THE PROPHETIES BEGIN
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Thème X - Terres Inondées
 
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 Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end

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MessageSujet: Re: Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end   Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end - Page 2 Empty03.03.17 23:29

comme des rames
Klô Pelgag

Tiens. Elle faisait la gueule. Enfin, elle devrait le savoir depuis le temps : elle est laide, rien au monde ne changera jamais ça. Pas de "oui mais elle a un beau sourire" ni de "oui mais elle est charmante" pour elle. Laide, geignarde, une voix de crécelle et des yeux assassins. Non, décidément, Nuage d'Albatros n'était pas une chatte sympathique, agréable, ni à l’œil, ni à l'oreille, c'est une brise-burnes, une casse-burettes, un cauchemar diurne une trouble-fête, une tornade en croco qui se chauffe aux benzos, aux vibrations néfastes, cette petite orchidoclaste.

Mais bon.
Il avait fini par bien l'aimer, cette sale teigne.

« Je trouve ça assez drôle que tu parles de sang pourri quand on a du sang de domestique dans les veines, no offense. »

Cette bonne grosse teigne de ses deux. Il avait oublié ce côté si délicatement raciste qui caractérisait Alby. Il lui parlait d'une infériorité génétique visible à l’œil nu, elle lui rétorquait de vagues considérations sans fondements, sur une éventualité pureté de sang, alors que fondamentalement, ils devaient être des cousins très éloignés. Tous des frères, tous des chats. Pourquoi se foutre sur la gueule pour des conneries de Claniques, et tiens que mon Clan est meilleur, non c'est le mien, tatati mes ancêtres bouffaient du renard faisandé, tatata on est congénitaux de père en fils... Lassant, répétitif, nul et non avenu. Toucan ne comprenait pas les xénophobes.

Elle le trouvait contradictoire. Il la trouvait chiante. Et puis, qui était-elle pour venir causer, elle qui brûlerait en deux deux au soleil mais veut jouer à cache-cache avec les rayons, elle qui n'aime que son sang mais s'acoquine avec un Solitaire pouilleux, elle si pleine de morgue qui copine avec le clochard, elle si avare de douceur qui lui gratte l'amitié. Non, c'était elle la contradiction. Toucan n'aimait pas les choses trop complexes, il les appréhendait mal. La savoir un peu demeurée lui suffisait, il n'avait pas envie de creuser plus loin. Il soupira, affichant un air condescendant. Parle gamine, parle, déroule ta bobine de palabres.

Puis elle sourit, comme si sa bouille pouvait effacer ce qu'elle venait de dire. Pour lui, elle n'était qu'une poupée de chiffon, et s'il lui prenait l'envie de rayer le passé avec sa petite gueule, il ne s'en priverait pas. Elle pouvait le considérer comme son ami, comme son mentor, comme son dieu ou cette ridicule représentation populaire d'un diablotin lui sautillant sur l'épaule - pas trop fort, hein, faudrait pas la casser - mais certainement pas comme son égal. Non, certainement pas. Toucan est mégalo, il se voit en haut de l'affiche, un ange nucléaire au milieu de Claniques au charbon. Il était le centre du monde. Rien de moins.

« Statut quo ? Ok chaton, on se fait un bisou et on oublie ? »

Il s'approcha d'elle, et vint pour lui toucher le museau de la truffe. Un geste tendre. Il lui offrit en effet un baiser, mais pas celui auquel elle aurait pu s'attendre ; ses dents sur son museau, sa gueule qui sert autour de ses lèvres, le sang qui gicle. Il vient de lui ouvrir la lèvre inférieure. Et de râper sa truffe, mais franchement, ça, elle doit s'en foutre un peu.

« J'insiste Alby, ton sang goûte le pourri. Je m'attends presque à voir des vers en sortir, amie. » Il cracha rouge, rouge comme les yeux de la petite. « Tu sais que je t'aime bien. »

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MessageSujet: Re: Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end   Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end - Page 2 Empty04.03.17 15:40

sexualizer, bo hotline miami : wrong number

« Statut quo ? Ok chaton, on se fait un bisou et on oublie ? » 

Elle eut la naïveté d'y croire. C'était certainement ce qui l'avait poussé à sa perte. C'était étonnant de sa part, mais Nuage d'Albatros crut à un élan d'affection et de bonté de la part de Toucan. Le solitaire, malgré la xénophobie de l'apprentie, était idéalisé, et un aveugle s'en serait rendu compte. Là où c'était une ordure, elle le voyait comme un être totalement fréquentable, un peu violent certes mais c'était surtout un très bon mentor. Tandis qu'elle se rapprochait de sa truffe en fermant les yeux avec un sourire franc, elle pensait que chaton n'était plus adapté désormais. C'est vrai, il était dans une relation éga...
Egali...



Elle sentit une vive douleur sur sa lèvre inférieure et ouvrit soudainement ses deux billes rouges pour les planter dans les puits noirs de Toucan. Sans trop réaliser, elle se passa la langue sur la lèvre, goûtant son propre sang. Ne croyant pas son goût, elle voulut tester sa vue et son toucher. Elle porta sa patte gauche à sa lèvre, incrédule. Ses pupilles se dilatèrent quand elle vit sa patte rouge. Elle saignait. Comment un baiser aurait pu la blesser ? Elle se souvient de la douleur, elle se demandait sérieusement comment un tel contact avait pu ouvrir sa lèvre. Et si … Et si il l'avait mordu ? Il aurait osé ?

