Perdu moi ? Nan, pas du tout [Pv Nuage Hivernal] - end

C'était assez triste de penser à son avenir de manière si arbitraire.. De se dire que les seuls compagnons qu'elle pourrait avoir serait ses remèdes et les murs de son antre, ou même son mentor que je ne connaissais point. Après un moment de réflexion, la tête baissée.. La jeunette relevait son regard, débitant une tirade de manière monotone :

"-Oui tu as raison après tout. J'ai "au moins" le droit de sortir de ma tanière, ce qui est déjà énorme. Pourquoi en demanderais-je plus ? Et puis j'ai aussi le droit d'aller sur les terres des autres. Quoiqu'à chaque fois, je suis traitée de voleuse. Donc au final, la maison où je suis en sécurité et non menacée, reste le territoire du Clan du Tonnerre."

Nous continuons de marcher, je ne m'étais pas tout de suite rendu compte du lieu.. Nous étions près du chemin du tonnerre. Un lieu hostile pour les clans, un peu moins pour les solitaires. Faut dire qu'un chemin noir comme ça, les solitaires en croise plus souvent tout comme les monstres qui y habite. J'étais sûrement plus à l'aise que l'apprenti. C'est pour ça que je cru d'abord qu'elle se paralysait de peur quand elle s'arrêtait subitement. Je lui jetais un regard d'incompréhension avant de sentir une douce effluve de plante. La jeunette fonçait par la suite vers une plante. Je la regardais retirer avec délicatesse tige et fleur. Elle reprenait ensuite son bonhomme de chemin comme si de rien n'était. Je la suivais, lui jetant une oeillade avant de finir par dire :

"-Je suis aussi traité de voleur.. Pourtant, tu as remarqué que j'ai certaines valeurs ? Ca ne m'empêche pas de continuer à découvrir les terres, les paysages et les cours d'eau. Ne laisse pas les autres te dire où tu dois aller ou ce que tu dois faire.. Pour certains tu es leur guérisseur, pour d'autres une collègue ou bien encore une féline qui se promène sur leurs terres. Peut importe l'étiquette qu'on te donne. Tu dois être sûr de qui tu es. C'est tout."

HRP:

J'essayais de lui ouvrir les yeux.. Elle n'était pas obligé de ce cantonné à une étiquette. Elle pouvait bien être qui elle voulait être sans prendre en compte ce qu'on pensait de ses actions. On pouvait bien sûr faire attention à ce qu'on disait de nous mais pas rester figer dessus. On vie notre vie après tout, ce n'est pas aux autres de décider ce qu'on avait envie d'accomplir. C'est ce que j'essayais de lui faire comprendre en parlant de ma condition et plus généralement de celle des solitaires. De la manière dont nous sommes vu par les claniques. L'apprentie guérisseuse lâchait un long soupir avant de répliquer de manière machinale :

"-Ce n’est guère là ce que l’on m’a appris… Et ce n’est guère l’esprit qui parcourt les terres de notre Clan. Toi tu es un solitaire. Tu es maître de tes propres choix. Moi, je ne suis rien comparée aux autres. Je les soigne certes. Mais mon influence est similaire à celle d’une fourmi, passant furtivement par là, préoccupée à essayer de survivre. Si des envies d’évasions me prenaient, je serai vite rappelée à l’ordre, telle une esclave que l’on attache à un arbre… Bien sûr, tu penseras sûrement que j’exagère. Mais là est le destin des guérisseurs de ce Clan. Après. Je l’ai choisi ce destin. Et je serai prête à planter mes pattes dans le sol, aux confins de ma tanière, seulement pour avoir la bienveillance et l’honneur de panser les blessures de mes camarades de Clan…"

Je me redressais, balançant mes oreilles le plus haut possible. Comment pouvait elle être si jeune et si dépitée de la vie ? Pourquoi n'arrivait elle pas à voir le bon côté des choses et éviter de s'enfermer dans ce genre de boucle. Peut importe comment était les guérisseurs avant elle. C'est bien à elle de décider sa manière d'agir, même si son meneur, ou meneuse il me semble, pense autrement. Je suis sûr qu'un compromis est possible. Je grognais à mon tour avant de répliquer, essayant une nouvelle fois de lui ouvrir les yeux :

