même, à hurler. C'est ce qu'on appelle la claustrophobie. Une maladie bien handicapante lorsque l'on doit arpenter les Terres Libres à la recherche de proie. Sil' chasse à l'extérieur, à l'air libre. Elle tient à sa liberté.

Une rancune, amère, piquante, nourrie au fil des années qui ont passé. Un jour, si vous croisez la petite panthère, ne lui faites aucun coup bas ou fourberie trop importante. Silence se vengera à un moment, de toutes les manières possibles. Cela peut être pendant l'instant, ou beaucoup plus tard. Lors d'un bel après-midi de printemps par exemple, là où vous vous y attendez le moins. Son odorat finit toujours pas retrouver sa proie et les gongs de la vengeance sonnent.

L'amour... Un beau mot qui désigne un beau sentiment. Pourtant, la grisette se sent perdue, déboussolée, triste, face au verbe "aimer". Son coeur a déjà été pris par quelqu'un, qui au final ne ressentait rien. Que de mensonges, des balivernes. Alors un simple "Je t'aime" peut la faire vaciller, pleurer, rougir, balbutier, hurler et même griffer. Elle ne veut plus entendre ces mots, aussi simples soient-ils. C'est trop dur à surmonter. Elle n'y croit plus.

Associable est notre petite minette ; des amis de confiance, elle aimerait en avoir quelques uns oui, mais sa méfiance est dure comme de la pierre, et le peu de paroles qu'elle est capable de fournir font que cette fissure devient plus sombre, plus grande sur ce mur lisse. Certains la trouvent un peu bizarre lorsqu'elle ne dit rien, lorsqu'ils la voient déambuler dans les fourrées. Et Silence n'ose pas les approcher. Ses prunelles argentées se contentent de les fixer, de les voir s'amuser. Et croyez-le, elle en a croisé de gentils chats, prêts à sympathiser avec. Sauf que non, elle n'arrive pas à se faire des amis. C'est une bien triste chose pour cette féline. Enfin, peut-être qu'un jour, elle parviendra à trouver la perle rare dans ces contrées. Peut-être que ça sera l'un d'entre vous. Seul le destin nous le dira.

Sans originalité ni une grande dose d'élégance ou même de charme, notre petite ombre dore son pelage au soleil, profitant de ses cendres dorées qui viennent se poser délicatement sur sa fourrure. Mais vous observez cela de loin, alors vous ne savez si ses poils sont d'un noir de jais ou d'un gris cendre. Et si vous vous approchiez pour le découvrir ?

Plutôt petite, fine, carrée avec une longue queue en panache. Un pelage régulièrement nettoyé et lissé d'ailleurs. La saleté n'a pas sa place. Des oreilles pointues, un minois d'ange, des moustaches blanches, légèrement recourbées vers le haut. Un pelage mi-long, des poils qui ne mettent que peu de temps à sécher après une petite trempette, qui font glisser les gouttes en cristal sur la terre.

Née d'une union entre un mâle noir de jais et d'une femelle gris perle, ces deux teintes se sont mélangées pour n'en devenir qu'une. Un gris classique, foncé aux endroits où l'astre du jour n'a pas accès, et plus clair là où aucune ombre ne voile sa silhouette. Elle est juste une simple féline, avec un pelage ordinaire. Rien d'extraordinaire, c'est vrai.

Pourtant, il y a bel et bien quelque chose qui se détache de tout cela ; ses iris grises. Un gris si clair qu'on le croirait presque blanc, mais non. Les conteurs sont plus foncés, certes, sauf que le centre reste pâle avec des petites billes autour de la pupille pour compléter le tout. Ses prunelles d'argents forcent à se plonger un peu plus dans le regard ensorceleur de Silence, comme si on ne pouvait pas s'en détacher une fois dedans. Telle une abeille dans une toile d'araignée, vous êtes la proie de Ses iris aux teintes métalliques.