« J'insiste Alby, ton sang goûte le pourri. Je m'attends presque à voir des vers en sortir, amie. Tu sais que je t'aime bien. »

Elle fixait sa patte, perturbée. Il avait réellement osé la mordre à la lèvre. Pour elle, c'était une pure humiliation. Il venait de lui prouver par A + Z qu'il ne la considérait pas comme son égale, ni comme quoique ce soit d'autre. En déformant ce geste tendre, il l'avait transformé en source de souffrance. Son cœur s'emballa. Elle se sut pas si c'était son goût pour la violence et le chaos ou la déception qui l'animait désormais. C'était certainement un désir pur de vengeance. Non. Elle se focalisa sur Toucan. C'était un pur désir de combat, de prouver à cette saloperie de solitaire qu'elle valait autant que lui.

Et il l'avait appelé chaton. Le con. Comme si elle avait été chaton durant des lunes, comme s'il avait été suffisamment aveugle pour ne pas la voir grandir et devenir femme. Quel abruti. Elle reposa sa patte et s'essuya d'abord la lèvre avec sa langue, doucement. Elle prit son temps, fit croire au statut quo. Elle se passa la patte sur l'oreille, fermant les yeux. Il fallait penser à un plan d'attaque pour le sonner suffisamment fort pour le ralentir. Elle était d'habitude plus rapide que lui, car formée à la vitesse et l'agilité. Elle avait l'esquive, elle était plus petite que lui. En revanche, il avait la force. Elle savait qu'en général, trois coups la foutait au sol. Elle se remémorait son combat avec Trash. Nuage d'Albatros avait misé sur l'esquive et l'envol, elle l'avait mit au tapis, avec sa patte arrachée. Il fallait destabiliser Toucan. Elle jeta un regard sur sa droite, prenant un air profondément affligé. Au fond, elle jubilait : parfait, il y avait un sac sur le bord de la poubelle. Il fallait trouver un moyen de destabiliser suffisamment Toucan pour qu'il vole à jusqu'à la poubelle, avec suffisamment d'impact pour qu'il finisse contre la poubelle. Elle n'était pas loin d'eux. Elle eut une idée. Elle était actrice.

Tremblotant, elle porta à sa figure ses pattes et se mit à sangloter. Elle s'imaginait que Toucan la trouvait réellement laide et inintéressante, et elle n'eut pas grand chose à simuler. Elle s'affaissa au sol, pleurant bruyamment.

« Tu m'aimes pas et je le sais bien tu sais … Tu me trouves laide, stupide, je … T'as que ça à foutre de donner de sales espoirs aux femelles, hein ? »

Elle détendit ses muscles, en signe de soumission. Doucement, elle fit signe de s'avancer et trébucha au sol (ou du moins, mima une chute) en fondant d'autant plus en larmes. Il fallait être sournoise. Elle murmurait des « Je … » sans suite, tandis qu'elle se recrocquevillait sur elle-même. A côté de Toucan, elle porta ses pattes sur son cœur, tremblante.

« Pourquoi tu comprends jamais rien ... ? Putain ... J'étais contente moi putain. »

Elle partait dans un mélodrame digne des plus grandes drama queen, vendant son honneur et son éthique. Il fallait qu'elle lui prouve que c'était une apprentie qui valait le coup.

« Toucan ... » - Il fallait qu'elle lui montre, amplification des tremblements - « Je ... » Qu'elle le démolisse juste après, amplification des émotions. « Je t'aime, Toucan … » Quitte à vendre son honneur, amplification des fluides. « Mais … » Sa dignité, amplification des pleurs. « T'as pas l'air de … » Sa morale, amplification des cris. « Le comprendre ... » La vérité, amplification de salive.

Sanglotante, elle joint ses deux pattes arrière comme n'importe quelle femelle en peine de cœur.
Toucan tomba dans le panneau.
Il se tourna vers elle, d'un air surpris.
Parfait.

C'est avec une tête d'autant plus surprise qu'il se reçut les deux pattes arrières d'Alby en pleine tête, griffes sorties. Elle sentit avec un certain plaisir la truffe de Toucan s'applatir sous ses pattes, et ce dernier fut éjecté contre la fameuse poubelle. Les yeux plein d'espoir, elle espérait que le choc ait été suffisamment violent pour que le sac lui tombe dessus.

Bingo.

Son rire perça le couloir et elle se releva, essuyant ses larmes, dévoilant ses crocs. Elle était de nouveau Nuage d'Albatros, l'ultraviolente que Toucan connaissait, et non plus l'apprentie au cœur meurtri. Comme si elle pouvait tomber amoureuse de Toucan. Il était solitaire. Il était bien trop vieux. Surtout, il la dégoûtait : il avait mimé un viol sur elle, quand même. Cette idée lui restait en tête, et c'était en pensant à toutes les humiliations que Toucan lui avait fait subir jusque là qu'elle eut envie de le démolir pour de bon. Elle se planta devant lui, griffes sorties.

« Ne m'appelle plus chaton. »

Elle se dressa au dessus de lui, se collant un minimum pour éviter qu'il puisse l'éjecter avec ses pattes arrières. Ils commençaient à se connaître. Il devait savoir qu'elle avait tendance à esquiver, et elle qu'il avait tendance à utiliser la force des coups. Elle planta ses griffes dans ses pattes pour les endommager un minimum et empêcher ses mouvements, et mordit le haut de ses arcades. Elle s'arrêta quand le sang se mit à perler. Aux techniques déloyales se livrait les coups peu avouables, et vouloir faire couler du sang sur les yeux de son adversaire dans le but de l'aveugler n'était clairement pas un coup avouable. Elle bondit à quelques mètres derrière, prête au combat et à l'esquive.

« Les vers sont peut – être dans mon sang, mais ils ont certainement du te bouffer les yeux pour pas voir que j'ai grandi et que je tends à être ton égale, sale crevard. »

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MessageSujet: Re: Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end   Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end - Page 2 Empty11.03.17 17:44


Ça y était, voilà les grandes eaux. Avec des hoquets dans la voix, Alby lui débitait des insanités. Enfin, il espérait que c'en était. Il l'espérait pour elle, il l'espérait pour lui, pour les oiseaux, pour l'équilibre de ce monde. Cela lui paraissait tellement étrange, qu'on puisse l'aimer. Pire. L'amour lui paraissait un concept hors de sa portée. Il se tourna vers la jeune chatte. C'est vrai qu'au fond elle était maintenant presque une adulte. Presque une personne sexuée. Mais pour lui, elle resterait toujours l'affreuse gamine qui lui était tombée sur la gueule. Du coup elle pleurait. Oups. Pas désolé pour un sou, il la fixait, éberlué.