"-Ce n'est pas ton destin. C'est toi qui veut cela. Tu t'enfermes dans ce rôle qu'il te corresponde ou non. Je suis peut être un solitaire, mais je connais certains guerriers qui ne reste pas dans ce rôle en se disant les solitaires c'est tous des voleurs. Certains arrivent à dialoguer. Ouvre un peu les yeux au lieu de rester figer face à un miroir du passé. Créé ton avenir au lieu de prendre celui des anciens guérisseurs de ton clan."

Je ne comprenais pas sa manière de penser.. Nous étions peut être trop différent niveau caractère. Mais je trouvais cela trop évident.. Il fallait vivre par soi même et ne pas suivre un 'destin', une voie toute tracée je ne sais quel félin du passé. Je me sentais si révolté de sa situation. On s'était à nouveau arrêter avant de reprendre notre marche lente et cadencé. Tout en marchant, l'apprentie guérisseuse reprenait notre dialogue :

"-Pardon ? D’où tu te permets de me faire la morale ? Connais-tu seulement une infime partie de la vie des guérisseurs ? Sais-tu au moins pourquoi nous sommes présents ? Certes, je te l’ai dit il y a peu. Mais si tu avais ne serait-ce qu’écouter, tu te serais rendu compte de ce qui arrive à ceux qui aspirent tant à ta liberté. Et pardon de te contredire, mais la mort, ça n’est guère quelque chose qui me ravisse."

Elle s'arrêtait près du chemin du Tonnerre, frontière de son clan. J'en faisais de même. Elle me jetait un regard glacial. J'arquais un cil, commençant à m'éloigner en silence avant de m'arrêter. Je tournais ma tête vers l'apprentie guérisseuse. Je sentais que la sympathie avait laisser place à la méfiance. Je soupirais longuement avant de relever la tête et de miauler :

"-Je voulais simplement de montrer que tu restais coincée dans tes idées sans chercher à essayer autre chose. Je voulais t'aider rien de plus."

Je la regardais une dernière fois avant m'éloigner à petit pas.. Ne voulant pas vraiment m'enfuir dans les plaines mais ne trouvant rien d'autres à ajouter. Si elle voulait me retenir elle pouvait encore me rattraper ou m'interpeller.. Sinon, me laissez continuer et ne jamais me revoir.

HRP:

Elle était plutôt sympathique cette petite.. C'est pour cela que j'avais l'impression qu'elle allait me retenir même si nous venions tout juste de nous rencontrer.. Je suis peut être un spécimen étrange qui voue sa confiance un peu trop vide. Mais j'avais cette sensation qu'on avait partager un moment. Mais ce sentiment s'évaporait à petit feu quand j'entendais ses faibles pas s'éloignaient à son tour. Je laissais un petit soupir sortir de ma gorge.. J'augmentais l'allure sans jamais me retourner. On se recroisera peut être un jour, Nuage Hivernal. En attendant, j'allais retourner à ma petite vie.

Sur le chemin du retour, je croisais Mataï. Je le saluais, sans trop de conviction. Il me donnait un coup d'épaule avant de m'entraînait dans l'une de ses aventures.. Il avait provoqué un solitaire bien aigri. Nous nous mettions donc tout les deux à courir. S'éloignant de la ville pour se retrouver dans un coin de forêt. Mataï me poussait vers la droite, criant :

"-Regarde ! C'est Kalam."

Nous hurlions ensemble son nom. Le félin noir se retournait surpris avant de nous inviter dans son abri. Il refermait derrière nous avec une pierre. Nous continuons dans le tunnel. Je sentais mon cœur tambourinait dans mon crâne. Une fois de l'autre côté, sain et sauf, nous nous mettions à rire. Rien de tel qu'une aventure de solitaires pour nous remonter le moral. Rien à voir avec les clans.

Fin.~