III. L'HISTOIRE.

Exilé de son clan, marchant sous le soleil levant, peu enclin à retrouver une vie avec d'autres chats, il était devenu un solitaire, laissant ses seuls pas comme maître de son destin. L’Ombre l’avait bannie pour des raisons qui restaient encore un mystère pour lui ; une masse de brouillard semblait les envelopper. Etait-ce un mal de n’avoir aucun regret de son ancienne vie ? Il aimait son clan et le servait admirablement. Peut-être que cela ne suffisait pas . Enfin, il saurait se débrouiller en solitaire, sans l’aide de personne. Il s’appelait Morsure du Crépuscule. Robuste mâle au pelage noir de jais et des iris aux teintes métalliques. Il croyait finir sa vie seul, errant dans les Terres Libre, affrontant les lendemains simplement, en ne se posant guère de questions sur la survie de ses amis. C’était ce qu’il croyait du moins…

Ce fut en un bel après-midi de printemps qu’ils se rencontrèrent. Elle avec son charme naturel et lui ses secrets cachés au plus profond de son âme. Une jolie féline grise perle, avec de belles prunelles vertes et de souples membres, bien proportionné par rapport à son corps. De quoi avait-il l’air avec ses multiples cicatrices sur les flancs ? Avec son oreille déchirée ? Cette dernière semblait s’en moquer. Elle se nommait Douce. Et tels le Ying et le Yang, ils étaient parfaitement opposés mais se complétaient avec leurs défauts comme leurs qualités. Ils passèrent de long moment ensembles, à contempler le couchant ou bien les mille étoiles dans le ciel. A traquer les proies. A survivre lors des heures sombres et froides de l’hiver. Pourtant, il osa lui dire, en une fraction de seconde. Il l’aimait.

Puis, longtemps après ceci, naquit cette petite frimousse. Un mélange d’innocence avec déjà, une certaine vaillance. Un avenir destiné à l’errance constante des solitaires. Enfin. Pour le moment, elle ne s’en préoccupait pas. Le monde doux et chaleureux dans lequel elle fut née semblait être une sorte de rêve. Alors laissons le temps s’écouler délicatement.
Et attendons.


Il se levait délicatement, le soleil, berçant le cœur du grand méchant loup dans le buisson d’aubépines, quelque part au loin ; c’était ce que lui racontait sa mère, avant de s’endormir. Certainement pour l’obliger à rester dans la tanière, loin des dangers. Avec la voix douce qu’elle avait, il lui fut un peu impossible d’avoir peur ; peut-être était-ce de là que venait son prénom ? « Et papa ? » Demandait-elle, curieuse de connaitre l’origine si étrange du prénom de son paternel. Ce dernier lui disait qu’on l’avait nommé ainsi à cause de sa fourrure sombre qui rappelait les ombres noires lors du crépuscule. Étrange, n’est-ce pas ? Elle ne s’en préoccupa pas. La nature regorgeait de secrets dissimulés un peu partout. Sous cette feuille ? Derrière cet arbre ? Dans cette grotte ? Entre ces rochers ? La petite boule grise hâte de grandir, de pouvoir élucider ces mystères, de pouvoir galoper dans les grandes plaines, de pouvoir grimper jusqu’à la cime des arbres. Et chaque soir, elle réclamait une petite histoire sur les aventures de son père ou de sa mère, des contes et légendes racontés aux plus jeunes chatons par les plus vieux des adultes. Apparemment, les étoiles veillaient sur eux, et sur sa famille. Du moins, c’était ce que répétait régulièrement son père. Elle ne comprenait pas totalement, mais avec sa naïveté enfantine, elle y croyait. Des clans de chats résidant dans la forêt ou dans les landes y croyaient dur comme fer, eux aussi. Avait-elle le droit de croire en quelque chose ou non ? Tant de questions et si peu de réponses car on lui disait de fermer les yeux et de faire de beaux rêves. Fin des contes, fin des légendes, fin des histoires. La patte protectrice de sa mère la ramenait contre son ventre et sa langue râpeuse lui léchait tendrement le front. Ses prunelles grises la contemplaient avec une lueur de supplice. Et Douce la regardait avec cet air tendre ; « Dors ma petite, demain est un autre jour ».
Durant des jours, ce cycle sembla se répéter à l’infini pour notre chatonne qui ne put sortir. Une sorte de barrière invisible lui bloquait le passage, au seuil de la tanière. Comme si quelque chose la tirait en arrière. Peut-être était-ce la crainte des colères de son père ou les miaulements de sa mère. Ou peut-être était-ce sa propre peur de l’inconnu.

IV. DERRIÈRE L'ECRAN.