Il n'y a pas d'amour heureux.

Puis, à son tour, elle lui fit mal. Très mal. La truffe ensanglantée, les oreilles percées par son rire dément de petite crécelle sous ecstasy, la gueule dans la poubelle, il sentait le poids de sa défaite. C'était bon, l'illusion s'était dissipée, elle était redevenue le petit delirium tremens qu'il connaissait, qui la dégoûtait, mais qui avait son charme. Pas un charme mature, pas un charme sensuel, mais une sorte de grâce nerveuse et tribale, une joie sauvage, un appétit pour la destruction et le sang. Collée à lui, elle n'éveillait en aucun cas son désir. Pas cette petite tête blanchâtre, pas ce corps laiteux. Elle lui mordit les arcades. Il étouffa un grognement. Elle s'éloigna d'un bond, vive comme une fichue anguille.

Il chancela un peu, incertain sur la suite des événements. Attaquer ? Battre en retraite ? Il ne savait pas - et le sang qui lui obstruait la vue ne l'aidait pas à y réfléchir de manière claire. Il cracha à terre, et se passa la patte sur le visage, pour en essuyer le sang.

« Mon égale ? On va voir, chaton. Oui, désolée petite gueule, mais tu resteras toujours un chaton à mes yeux, même s'ils sont pourris, même si tu es pourrie, même si ce putain de monde est pourri, moi compris. Bon. Allez. Va y. Attaque moi. Prouve moi que tu mérites que je te considère comme mon égale. »

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MessageSujet: Re: Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end   Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end - Page 2 Empty12.03.17 18:18

raise the curtain, ost puella magi madoka magica (fallait pas me lancer msk)

Elle avait bien réussi à l'handicaper pour le combat. Elle esquissa un petit sourire satisfait. Parfait, c'était son but. Nuage d'Albatros savait pertinemment qu'elle n'arriverait pas à le battre à la loyale pour le moment. Elle était encore trop petite, trop maigre, trop faible. Elle se doutait que d'ici quelques lunes, elle allait peut – être réussir à lui tenir tête, grâce aux entraînements qu'elle allait avoir. En attendant, elle haïssait qu'il l'appelle chaton.

« Mon égale ? On va voir, chaton. » et bordel il comprenait pas vraiment « Oui, désolée petite gueule, mais tu resteras toujours un chaton à mes yeux » C'est ce qu'on verra, et arrête de m'appeler chaton « même s'ils sont pourris, même si tu es pourrie, même si ce putain de monde est pourri, moi compris. » Il était lucide, schön. « Bon. Allez. Vas y. Attaque moi. Prouve moi que tu mérites que je te considère comme mon égale. » D'accord.

Et elle allait tout faire pour lui prouver. Elle allait lui déglinger les jambes, lui déboîter la tête, le faire valdinguer d'un coin à un autre de la ruelle. Elle avait les boules, elle avait les nerfs, elle avait les crocs serrés et les pattes fébriles. Elle avait envie qu'il l'appelle « amie », peut – être même « Alby » et non plus « chaton », « petite », « gamine ». Elle avait 11 lunes, bordel. C'était quoi sa saleté de discours sur la pourriture du monde ? Etait – il si triste au point de penser que le monde n'en valait pas la peine ? Cette idée lui parut absurde. Toucan n'était pas triste, non, impossible. Il pensait à l'ultra-violence en guise de seule valeur valable dans le monde et au sexe comme valeur échangeable. Pourquoi serait – il triste ? Hein ?

Il n'y avait pas de raison, voyons.

Peu importait, il fallait combattre, profiter de sa première attaque. Elle avait la vitesse, la rapidité. Elle avait envie de le faire bouger comme une vulgaire poupée de chiffon. Il allait goûter aux poubelles, au goût de la défaite pour une fois. Il allait arrêter de l'appeler chaton. Putain.

« Ferme ta grande gueule avec ton concept de monde pourri, arrête de m'appeler chaton. »

Qu'il aille sauter d'une falaise s'il pensait que la vie ne valait pas la peine, il n'y avait pas assez de ressources pour tous les chats qui vivaient dans la forêt. Il n'y avait certainement pas la place pour un connard de domestique qui avait jugé la vie dehors plus entraînante que sa vie tranquille. L'idée de l'imaginer bouffer ses croquettes avariées l'agaçait. Elle ne comprenait pas. D'accord, sa vie était plus palpitante, mais l'idée de se jeter dans un mode de vie aussi extrême que celui de chat errant lui paraissait absurde. Elle ne lui pardonnait pas. Elle ne pardonnait pas ceux qui vivaient dehors par pur amusement.

Elle lui fonça dessus tête baissée. Consciente du risque qu'elle prenait, elle allait réfléchir d'autant plus lors de ce combat. Elle préférait se fatiguer plus rapidement en utilisant sa tête et son corps plutôt que perdre totalement contre Toucan. Elle se décala au dernier moment sur la gauche et percuta le solitaire, l'écrasant d'autant plus contre le mur. Il fallait lui écraser les côtes, lui démonter la nuque, l'empêcher de respirer. Elle planta ses crocs dans la gorge du solitaire en serrant fort. Elle devait atteindre sa trachée, endommager son système respiratoire pour ce combat. Griffes sorties, elle lui martela le ventre, faisant jaillir le sang de son poitrail. La douleur allait rester. Il allait souffrir. Ce salaud qui l'appelait chaton. Ce connard qui prenait l'ascendant sur leur amitié. Ses griffes avant se plantèrent une nouvelle fois sur son arcade. Elle voulait l'aveugler, qu'il soit plus occupé à s'essuyer les yeux qu'à combattre. C'était comme ça qu'elle avait vaincu Trash. Grognant, elle baissait sa garde, occupée à devenir une pluie de coups sur le solitaire.

Peu à peu, Nuage d'Albatros se transformait en harpie. Elle était une harpie haletante, certes, mais une harpie déchaînée.

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MessageSujet: Re: Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end   Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end - Page 2 Empty12.03.17 20:19



Souffrance. Il n'était que souffrance. Ah, ça, il ferait moins le fier demain, quand il aurait le ventre bleui par les coups, la gueule en sang, et qu'il se trainerait dans la poussière comme un cadavre en devenir. Contre lui, elle grognait, elle était vraiment devenue une bête. Enfin, Toucan n'avait pas de quoi être étonné, après tout, ils n'étaient que des animaux. Des animaux, juste bons à se déchirer. Il n'avait jamais voulu qu'elle souffre émotionnellement.

Non.
Ce n'est pas tout à fait ça.

Il n'en avait rien à foutre, mais ce n'était pas son but. A dire vrai, il n'avait jamais imaginé qu'elle puisse s'enticher de lui de la sorte, parce que lui, soyons clairs, il s'en tapait bien des gens, tout ce qu'il voulait, justement, c'était se les taper, ou les taper tout court. Après, il était fort probable qu'elle ait menti sur ses sentiments, qu'elle ait inventé des chimères pour l'embrouiller, des illusions pour le distraire. Il ne savait pas. Il était dans du coton. Il ne sentait ni son corps, ni son sang, ni le contact d'Alby. Il se sentait vide, froid. Il était habitué.

Réveil.
Il n'allait pas laisser cette gamine dégueulasse le tuer, pas ici, pas maintenant, jamais.

Ses prunelles se rallumèrent, tic, tac, le contact était rétabli. Alby avait l'air d'avoir baissé sa garde. Il lui mis un grand coup de tête dans la gueule, si fort qu'il dut réprimer un cri. Se mordant la langue, il continua sa poussée sur la jeune albatros, jusqu'à ce qu'elle cède et, déséquilibrée, tombe sur le dos. Il vint tout de suite s'assoir sur son ventre, malaxant toute cette zone sensible avec ses pattes arrières, ses pattes antérieures vissées à ses épaules. Littéralement vissées, il avait enfoncé ses griffes profondément dans la chair tendre de la jeune chatte. De la quasi guerrière. De la gamine pour toujours.

« Désolé de t'ouvrir les yeux. Mais au fond, tu es une sale raclure, je suis une sale raclure, ton Clan est un ramassis de connards, mais c'est pas grave, tout le monde est comme ça. C'est pas grave. »
Il répétait ces mots avec conviction, mais d'une manière assez mécanique. Il voulait s'en convaincre. Il en était sûr. Il n'était qu'un poseur. il ne savait pas. Perdu dans ses pensées, perdu en lui, Toucan errait, comme un apatride. « Ce n'est pas grave, pas grave si je t'appelle chaton, pas grave si tu es laide, pas grave si je ne te baiserais jamais, rien n'est grave Alby tu comprends ? Rien n'est grave, nous sommes des animaux, nous allons tous crever. »

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MessageSujet: Re: Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end   Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end - Page 2 Empty13.03.17 21:19

femen, crystal castles

Le manque de réaction de Toucan étonnait la gamine. Elle ne savait pas s'il ne sentait pas ses coups, ou si elle ne frappait pas assez fort. Serrant les dents, elle excluait la possibilité de la perte de Toucan dans son propre pandémonium crânien. Chaque coup de Nuage d'Albatros redoubla d'intensité, blessant plus profondément le solitaire mais l'épuisant comme jamais. Il ne réagissait pas, c'était quand même effrayant. Elle s'attendait tout de même à un geste de sa part, une grimace de douleur, quelque chose. Jamais. Elle crut pendant un moment qu'il était mort. L'idée de tuer un chat la dégoûta soudainement, tandis qu'elle fut assez neutre sur la question avant. L'idée de faire saigner un corps froid et inanimé, affreusement lourd et sans résistance la clouait de terreur.

Mauvaise pioche.

Elle venait de se reprendre un coup dans le menton. Elle sut à ce moment là qu'elle avait merdé. Elle comprit à nouveau ce qu'était la douleur mais la rage de prouver à Toucan qu'elle était bel et bien son égale la maintenait à lui. Néanmoins, Toucan avait la force, aka la chose qui manquait cruellement à Nuage d'Albatros. Rapidement, elle se retrouvait à devoir s'équilibrer sur les pattes arrières, avant de tomber sur le dos. Une nouvelle fois, son cœur s'emballa. Elle allait mal finir. Elle le savait. Son ventre tendre était à l'exposition de Toucan, et il fallait absolument qu'elle se relève si elle ne voulait pas crever.
Trop tard. Il était désormais assis sur elle, griffes sur ses épaules. Elle était piégée, et elle ne pouvait rien faire d'autre. Se débattant comme un beau diable, elle n'osait pas croiser le regard perdu et vide de Toucan. Il faisait … Putain. Oui. Il faisait flipper. Littéralement.

« Désolé de t'ouvrir les yeux. » Il lui ouvrait rien du tout, et putain dégage de là que je te casse la gueule pour vous. « Mais au fond, tu es une sale raclure, je suis une sale raclure, ton Clan est un ramassis de connards, mais c'est pas grave, tout le monde est comme ça. C'est pas grave. » Toucan devait avoir un putain de problème pour penser des choses pareilles. Nuage d'Albatros aurait préféré se crever les tympans plutôt qu'entendre ce genre de choses. « Ce n'est pas grave, pas grave si je t'appelle chaton » Mais si bordel, c'est grave. C'est son identité qu'il remettait en cause, leur amitié, leur égalité. « Pas grave si tu es laide, pas grave si je ne te baiserais jamais. » Elle s'en fichait bien, c'était pas dans ses objectifs non plus plutôt crever. « Rien n'est grave Alby tu comprends ? Rien n'est grave, nous sommes des animaux, nous allons tous crever. »

Parfait, elle n'aura pas à le baiser.

Elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle ne sut pas si c'était le laïus désespéré de Toucan ou la douleur qui la torturait, mais dans tous les cas, elle avait affreusement mal. Elle avait mal au cœur, mal aux épaules, mal au ventre, mal aux pattes arrières. Il fallait lui faire fermer sa grande gueule, pour toujours. Se démenant pour se retirer de l'emprise de Toucan, elle allait devoir se faire mal pour se dégager. Avec un hurlement suraigu, elle prit une impulsion au niveau de ses abdominaux afin de se hisser vers le museau de Toucan. Lui faire, fermer, son, museau. Pour le sceller, elle ouvrit grand sa gueule pour prendre celle de Toucan entre ses crocs. Elle sentait l'os de son museau sous ses dents pointues, et n'eut qu'à presser pour clouer le bec au solitaire.

Son Clan n'était pas pourri non. Le monde avait un peu de beauté quand même. Tout était grave, l'appeler chaton était grave, qu'elle soit laide était grave. Ils n'allaient pas mourir, la mort c'était pour les faibles, et elle était pas faible. Alby, elle était forte, et elle ne voulait pas qu'on l'appelle chaton, bordel. Jamais. Surtout pas lui, surtout pas maintenant, surtout pas jamais. Son Clan n'était pas un ramassis de connards et de toute manière c'est celui qui dit qui l'est après tout.
Ils n'allaient pas crever.
La mort, ça existait pas. Jamais.

Sentant l'adrénaline disparaître dans ses veines, elle sentit la nausée lui monter. Elle n'était qu'une boule de douleur. Elle ne parvenait plus à bouger ses épaules, elle avait trop mal. Toussant, elle lâcha le museau de Toucan, mettant en valeur les arcs de cercles rouges qui encraient ses crocs à l'encre sanguinolente. Son propre museau était plein du sang de Toucan, ses épaules plein de son propre sang. Les plaies y étaient profondes, et les regarder lui faisait affreusement mal. Elle sentait des larmes de douleur lui couler le long des joues. Elle se souvenait de la douleur de sa patte lorsque Trash lui avait mâchouillé. Celle là était comparable, plus piquante, moins sourde. Elle crachota un caillot de sang, tandis que des filets rouges coulaient le long de ses lèvres. En signe de résignation, elle laissa sa tête reposer sur le côté, les yeux regardant au loin. D'une voix plaintive, elle entama son discours.

« Pourquoi tu penses toujours au négatif ? Je comprends pas. T'es pas heureux comme type ? Tu peux te nourrir et subvenir à tes besoins, t'es libre, t'as des amis … Enfin je crois. Je suis ton amie en tout cas. Je comprends pas. Pourquoi t'as une telle opinion sur le monde ? Pourquoi tu vois tout noir ? »

Elle se pensait heureuse, après tout. Elle ne vivait que pour l'ambition, et avait un but précis dans la tête. Peut – être que Toucan n'avait pas de but ? Elle y songeait soudainement. Elle ne s'était jamais posée de grandes questions sur la vie des solitaires ? C'était comment, de ne pas avoir de hiérarchie ? De ne pas avoir de but ? De ne pas avoir de territoire fixe ? C'était comment, de vivre totalement seul ? Sans chaleur ? C'était comment, de devoir être auto-suffisant sinon aucun guerrier ne viendra t'aider si ce n'est qu'accélérer ? Un frisson parcourut son échine. Elle n'y avait jamais pensé.

C'était fou quand même, comme mode de vie.

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MessageSujet: Re: Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end   Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end - Page 2 Empty19.03.17 15:56


Vide.
Il était vide.
Il en avait souvent eu le pressentiment, mais avait toujours réussi à le dissimuler, l’enfouir sous tout ce qu’il trouvait, sous la chasse, sous le combat, sous le sang la douleur les os brisés le sexe la chaleur les muqueuses la jouissance la violence, oui, surtout la violence, une violence assez grande pour lui masquer la vue, pour lui poser de gentilles ornières organiques. Au fond, il n’avait pas de but. Il n’avait pas d’amour à donner. Il n’avait pas réellement de proches : Trash était assez indépendant, Alby s’approchait d’une amie mais il y avait toujours ce fossé creusé par une haine séculaire de l’étranger, ce fossé qui le séparait de tous ces putains de Claniques racistes, oui, de tous ces connards. Au moins, la violence parvenait à les lier, mais c’était une amante bien infidèle, le frémissement de l’eau ou le vacillement de la flamme d’un chandelle. Du vent quoi. Là, à cet instant, les crocs de Nuage d’Albatros dans son museau, le craquement discret de l’os, le sang qui perle, voilà le moment où les deux chats seraient les plus proches de leurs vies, ce contact des corps, le mélange des sangs. Le cœur, de belles conneries. Toucan était un St Thomas d’Aquin félin : il ne croyait que ce qu’il voyait, et s’il voyait bien devant lui les dents de la gamine dans sa chair, il n’apercevait pas de cordons entre leurs deux cœurs. Aussi, il préférait la violence, toujours. Au moins, elle, elle ne le trompait pas. Elle était éphémère, mais les quelques instants qu’elle durait étaient bien concrets.

Alby pleurait, les épaules ouvertes, sous lui. Elle crachait aussi, une bave rougeâtre. Son sang à elle, son sang à lui, une réunion. Bave, mucus, sang, tous ces fluides corporels qu’il aimait, pour leur chaleur, pour leur organicité. En signe de résignation, elle laissa sa tête reposer sur le côté, les yeux regardant au loin. D'une voix plaintive, elle entama son discours.

« Pourquoi tu vois tout noir ? »

« Non. »

Il s’arrêta d’un coup. Il avait le souffle court. Ses yeux papillonnaient, il n’était pas bien, une grande vague venait de le percuter en pleine poitrine, et ça lui faisait mal. Il tremblait un peu, et baissa la tête. Il voyait trouble. Il se rendit compte que lui aussi pleurait. C’était rare. Il en fut étonné. Instinctivement, il recula, pour se frotter les yeux, laissant Alby se relever – ou tout de moins respirer un peu mieux.

« Non, pas tout en noir. En gris. Comme moi. Car je n’ai que moi dans la vie, et que mes yeux pour chialer. Que moi, rien que moi, pas toute cette farce de communauté raciste, pas de famille, pas de maison, pas de bouffe à coup sûr, pas de quoi me réchauffer, pas de quoi me soigner. Des amis ? Tu te fous de ma gueule ? Ils me voient débarquer et me traitent d’emblée comme un pestiféré. Même toi putain, t’as voulu me crever les yeux que tu m’as vu pour la première fois. »

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MessageSujet: Re: Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end   Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end - Page 2 Empty19.03.17 17:27

Back against the wall at odds
With the strength of the will and a cause
Your pursuits are called “outstanding”, though emotionally complex.
Against the grain of dystopic claims
of the thoughts your actions entertain, and you have proved to be

A real human being, and a real hero.
a real hero, college & electric youth

Toucan pleurait. C'était étrange. Elle ne s'imaginait pas que les solitaires puissent ressentir des émotions, à vrai dire. Elle les imaginait comme de vulgaires cafards, rognant les miettes que les Claniques laissaient derrière eux. Là, Toucan pleurait, exprimait des sentiments et souffrait. Cette perspective étonnait la gamine. C'était sans compter sur ces larmes que sa mise en question prenait forme. Il lui faisait alors part de ses états d'âme, de sa situation d'apatride.

Nuage d'Albatros commençait par froncer les sourcils. N'avait – il pas choisi sa situation en partant de chez ses Bipèdes ? Il était à l'aise pourtant, là bas, avec sa nourriture à volonté. Pensait – il que la vie en Clan était le paradis ? C'était le travail communautaire en place, une promesse de vie en échange de celle du Clan. Être solitaire, c'était s'en battre les couilles et vivre comme bon lui semblait. Il avait tout et rien à la fois. De quoi se plaignait – il alors ? « Pas de famille, pas de maison ». Avait – il froid ? La chaleur féline lui manquait – il ? C'était ce qui lui manquerait, si elle était solitaire. Elle ne se voyait pas vivre totalement seule dans une immense forêt comme Cerfblanc, à devoir se défendre constamment contre tout. Elle avait essayé de lui crever les yeux, certes. Soudainement, elle se mit presque à culpabiliser.

« Mais … Je … Je pensais que ça te ferait plaisir que … Que je suive ce que tu m'as dis depuis le début … Tu sais, le truc sur l'audace et la ruse ... » tenta – t – elle d'argumenter, penaude.

Il fallait qu'elle se retire l'image de Toucan en train de pleurer. Elle allait presque commencer à avoir de la peine. Il ne fallait pas. C'était un solitaire, non, attention, pardon, une saloperie de solitaire. Elle ne pouvait pas penser à leur condition. Il fallait entretenir sa xénophobie pour ne pas sentir de remords quand elle foutait dehors autrui. Il ne fallait pas qu'elle les voit comme autrui, un autre elle. Il se dégagea, mais elle ne put toujours pas se lever. Ses épaules étaient bel et bien immobilisées, et elle finit par se dire qu'elle était condamnée à rester la nuit au milieu des poubelles, entre les rats et les vers.
Parfait.
C'était la merde réellement. Elle tenta d'utiliser ses pattes d'arrière, qui bougèrent en tremblant. Elle put se tracter vers Toucan, sur le dos, traînant ses pattes avant derrière elle. Voilà. C'était son unique moyen de locomotion, racler la terre et la poussière avec son dos. Souffrant le martyr, elle se rendit compte que la douleur physique n'était pas le plus insupportable. Elle remettait en question sa condition de clanique, d'apprenti. Elle se mettait même à douter de la parole de sa cheffe, soudainement. Et si les solitaires étaient aussi valeureux que les claniques ? Après tout, ils ne devaient leur survie qu'à eux. Toucan avait – il déjà pensé à changer sa condition ? A devenir un clanique, lui aussi, en vain ? Il est vrai qu'il était bloqué. Il ne pouvait pas redevenir domestique, pas après connu la douceur des vraies proies. Il ne pouvait pas intégrer un clan, vu la politique des quatre clans existants. C'était complexe.
Il pleurait, putain.
C'était qu'il devait y avoir un problème. On pleurait pas si on avait pas de problème.
S'aimait – t – il ? Avait – il été traité mal étant petit ? Est – ce que, lui aussi, on le prenait pour un bon à rien ? Au fur et à mesure de sa réflexion, les frontières interclaniques s'effaçaient. Toucan devenait un clanique comme elle, ou elle devenait solitaire comme lui. C'était étrange. Elle le jugeait comme un égal, non plus comme un cloporte. C'était étrange.

« T'as jamais pensé à intégrer un Clan ? »

Elle aurait pu se couper la langue tant l'idée lui paraissait absurde. Toucan, dans un Clan ? Il serait jugé trop violent, trop vulgaire. Dans les Clans, il fallait de la violence esthétisée, encadrée, magnifiée. On haissait la poussière dans les plaies, l'odeur âpre du sang, la transpiration de l'effort. Non. On voulait être efficace. Toucan n'était pas efficace au combat, il était instinctif. Il voulait la beauté du geste, la sensation décuplée des sens, le cœur bouleversé par la douleur et l'adrénaline. C'était ça, qui plaisait à Toucan. Non pas les galipettes jolies, maîtrisées, efficaces mais insipides. Combattre telle une machine ne l'intéressait certainement pas. Etait – ce pour ça qu'il restait solitaire ? Pour garder son indépendance de pensée et son style de combat ? Etait – elle formalisée ?
L'idée lui glaçait le sang. Elle qui se crut toujours comme étant une grande penseuse, avait – elle les idées pré-construites dès le début, sa xénophobie était – elle de la poudre aux yeux qu'on lui balançait pour éviter de considérer autrui ? Et si elle avait été manipulée depuis le début ? Et si tout ce qu'on lui avait apprit n'était qu'un pur mensonge ?

« T'es comme moi. » en conclut – elle. « Pourquoi je te haïrais après tout ? »

Ses yeux se vidèrent et elle se tourna vers Toucan, un sourire aux lèvres. Elle était désormais son pantin, sa poupée de chiffon. Le delirium tremens à manipuler sans modération, à user, à déchirer. Le cœur de la gamine s'emballait. Elle avait été manipulée par le Vent. C'était désormais une certitude. Elle avait l'intention de travailler sur la désintoxication de sa boîte crânienne, en extraire les pires idées pour les remplacer.

« Je suis désolée de t'avoir crever les yeux. Vraiment. Je voulais être ton égale. Que tu me considères comme une amie. Comme quelqu'un. Pas comme un putain de chaton. Quelqu'un, une femelle, Nuage d'Albatros, quelque chose. J'ai toujours été rien, j'ai jamais été quelque chose pour quelqu'un. » continua – t – elle en le fixant.

Elle désirait une amitié égale, sans domination de la part de Toucan. La vérité était que la gamine était naïve. Suffisamment qu'il montre une apparente égalité pour en persuader l'autre. Elle souhaitait être estimée, et ainsi elle serait réconfortée dans la relation. La verrait – il comme une véritable amie ? Maintenant qu'ils étaient unis par les liens de la remise en question ? Maintenant qu'elle était prête à faire tabula rasa sur ses idées ? Elle dévoila ses crocs, souriante, sereine.

Son cerveau était lavé.

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MessageSujet: Re: Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end   Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end - Page 2 Empty30.03.17 15:58


« T'es comme moi. »

« Je ne pense pas, non, Alby. Tu vois pas ce putain de fossé entre nous : je suis le clochard, le paria, t'es l'apprentie des Claniques, on me crache dessus où que j'aille, toi t'es acceptée pour ces conneries de sang-pur - va me dire que mon sang est pas plus valable que celui de n'importe qui d'autre. Et puis l'âge ma petite, je dois avoir le double du tien. Et puis je sus un mâle, t'es une femelle, je me suis tapé tous les chats de la Ville, on te toucherait pas avec un bâton. Oui, tu peux voir ça comme un privilège en fait. Que je ne te considère pas vraiment comme une femelle. Ça te rend spéciale. » Il soupira un instant, puis se frotta de nouveaux les yeux. Ils étaient secs à présent. Il s'avança vers elle, un sourire sur les lèvres.« Nuage d'Albatros, la seule chatte que je ne me ferais jamais. T'as de la chance, tu sais ? »

Elle rampait encore, comme une grosse limace de lessive, laissant derrière elle des traces baveuses et rouges - ses fluides. Délicatement, il lui prit la peau du cou avec la gueule, et la souleva un peu, pour qu'elle puisse se remettre sur ses quatre pattes - ou tout du moins s'asseoir de manière un peu digne. Il n'aimait pas la voir ainsi au sol, dégradée. Oh, la saleté ne le dérangeait pas, mais sur son pelage si blanc de Delirium Tremens, le contraste n'était pas heureux. Il recula un peu, comme un peintre appréciant son œuvre avec de la distance. Il n'avait pas conscience qu'il modelait effectivement la petite, pétrissant son cerveau comme de la pâte à modeler.

« T'es pas rien Alby. Je vais pas t'mentir, te voir comme une femelle, c'est dur pour moi - t'es dégueu quoi, désolé mais niveau gueule y a fossé entre nous, avoue, je suis bandant avec mes petits coussinets. Mais c'est une preuve que tu n'es pas rien, t'es juste... Autre chose. Je pense qu'on peut appeler cet "autre chose" "amie", ouais. »

Il s'assit, et la lumière tomba sur son visage. Il s'assombrissait.

« Par contre, t'es sympa, viens pas te plaindre à moi que personne te considère. Fais pas l'enfant, t'as une famille. Sois un peu adulte, leur craches pas dessus. » Il baissa la tête. Sa petite ampoule s'était rallumée. « Putain, si on m'avait dit que je ferais l'éloge de la famille un jour, j'y aurais pas cru. Ah, et aussi, je pense que t'as perdu là. Va falloir taffer pour devenir guerrière. Enfin, je ne sais pas, t'es sensée avoir ton diplôme quand ?»

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MessageSujet: Re: Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end   Salt the fucking earth ▲ pv Alby - end - Page 2 Empty02.04.17 1:08

machine gun, portishead

« Nuage d'Albatros, la seule chatte que je ne me ferais jamais. T'as de la chance, tu sais ? »

Elle fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas vraiment en quoi c'était une chance particulière, mais tant pis. Etait – il violent avec les femelles qu'il fréquentait ? Femelles, oui, car pour Nuage d'Albatros, il lui était inconcevable d'imaginer Toucan avec un mâle. De toute manière, on lui avait dit que les mâles allaient avec les femelles, et elle avait décidé en bon petit mouton de ne pas aller au delà de la réflexion. Elle hochait la tête, les yeux dans le vague. Elle était désormais une vague coupelle qu'on pouvait remplir d'idées nauséabondes ou progressistes, au choix. Elle crut voir de la compassion, là où il avait de la pitié, quand Toucan la relevait pour la faire s’asseoir. Ses pattes avant immobilisées, elle fit confiance à l'équilibre de ces pattes arrières pour rester digne. Il fallait l'être, devant Toucan. Elle n'avait pas tout compris le discours du solitaire, certainement qu'elle était trop intolérante et ignorante pour cela. Il sortait des mots, comme paria, qui lui semblaient flous. Elle ne comprenait pas le concept même du laïus, et l'idée de se torturer un cerveau en cours de modelage lui semblait compliqué. Par ailleurs, un mal de tête la faisait souffrir, était – ce la torture des intolérants ? Etait – ce la fameuse fracture de crâne, tant évoquée, qui venait avant l'ouverture d'esprit ?
Elle n'était pas considérée comme une femelle, mais comme un être tout à fait spécial. C'était la phrase qu'elle retenait du discours de l'autre, là où l'important résidait autre part. Néanmoins, Nuage d'Albatros avait cette fâcheuse manie de tout ramener à elle, et elle seule. Elle était spéciale, en quoi ? Car elle était blanche ? Elle ne comprenait pas. Elle ne se trouvait pas plus laide qu'une autre femelle depuis que Fierté du Cerf lui ciraient les chaussures comme jamais. Elle se trouvait même plus intéressante, car pas commune. Là où, petite, elle avait comprit qu'elle avait quelque chose de particulièrement laid sur sa gueule et tentait d'en faire une force, elle était venue à un stade de persuasion stupide, où elle était persuadée d'être belle. Pourtant, il était clair que la gamine était affreusement difforme, avec ses yeux écarlates, ses cils blancs, son pelage trop pâle. Elle ressemblait à un putain de mort vivant, et tout le monde aurait eu la chair de poule en la voyant. Néanmoins, l'apprentie s'en fichait. Elle n'était pas femelle, elle était spéciale. Toucan voulait – il dire qu'elle transcendait même la nature féline ? Cette perspective la comblait de joie et l'enivrait.

Tant pis si elle n'était pas une femelle, elle était un être spécial. Elle était un être avec qui Toucan ne coucherait jamais, lui qui semblait violent avec les femelles. Elle était une privilégiée, encore. C'était l'essentiel. Tant mieux.

Il continuait. Elle était dégueu, il était bandant, et c'était comme une parole d'apôtre que Nuage d'Albatros ne réagissait pas. Elle avait mal aux épaules, et elle avait mal à la tête. Elle était dans un état où s'énerver et frapper était trop complexe pour elle. Elle écoutait les paroles, elle mangeait les propos, elle se nourrissait de faits, elle était boulimique de désinformation. L'idée d'être considérée soudainement comme une amie fit battre son cœur soudainement. Elle était réellement son amie ? Elle ? Ils se battaient donc réellement pour un amour commun de l'ultraviolence ? Il la considérait réellement comme telle ? L'idée lui parut si énorme qu'elle dut prendre son temps pour respirer, bien que la douleur expliquait plus ses halètements qu'un vulgaire choc émotionnel lambda.

« Je crois que toi aussi, t'es mon ami, alors. »

C'était les seuls mots qu'elle arrivait à articuler, dans le brouillard intellectuel qui la caractérisait. Soudainement, les mots de Toucan devenaient plus violents. A chaque phrase, Nuage d'Albatros avait l'impression d'être littéralement lapidée en pleine face par la violence du solitaire. Elle ne devait pas se plaindre, elle n'était pas à plaindre. Plus que tout, elle n'était pas adulte. Cette constatation la perturbait, car l'échéance de son baptême lui semblait si loin. Elle avait constamment rêvé du jour où elle deviendrait un Albatros à suffixe. Pour l'instant, elle transperçait des nuages, mais elle attendait que les nuages s'agacent pour faire sonner les tempêtes. Elle n'était pas un putain de nuage bâtard qui planait dans le ciel. Non. Cette perspective l'agaçait. Elle était plus que ça. Elle était le vent, elle était la tornade, elle était le caprice, elle était la possession, elle était le désir. Un nuage, ça désire rien. Un nuage, ça sent rien. Un nuage, ça fait pas de dégâts.
Un nuage, c'est franchement médiocre.

« C'est pas vraiment un diplôme … » bégayait – elle. « C'est plus un examen, mais dans une lune normalement … Mais mon premier mentor s'est tiré, donc y a des chances qu'il soit repoussé. Et je te ferais dire que je t'ai bien amoché aussi. »

Il était franchement amoché, avec son museau saignant, ses côtes dégoulinantes et ses yeux gonflés. Un sourire se dessinait sur le visage de la gamine en voyant ses sourcils. Toucan avait vécu son attaque presque signature, et c'était avec plaisir qu'elle se disait qu'au moins, il allait avoir une trace d'elle sur la figure. En effet, Toucan était son mentor. Son mentor spirituel. Son ami. L'idée qu'on puisse lui dérober la place la ramenait à Coeur Fleuri et Nuage d'Alcidés.

Plus jamais elle ne serait relayée au second rôle. Elle voulait être au dessus de toute autre personne dans sa vie.

« J'ai quand même mérité d'être considérée comme ton égale, et non plus un chaton, non ? Tu vois que je grandis quand même, non ? » Elle marqua une pause, perdue. « Je suis contente d'être ton amie. » Elle était autre part, clairement. « J'aimerais bien voir le soleil. » Elle partait réellement loin. « Mais je peux pas, comprends ça. » Et elle ramenait à elle. « J'ai quelques raisons de me plaindre, mais je suis contente d'être sympa. » En plus d'être stupide face à lui. On lisait son errance sur sa sale face d'albinos.

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